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La case de l’Oncle Dom : XL Airways, Aigle Azur, que fait l’Etat ? Rien !

L'édito de Dominique Gobert


Pour XL Airways et Aigle Azur, les deux jours à venir sont cruciaux. Non seulement pour la propre survie de ces compagnies aériennes, mais également pour le secteur du tourisme en France. Il faut dire quand même, que contrairement à certains voisins européens, les pouvoirs publics ne sont pas vraiment réactifs…


le Jeudi 26 Septembre 2019

Alors que les gouvernements allemand et anglais n'ont pas hésité à sortir des millions pour aider les voyageurs et les compagnies en difficultés, l'Etat français ne répond plus - Crédit photo : Depositphotos @londondeposit
Alors que les gouvernements allemand et anglais n'ont pas hésité à sortir des millions pour aider les voyageurs et les compagnies en difficultés, l'Etat français ne répond plus - Crédit photo : Depositphotos @londondeposit
Laurent Magnin n’aura pas à rougir, si, d’aventure, personne ne se présente à la barre du Tribunal de Commerce afin de présenter une offre de reprise.

Il se sera battu, avec l’ensemble des salariés de la compagnie, jusqu’au bout. Maladroitement aussi, ne serait-ce que par son appel à Air France en fin de semaine dernière.

On ne force pas un âne à boire quand il n’a pas soif !

Et surtout, faut pas affirmer des choses qui méritent plutôt une certaine confidentialité. Mais bon, l’homme est ainsi et on ne peut pas lui en vouloir, même si dans ce cas, c’est bien maladroit.

Chez Aigle Azur, c’est un peu la même chose, même si, dans ce cas, non seulement la gestion de la compagnie a été désastreuse, que les actionnaires ont été pitoyables et que, désolé de le dire, les syndicats n’ont pas été mieux.

Air France avait présenté une offre, retirée depuis, par crainte d’irriter ses propres syndicats de navigants.

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
Pourtant, dans un courrier adressé à Uncle Ben et à Anne Rigail, les navigants appellent eux aussi au secours la compagnie ex-nationale, acceptant sans aucune condition de renoncer à leurs contrats Aigle Azur, à la séniorité et humblement, intégrer la compagnie.

On aurait au moins pu discuter… Certes, la loi du travail ne permet pas, en cas de reprise, de changer les contrats de travail.

Il suffisait de la part de l’Etat, d’une petite dérogation et le tour était joué. Sauf que, tout le monde s’en fout… vaut mieux liquider !

Je remarque également la triste attitude de nos pouvoirs publics. A se demander si la disparition, la désindustrialisation de notre pays n’est pas une stratégie mûrie…

Alors, benoîtement, je me pose la question, en observant l’attitude de nos voisins européens.

Ainsi, en Allemagne, le cas de Condor, cette compagnie aérienne filiale du quasi défunt Cook, en possible difficulté (certaine, d’ailleurs) est un exemple flagrant.

A peine deux jours après la défaillance de Thomas Cook, l’état fédéral germain, associé à la Hesse, a accordé un « prêt-relais » de 380 millions d’euros, sur une durée de six mois !

En Grande-Bretonie, le gouvernement (bizarre, n’est-il pas, mais néanmoins existant) a immédiatement mis en place un gigantesque plan de rapatriement des centaines de milliers de clients de Thomas Cook. Coût de l’opération ? 600 millions de livres environ !

Chez nous, en bonne Gauloisie, alors que les ministères concernés étaient au courant, grâce à ce CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) qui finalement, ne sert à rien, pas un mot.

Pas un geste, à croire que l’indifférence face à la perte de quelque 2 000 emplois, la disparition de couleurs françaises à travers le monde n’est qu’une baliverne, pour ne pas dire une billevesée.

Chez nous aussi, face à l’angoisse de vacanciers disséminés à travers le monde, les services étatiques ont quasi « ordonné » à l’APST de se saisir du dossier sans attendre le dépôt de bilan de Thomas Cook France.

Pour XL, il aurait fallu 35 briques, remboursables bien entendu.

Pour Aigle Azur, la proposition de Guérin nécessitait un prêt participatif de la part de l’Etat de 15 briquettes, remboursable en sept ans !

Navrant !

