Monsieur/Madame agent de voyages, si tu es généraliste et que tu n’as pas vu un commencement de semblant de début de reprise dans ton agence, permets-moi de te suggérer de te poser quelques (bonnes) questions - Dessin Raf
Le 6 juillet dernier, j’écrivais dans mon dernier billet que depuis le « 4 juin, nous sommes débordés, affolés par le nombre de demandes de départs immédiats : il règne à l’agence une ambiance survoltée à cause des (trop nombreuses) demandes de dernière minute. »
Bien sûr, comme à l’accoutumée, je me suis faite traiter de mytho. Mon témoignage serait ridicule et mensonger. Les EDV (qu’on ne peut pas soupçonner de tricher) annonçaient tout de même un volume de réservation de ses adhérents en forte hausse en juin 2021 par rapport à juin 2019.
Comme je suis une fille modérée, pondérée et pleine de nuances (tu me connais, depuis le temps…), je vais tenter de compléter mon propos : chez Big-Boss Voyage, on a très bien marché en juin et même en juillet. Voilà… je comprends très bien après que la situation de chaque agence dépend de son positionnement, de la niche qu’elle travaille, de sa clientèle.
D’ailleurs, mercredi, on en débattait vivement dans les commentaires de l’interview de Jean-François Rial dans nos colonnes !
Bien entendu, la situation doit être extrêmement compliquée pour les organisateurs de voyages de groupe (qui a envie de s’entasser dans un bus de 49 personnes avec des inconnus ?), pour les séjours linguistiques (vous avez lu que des jeunes Français ont été mis en quarantaine à Malte ? je pense qu'Education First (EF) se serait bien passé de cette publicité), mais pour de nombreuses agences généralistes « loisirs » ou « affaires », la reprise semblait bel et bien là en juin. Même si le soufflé est (un peu) retombé en juillet.
Bien sûr, comme à l’accoutumée, je me suis faite traiter de mytho. Mon témoignage serait ridicule et mensonger. Les EDV (qu’on ne peut pas soupçonner de tricher) annonçaient tout de même un volume de réservation de ses adhérents en forte hausse en juin 2021 par rapport à juin 2019.
Comme je suis une fille modérée, pondérée et pleine de nuances (tu me connais, depuis le temps…), je vais tenter de compléter mon propos : chez Big-Boss Voyage, on a très bien marché en juin et même en juillet. Voilà… je comprends très bien après que la situation de chaque agence dépend de son positionnement, de la niche qu’elle travaille, de sa clientèle.
D’ailleurs, mercredi, on en débattait vivement dans les commentaires de l’interview de Jean-François Rial dans nos colonnes !
Bien entendu, la situation doit être extrêmement compliquée pour les organisateurs de voyages de groupe (qui a envie de s’entasser dans un bus de 49 personnes avec des inconnus ?), pour les séjours linguistiques (vous avez lu que des jeunes Français ont été mis en quarantaine à Malte ? je pense qu'Education First (EF) se serait bien passé de cette publicité), mais pour de nombreuses agences généralistes « loisirs » ou « affaires », la reprise semblait bel et bien là en juin. Même si le soufflé est (un peu) retombé en juillet.
Les bons conseils de Léa
Monsieur/Madame agent de voyages, si tu es généraliste et que tu n’as pas vu un commencement de semblant de début de reprise dans ton agence, permets-moi de te suggérer de te poser quelques (bonnes) questions :
1) as-tu ouvert ta boutique ces 12 derniers mois ? On m’a dit qu’il y a encore des agences ouvertes 2 heures par jour !
Ne pourrais-tu pas envisager de te dire que peut-être, tu aurais pu envoyer un signal un poil négatif à ta clientèle restant fermée ou en ouvrant avec parcimonie, sur rendez-vous uniquement, ou les jours impairs de 14h30 à 16h. (dans ce cas, ne t’étonne pas si ta clientèle soit allée voir « ailleurs »)
2) as-tu communiqué auprès de ta clientèle sur les destinations « ouvertes », sur l’accompagnement que pouvait offrir ton équipe à des voyageurs déboussolés, perdus dans les QR codes et les fake news relayées par des blogueurs improvisés coachs en voyage ?
3) as-tu relancé tes clients pour les pousser à utiliser leurs à-valoir de l’été dernier ? (si tu ne l’as pas fait, tu imagines bien qu’au terme des 18 mois, ils vont se précipiter pour exiger leur dû sans délai), as-tu pris le « risque » de vendre, quitte à devoir à nouveau remettre patiemment ton ouvrage sur le métier, annuler, rembourser ?
