Bernard Boisson : "Ce qui est important ce sont les reports jusqu'à fin avril, et déjà beaucoup de tour-opérateurs proposent les reports jusqu'à fin mai. Les TO pourront aller je pense jusqu'à la fin du mois de juin" - DR : Leclerc Voyages
TourMaG.com - Que pensez-vous de l'ordonnance qui concerne l'à-valoir ?
Bernard Boisson : Je tiens à féliciter tout le travail de lobbying qui a été réalisé par Les Entreprises du Voyage et le SETO, ainsi que les dirigeants du secteur qui ont participé, tels Jean-François Rial (Groupe Voyageurs du Monde, ndlr) ou encore Laurent Abitbol (Groupe Marietton, ndlr).
Nous avons désormais un filet de protection et Leclerc Voyages y adhère évidemment. Nous allons essayer de sauver tout ce qui peut l'être encore.
Cette ordonnance a été diffusée à l'ensemble de notre réseau. Désormais l'objectif est d'écrire dans les 30 jours à des milliers de clients pour les informer et de leur proposer, dans les 90 jours, des voyages de report, tout ceci en lien avec les tour-opérateurs qui tournent, pour certains, en effectif réduit.
De nombreux collaborateurs sont en télétravail, mais il reste encore des collaborateurs dans les agences qui sont fermées au public pour traiter les dossiers en cours.
Quand vous avez des agences qui réalisent 7 M€ de volume d'affaires par an, les voyages qui correspondent à la période mars - vacances d'avril représentent des centaines de clients, voire plus ! C'est un travail gigantesque à effectuer.
Bernard Boisson : Je tiens à féliciter tout le travail de lobbying qui a été réalisé par Les Entreprises du Voyage et le SETO, ainsi que les dirigeants du secteur qui ont participé, tels Jean-François Rial (Groupe Voyageurs du Monde, ndlr) ou encore Laurent Abitbol (Groupe Marietton, ndlr).
Nous avons désormais un filet de protection et Leclerc Voyages y adhère évidemment. Nous allons essayer de sauver tout ce qui peut l'être encore.
Cette ordonnance a été diffusée à l'ensemble de notre réseau. Désormais l'objectif est d'écrire dans les 30 jours à des milliers de clients pour les informer et de leur proposer, dans les 90 jours, des voyages de report, tout ceci en lien avec les tour-opérateurs qui tournent, pour certains, en effectif réduit.
De nombreux collaborateurs sont en télétravail, mais il reste encore des collaborateurs dans les agences qui sont fermées au public pour traiter les dossiers en cours.
Quand vous avez des agences qui réalisent 7 M€ de volume d'affaires par an, les voyages qui correspondent à la période mars - vacances d'avril représentent des centaines de clients, voire plus ! C'est un travail gigantesque à effectuer.
"Cet été, je n'imagine pas un client partir en Espagne ou Italie"
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TourMaG.com - Comment se passent les reports avec les TO ?
Bernard Boisson : Ce qui est important, ce sont les reports jusqu'à fin avril, et déjà beaucoup de tour-opérateurs proposent les reports jusqu'à fin mai. Les TO pourront aller, je pense, jusqu'à la fin du mois de juin.
Dans l'esprit, nous reporterons les voyages chez les mêmes tour-opérateurs, et ensuite pour un changement de destination, nous privilégierons aussi le même TO dans la mesure du possible.
TourMaG.com - La France est la première destination en nombre de clients pour Leclerc Voyages. Cela vous protège-t-il un peu plus ?
Bernard Boisson : En nombre de pax, la France représente 32% de notre activité, mais en terme de chiffre d'affaires, cela ne représente que 15%, dont une part significative est réalisée sur Disneyland ou les autres parcs d'attractions.
TourMaG.com - Comment et quand voyez-vous la reprise de l'activité ?
Bernard Boisson : Cela sera très long. Il n'y qu'à regarder ce qui se passe en Chine.
Cet été, je n'imagine pas un client partir en Espagne ou en Italie. Il y aura une immense envie de partir, mais je pense que les Français privilégieront les vacances dans la famille ou le locatif en France si, bien sûr, l'épisode Covid-19 est derrière nous.
Après il y aura peut-être des opportunités en fonction des plans de vols qui seront remis en place.
Bernard Boisson : Ce qui est important, ce sont les reports jusqu'à fin avril, et déjà beaucoup de tour-opérateurs proposent les reports jusqu'à fin mai. Les TO pourront aller, je pense, jusqu'à la fin du mois de juin.
Dans l'esprit, nous reporterons les voyages chez les mêmes tour-opérateurs, et ensuite pour un changement de destination, nous privilégierons aussi le même TO dans la mesure du possible.
TourMaG.com - La France est la première destination en nombre de clients pour Leclerc Voyages. Cela vous protège-t-il un peu plus ?
