La solution aux besoins de l'agence réside donc dans une collaboration avec des conseillers externes : absence de coûts fixes sur l'année, davantage de souplesse face à une demande très fluctuant - Copyright Milan Markovic 78 Fotolia
« Vous souhaitez bénéficier d’un revenu complémentaire basé sur un système de commission très stimulant ? Devenez "Coachs personnels voyages" indépendants. Postes basés sur toute la France », peut-on lire dans une offre d'emploi rédigée par le réseau Univairmer sur TourMaG.com.
Sauf qu'il ne s'agit pas d'un recrutement à un poste de salarié mais d'une recherche de prestations réalisées par un professionnel libéral, donc.
Quelles sont les raisons d'un engouement croissant pour ces profils ? Caroline Prat, directrice de Voyage Inédit, postait elle aussi, en décembre dernier sur TourMaG.com, une annonce pour bénéficier des services d'un « expert voyages indépendant ».
Pour une petite structure comme la sienne, la gestion de cinq salariés devenait très difficile face aux risques multiples inhérents au métier (instabilité politique, économique ou encore sanitaire, par exemple durant les épisodes d'Ebola, etc.), explique-t-elle.
En outre, sa spécialisation dans « le voyage haut de gamme sur mesure » requiert des conseillers nombreux et pointus, ses employés ne pouvant pas maîtriser toutes les destinations.
La solution aux besoins de l'agence réside donc dans une collaboration avec des conseillers externes : absence de coûts fixes sur l'année, davantage de souplesse face à une demande très fluctuante, travail avec de très bons spécialistes qui connaissent leur destination sur le bout des doigts, énumère-t-elle.
Sauf qu'il ne s'agit pas d'un recrutement à un poste de salarié mais d'une recherche de prestations réalisées par un professionnel libéral, donc.
Quelles sont les raisons d'un engouement croissant pour ces profils ? Caroline Prat, directrice de Voyage Inédit, postait elle aussi, en décembre dernier sur TourMaG.com, une annonce pour bénéficier des services d'un « expert voyages indépendant ».
Pour une petite structure comme la sienne, la gestion de cinq salariés devenait très difficile face aux risques multiples inhérents au métier (instabilité politique, économique ou encore sanitaire, par exemple durant les épisodes d'Ebola, etc.), explique-t-elle.
En outre, sa spécialisation dans « le voyage haut de gamme sur mesure » requiert des conseillers nombreux et pointus, ses employés ne pouvant pas maîtriser toutes les destinations.
La solution aux besoins de l'agence réside donc dans une collaboration avec des conseillers externes : absence de coûts fixes sur l'année, davantage de souplesse face à une demande très fluctuante, travail avec de très bons spécialistes qui connaissent leur destination sur le bout des doigts, énumère-t-elle.
Derrière une candidature à un travail indépendant, l'espoir d'un poste salarié
Autres articles
-
Avoirs, voyages annulés : de nouvelles obligations pour les garants 🔑
-
Recrutement tourisme : entre passion partagée et quête de sens
-
Emirates et son store sont-ils en dehors des clous ? 🔑
-
Altares : "Forte incertitude sur la consommation des ménages" 🔑
-
Comment un candidat choisit-il un emploi dans le tourisme ?
D'un autre côté, la collaboration peut s'achever à tout moment, ce qui peut être pénalisant dans le conseil à la clientèle.
« J'ai établi un contrat, plutôt une sorte de charte, pour établir avec mon prestataire le sérieux de ses services, le délai de réponse, le préavis de transfert des dossiers en cas de départ, l'archivage des mails dans ma société, etc. », indique Caroline Prat.
Malgré cela, l'une de ses conseillères ne lui a plus donné de nouvelles du jour au lendemain.
Son annonce diffusée en fin d'année dernier a été suivie de plusieurs candidatures « mais beaucoup cherchaient un CDD ou un CDI. D'autres ne réalisaient pas la prise de risques et la part d'autonomie qu'implique l'indépendance », relate la directrice.
Finalement, elle a retenu trois profils de professionnels confirmés déjà à leur compte et qui désiraient enrichir leur carnet de clientèle.
Mais tous les professionnels n'obtiennent pas un statut juridique d'indépendant. Au chômage, un professionnel d'un cinquantaine d'années qui préfère garder l'anonymat recherche activement un poste salarié de commercial senior.
« Malheureusement, il semble que j'effraie les trois directeurs administratifs rencontrés en entretien : rémunération trop élevée, crainte de transmettre mon expérience aux jeunes... Ils ne m'ont jamais rappelé. »
Fort d'un portefeuille d'une trentaine de clients fidèles et de fournisseurs de confiance, il se tourne donc vers les formes libérales : « Pour ma part, être autoentrepreneur n'est pas viable : facturez un séjour individuel à 4200 euros pour un groupe de six personnes et vous dépassez vite le plafond autorisé de chiffre d'affaires. »
« J'ai établi un contrat, plutôt une sorte de charte, pour établir avec mon prestataire le sérieux de ses services, le délai de réponse, le préavis de transfert des dossiers en cas de départ, l'archivage des mails dans ma société, etc. », indique Caroline Prat.
