Cette série, baptisée Le Comptoir TourMaG, débute par des échanges entre hôteliers sur la montée en puissance du concept d’hébergement insolite et la réponse qu’ils peuvent y apporter si la tendance s’installe sur la durée.
Autour de la table : Aline Lenoir, créatrice du site et du label Hôtes Insolites, Séverine Fraysse, hôtelière à Castres et membre de Charmhotel, Jean-Baptiste Philippe, fondateur de HôtelGroupes–RestoGroupes, et Frédéric Puythorac, hôtelier dans les Landes et président de la coopérative The Originals Human Hotels.
Aline Lenoir : ll n’y a pas de définition officielle de l’hébergement insolite. Ce qu’on met est donc 100% subjectif.
Pour autant, nous avons cherché à catégoriser ces hébergements « légers » pour la plupart. Une tour médiévale réhabilitée en gite peut paraître insolite mais on ne l’inclut pas dans la définition qui se limite aux cabanes, aux tiny houses, aux bulles et aux yourtes, démontables et rarement exploitables toute l’année. C’est ce qui les réunit dans les problématiques de leur gestion.
A ce jour, ces hébergements vont s’adresser très majoritairement à la clientèle individuelle mais on commence à voir de structures qui peuvent accueillir des groupes dans des modules plus vastes ou des privatisations de parcs.
Hôtes Insolites a identifié plus de 3 000 sites en France qui totalisent plus de 9 000 modules d’hébergement. Les clients sont à 90% des couples.
Les groupes progressent lentement, via des réunions d’amis ou des cousinades qui profitent d’installations comme 18 tipis installés dans la Sarthe. C’est une spécialisation qui marche très bien, mais encore marginale.
Le marché, tel qu’il se présente en ce moment, compte 50% environ des sites qui possèdent des hébergements insolites en complément d’un camping ou d’un hôtel, et 50% qui ne sont que sur le créneau insolite. Quand les projets nouveaux tablent sur la dualité classique et insolite, les formations et le business model sont plus complexes à mettre en place.
Lire aussi : Progression spectaculaire des hébergements insolites en France
Autour de la table : Aline Lenoir, créatrice du site et du label Hôtes Insolites, Séverine Fraysse, hôtelière à Castres et membre de Charmhotel, Jean-Baptiste Philippe, fondateur de HôtelGroupes–RestoGroupes, et Frédéric Puythorac, hôtelier dans les Landes et président de la coopérative The Originals Human Hotels.
Aline Lenoir : ll n’y a pas de définition officielle de l’hébergement insolite. Ce qu’on met est donc 100% subjectif.
Pour autant, nous avons cherché à catégoriser ces hébergements « légers » pour la plupart. Une tour médiévale réhabilitée en gite peut paraître insolite mais on ne l’inclut pas dans la définition qui se limite aux cabanes, aux tiny houses, aux bulles et aux yourtes, démontables et rarement exploitables toute l’année. C’est ce qui les réunit dans les problématiques de leur gestion.
A ce jour, ces hébergements vont s’adresser très majoritairement à la clientèle individuelle mais on commence à voir de structures qui peuvent accueillir des groupes dans des modules plus vastes ou des privatisations de parcs.
Hôtes Insolites a identifié plus de 3 000 sites en France qui totalisent plus de 9 000 modules d’hébergement. Les clients sont à 90% des couples.
Les groupes progressent lentement, via des réunions d’amis ou des cousinades qui profitent d’installations comme 18 tipis installés dans la Sarthe. C’est une spécialisation qui marche très bien, mais encore marginale.
Le marché, tel qu’il se présente en ce moment, compte 50% environ des sites qui possèdent des hébergements insolites en complément d’un camping ou d’un hôtel, et 50% qui ne sont que sur le créneau insolite. Quand les projets nouveaux tablent sur la dualité classique et insolite, les formations et le business model sont plus complexes à mettre en place.
Lire aussi : Progression spectaculaire des hébergements insolites en France
L’apparition des hébergements insolites a-t-il titillé l’imagination des hôteliers, tout comme Uber est venu chatouiller les taxis traditionnels ?
Séverine Fraysse : Ma vision de l’insolite passe aussi par la tradition et le savoir-faire de l’hébergement et de l’hôtellerie. Le client ne trouvera l’hébergement insolite que si l’expérience est insolite.
La seule cabane ne suffit pas, elle doit être accompagnée par des prestations de même niveau que le service hôtelier dit « classique ». Il n’y a pas d’opposition à mon sens, puisque le client aura recours aux hébergements insolites de manière exceptionnelle.
Il est certain que le client attend, encore plus sur l’aspect restauration qu’hébergement, du décorum, de l’expérience, de dépaysement qui va lui permettre de vivre une émotion.
La standardisation pratique n'a plus la côte, c’était avant le confinement. En tant qu’hôtelière je le ressent très fort dans la restauration, où il faut surprendre, et l’hébergement va suivre, peut-être poussé par cette notion d’insolite.
Lire aussi : Quels hébergements insolites tester en 2022 ?
La seule cabane ne suffit pas, elle doit être accompagnée par des prestations de même niveau que le service hôtelier dit « classique ». Il n’y a pas d’opposition à mon sens, puisque le client aura recours aux hébergements insolites de manière exceptionnelle.
Il est certain que le client attend, encore plus sur l’aspect restauration qu’hébergement, du décorum, de l’expérience, de dépaysement qui va lui permettre de vivre une émotion.
La standardisation pratique n'a plus la côte, c’était avant le confinement. En tant qu’hôtelière je le ressent très fort dans la restauration, où il faut surprendre, et l’hébergement va suivre, peut-être poussé par cette notion d’insolite.
