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La case de l’Oncle Dom : Rochet sceptique sur la consolidation de l'aérien ? Mon œil !

L’édito de Dominique Gobert


C’est indéniable : Marc Rochet est un grand professionnel du transport aérien et la santé plutôt sereine d’Air Caraïbes et de ses filiales tend à lui donner raison. Dans l’entretien qu’il nous a accordé cependant, je sens quand même une certaine ironie ou... de la prudence ?


le Mercredi 11 Avril 2018

"Il ne m’étonnerait pas du tout qu’une sorte « d’accord » entre Level et French Bee voit pas le jour un jour, bien que, l’aérien « soit une lutte permanente » !" © French Bee
"Il ne m’étonnerait pas du tout qu’une sorte « d’accord » entre Level et French Bee voit pas le jour un jour, bien que, l’aérien « soit une lutte permanente » !" © French Bee
C’est très clair et personne ne pourra le nier : Air Caraïbes a dégagé de bons résultats sur l’année 2017, sans pour autant avoir totalement réussi son pari des « grandes croissances ».

Bien évidemment, l’achat « massif » de ces Airbus A350, lourd et gros investissement, va quand même peser un sacré poids dans les résultats prochains.

D’autant que ces aéroplanes, il va falloir les exploiter quasi à outrance.

Je ne suis pas si sûr que la reprise de la liaison vers Cuba ou la « densification de l’offre vers Cayenne » soient tout à fait rentables, mais c’est une autre histoire, comme on dit…

En revanche, pas de problème vers les îles de Guadeloupe et la Martinique, Air Caraïbes a largement « fait un malheur », au grand dam d’ailleurs de ses concurrentes directes, tant XL Airways que Corsair et, à moindre importance, pour Air France.

En revanche, je suis nettement moins sûr que French Bee soit encore totalement à la hauteur des espérances de Marc Rochet et surtout, de Jean-Paul Dubreuil, le patron-proprio du groupe.

Sur la Réunion, les résultats sont clairement bons, encore qu’il faille très certainement les pondérer un tant soit peu.

Quant à Paris-San Francisco-Tahiti, je reste extrêmement sceptique. Et si, comme le souligne Marc Rochet, « l’engagement est très fort vers Papeete », le segment Paris-San Francisco est loin d’être gagné...

D’autant que la route est concurrentiellement très dure et que les petits camarades de French Blue (pardon Bee...) ne sont pas des enfants de chœur et qu’ils sont capables de bien des turpitudes, que ce soit en terme de prix ou de prestations…

En même temps, comme je le disais plus haut, il faut absolument faire voler ces neufs et beaux aéroplanes un maximum !

En ce qui concerne l’arrivée de Level à Orly, comme Rochet, je ne suis pas plus inquiet que ça. Mais pas pour les mêmes raisons, la principale étant d’ordre purement stratégique : il ne m’étonnerait pas du tout qu’une sorte « d’accord » entre Level et French Bee ne voit pas le jour un jour, bien que, l’aérien « soit une lutte permanente » !

Bien sûr, rien n'empêche de discuter entre gens de bonne compagnie, afin de faire la peau à certains concurrents encore plus agaçants. Après, on discute !

Mais en ce qui concerne le climat social du transport aérien, particulièrement celui d’Air France, Rochet est bien évidemment extrêmement diplomate et raisonnable.

Il manifeste sa tristesse, évidente parce que personne ne peut se réjouir de la situation d’Air France, d’autant que, ainsi qu’il le confie, ces « mouvements sont d’un autre temps », mais en même temps, botte en touche en parlant de « dialogue » !

Connaissant un peu le personnage, que j’estime, je ne sais pas si son patron est un grand dialogueur social. Même si, chez Air Caraïbes, « le climat social ne se passe pas trop mal » !

Et comme je connais un peu mon Rochet, j’avoue que la fin de son entretien avec mon camarade Pierre Georges m’a laissé… dubitatif. Les accords avec Aigle Azur ne sont que les prémices d'une nouvelle stratégie, laquelle aura sûrement du sens.

En revanche, lorsque Marc Rochet estime que « la consolidation entre compagnies, ndDG) n’est pas une évidence à mes yeux », j’avoue rigoler doucement dans ma barbe si j’en avais une.

Dubreuil n’a-t-il pas tenté d’acheter XL Airways, Corsair ? Et que rester « discret », ça veut bien dire que l’on « se parle ». Pas pour boire un coup entre copains…

Et que, même si ce n’est pas sa « tasse de thé », y’a des moments où faut boire le calice jusqu'à la lie !

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Commentaires

1.Posté par redbar le 11/04/2018 09:13 | Alerter
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Ce seront les résultats financiers de chacune des compagnies Françaises, (Air France exclue), qui dicteront la prochaine étape de consolidation. Les plus forts mangeront les plus petits. Level a de loin le plus gros trésor de guerre et aura besoin de plus de créneaux à Orly. Mais certains petits malins se positionnent déjà pour être mangés au prix fort.

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