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L'externalisation des conseillers voyages gagne du terrain

Si elle concerne les seniors, les juniors pourraient y venir


Certains acteurs du tourisme recourent de plus en plus à des collaborateurs externes. Mais l'offre des indépendants ne semble concerner pour l'heure qu'une niche de professionnels expérimentés et libéraux par choix.


Rédigé par Andréa Haug le Mercredi 3 Février 2016

La solution aux besoins de l'agence réside donc dans une collaboration avec des conseillers externes : absence de coûts fixes sur l'année, davantage de souplesse face à une demande très fluctuant - Copyright Milan Markovic 78 Fotolia
La solution aux besoins de l'agence réside donc dans une collaboration avec des conseillers externes : absence de coûts fixes sur l'année, davantage de souplesse face à une demande très fluctuant - Copyright Milan Markovic 78 Fotolia
« Vous souhaitez bénéficier d’un revenu complémentaire basé sur un système de commission très stimulant ? Devenez "Coachs personnels voyages" indépendants. Postes basés sur toute la France », peut-on lire dans une offre d'emploi rédigée par le réseau Univairmer sur TourMaG.com.

Sauf qu'il ne s'agit pas d'un recrutement à un poste de salarié mais d'une recherche de prestations réalisées par un professionnel libéral, donc.

Quelles sont les raisons d'un engouement croissant pour ces profils ? Caroline Prat, directrice de Voyage Inédit, postait elle aussi, en décembre dernier sur TourMaG.com, une annonce pour bénéficier des services d'un « expert voyages indépendant ».

Pour une petite structure comme la sienne, la gestion de cinq salariés devenait très difficile face aux risques multiples inhérents au métier (instabilité politique, économique ou encore sanitaire, par exemple durant les épisodes d'Ebola, etc.), explique-t-elle.

En outre, sa spécialisation dans « le voyage haut de gamme sur mesure » requiert des conseillers nombreux et pointus, ses employés ne pouvant pas maîtriser toutes les destinations.

La solution aux besoins de l'agence réside donc dans une collaboration avec des conseillers externes : absence de coûts fixes sur l'année, davantage de souplesse face à une demande très fluctuante, travail avec de très bons spécialistes qui connaissent leur destination sur le bout des doigts, énumère-t-elle.

Derrière une candidature à un travail indépendant, l'espoir d'un poste salarié

D'un autre côté, la collaboration peut s'achever à tout moment, ce qui peut être pénalisant dans le conseil à la clientèle.

« J'ai établi un contrat, plutôt une sorte de charte, pour établir avec mon prestataire le sérieux de ses services, le délai de réponse, le préavis de transfert des dossiers en cas de départ, l'archivage des mails dans ma société, etc. », indique Caroline Prat.

Malgré cela, l'une de ses conseillères ne lui a plus donné de nouvelles du jour au lendemain.

Son annonce diffusée en fin d'année dernier a été suivie de plusieurs candidatures « mais beaucoup cherchaient un CDD ou un CDI. D'autres ne réalisaient pas la prise de risques et la part d'autonomie qu'implique l'indépendance », relate la directrice.

Finalement, elle a retenu trois profils de professionnels confirmés déjà à leur compte et qui désiraient enrichir leur carnet de clientèle.

Mais tous les professionnels n'obtiennent pas un statut juridique d'indépendant. Au chômage, un professionnel d'un cinquantaine d'années qui préfère garder l'anonymat recherche activement un poste salarié de commercial senior.

« Malheureusement, il semble que j'effraie les trois directeurs administratifs rencontrés en entretien : rémunération trop élevée, crainte de transmettre mon expérience aux jeunes... Ils ne m'ont jamais rappelé. »

Fort d'un portefeuille d'une trentaine de clients fidèles et de fournisseurs de confiance, il se tourne donc vers les formes libérales : « Pour ma part, être autoentrepreneur n'est pas viable : facturez un séjour individuel à 4200 euros pour un groupe de six personnes et vous dépassez vite le plafond autorisé de chiffre d'affaires. »

Un système informatique facilitera bientôt le travail des indépendants

Pour autant, cela peut être un point de départ avec une évolution en SAS, SARLS ou EURL si l'activité se développe. Perspectives que ce professionnel ne peut pour l'heure se permettre, venant de fermer une société qui l'a endettée.

