L'IA en agences : "le retard pris ne pourra être rattrapé" 🔑

La convention EDV Grand Est, qui s’est achevée dimanche soir à Madère, au-delà de la découverte de la destination, et on y reviendra, aura eu le grand mérite de sensibiliser tous les participants, vendeurs, dirigeants, fournisseurs, aux enjeux liés à l’intelligence artificielle, et ils sont nombreux.

La consultante 'tourisme et voyage d'affaires' Marie Allantaz, animatrice de la séance, a tenu à rassurer tout l’auditoire. Evidemment, cette technologie va faire émerger de nouveaux concurrents : « Le voyage a toujours attiré de nouveaux entrants, a-t-elle souligné. Mais l’avènement d’Internet n’a pas supprimé les agences de voyages. »

Pour se rendre compte de cette réalité naissante, il suffit de se rendre sur le site d'Aico Travel qui offre aux utilisateurs la possibilité de créer des itinéraires personnalisés en interagissant avec l'IA.

Alors, certes, les réponses ne sont pas toujours satisfaisantes mais, comme a rappelé l'animatrice, « ChatGPT a été lancé il y a 18 mois et cela évolue tous les jours. » Certains voyagistes ont déjà réagi dont Wordlia, qui, souligne la consultante, a développé un assistant qui permet aux agents de voyages de faire des devis plus rapidement.

Une question à se poser pour obtenir des effets bénéfiques immédiats : comment est-ce que je peux utiliser au quotidien l’IA dans mon agence ? Ils étaient en effet nombreux dans la salle à dire ne pas l’utiliser tous les jours pour ainsi gagner « en productivité, qualité et créativité ».

Grâce à des séances pratiques qui ont réuni en petits groupes les néophytes et les plus aguerris, tous ont pu se familiariser au prompt et confronter leur expertise.

Soit apprendre à dialoguer avec ChatGPT (OpenAI), Claude ou encore Gemini (Google), pour obtenir une réponse.

« Il faut bien préciser, dans un texte court, quelle tâche vous voulez qu’il effectue et lui donner le format de la réponse, cela peut être un mail, un texte de 10 lignes ou en trois paragraphes ou encore un tableau et ne pas hésiter à séquencer les questions. »

Pour l’intervenante, qui a aussi dirigé l’Escaet, cela permet aussi de passer outre « le syndrome de la page blanche » en permettant par exemple de rédiger à un client une réponse circonstanciée et adaptée.

Attention, néanmoins, il n’est pas infaillible mais va toujours donner une réponse, on peut lui demander « es-tu sûr d’avoir compris ma demande, il répondra sur une échelle de 0 à 10, oui je l’ai comprise. »

Bref, le « prompt » est aujourd’hui une nouvelle langue que l’on va apprendre dans des écoles ou via des sites qui lui sont consacrés.

L’intérêt suscité par le sujet, tant par les vendeurs que les dirigeants qui ont bénéficié de séances à part, ont convaincu, Michelle Kunegel, présidente des EDV Grand Est de mettre en place à la suite de la convention des formations spécifiques à destination avec des agences de voyages, en sollicitant la région Grand Est et l’OPCO un virage à ne pas rater, selon elle : «Je donne rendez-vous dans deux ans à ceux qui se disent qu’ils peuvent faire sans l'IA parce que cela tourne très bien aujourd’hui. Tout va tellement vite que le retard pris ne pourra pas être rattrapé. »