Dominique Gobert Publié par Dominique Gobert Editorialiste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par SERGE 13 le 27/09/2019 04:14 | Alerter
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Condor a été aidée parce que tout simplement elle gagne de l'argent, et l'Etat Allemand a fait un geste pour éviter d'affoler les marchés. Comme je l'ai écrit à votre collègue Mr Georges, le pdg de XL a fait des choix qui l'ont conduit à sa perte. Sa gestion a été calamiteuse. Il a supprimé des lignes ultra rentable parce que remplie par les TO (PUJ par exemple). Il a supprimé sa classe premium, qui lui rapportait un max, a voulu se concentrer sur les USA, alors qu'en même temps sa ligne LYS MRS NYC a été remplie à presque 100% pendant les deux années de fonctionnement. Bref, et aujourd'hui on vient nous chanter que l'Etat reste inactif??? Non ce n'est ni la faute à Macron, encore moins celle de Norwegian, pas plus que celle d'AF. La gestion d'une entreprise est capitale. Les choix de XL n'ont pas été à la hauteur et il le paie cash. C'est la vie….

2.Posté par Michel le 27/09/2019 09:25 | Alerter
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... Sauf que ce n'est pas à l'état à intervenir ! Marre qu'on se défausse toujours sur les pouvoirs publics lorsque ça ne va pas... surtout quand on a fait n'importe quoi avant. Faut arrêter l'assistanat et le chouinage permanent.

3.Posté par Pierre le 27/09/2019 09:38 | Alerter
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Les navigants retrouveront un emplois,le personnel au sol peut-être pas,mais il faut arreter de faire du chantage a l'emplois malheureusement dans le transport aérien comme dans beaucoup d'autres secteurs,il y a trop de responsables irresponsables.Donc l'etat n'a pas a intervenir dans ces cas là,car l'argent des contribuables n'a pas a venir au secour des actionnaires,ces derniers ont un pouvoir de controle qu'ils l'utilisent.En france tout le secteur prive se retourne vers l'etat pour tout et pour rien,la pluie le vent le gel les 30% de perte etc etc,Que chacun assume ses responsabilitées et arrete de se plaindre de ses propres fautes.D'autres viendrons avec j'espère des convictions et responsables de leurs actions.

4.Posté par idress cheriet le 27/09/2019 10:12 | Alerter
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bonjour Dominique

C'est pas aujourd'hui qu' il faut se poser ce type de question, car il est trop tard. Quand on a ouvert les portes a la deregulation, il se trouvait peu de gens pour dire : " attention danger ". Et, sachant qu'une loi met toujours 15 ans pour arriver à maturité, c'est à dire pour produire l'essentiel de ses bienfaits et, dans ce cas, l'essentiel de ses effets pervers, nous voici fort dépourvus.

bonne journée !!!

5.Posté par Rodolphe le 27/09/2019 10:44 | Alerter
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Être à la tête d'une entreprise c'est de s'entourer d'experts et de prendre les bonnes décisions manegerials. Il faut bien entendu décider pour aujourd'hui et demain et être attentifs à l ensemble des facteurs des marchés qui peuvent affecter et avoir un impact sur les exploitations et fonctionnement de l'entreprise. Les gros salaires chez les uns, le manque d adaption des services et de réactivité face à la concurrence, des stratégies manquées voir absentes, le manque de prévision ( facture de pétrole). Aussi, on ne peut contrôler tout les éléments externes à l entreprise , mais la gestion de crises est importante et elle permet de faire face à l imprévisible. Les hommes et les femmes à la tête de leur compagnies aériennes sont responsables. Combien meme il y a des emplois à sauver et pour combien de temps. C est ainsi... Il n est pas facile de se battre sur la même place face aux mastodontes.. Sinon on se brûles les ailes. C est ainsi la dure loi du marché.

6.Posté par Degseth le 27/09/2019 10:48 | Alerter
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Et non, les navigants ne retrouveront pas forcement un emploi, la plupart même, sauf à s’expatrier relativement loin..

7.Posté par Christian Jean le 27/09/2019 12:07 | Alerter
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Bonjour,
Certains commentaires du marseillais me laissent pour le moins dubitatif concernant ses sources d’informations.
Norwegian s’est installée en France, à Orly, cette compagnie totalement surendettée, et soutenue à bout de bras par un fonds souverain - c'est-à-dire par la volonté d'un Etat, qui accepte une faillite permanente - et permet à la compagnie de vivre avec des prix cassés.
Pour info elle en était à plus 3 milliards d'euros de dettes.
Et vite qui on appelle une nouvelle fois à la rescousse devant un tel gouffre : John Fredriksen, l'une des plus grandes fortunes de Norvège, Bjorn Kjos et Bjorn Kise, à hauteur de 343 millions de couronnes, mais aussi et surtout, la première banque de Norvège, DNB Bank, CONTROLEE PAR L'ETAT NORVEGIEN, qui s'est engagé à garantir les 2,657 milliards de couronnes restantes.
Alors si tout est parfaitement équitable dans cette totale dérégulation je suggère au marseillais de prendre les commande de XL et de redresser la situation …
Cordialement.