Bernard Boisson : En nombre de pax, la France représente 32% de notre activité, mais en terme de chiffre d'affaires, cela ne représente que 15%, dont une part significative est réalisée sur Disneyland ou les autres parcs d'attractions.
TourMaG.com - Comment et quand voyez-vous la reprise de l'activité ?
Bernard Boisson : Cela sera très long. Il n'y qu'à regarder ce qui se passe en Chine.
Cet été, je n'imagine pas un client partir en Espagne ou en Italie. Il y aura une immense envie de partir, mais je pense que les Français privilégieront les vacances dans la famille ou le locatif en France si, bien sûr, l'épisode Covid-19 est derrière nous.
Après il y aura peut-être des opportunités en fonction des plans de vols qui seront remis en place.
"Les tour-opérateurs ont réalisé un boulot de folie"
Les réservations se feront cet automne. Est-ce que nous verrons des départs pour des destinations soleil proche ? Je m'interroge. Il y aura aussi sans doute des réservations pour les stations de ski.
Le gros démarrage se fera étape par étape. Cela sera long, car les clients auront besoin d'avoir toutes les conditions sanitaires optimales pour partir. L'envie de partir sera immense je le répète, mais il demeurera de nombreux freins.
TourMaG.com - Quel sera l'impact d'après vous sur l'écosystème du tourisme ?
Bernard Boisson : Il y aura des défaillances, ce qui nous arrive est très lourd. L'industrie est à l'arrêt.
Il y aura surement moins d'opérateurs, ou des opérateurs qui proposeront un schéma différent et qui sauront s'adapter. Nous n'allons pas voir ces changements tout de suite. Mais cet épisode va peser sur l'économie, ce n'est pas un secret.
TourMaG.com - Comment se sont déroulés les rapatriements des clients de Leclerc Voyages ?
Bernard Boisson : Nous avons rapatrié pratiquement tout le monde. Nous avons eu des cas compliqués comme mes confrères je suppose.
Nous avons un groupe dans lequel il y avait un cas de coronavirus. Les clients se sont retrouvés en quarantaine à l'hôtel et ils se retrouvent bloqués à destination.
Nous avons tous eu ce type de cas. Les tour-opérateurs ont réalisé un boulot de folie.
Avec le MEAE (Ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères, ndlr), il a fallu dans certains cas effectuer un travail de fourmi. Il a fallu travailler drame par drame, client par client, parfois médicament par médicament... On ne se rend pas toujours compte de toutes ces petites choses à faire lorsqu'on est à l'extérieur du métier.
Et je dois dire que globalement la profession a été formidable.
Le gros démarrage se fera étape par étape. Cela sera long, car les clients auront besoin d'avoir toutes les conditions sanitaires optimales pour partir. L'envie de partir sera immense je le répète, mais il demeurera de nombreux freins.
TourMaG.com - Quel sera l'impact d'après vous sur l'écosystème du tourisme ?
Bernard Boisson : Il y aura des défaillances, ce qui nous arrive est très lourd. L'industrie est à l'arrêt.
Il y aura surement moins d'opérateurs, ou des opérateurs qui proposeront un schéma différent et qui sauront s'adapter. Nous n'allons pas voir ces changements tout de suite. Mais cet épisode va peser sur l'économie, ce n'est pas un secret.
TourMaG.com - Comment se sont déroulés les rapatriements des clients de Leclerc Voyages ?
Bernard Boisson : Nous avons rapatrié pratiquement tout le monde. Nous avons eu des cas compliqués comme mes confrères je suppose.
Nous avons un groupe dans lequel il y avait un cas de coronavirus. Les clients se sont retrouvés en quarantaine à l'hôtel et ils se retrouvent bloqués à destination.
Nous avons tous eu ce type de cas. Les tour-opérateurs ont réalisé un boulot de folie.
Avec le MEAE (Ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères, ndlr), il a fallu dans certains cas effectuer un travail de fourmi. Il a fallu travailler drame par drame, client par client, parfois médicament par médicament... On ne se rend pas toujours compte de toutes ces petites choses à faire lorsqu'on est à l'extérieur du métier.
Et je dois dire que globalement la profession a été formidable.
TourMaG.com - La profession en a connu des crises, mais celle-ci est vraiment particulière...
Bernard Boisson : Je n'aurais jamais imaginé une chose pareille. C'est quand même une situation complètement dingue et j'espère que les générations futures ne connaîtront pas un épisode pareil une seconde fois.
Reste un constat : nous avons vraiment des pieds d'argile.
Bernard Boisson : Je n'aurais jamais imaginé une chose pareille. C'est quand même une situation complètement dingue et j'espère que les générations futures ne connaîtront pas un épisode pareil une seconde fois.
Reste un constat : nous avons vraiment des pieds d'argile.