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La Case de l'Oncle Dom : La justice bloque... la DIRECCTE débloque ?

L'édito de Dominique Gobert


Finalement, je me demande si la Loi Travail, ainsi que le vociférait Super Mario Martinez, permet aux entreprises de se débarrasser plus facilement de leurs salariés ? La justice, qui vient de bloquer le PSE de CWT France aurait plutôt tendance à lui donner tort...


le Mardi 17 Janvier 2017

En tout cas, ça devient de plus en plus difficile de vouloir (ce que pudiquement les gros industriels du secteur du tourisme nomment restructuration ou harmonisation) se séparer d’une partie de leur masse salariale - © Olivier Le Moal - Fotolia.com
En tout cas, ça devient de plus en plus difficile de vouloir (ce que pudiquement les gros industriels du secteur du tourisme nomment restructuration ou harmonisation) se séparer d’une partie de leur masse salariale - © Olivier Le Moal - Fotolia.com
Ben non, il n’est pas encore tout à fait possible en France, de virer des salariés sans ménagement, afin de permettre à des actionnaires de gagner encore davantage...

En effet, malgré la Loi Travail, Carlson Wagonlit France s’est vue contrainte par le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise, de remettre son PSE dans sa poche.

Le jugement ne dit pas si CWT a dû aussi remettre son mouchoir par-dessus !

Pourtant, la DIRECCTE, cet organisme justement chargé d’apprécier le bien-fondé d’une telle opération, avait bien validé ce plan et accessoirement, la mise en « pension forcée » de quelque 30 personnes. Toutes pratiquement classées dans la catégorie senior (à peine 45 ans et hop, c’est terminé) chez M. et Madame Pole.

Comme quoi, quand les syndicats font vraiment le boulot, c’est intelligent et concret. Et c’est une vraie défense de l’entreprise.

Dominique Gobert et chien Charly - DR
Dominique Gobert et chien Charly - DR
Certes, n’oublions pas que nous sommes en pleine période électorale et que c’est plutôt pas terrible, en ce moment, de mettre sur le carreau quelques salariés de plus.

Il n’empêche que, et c’est particulièrement édifiant dans notre secteur du tourisme, la justice veille quand même au respect du travail et de la gestion des entreprises…

D’ailleurs, on peut se demander en même temps à quoi sert cette DIRECCTE, à l’acronyme si bizarre : Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi !

Rien que ça !

Bon, faut croire qu’avec tout ce tas de dénominations et de préoccupations, la "Directe" (c’est plus direct...) qui s’occupait de CWT France n’a pas vu très loin et donné son aval au mépris des gens qui auraient pu voir leur vie bien perturbée.

D’autant que, si je me base sur la sagacité des juges du Tribunal Administratif "le contenu du plan de sauvegarde de l'emploi est insuffisant" et que "(son) contenu tel qu'il ressort du document unilatéral homologué par la DIRECCTE est très largement inférieur au contenu des plans précédents et notamment le dernier mis en œuvre en 2013."

Si les 30 salariés concernés sont pour le moment sauvés, le vice-président exécutif de CWT France aura peut-être préféré quitter le navire. A moins que ses actionnaires lui aient fait croire en leur profond mécontentement…

En tout cas, Loi Travail ou non, ça devient de plus en plus difficile de vouloir (ce que pudiquement les gros industriels du secteur du tourisme nomment restructuration ou harmonisation) se séparer d’une partie de leur masse salariale.

Tiens, chez TUI France, par exemple, celui qui vient de racheter Transat France, c’est loin d’être gagné dans la restructuration.

Et, là encore, la justice va être omniprésente, même si, pour le moment, ses premières décisions auront donné raison à la direction.

En effet, dans le cadre de la constitution d’un comité d’entreprise commun aux deux entreprises, le CE de Transat France, par la voix de sa secrétaire, avait refusé de signer l’ordre du jour relatif à la nomination des représentants au CCE.

La justice lui a donné tort…

Mais nul doute que les juges vont avoir encore beaucoup de dossiers à examiner…

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