La case de l'Oncle Dom : le virage sur l'aile de inénarrable Michael O'Leary

Finalement, pour l'observateur averti, en cette période de disette d'actu, le transport aérien offre des moments de grande qualité, comme le dit un vieil ami à moi que j'ai.

Vous me connaissez, je n'ai pas une grande affection pour ces compagnies, prétendument low cost.

Ces mêmes compagnies qui considèrent que le passager n'est qu'une vache à lait et qui surfent allègrement sur la vague de l'hypocrisie la plus totale.

Ryanair, la compagnie irlandaise, ne fait pas exception. Michael O'Leary, son président, a d'ailleurs tout compris.

Faut dire que c'est un remarquable chef de pub et que c'est lui qui fait tout.

Pas besoin d'affiches 4x3 dans le métro, pas de pleines pages dans les grands magazines : une provocation délirante et c'est le délire !

Mais tout ceci n'a qu'un temps. Après avoir émis l'hypothèse de faire payer les chiottes dans ses avions, envisagé de faire voyager debout le bétail dans ses avions, déclamé que jamais Ryanair ne passerait par les réseaux de distribution, encore moins par les GDS, Ryanair s'aperçoit que, finalement, on peut encore récolter quelques sous.

Notamment sur les autres vaches à lait, que sont les "travailleurs", les voyageurs pudiquement nommés "d'affaire". Ceux-là, c'est du bon, du gros, du solide.

Faut pas les oublier. Mais eux, c'est pas comme le routard (sans aucune connotation péjorative), ils ont besoin d'un minimum de service, de prestations "tout compris", de systèmes de réservation établis…

Du coup, et sans aucun remord, Ryanair s'y intéresse.

Et que Mister O'Leary le veuille ou non, y'a toujours pas mieux que les distributeurs pour ratisser un marché qui ne faiblit pas.

Alors, pourquoi ne pas se servir des outils élaborés que sont les GDS ? En voilà une idée qu'elle est bonne, seulement, faut bien aussi que ces outils rapportent à leurs propriétaires. Donc, faut raquer !

CQFD !

Easyjet, qui semble souvent avoir un léger temps d'avance sur sa grande concurrente "low cost", parait avoir compris.

Si j'ai bonne mémoire, c'est l'une des premières compagnies low cost à avoir récemment émis l'hypothèse de revenir à une certaine commission envers les agences de voyage.

En fait, et si vous voulez mon avis, (que, de toutes manières, vous aurez parce que je suis payé pour ça), on y revient, tout tranquillement. Même si la plupart des compagnies y sont encore farouchement opposées - et j'y reviendra*), on va y retourner. Aux commissions…

Parce qu'aussi, faut arrêter de déconner, les O'Leary et autres flibustiers du transport aérien. On ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et la culotte de la crémière…

Et faut aussi arrêter de déconner avec certaines réalités démocratiques, bien que ce terme ait, depuis un certain temps déjà, tendance à être bien galvaudé.

Parce que, Mister O'Leary, la grève est un droit fondamental. Et, lorsque le Président de Ryanair conseille aux autorités européennes, de "supprimer le droit de grève" aux contrôleurs aériens, ça me fait hurler, même si je trouve que ces grèves sont insupportables.

Ceci venant d'ailleurs, de pays avides de profiter des bons aspects de la Communauté Européenne, sans forcément en assumer les devoirs. C'est vrai que ça coûte moins cher!

*Note au secrétaire de rédaction : laisse, c'est exprès !