Malgré cela, l'une de ses conseillères ne lui a plus donné de nouvelles du jour au lendemain.
Son annonce diffusée en fin d'année dernier a été suivie de plusieurs candidatures « mais beaucoup cherchaient un CDD ou un CDI. D'autres ne réalisaient pas la prise de risques et la part d'autonomie qu'implique l'indépendance », relate la directrice.
Finalement, elle a retenu trois profils de professionnels confirmés déjà à leur compte et qui désiraient enrichir leur carnet de clientèle.
Mais tous les professionnels n'obtiennent pas un statut juridique d'indépendant. Au chômage, un professionnel d'un cinquantaine d'années qui préfère garder l'anonymat recherche activement un poste salarié de commercial senior.
« Malheureusement, il semble que j'effraie les trois directeurs administratifs rencontrés en entretien : rémunération trop élevée, crainte de transmettre mon expérience aux jeunes... Ils ne m'ont jamais rappelé. »
Fort d'un portefeuille d'une trentaine de clients fidèles et de fournisseurs de confiance, il se tourne donc vers les formes libérales : « Pour ma part, être autoentrepreneur n'est pas viable : facturez un séjour individuel à 4200 euros pour un groupe de six personnes et vous dépassez vite le plafond autorisé de chiffre d'affaires. »
Un système informatique facilitera bientôt le travail des indépendants
Pour autant, cela peut être un point de départ avec une évolution en SAS, SARLS ou EURL si l'activité se développe. Perspectives que ce professionnel ne peut pour l'heure se permettre, venant de fermer une société qui l'a endettée.
« Je suis donc dans une situation professionnelle problématique. Je me suis vu proposer une offre pour mon carnet de clients et de fournisseurs à un tarif de jeune actif ou par règlement au black... hors de question. »
Si, selon lui, les indépendants de sa profession le sont par nécessité, ils peuvent aussi le devenir par choix parce qu'« ils n'ont pas forcément de grosses envies financières et ont goûté à l'autonomie professionnelle. »
Cette forme de travail est-elle uniquement réservée aux professionnels expérimentés ?
Pas forcément, juge l'expert en voyages, mais le parcours ne sera pas des plus accessibles : « les jeunes doivent commencer par passer plusieurs mois dans une destination, soit par leurs propres moyens, soit comme saisonniers dans des villages de vacances.
Leur objectif : acquérir une vision globale d'un pays et de la chaîne touristique pour à son retour vendre son expertise. Il se rendra compte aussi que ce type d'activité lui plaît ou non. »
« Je le déconseille au débutant qui serait en contact direct avec le client ; il a plus intérêt à être encadré dans ses premières expériences », estime de son côté Caroline Prat.
Tout en reconnaissant que la profession évolue et que des changements sont en cours. « Aux États-Unis, les logiciels de gestion des réservations, des prix, etc. sont mis à disposition des consultants externes », relate-t-elle.
« Ces outils informatiques vont se développer aussi en Europe. » Une fois maîtrisés, il semble que rien ne pourra interdire un jeune actif de travailler en indépendant.
Sauf s'il arrive à décrocher un poste salarié.
« Je suis donc dans une situation professionnelle problématique. Je me suis vu proposer une offre pour mon carnet de clients et de fournisseurs à un tarif de jeune actif ou par règlement au black... hors de question. »
Si, selon lui, les indépendants de sa profession le sont par nécessité, ils peuvent aussi le devenir par choix parce qu'« ils n'ont pas forcément de grosses envies financières et ont goûté à l'autonomie professionnelle. »
Cette forme de travail est-elle uniquement réservée aux professionnels expérimentés ?
Pas forcément, juge l'expert en voyages, mais le parcours ne sera pas des plus accessibles : « les jeunes doivent commencer par passer plusieurs mois dans une destination, soit par leurs propres moyens, soit comme saisonniers dans des villages de vacances.
Leur objectif : acquérir une vision globale d'un pays et de la chaîne touristique pour à son retour vendre son expertise. Il se rendra compte aussi que ce type d'activité lui plaît ou non. »
« Je le déconseille au débutant qui serait en contact direct avec le client ; il a plus intérêt à être encadré dans ses premières expériences », estime de son côté Caroline Prat.
Tout en reconnaissant que la profession évolue et que des changements sont en cours. « Aux États-Unis, les logiciels de gestion des réservations, des prix, etc. sont mis à disposition des consultants externes », relate-t-elle.
« Ces outils informatiques vont se développer aussi en Europe. » Une fois maîtrisés, il semble que rien ne pourra interdire un jeune actif de travailler en indépendant.
Sauf s'il arrive à décrocher un poste salarié.