8.Posté par Colette Stérole le 27/09/2019 12:26 | Alerter
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Bonjour,

Je rejoindrai la plupart des commentaires précédents : que je sache, Aigle Azur et XL Airways sont des entreprises privées. Sans vouloir être trop cynique, ni présomptueux parce que j'ignore tout de leur "gouvernance" passée et du positionnement social de leurs dirigeants, j'imaginerais volontiers que ces derniers, en d'autres temps, monteraient au créneau pour fustiger les impôts, taxes et cotisations patronales auxquels un état prédateur et empêcheur de "faire des affaires" en rond les soumettrait injustement... Mais que la donne change, que le boomerang d'une stratégie inadaptée leur revienne au visage, et soudain la chanson change. Enfin, pas tout à fait quand même, puisqu'il s'agit toujours de critiquer, d'accuser cet État à qui l'on reproche cette fois l'inverse, son manque d'interventionnisme !
Or, l'État, c'est nous, les contribuables. Personnellement, j'accepterais très volontiers, grâce à ces impôts si égoïstement décriés par beaucoup, de participer au sauvetage d'Aigle Azur et XL Airways et surtout des emplois de leur personnel. Mais il serait bon que le soutien financier ne soit pas toujours à sens unique et que la ligne directrice ne consiste plus, selon une expression qui dit bien ce qu'elle veut dire, à privatiser les bénéfices et nationaliser les pertes.
Remarquons au passage, et toujours sans le moindre cynisme, que l'État apportera malgré tout une aide aux victimes de ces lamentables affaires, au moyen des indemnités de chômage qu'il leur versera, et je m'en réjouis ! Je ne pense malheureusement pas que les dirigeants se préoccupent tant que ça du sort de leurs employés, ni qu'ils aient de bonne grâce jamais considéré que le paiement de leurs cotisations à l'assurance chômage était très justifié.
Je compatis donc sincèrement au désarroi des salariés, mais il est clair pour moi que le mauvais procès qui est fait en permanence aux pouvoirs publics dans des situations telles que celles que traversent aujourd'hui les deux compagnies repose en très grande partie sur l'ignorance, la mauvaise foi ou l'hypocrisie. Et je déplore qu'un journaliste a priori aussi chevronné que Dominique Gobert tombe dans ce panneau.

Bonne journée,
CS.

9.Posté par SERGE13 le 27/09/2019 14:56 | Alerter
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@christian jean. Mais qui a dit que Norwegian n'était pas endettée? Pas moi, le marseillais. Sachez lire correctement ce que j'écris. J'ai simplement dit que ce n'était pas la faute des low cost si XL était en faillite. Voilà tout… Bonne journée. je vous envoie notre superbe soleil, qui vous manque cruellement, visiblement tendu...

10.Posté par Lfrq le 27/09/2019 15:05 | Alerter
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Je suis complètement d'accord avec Colette.
De plus comment Aifrance pourrait intégrer le personnel de Aigle Azur alors même que la direction rechigne à intégrer le personnel de la compagnie Hop?

11.Posté par Christian Jean le 27/09/2019 15:29 | Alerter
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Bonjour,
Au marseillais :
Il est possible que je ne sache pas lire, alors expliquez- moi !
Quand vous écrivez : "et aujourd'hui on vient nous chanter que l'Etat reste inactif??? Non ce n'est ni la faute à Macron, encore moins celle de Norwegian .../... La gestion d'une entreprise est capitale" ...
Ca veut dire quoi ? Il ne peut y avoir concurrence que si les compagnies jouent dans la même cour, si certaines n’existent que par des soutiens étatiques la donne est par trop faussée.
La PAC c’est valable en Europe pour l’agriculture, pour l’aérien c’est au contraire la déréglementation . Aucune politique commune …

Pour le soleil, merci j’ai largement ce qu’il faut et sans mistral. Ce qui détend d’autant plus …
Cordialement

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