Lire aussi : Quels hébergements insolites tester en 2022 ?
Les groupes classiques ont peu de place dans un marché encore de niche
Jean-Baptiste Philippe : Pour nos 300 adhérents hôtels et restaurants en France, spécialisés dans les groupes, c’est encore une activité de niche.
Nos groupes sont à 80% des seniors qui ne recherchent pas - encore - l’insolite mais plutôt le confort, la tradition, façon Les Logis. En revanche, je pense que pour la clientèle des CSE, qui cherche des options plus originales les cabanes dans les arbres auront davantage de succès et cela représente un bon potentiel.
On se heurte très vite à des problèmes de capacité qui ne sont pas encore au rendez-vous pour considérer que c’est un créneau pour les groupes classiques qui ont besoin d’au moins 20 chambres. Je rajoute que les voyageurs de nos groupes sont attachés à un traitement égalitaire. Je crains que l’insolite ne crée des tensions entre participants qui se visiteraient les uns les autres.
Séverine Fraysse : Une étude de Promotion Services sur le second trimestre 2022, auprès de 300 responsables de clubs associatifs et une centaine d’autocaristes.
Il en ressort que les attentes des clients groupes ont peu changé, à la seule différence de partir moins loin et moins longtemps. Cette génération du 4ème âge est remplacée progressivement dans les groupes par des séniors plus jeunes, du 3e âge dynamique auquel il faudra faire des propositions différentes, qui sortent des sentiers battus.
Nos groupes sont à 80% des seniors qui ne recherchent pas - encore - l’insolite mais plutôt le confort, la tradition, façon Les Logis. En revanche, je pense que pour la clientèle des CSE, qui cherche des options plus originales les cabanes dans les arbres auront davantage de succès et cela représente un bon potentiel.
On se heurte très vite à des problèmes de capacité qui ne sont pas encore au rendez-vous pour considérer que c’est un créneau pour les groupes classiques qui ont besoin d’au moins 20 chambres. Je rajoute que les voyageurs de nos groupes sont attachés à un traitement égalitaire. Je crains que l’insolite ne crée des tensions entre participants qui se visiteraient les uns les autres.
Séverine Fraysse : Une étude de Promotion Services sur le second trimestre 2022, auprès de 300 responsables de clubs associatifs et une centaine d’autocaristes.
Il en ressort que les attentes des clients groupes ont peu changé, à la seule différence de partir moins loin et moins longtemps. Cette génération du 4ème âge est remplacée progressivement dans les groupes par des séniors plus jeunes, du 3e âge dynamique auquel il faudra faire des propositions différentes, qui sortent des sentiers battus.
Compléter une palette de propositions pour qu'elles répondent à des attentes qui ne sont pas constantes
Frédéric Puythorac : La coopération The Originals Human Hotels réunit 350 établissements différents par nature, de 6 chambres à 300.
L’hébergement insolite est une offre supplémentaire que l’on voit apparaître chez nous. Je prends l’exemple de 48° Nord, un hôtel en Alsace qui pratique déjà l’empreinte zéro carbone avec des cabanes disséminées inspirées des hyttes scandinaves. C’est une exception qui fera peut-être école mais pas encore tout de suite comme un segment à part entière.
Je considère qu’il nous faut avoir aussi cette offre-là dans notre groupe. Les clients choisissent un hébergement en fonction de leurs attentes du moment, qui ne sont jamais constantes et heureusement, en fonction des gens avec qui ils vont voyager. C’est donc intéressant d’avoir cette palette de propositions.
Je rajoute que la nature même des hébergements insolites, plus durables, ont une influence sur notre transformation nécessaire dans cette direction, plus écologique. Ce ne sera pas une évidence pour tous, notamment en centre-ville, comme tenu des investissements nécessaires. Mais la tendance est en marche.
L’hébergement insolite est une offre supplémentaire que l’on voit apparaître chez nous. Je prends l’exemple de 48° Nord, un hôtel en Alsace qui pratique déjà l’empreinte zéro carbone avec des cabanes disséminées inspirées des hyttes scandinaves. C’est une exception qui fera peut-être école mais pas encore tout de suite comme un segment à part entière.
Je considère qu’il nous faut avoir aussi cette offre-là dans notre groupe. Les clients choisissent un hébergement en fonction de leurs attentes du moment, qui ne sont jamais constantes et heureusement, en fonction des gens avec qui ils vont voyager. C’est donc intéressant d’avoir cette palette de propositions.
Je rajoute que la nature même des hébergements insolites, plus durables, ont une influence sur notre transformation nécessaire dans cette direction, plus écologique. Ce ne sera pas une évidence pour tous, notamment en centre-ville, comme tenu des investissements nécessaires. Mais la tendance est en marche.
Comment est en train de s’orienter le développement des hébergements insolites ?
Aline Lenoir : On est en face d’un Y dont l’un branche persiste vers les propositions initiales très écolos, type Robinson Crusoé, et un virage observé dès 2005 vers une autre tendance haut de gamme, qui monte en puissance, type château en bois avec jacuzzi.
Les deux segments évolueront côte à côte car le rustique profite généralement de sites exceptionnels sans aménagements lourds souhaitables. C’est un peu une nouvelle approche de la chambre d’hôte rustique.
En revanche, l’offre luxe se développe plus rapidement avec des sites entiers qui s’aménagent un peu à la façon des parcs de loisirs.
Les deux segments évolueront côte à côte car le rustique profite généralement de sites exceptionnels sans aménagements lourds souhaitables. C’est un peu une nouvelle approche de la chambre d’hôte rustique.
En revanche, l’offre luxe se développe plus rapidement avec des sites entiers qui s’aménagent un peu à la façon des parcs de loisirs.