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Le voyage climato-compatible existe-t-il vraiment ?

Chronique de Julien BUOT, Directeur d’ATR


Protection de l'environnement et tourisme sont-ils compatibles ? Dans quelle mesure les voyages participent-ils à la destruction de la planète et au réchauffement climatique ? Des questions abordées par Julien Buot, directeur d'Agir pour un Tourisme Responsable.


Rédigé par Julien BUOT le Jeudi 3 Décembre 2015

"En 2005, le tourisme représentaient 5% des émissions mondiales de CO2 (1,3 milliard de tonnes), dont la majorité issues des transports" - Photo :  Riccardo Meloni-Fotolia.com
"En 2005, le tourisme représentaient 5% des émissions mondiales de CO2 (1,3 milliard de tonnes), dont la majorité issues des transports" - Photo : Riccardo Meloni-Fotolia.com
Le 31 juillet dernier, l’Agence France Presse publiait une dépêche intitulée « le voyage climato-compatible de plus en plus dans l’air du temps », reprise par une centaine de médias.

A six mois de la COP 21, la conférence des Nations Unies sur le changement climatique, Lionel HABASQUE, PDG de Terres d’Aventure, y expliquait que le groupe Voyageurs du Monde avait lancé depuis 2010 une démarche de réduction de son empreinte carbone et compensait 100% des émissions de ses salariés et 10% de celles de ses clients.

Nathalie SIMMENAUER, Directrice du Développement Durable d’Air France indiquait qu’il existait une vraie attente de voyages responsables par les clients, et que la compagnie y répondait, entre autres, par un programme d’éco-pilotage.

Renaud BETTIN, Responsable de la Solidarité Climatique au GERES, invitait à opter pour des modes de transport moins gourmands en énergie.

Le tourisme responsable dans le dérèglement du climat

Julien Buot est le directeur d'ATR - Photo : Guide du coaching écolo - Clara DELPAS-Editions Aubanel HD
Julien Buot est le directeur d'ATR - Photo : Guide du coaching écolo - Clara DELPAS-Editions Aubanel HD
Nous avons souhaité inviter ces trois parties prenantes engagées à partager leurs solutions lors d’une conférence organisée par ATR dans le cadre de la COP 21, au Grand Palais, le 4 décembre à 15h30.

De nombreux professionnels du voyage font encore l’autruche sur l’épineuse question de leur responsabilité dans le changement climatique et la lutte pour limiter le réchauffement de notre planète.

Pourtant le changement climatique a de nombreux effets sur leur activité comme l’illustrent la disparition programmée de destinations comme certaines îles des Maldives menacées par la montée du niveau de la mer, ou la mise en péril d’équipements lors de catastrophes naturelles toujours plus menaçantes comme nous l’a rappelé la destruction partielle du Marineland d’Antibes suite aux inondations du 3 octobre 2015.

Si le changement climatique a des effets sur le tourisme, il convient de rappeler que le tourisme a une responsabilité directe dans le dérèglement du climat. Un rapport de synthèse du Ministère français de l’Ecologie
indiquait qu’en 2005, le tourisme représentaient 5% des émissions mondiales de CO2 (1,3 milliard de tonnes), dont la majorité issues des transports.

Ce rapport exposait également le scénario d’un probable triplement de ces émissions entre 2005 et 2035, passant à plus de 3 milliards de tonnes (hors excursionnistes).

Dans son intervention en ouverture du colloque de la Journée Mondiale pour un Tourisme Responsable
, consacré au climat en 2012, Jean-Paul CERON, chercheur à l’Université de Limoges et membre du GIEC, indiquait que le chemin vers un tourisme bas carbone passait par une combinaison acceptable entre distance, mode de transport et vitesse, invitant à voyager plus lentement en restituant un certain sens au voyage et à sa durée…

Réduire la fréquence des voyages

Pourtant, et si l’on parle de plus en plus de slow tourisme, nous n’avons jamais autant voyagé, aussi souvent et aussi peu longtemps, comme l’illustre le développement les courts séjours des européens qui partent en avion à la découverte des villes européennes.

S’il conviendrait d’allonger les temps de séjour, de réduire la fréquence des voyages et d’utiliser des modes de transports moins carbonés, le tourisme lent ne doit pas être synonyme de repli sur soi et de relocalisation des destinations mais plutôt d’évolution des modes de consommation et de production des voyages.

Il est donc temps que les professionnels ne détournent plus le regard, réfléchissent aux opportunités liées au contexte de la COP 21, et passent à l’action. Prenons trois exemples d’actions possibles :

- évaluer son empreinte carbone pour mieux la réduire et la compenser comme l’invite à la faire la nouvelle génération du label ATR * ;
- faire appel aux services de compagnies aériennes qui s’engagent dans l’optimisation de leur efficacité énergétique ;
- partager l’appel pour la solidarité climatique, qui invite à soutenir les populations des pays dits du Sud dans leur développement bas carbone.


Rendez-vous avec Agir pour un Tourisme Responsable ce vendredi, 4 décembre 2015, au Grand Palais !

Julien BUOT, Directeur d’Agir pour un Tourisme Responsable (ATR)

* Dans la dépêche AFP précitée, Jürgen BACHMANN, Secrétaire Général du SETO, annonçait que la nouvelle génération du label de tourisme responsable pour les voyagistes intégrait des engagements climats et serait dévoilée en fin d’année.

Chose promise, chose due.

Ce label, développé par ATR, sera présenté officiellement aux professionnels du voyage lors du forum du SETO (Syndicat des Entreprises du Tour Operating), le 15 décembre prochain à Lyon

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