Les Entreprises du Voyage dresse le portrait robot des pros du tourisme et de leurs clients

C’est un véritable portrait robot des professionnels du tourisme que viennent de publier Les Entreprises du Voyage (EDV).

Un panorama de branche qui met à jour sa dernière édition, datant de 2012.

Un document de 55 pages rempli de graphismes et de chiffres qui permettent de comprendre qui sont les agences de voyage, leurs clients et les enjeux auxquels la profession est aujourd’hui confrontée.

Premier constat, le nombre d’immatriculés reste stable : 3992 l’an passé contre 3972 en 2012. Le panel a même dépassé les 4000 agences en juin dernier. 26% des entreprises sont situés en Île-de-France, 16% en Auvergne-Rhône-Alpes et 11% en PACA.

Le panel se renouvelle avec 21% de nouveaux entrants entre 2013 et 2015. "Notre profession reste attractive avec de nouveaux acteurs qui arrivent", se réjouit Jean-Pierre Mas, le président du syndicat.

Sans surprise, la plupart sont des TPE : 63% ont moins de deux salariés.

Le nombre de voyages à forfaits est en baisse de 3.1% pour 3.940 millions de clients entre novembre 2014 et novembre 2015.

La billetterie recule également avec une chute de 9% des ventes de vols secs sur la même période. Le chiffre d’affaires global billetterie TTC s’élève à 6.1 milliards d’euros, en baisse de 2.77% sur l’année 2015.

Notons que le train se maintient mieux, avec un chiffre d'affaires de 1.3 milliards d'euros, en hausse de 1.37%.

Le taux de départ en vacances connait une légère baisse, passant de 76.7% en 2011 à 74.6% en 2014. En revanche, la durée moyenne de voyage reste stable à 9.4 nuitées environ.

L’Europe demeure la destination privilégiée (+15.8%) des touristes.

La part de marché des locations a augmenté de 2.2% entre 2010 et 2014, avec une accélération depuis 2012 du fait de la visibilité donnée par les sites de locations. Enfin Les locations entre particuliers ont progressé de 5.4% entre 2013 et 2014.

Le voyage est le premier univers de produits achetés en ligne, celui dont le panier moyen est le plus élevé (258 euros). Le chiffre d’affaires de l’e-tourisme pèse 18.3 milliards d’euros en 2015.

Le tourisme collaboratif prend de l’ampleur. En 2014, 19% des acheteurs ont utilisé un site d’hébergements entre particuliers et 14% un site de covoiturage.

Le panorama rappelle que l’économie collaborative pèse aujourd’hui 12 milliards de dollars. Une page est même consacrée à Airbnb sous un angle positif : « L’économie collaborative a permis de soutenir la croissance du tourisme ».

Le panorama s’intéresse de plus près au réceptif. Sur l’ensemble des agences de voyages ou apparentées, un tiers déclarent avoir une activité réceptive. 170 d’entre elles sont spécialisées, réalisant un volume d’affaires de 650 M€ en 2011. Elles sont majoritairement implantées à Paris et sur la Côte d’Azur.

Mais d’après l’étude, les tour-opérateurs considèrent aujourd’hui que ces agences réceptives restent trop concentrées sur Paris et la Côte d’Azur et n’offrent pas suffisamment de produits vers de nouvelles destinations touristiques, comme les régions viticoles, la Normandie, la Provence, le Sud-Ouest et les Alpes.

De même, elles ne sont pas assez présentes sur les salons professionnels étrangers, contrairement aux offices du tourisme et comités régionaux du tourisme.

Les trois quart des salariés qui travaillent dans le secteur sont des femmes 72% et de 2 salariés sur 5 ont entre 15 et 30 ans. L’enquête du SNAV inclut le baromètre des femmes du tourisme. Le syndicat compte se pencher très prochainement sur les problématiques d’inégalités entre les hommes et les femmes qui n’épargnent pas la profession.