4) as-tu réfléchi au monde d’après, essayé de diversifier ton offre ? Perso, je suis admirative sur les initiatives courageuses des agences qui se sont mises à vendre des objets du monde, des visites virtuelles par zoom, celles qui ont développé une offre de proximité (Europe voire France) alors qu’elles étaient positionnées sur le long-courrier... bref, celles qui se sont battues comme des lionnes pour continuer à exister dans la morosité ambiante.
Ces agences-là, personne ne les oubliera !
1) as-tu ouvert ta boutique ces 12 derniers mois ? On m’a dit qu’il y a encore des agences ouvertes 2 heures par jour !
Ne pourrais-tu pas envisager de te dire que peut-être, tu aurais pu envoyer un signal un poil négatif à ta clientèle restant fermée ou en ouvrant avec parcimonie, sur rendez-vous uniquement, ou les jours impairs de 14h30 à 16h. (dans ce cas, ne t’étonne pas si ta clientèle soit allée voir « ailleurs »)
2) as-tu communiqué auprès de ta clientèle sur les destinations « ouvertes », sur l’accompagnement que pouvait offrir ton équipe à des voyageurs déboussolés, perdus dans les QR codes et les fake news relayées par des blogueurs improvisés coachs en voyage ?
3) as-tu relancé tes clients pour les pousser à utiliser leurs à-valoir de l’été dernier ? (si tu ne l’as pas fait, tu imagines bien qu’au terme des 18 mois, ils vont se précipiter pour exiger leur dû sans délai), as-tu pris le « risque » de vendre, quitte à devoir à nouveau remettre patiemment ton ouvrage sur le métier, annuler, rembourser ?
4) as-tu réfléchi au monde d’après, essayé de diversifier ton offre ? Perso, je suis admirative sur les initiatives courageuses des agences qui se sont mises à vendre des objets du monde, des visites virtuelles par zoom, celles qui ont développé une offre de proximité (Europe voire France) alors qu’elles étaient positionnées sur le long-courrier... bref, celles qui se sont battues comme des lionnes pour continuer à exister dans la morosité ambiante.
Ces agences-là, personne ne les oubliera !
"La bave du loser n’atteint pas la fougue de l’agent de voyage blonde et dynamique que je suis."
Mes oreilles bourdonnent.
Je vais donc arrêter de faire la morale à ceux qui trouvent qu’on n’est jamais assez assisté, qui ne savent faire autre chose que se plaindre et qui attendent qu’un bon samaritain vienne les sauver de la fâcheuse situation dans laquelle ils se trouvent.
Je sens déjà que des petits doigts, partout en France, se précipitent sur leurs claviers pour m’insulter, me traiter de menteuse et/ou de prétentieuse. J’ai des petits sifflements dans les oreilles et je vais te dire un truc : la bave du loser n’atteint pas la fougue de l’agent de voyage blonde et dynamique que je suis.
Pour savoir qui va s’en sortir après cette longue parenthèse désenchantée, il y a une source fiable : la rubrique « welcome to the travel » de Valérie Dufour dans votre portail préféré. Valérie me confie que depuis juin, le nombre d’offres d’emploi est en forte augmentation.
Au plus fort de la crise sanitaire, de nombreuses agences de voyage ont laissé filer leurs collaborateurs et d’autres ont décidé (sans doute pas toutes de gaité de cœur) de procéder à des licenciements économiques.
Certaines ont aussi profité de la période d’inactivité pour réfléchir à leur organisation, pour remplacer les hommes (enfin… surtout les femmes) par des algorithmes, réorganiser finement leur entreprise pour supprimer des postes ciblés et donc licencier ceux qui n’étaient plus en odeur de sainteté (qui oserait aujourd’hui attaquer un employeur peu scrupuleux aux prud’hommes dans notre profession gravement sinistrée depuis mars 2020 ?).
Je vais donc arrêter de faire la morale à ceux qui trouvent qu’on n’est jamais assez assisté, qui ne savent faire autre chose que se plaindre et qui attendent qu’un bon samaritain vienne les sauver de la fâcheuse situation dans laquelle ils se trouvent.
Je sens déjà que des petits doigts, partout en France, se précipitent sur leurs claviers pour m’insulter, me traiter de menteuse et/ou de prétentieuse. J’ai des petits sifflements dans les oreilles et je vais te dire un truc : la bave du loser n’atteint pas la fougue de l’agent de voyage blonde et dynamique que je suis.
