TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone

logo AirMaG  




La consolidation du ciel français ? « Ce n’est pas pour tout de suite ! »

Nouveau partage de codes entre Air Caraïbes et Corsair


Pendant qu'Air France s'enlise dans le conflit social, les autres compagnies françaises multiplient les accords commerciaux et les partages de codes. Pour autant, l'aérien français peine à voir aboutir les projets de consolidation.


Rédigé par le Lundi 18 Juin 2018

Cette consolidation ne pourrait finalement se faire que par la faillite d’opérateurs, à l’heure de la montée en puissance des low cost long-courriers sur le marché français - © Airbus SAS 2017 – photo by P. Pigeyre / master films
Cette consolidation ne pourrait finalement se faire que par la faillite d’opérateurs, à l’heure de la montée en puissance des low cost long-courriers sur le marché français - © Airbus SAS 2017 – photo by P. Pigeyre / master films
Pendant qu'Air France se rapproche de son quatrième mois de grève, ses concurrents français signent des accords de coopération.

Ce lundi 18 juin 2018, c’était au tour de Corsair (TUI) et d'Air Caraïbes (Groupe Dubreuil) d’annoncer la mise en commun d'une nouvelle route.

Ensemble, les deux compagnies françaises voleront sur la ligne Paris-La Havane, qu’elles ont toutes deux ouvert il y a un an et demi, et qui fonctionne convenablement de part et d’autre.

« La logique est de s’affilier pour être plus fort », explique Antoine Huet, directeur adjoint de Corsair. A noter qu’Air Caraïbes et Corsair sont déjà partenaires, depuis 2012, sur les lignes reliant Paris Orly à la Martinique et à la Guadeloupe.

Un accord « très fructueux pour les deux entreprises », d’après Patrick Malval, à la tête d’Air Caraïbes. Il poursuit : « tout le monde s’y retrouve. Pour croître, nous devons passer par ce genre d’accords ».

Une première étape à la consolidation ?

Car ces stratégies de partages de codes et d’alliances commerciales tendent à se multiplier ces dernières semaines, alimentant les rumeurs d’un regroupement des compagnies aériennes françaises face à Air France, en pleine tourmente.

« C’est la grande question qui taraude tout le monde », sourit Patrick Malval.

« Les compagnies françaises ont intérêt à travailler en coopération via de tels accords.

C’est une démarche intelligente, qui profite à tous, et qui constitue une bonne première étape »
, ajoute Antoine Huet, qui rappelle les accords récents sur la desserte de l’Afrique entre Corsair et Aigle Azur.

Avec cette dernière, Air Caraïbes a aussi récemment conclu un « partenariat commercial et stratégique ».

D’après Marc Rochet, à la tête de Dubreuil Aéro, cela concernera les dessertes de Moscou, Cayenne, Milan et les Antilles, via la base commune de Paris Orly.

« Ces nouvelles alliances préfigurent une vraie logique de partenariats plus poussés dans l’aérien français », assure Frantz Yvelin, à la tête d’Aigle Azur, la seconde compagnie aérienne française.

La France a « du retard »

Une consolidation des compagnies aériennes qui, après les Etats-Unis, a commencé en Europe, impulsée par les géants IAG et Lufthansa.

« En France, ce n'est pas pour tout de suite, on a du retard en la matière, d’après Patrick Malval. Pourtant, une consolidation est absolument indispensable pour une industrie aérienne française forte.

Mais l’industrie souffre, et il n’y a pas de figure assez forte pour diriger un phénomène de regroupement »
.

Une constatation que peut confirmer Lionel Guérin, l’ancien directeur général délégué d’Air France, qui a essayé ce premier semestre 2018 de regrouper Air Caraïbes, French Bee, XL Airways, Corsair et La Compagnie au sein d’une même maison-mère.

Si tous les actionnaires avaient été contactés et le projet présenté au ComEx de l’une des compagnies, personne n’aurait été convaincu, d’après les informations de nos confrères de La Tribune. La raison : l’insuffisance d’investisseurs externes dans le projet.

« La consolidation du ciel français n’est pas une évidence à mes yeux », indique aussi Marc Rochet. « Déjà car il n’y a pas de volonté hégémonique d’un opérateur en particulier.

Ensuite parce que l’on sait qu’en France, un tel mouvement est toujours très compliqué sur les plans réglementaires et sociaux »
. Comme lorsque le groupe Dubreuil avait tenté de racheter Corsair, par ailleurs toujours en vente, en 2015.

Pour certains, cette consolidation ne pourrait finalement se faire que par la faillite d’opérateurs, à l’heure de la montée en puissance des low cost long-courriers sur le marché français, comme Norwegian ou Level.

Cette dernière débutera ses activités le 2 juillet prochain à Paris Orly, se lançant à l’assaut des Antilles et du Québec.

Lu 2505 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus





































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias