Le séminaire de la CAT se transforme en Comité stratégique

Ce séminaire de deux jours à Saint-Malo, voulu pour le président de la CAT, Jean-Virgile Crance, par ailleurs 1er adjoint au maire en charge du Tourisme, avait pour vocation initiale de revenir sur les 20 propositions émanant des diverses fédérations pour lancer « un New Deal » du Tourisme.

Élaboré en commun, ce Livre Blanc qui ne porte pas son nom est la somme des revendications, aménagements, transformations… qui devraient conduire à une stratégie de (re)conquête pleine et entière de l’activité tourisme.

Comme le rappelait Jean-Virgile Crance, le contexte n’est pas le même qu’avant la crise Covid dont toutes les entreprises ne sont pas sorties indemnes, loin de là, et qui a passablement bouleversé le paysage touristique : l’inquiétude se manifeste face à l’inflation et la dégradation du climat social et géopolitique ; les difficultés de recrutement sont loin d’être solutionnées ; la perte de compétitivité se révèle au grand jour et la concurrence internationale et notamment de l’Espagne est plus exacerbée que jamais ….

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Même si le secteur tourisme s’est relevé plus vite qu’on le ne pensait et si les dernières saisons laissent penser qu’il peut traverser toutes les crises et repartir plus fort que jamais, il serait illusoire de croire que cela se fera sans de sérieux coups de pouce du côté des aides, de la règlementation, de l’observation, de la gouvernance publique et privée…

L’objectif affiché en préambule du « New Deal » de la CAT est ambitieux, faire passer la contribution du Tourisme de 8% à 10% du PIB national.

« Quel ministre pourrait renier une telle ambition » affirme Olivia Grégoire en parcourant le document en direct live.

Elle ajoute, avec une sincérité non feinte « Mon objectif a toujours été de coconstruire la stratégie touristique de la France, mais encore faut-il être deux pour le faire. Avec votre contribution, vous apportez une pierre solide à l’édifice que nous devons bâtir ensemble ».

Invités du séminaire de la CAT, François de Canson, président d’ADN Tourisme, représentant les territoires français, et Christian Mantei, président d’Atout France, ont apporté une autre dimension à la réunion.

« Vous avez autour de la table, les trois forces qui détermineront le succès de nos opérations : les acteurs privés, les territoires et l’État », s’est félicité François de Canson. « La CAT et ADN Tourisme sont les artisans du dernier kilomètre touristique, ceux qui mettront en application dans leurs entreprises et sur le terrain les mesures que nous déciderons en commun. Je suis particulièrement heureux de cette passerelle qui a été jetée entre nos deux organisations ».

Depuis un an que le Comité de filière Tourisme a été réinstallé par Olivia Grégoire, la ministre se plait à rappeler que la méthodologie mise en place, la confrontation des propositions en comité technique a permis de présenter toute une série de plans opérationnels : Semaine des métiers du tourisme, Plan saisonniers, soutien du Gouvernement face au projet de révision de la directive voyage à forfait, gestions des flux touristiques, etc. ....

Mais on peut encore aller plus loin, quand l’Espagne ne se prive pas de tailler des croupières à la prédominance française sur la planète Tourisme.

Pour combien de temps encore ? La CAT veut jouer un rôle actif, si ce n’est déterminant, dans ce combat contre une règlementation qui bride les initiatives, pour des concertations positives et des mesures efficaces.

C’est bien l’objet des 20 propositions, classées sous quatre grands chapitres :

Proposition n°1 - Définir un portefeuille ministériel entièrement dédié au tourisme au sein du Ministère en charge de l’économie

Proposition n°2 - Rétablir la pratique semestrielle des Comités interministériels du tourisme et améliorer le Comité de filière tourisme

Proposition n°3 - Transformer Atout France et redéfinir le périmètre de ses missions
• Renforcer la représentativité et les pouvoirs des acteurs de l’industrie aux côtés des territoires dans les instances de l’Agence
• Recentrer l’Agence sur son « cœur de métier » et la conforter dans ses missions de promotion, d’observation et d’ingénierie touristiques
- Conforter la position d’Atout France comme opérateur unique de l’État en matière de promotion et d’ingénierie touristiques
- Confier les missions de qualification et de régulation de l’offre à une instance de droit privé, indépendante et à composition paritaire

Proposition n°4 - Maintenir le poste d’Ambassadeur de la Gastronomie

Proposition n°5 - Initier une nouvelle phase de décentralisation des politiques touristiques

Proposition n°6 - S’organiser pour déployer une véritable stratégie touristique française
• Approfondir les méthodes de concertation et d’élaboration qui ont fait leur succès
• Améliorer les stratégies et méthodes de promotion et d’observation touristiques
- Investir davantage dans la promotion internationale tout en modernisant les méthodes et outils utilisés et en renforçant la stratégie d’influence
- Fiabiliser le dispositif d’observation et d’intelligence économique, améliorer la coordination des acteurs et crédibiliser la communication ministérielle

Proposition n°7 - Faire de l’Europe un levier en faveur de la compétitivité touristique et de la qualité de service

Proposition n°8 - Valoriser les engagements de la filière dans la transition énergétique et environnementale et établir un état des lieux objectif et factuel

Proposition n°9 - Mieux accompagner les professionnels dans leur transformation énergétique et environnementale tout en préservant l’offre existante et les capacités d’accueil
• Soutenir l’investissement dans la transition énergétique et environnementale par des dispositifs d’aides adaptés et compétitifs
• Favoriser la mise en place de réglementations environnementales et énergétiques équilibrées qui préservent l’offre et les capacités d’accueil
• Répondre de manière efficace à la problématique des lits froids, tout en luttant contre les meublés de tourisme énergivores

Proposition n°10 - Mieux diffuser les flux touristiques en privilégiant une approche pragmatique

Proposition n°11 - Accompagner la transformation digitale et numérique de nos entreprises et les préparer aux ruptures technologiques

Proposition n°12 - Soutenir le départ en vacances des Français de tous âges et de toutes situations

Proposition n°13 - Initier un choc de compétitivité normatif et fiscal en faveur de notre industrie
• Lever les freins réglementaires à la compétitivité du tourisme français
• Garantir des règles fiscales compétitives par rapport à nos concurrents

Proposition n°14 - Engager une refonte des outils de qualification et de régulation de l’offre pour améliorer la qualité de service
• Rationaliser les dispositifs de qualification et de régulation de l’offre touristique
- Simplifier le dispositif d’immatriculation et mettre en place une commission de l’exercice illégal de l’activité d’opérateur de voyage
- Confier la décision de classement ou d’attribution des labels aux organismes accrédités ou agréés
• Faire prévaloir le classement des hébergements sur Qualité Tourisme
• Simplifier Qualité Tourisme et renouer avec une logique de marque ombrelle
• Poursuivre la révision des classements initiée en 2022 et relancer la refonte des autres démarches
• Amplifier le mouvement d’harmonisation engagé depuis 2009 en faveur d’un classement européen des hôtels
• Renforcer les ressources humaines, technologiques et financières nécessaires à la qualité de l’accueil des passagers dans les aéroports français

Proposition n°15. Favoriser une régulation équilibrée et équitable, qui respecte nos modèles économiques et permette un développement harmonieux de l’ensemble de la filière
• Renoncer au projet de révision de la directive voyages à forfait ou, à défaut, l’adapter au modèle économique de la filière voyage
• Mieux encadrer l’offre de meublés de tourisme tout en donnant aux élus la possibilité de mesures adaptées à leurs spécificités territoriales
- Enregistrer tous les meublés de tourisme sans distinction et sans besoin préalable de la procédure de changement d’usage
- Confier aux élus les moyens réglementaires et sécurisés d’agir en fonction de leurs spécificités territoriales
- Initier une réforme des avantages fiscaux liés à la location des meublés de tourisme en les adaptant aux situations observées au plan local
• Assurer des conditions de sécurité pour tous les hébergements touristiques et faciliter le maintien de l’offre hôtelière dans les territoires
• Poursuivre et approfondir les efforts engagés afin de mieux réguler l’espace numérique et responsabiliser les plateformes
• Soutenir l’innovation dans le tourisme par un plus fort accompagnement des startups

Proposition n°16 - Privilégier une approche multi-sectorielle dans la résolution des difficultés rencontrées en matière d’emploi et de formation dans le tourisme

Proposition n°17 - Continuer de renforcer l’attractivité de nos métiers par des mesures ciblées

Proposition n°18 - Compléter le « Plan Saisonniers » par des mesures structurantes en faveur du logement des salariés

Proposition n°19 - Adapter le régime de l’assurance-chômage et les dispositifs de formation à l’inter saisonnalité

Proposition n°20 - Développer les compétences et adapter la formation aux besoins du secteur

« Il faut un sursaut, une vision, un cap, un New Deal ! », insiste Jean-Virgile Crance qui compte consacrer les prochaines semaines et prochains mois à entrer dans le détail opérationnel. « Nous allons continuer nos travaux pour que chacune des fédérations présentes prennent à son compte les propositions émanant des autres fédérations et se positionnent sur la prise en main des dossiers auprès des différents interlocuteurs concernés. La répartition des tâches est essentielle pour peser sur les prochaines décisions règlementaires et légales ».

Après un moment de flottement, pendant lequel les adhérents de la CAT avaient eu le sentiment d’être un peu dépossédés de leur rôle actif au profit de la Direction Générale des Entreprises et des grandes Régions françaises, l’état d’esprit a changé. Le balancier semble être revenu du côté des acteurs privés et d’une saine coopération avec les territoires.

Ensemble, ils comptent bien remettre en place les Comités Interministériels sur le Tourisme tous les six mois, sous la présidence du Premier ministre qui avaient – par le passé – donné de brillants résultats. La ministre Olivia Grégoire y semble favorable. Il lui reste à convaincre que le jeu en vaut la chandelle économique auprès de la Cheffe du Gouvernement.

• Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie - UMIH

• Groupement des Hôtelleries & Restaurations - GHR

• Groupement National des Chaines Hôtelières - GNC

• Club des dirigeants des hôtels 4*, 5* & Palaces

• Fédération Nationale de l’Hôtellerie de Plein Air - FNHPA

• Syndicat National des Résidences de Tourisme - SNRT

• Les Entreprises du Voyage - EDV

• Syndicat des Entreprises du Tour-Operating - SETO

• Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers - FNAM

• Fédération Nationale des Transports de Voyageurs - FNTV

• Entreprises Fluviales de France - E2F

• Mobilians, les entreprises de la mobilité

• Union Française des Métiers de l’Evènement - UNIMEV

• Domaines Skiables de France - DSF

• Union Sport & Cycle - USC

• Fédération Nationale des Entreprises des Activités Physiques de Loisirs – Active-FNEAPL

• Groupement des Entrepreneurs de Golf Français – GEGF

• Paris&Co – Welcome City Lab

• Union nationale des associations de tourisme et de plein air - UNAT

• Fédération Française des Ports de Plaisance - FFPP

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