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Le centenaire de la Grande Guerre booste la fréquentation des sites de mémoire

Faire des sites de mémoire des destinations touristiques


Depuis 2014, la fréquentation des sites de mémoire se fait plus dense. Avec plus de 14 millions de visites en 2014, elle a plus que doublé par rapport à 2010. Meuse, Champagne-Ardennes, Somme, Nord-Pas de Calais, Lorraine... Les lieux de mémoire profitent de l’effet "centenaire" et espèrent confirmer cet intérêt pour leurs destinations à travers d’autres thématiques.


Rédigé par le Lundi 5 Février 2018

Le Mémorial de la Clairière de l'Armistice rouvrira ses portes le 1er juin. - Malice Images
Le Mémorial de la Clairière de l'Armistice rouvrira ses portes le 1er juin. - Malice Images
L’année 2018, sera celle du tourisme de mémoire dans l’Oise. Premier département libéré, l’Oise abrite également le Mémorial de la Clairière de l’Armistice, où l’armistice fût signé le 11 novembre 1918, mettant fin à la Première Guerre Mondiale.

« L’armistice signé en forêt de Compiègne et la libération du département, ces faits historiques assoient la légitimité du département à célébrer le centenaire. En 2016, cent ans après la bataille de la Somme, le département avait connu une forte affluence de touristes. Idem en 2017, dans l’Aisne où la bataille du chemin des dames s’est déroulée en 1917 », explique Chrystelle Fèvre, directrice adjointe Oise Tourisme.

Le département se donne les moyens d’atteindre son ambition. Cette année, le Mémorial de la Clairière de l’Armistice a fait peau neuve et propose une nouvelle scénographie du Mémorial et de son wagon. Tout a été repensé pour proposer un contenu plus ludique, plus moderne, mieux adapté au public de scolaires notamment.

En 2017, le Mémorial a accueilli entre 40 et 50 000 visiteurs. « Nous espérons, au minimum, doubler ce chiffre », affirme la directrice adjointe d’Oise Tourisme. Pour promouvoir le site auprès des professionnels, un éductour est organisé avant sa réouverture le 1er juin.

Un public international et en hausse

Depuis le début du centenaire, le nombre de touristes sur les sites de mémoire a augmenté.

Pour Verdun Histoire, service réceptif de l’agence Pierraline Voyages basée à Verdun, l’ensemble des sites de champs de bataille de Verdun ont connu une augmentation de leur fréquentation. « 2014 a connu un véritable raz de marée, avec +20% depuis 2014. 2016, a été une année record avec une augmentation de 25% par rapport à 2015 », précise Pierre Colin, fondateur agence Pierraline Voyages. Les chiffres sont plus ou moins importants selon les événements, la fréquentation suit les anniversaires. »

2016 a été marquée par le centenaire des batailles de Verdun. Le niveau de fréquentation cette année-là était exceptionnel avec 1 070 000 entrées.

« A l’heure où les prestataires touristiques commencent à tirer le bilan de la saison 2017, force est de constater que la Meuse surfe toujours sur la commémoration du Centenaire de la Grande Guerre », souligne Christel Rigolot du ‎Comité Départemental du Tourisme de la Meuse.

Les sites de mémoire de la Meuse totalisent, à fin décembre, 775 870 entrées soit 37% de plus par rapport à une année sans particularisme.

Le tourisme de mémoire est une niche, il attire les groupes et individuels français ou étrangers. Outre les touristes frontaliers (Allemands, Anglais, Belges) présents, les touristes long-courriers (Américains, Australiens, Néo-Zélandais, Canadiens sont nombreux à venir sur les traces de leurs aïeux.

« Il y a deux types de touristes : les touristes de mémoire qui effectuent un "pèlerinage" et puis ceux qui recherchent un contenu plus pédagogue et souhaitent rendre hommage et découvrir le département à travers d’autres visites, comme la visite d’une brasserie, d’une carrière, un lieu de cantonnement pendant le Première Guerre Mondiale, ou d’une chocolaterie » explique Chrystelle Fèvre.

40% de la fréquentation des sites marchands relatifs au tourisme de mémoire vient de visiteurs en groupe selon les chiffres d’Atout France. En partenariat avec l’agence Cultival, Atout France vient de conduire une étude détaillée, afin de définir les thématiques les plus porteuses pour maintenir l’attractivité post période des commémorations auprès des clientèles internationales prioritaires.

Pour 2018, les réservations groupes vont bon train chez Verdun Histoire. Ce segment représente actuellement 30% de son activité, il espère une croissance de 15 à 20%. Le réceptif propose à ses clients un circuit d’une journée, accompagné d'un guide, sur les champs de bataille et des événements commémoratifs liées au Centenaire.

Les touristes américains devraient être plus nombreux en 2018. 100 ans après leur entrée en guerre.

Une visibilité pour la destination

C’est tout l’enjeu pour les professionnels du tourisme : faire que l’éclairage apporter par le centenaire dure. « On souhaite faire découvrir la destination par d’autres thématiques, pas seulement à travers le tourisme de mémoire », explique Christel Rigolot du ‎Comité Départemental du Tourisme de la Meuse.

« On cherche à faire de nos sites de mémoire, des sites touristiques, pour attirer des visiteurs dans le temps », complète Chrystelle Fèvre.

Depuis 2013, Atout France a mis en place le contrat de Destination Centenaire de la Grande Guerre, notamment afin de transformer des territoires de mémoire en véritables destinations d’histoire.

Les partenaires signataires du contrat se sont engagés sur 4 ans à mutualiser des moyens humains, techniques et financiers pour optimiser leurs actions sur 3 volets déployés simultanément : ingénierie (l’accès, la mobilité & l’accueil, la qualité des prestations) ; l’intelligence économique et la promotion.

En 2018, dernière année du contrat, des actions de promotion vers des marchés ciblés ont été menées auprès des cibles prioritaires : la Grande-Bretagne, l’Irlande, l’Allemagne. Le contrat a également pour vocation de doper la fréquentation internationale, notamment en provenance de l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et les États-Unis.

Pour exemple, en Allemagne, un partenariat avec TV5 monde permet la diffusion de clips autour de l’armistice. Aux États-Unis, la démarche d’influence avec des accueils de blogueurs et de journalistes et des insertions presse se poursuit.

En Australie et en Grande-Bretagne, une action de sensibilisation des professionnels du tourisme, avec une présence mutualisée sur des workshops et sur le WTM est en place.

Mais l’objectif de ce Contrat de Destination est également de pérenniser la filière au-delà du cycle commémoratif au-delà du centenaire.

Atout France lance une vaste étude sur les retombées économiques et sociales des commémorations de la Grande Guerre. Elle permettra de chiffrer les retombées, de recueillir les témoignages des acteurs de l’offre qui ont œuvré pour mieux valoriser les sites durant le cycle commémoratif, mais également de mieux connaître les attentes des visiteurs français, afin d’adapter l’offre à leur souhait et les attirer davantage.

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