« Je suis donc dans une situation professionnelle problématique. Je me suis vu proposer une offre pour mon carnet de clients et de fournisseurs à un tarif de jeune actif ou par règlement au black... hors de question. »

Si, selon lui, les indépendants de sa profession le sont par nécessité, ils peuvent aussi le devenir par choix parce qu'« ils n'ont pas forcément de grosses envies financières et ont goûté à l'autonomie professionnelle. »

Cette forme de travail est-elle uniquement réservée aux professionnels expérimentés ?

Pas forcément, juge l'expert en voyages, mais le parcours ne sera pas des plus accessibles : « les jeunes doivent commencer par passer plusieurs mois dans une destination, soit par leurs propres moyens, soit comme saisonniers dans des villages de vacances.

Leur objectif : acquérir une vision globale d'un pays et de la chaîne touristique pour à son retour vendre son expertise. Il se rendra compte aussi que ce type d'activité lui plaît ou non.
 »

« Je le déconseille au débutant qui serait en contact direct avec le client ; il a plus intérêt à être encadré dans ses premières expériences », estime de son côté Caroline Prat.

Tout en reconnaissant que la profession évolue et que des changements sont en cours. « Aux États-Unis, les logiciels de gestion des réservations, des prix, etc. sont mis à disposition des consultants externes », relate-t-elle.

« Ces outils informatiques vont se développer aussi en Europe. » Une fois maîtrisés, il semble que rien ne pourra interdire un jeune actif de travailler en indépendant.

Sauf s'il arrive à décrocher un poste salarié.

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Commentaires

1.Posté par Vincent Time le 03/02/2016 09:30 | Alerter
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Vous devriez allez au fond des choses, votre article n'aborde pas l'obligation pour ces intermédiaires d'être immatriculés. le sont-ils ?

2.Posté par Mon Tour Motos le 03/02/2016 10:40 | Alerter
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@Vincent Time : Etes-vous sur de la nécessité de l'immatriculation de ces prestataires si ils sont sous-traitants et n'agissent qu'en nom et pour le compte de l'opérateur immatriculé ?

3.Posté par Vincent Time le 03/02/2016 11:34 | Alerter
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Cher motard,

L' article L211-1, qui nous régit stipule ceci ''s'applique aux personnes physiques ou morales qui se livrent ou apportent leur concours, quelles que soient les modalités de leur rémunération, aux opérations consistant en l'organisation ou la vente ''
Dont acte.

4.Posté par Nathalie le 03/02/2016 16:22 | Alerter
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@Vincent Time : cet article sous-entendrait que les agents de voyages salariés doivent aussi s'imatriculer ?

5.Posté par Vincent Time le 03/02/2016 18:17 | Alerter
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Les salariés d'agences immatriculées font actes de ventes et de conseils pour le compte et sous l'immatriculation de leur employeur. L'apporteur d'affaires qui a un statut de travailleur indépendant ne peut en aucun cas faire acte d'intermédiaire ou de vente sans immatriculation (voir L211-1)

6.Posté par PASCLAIR le 04/02/2016 10:51 | Alerter
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sur ce thème récurrent dans tourmag , avec des avis contraires souvent argumentés , serait -il possible d'avoir """une bonne fois pour toutes"" (si tant est que la loi ne soit pas en retard vs les nouvelles pratiques décrites ) un texte,document établi par un pro (type maitre LLop , voire position snav ) , définissant ce qui est possible ou pas, et le cas échéant ce qui n'est pas tranché vs les lois en vigueur ? (parce que l'extrait L211-1 on le sort à toutes les sauces , mais ça ne suffit pas pour répondre aux questions, la preuve cet article)

7.Posté par Nathalie le 04/02/2016 13:17 | Alerter
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L'article en question peut avoir plusieurs lectures... Chacun prend ce qui "l'arrange". Je ne pense que ce soit aussi simple que ce que vous avez l'air de penser Vincent.
En l'occurrence, un "apporteur d'affaires" agirait également pour le compte d'une agence immatriculée... et en respectant aussi les règles de ventes de ladite agence. Il y a par conséquence un lien de subordination qui fait qu'il n'est pas si "travailleur indépendant" que vous l'avancez.
Le fond du "problème", qui me semble un faux problème du coup, est le mode de rémunération qui diffère.

8.Posté par Charbonneau le 04/02/2016 17:20 | Alerter
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Paycation Travel a été présent quelques mois en France mais difficile de recruter pour une société avec un site en anglais et qui ne s'adaptait pas au marché français. On laissait des gens sans aucune expérience dans le domaine réserver des voyages manquait une formation tourisme approfondie. Aujourd'hui, c'est PlanNet Travel qui a été lancé le 1er février. Cette société qui propose une adhésion à un club de voyage recrute des personnes qui veulent travailler à domicile. Le produit est excellent et novateur reste à voir si les gens sauront s'adapter à travailler chez eux, prospecter.... Ce genre de société va certainement se démocratiser dans les années à venir.

9.Posté par Vincent Time le 04/02/2016 17:59 | Alerter
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ALLO LE SNAV, y a quelqu'un au service juridique pour nous donner votre position ????????????
et notamment pour éclairer PASCLAIR qui vous sollicite .
Vous n'avez pas une commission qui s'occupe de l'exercice illégal de la profession ??????????

10.Posté par PASCLAIR le 04/02/2016 18:35 | Alerter
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oui , parce que pour parler "d'exercice illégal" de la profession " , encore faudrait -il être clair sur ce qui est légal ou pas ; exemple , quelqu'un qui fait et vend simplement du "conseil" sans faire de la vente de prestations (exemple fabriquer un roadbook, conseiller des hotels , sans effectuer lui même la résa ), ""semble rentrer"" dans le cadre de l'article L211 qui "s'applique aux personnes physiques ou morales qui se livrent ou apportent leur concours, quelles que soient les modalités de leur rémunération, aux opérations consistant en l'organisation ou la vente ''
donc doit-il etre immatriculé ou pas ???? (parce que si oui, comme semble l'indiquer le L211 , quel besoin d'avoir une garantie puisque c'est le voyageur qui va "acheter " billets/activités " et que ça n' a pas vraiement de sens de ""garantir "" du conseil !!)

11.Posté par Mon Tour Motos le 05/02/2016 10:57 | Alerter
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Le probleme du L211-1, c'est qu'il est rédigé au sens "extra-large" et que si on le prend au pied de la lettre, cela signifie qu'une immense partie des divers prestataires intervenant dans le processus de création, organisation ou vente n'est pas du tout en règle !
Evidemment, je ne suis pas juriste (allo, y en un dans le coin ?) mais il me semble que ce qui importe est la relation entre le client et le vendeur du "produit fini", qui doit d'ailleurs obligatoirement comporter une nuitée ou durer au moins 24h pour tomber sous le coup de la loi.
Ainsi ne doivent vraiment être immatriculés que les acteurs qui enregistrent la réservation du client (et encaissent son argent accessoirement).
N'oublions pas que cette loi part du modèle producteur (TO, réceptif) / distributeur (agent de voyage).
Le client qui réserve n'aura à faire qu'à ceux-ci (soit le premier, soit les deux).

Et posons le problème autrement : cet article de loi transposé au code de la route dirait-il que tout individu qui pose son "auguste séant" dans un véhicule motorisé se doit de posséder le permis de conduire adéquat, même s'il n'est que passager ?
Certes il n'a pas la direction ou les commandes du véhicule, mais il peut contribuer de manière non négligeable à sa conduite et sa sécurité...

12.Posté par Ayla le 05/02/2016 12:56 | Alerter
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Enfin des initiatives de la part de personnes qui n'attendent pas que l’état providence les entretienne dans un statut d’assistés!
La situation du travail en France est grave et tant qu'on mettra des bâtons dans les roues des petits entrepreneurs et qu'on aura peur d'embaucher des gens expérimentés (donc + âgés) ca ne s’améliorera pas.
Bravo a Caroline Prat et bonne chance!

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