Pour savoir qui va s’en sortir après cette longue parenthèse désenchantée, il y a une source fiable : la rubrique « welcome to the travel » de Valérie Dufour dans votre portail préféré. Valérie me confie que depuis juin, le nombre d’offres d’emploi est en forte augmentation.
Au plus fort de la crise sanitaire, de nombreuses agences de voyage ont laissé filer leurs collaborateurs et d’autres ont décidé (sans doute pas toutes de gaité de cœur) de procéder à des licenciements économiques.
Certaines ont aussi profité de la période d’inactivité pour réfléchir à leur organisation, pour remplacer les hommes (enfin… surtout les femmes) par des algorithmes, réorganiser finement leur entreprise pour supprimer des postes ciblés et donc licencier ceux qui n’étaient plus en odeur de sainteté (qui oserait aujourd’hui attaquer un employeur peu scrupuleux aux prud’hommes dans notre profession gravement sinistrée depuis mars 2020 ?).
Alors qui recrute ?
Les entreprises qui font appel à Valérie pour recruter sont souvent (quel hasard…) celles qui ont communiqué au plus fort de la crise sanitaire : Leclerc, toujours là pour ses clients dans les allées des supermarchés (et surtout au téléphone), Marietton qui tisse sa toile méticuleusement, Prêt à Partir (qui a un réseau très densifié), Kappa/Eldorador/NG (si le groupe recrute, c’est peut-être parce qu’il a vraiment fait cet été 70% de leur chiffre de 2019, non ?)
Bien sûr, recrutent aussi des agences qui segmentent leur personnel en « spécialistes destinations » mais celles-là, elles recrutent 365 jours par an tellement elles essorent rapidement leur staff qui ne résiste pas longtemps à la pression. Elles annoncent tout de même (en juillet 2021…) une « participation représentant 2 à 3 mois de salaire » (mon petit doigt me dit que verser une participation à ses salariés alors qu’il faudra amortir les pertes de 2020 et 2021 pendant plusieurs années ne va pas être complètement évident).
Selon Valérie, les profils les plus recherchés en ce moment sont ceux de techniciens capables de jongler sur des projets sur-mesure, de créatifs organisateurs d’événements, de personnel capable de « vendre la France » et de profils à l’aise avec les « nouvelles » technologies.
Mais si on regarde les offres d’emploi actuellement en ligne sur notre portail, on voit que le terme qui revient le plus souvent, c’est « expérimenté ».
Alors figure-toi, camarade qui cherche à recruter ces profils expérimentés aux compétences rares, qu’ils ne viendront chez toi que si ton entreprise, ta marque, ta renommée fait rêver… et dans notre petit milieu, tout se sait : la réputation de ton entreprise n’est sans doute plus à faire ! De plus, si tu proposes un salaire de 1800 € x 12 mois à un profil « expérimenté, créatif et bon technicien », on va te rire au nez.
C’est en tout cas ce que je recommande à ceux et celles qui m’annoncent aujourd’hui que côté salaire, la tendance serait à la baisse…
Bien sûr, recrutent aussi des agences qui segmentent leur personnel en « spécialistes destinations » mais celles-là, elles recrutent 365 jours par an tellement elles essorent rapidement leur staff qui ne résiste pas longtemps à la pression. Elles annoncent tout de même (en juillet 2021…) une « participation représentant 2 à 3 mois de salaire » (mon petit doigt me dit que verser une participation à ses salariés alors qu’il faudra amortir les pertes de 2020 et 2021 pendant plusieurs années ne va pas être complètement évident).
Selon Valérie, les profils les plus recherchés en ce moment sont ceux de techniciens capables de jongler sur des projets sur-mesure, de créatifs organisateurs d’événements, de personnel capable de « vendre la France » et de profils à l’aise avec les « nouvelles » technologies.
Mais si on regarde les offres d’emploi actuellement en ligne sur notre portail, on voit que le terme qui revient le plus souvent, c’est « expérimenté ».
Alors figure-toi, camarade qui cherche à recruter ces profils expérimentés aux compétences rares, qu’ils ne viendront chez toi que si ton entreprise, ta marque, ta renommée fait rêver… et dans notre petit milieu, tout se sait : la réputation de ton entreprise n’est sans doute plus à faire ! De plus, si tu proposes un salaire de 1800 € x 12 mois à un profil « expérimenté, créatif et bon technicien », on va te rire au nez.
C’est en tout cas ce que je recommande à ceux et celles qui m’annoncent aujourd’hui que côté salaire, la tendance serait à la baisse…