Les délais de livraison coupent les ailes à La Compagnie

10 ans déjà que les avions de La Compagnie volent vers New York avec des cabines « tout business » selon un modèle inventé en 2006 par Frantz Yvelin avec sa compagnie éphémère : « L’avion » rachetée par British Airways qui l’a ensuite fait disparaitre.

C’est en 2014 que ce même Frantz Yvelin, ayant persisté dans son idée « tout business » via la société Dreamjet, lance La Compagnie avec un, puis deux B757.

Tant bien que mal, avec une expérience malheureuse au départ de Londres-Luton, les vénérables B757 entre quinze et vingt ans d’âge, ont installé La Compagnie au départ de Paris vers New-York, proposant une cabine business à des prix modérés et inférieurs à ceux pratiqués par les compagnies traditionnelles en business.

C’est en 2017, avec l’arrivée de Christian Vernet au poste de PDG de l’entreprise que La Compagnie entame sa révolution et commande ses A321neo, appareils de nouvelle génération, plus performants, moins bruyants, avec une consommation de 30% inférieure à celle des appareils de génération précédente.

Véritables "Game changer", ils auront permis à l’entreprise d’améliorer la qualité de son offre et de faire son chemin vers la rentabilité.

« Le retournement financier de l’entreprise, c’est l’A321 qui nous l’a apporté » nous a confirmé Christian Vernet.

Des avions d’une très grande fiabilité permettant d’opérer depuis trois villes européennes vers New-York, un véritable tour de force en termes de programmation, surtout s’y on y ajoute quelques vols charters également opérés ponctuellement.

«Nous servons au départ de New York, Paris en quotidien, Milan pratiquement en quotidien et Nice de mai à septembre avec deux vols directs par semaine, » a précisé Christian Vernet.

En 10 ans, La Compagnie a opéré 9 000 vols et transporté plus de 480 000 passagers, dont 54% en provenance des États-Unis, 39% de France, 4% d’Italie (depuis avril 2022)

Devenue profitable en 2022, la compagnie française a dépassé le seuil de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023, « un bond de 40% en un an, qui devrait être suivi d’une stabilisation en 2024 », prévoit le PDG qui recevait mardi 9 juillet 2024 à Paris ses fidèles clients, les agences de voyages et les personnels de l’entreprise pour célébrer les 10 ans du transporteur.

Aujourd’hui La Compagnie a trouvé son modèle et sa singularité quant au produit proposé.

A bord, les passagers retrouvent une cabine exclusivement classe affaires équipée de 76 sièges s’inclinant en lits parfaitement plats, un service personnalisé, des menus signés par des Chefs reconnus et accordés à une carte des vins 100% bio ainsi qu’un wifi haut débit, gratuit et illimité.

La Compagnie organise également régulièrement des expériences exclusives à 10 000 mètres d’altitude pour rythmer les vols : des vols évènements en compagnie des chefs qui présentent leurs plats signatures, tels David Toutain, Stéphanie Le Quellec ou Yann Couvreur, des dégustations de vins bios de petits producteurs, des dédicaces d’auteurs, des vernissages artistiques ou encore des séances de mixologie.

Au départ de Paris, les horaires permettent d’arriver à New-York en tout début d’après-midi et de reprendre un vol le soir à 19h00.

Un produit « business » dont les tarifs restent en général, extrêmement avantageux comparés à ceux pratiqués par les Majors*

Un produit business aussi largement plébiscité par des clients dont les motifs de voyage ne sont pas les voyages d’affaires, mais une demande de confort, et d’attentions à des prix plus abordables.

« En incluant les passagers « Bleisure » , les passagers qui combinent séjour loisirs et affaires, nous avons environ 90% de passagers qui ne sont pas des passagers purement "Affaires" .

Concernant la clientèle business, nous avons parfois des problèmes de capacités d’offres pour des entreprises qui ont besoin de transport sur un plus grand nombre de destinations en Europe que ce que nous proposons.

Il faudra donc "aligner" des avions et des choix de destinations pour capter ces marchés »]i nous a précisé Christian Vernet.

Si l’année dernière Christian Vernet avait l’espoir de recevoir un 3e avion en 2024 puis un quatrième en 2026, il nous a confié que La Compagnie ne disposerait finalement que d’un troisième appareil en 2026.

« Devant une demande très forte et peu d’avions-produits, nous sommes obligés d’apprendre la patience. C'est pareil pour les autres compagnies qui souhaitent disposer des A321neo» confessait-il.

« Cela fait partie des contraintes industrielles auxquelles on ne peut rien.
Notre avion est sécurisé, nous signons le contrat et nous en disposerons en septembre 2026.

Cet appareil nous permettra d’augmenter nos capacités, de répondre aux pics de forte demande, mais aussi du développement de lignes.»

Londres peut-être ? Sur cette ouverture de ligne en 2026, Christian Vernet, malgré notre insistance n’a pas voulu en dire plus indiquant seulement « Il faut que vous sachiez qu’une compagnie se doit d’être agile. Cela dépend de la nature des marchés, de la demande, des évolutions politiques et économiques et de la concurrence. Bien sûr nous avons quelques idées sur lesquelles nous avons travaillé. »

Avec de nouvelles exigences concernant l’espacement du type de siège retenu par La Compagnie, l’avion sera certifié pour 68 sièges, soit 8 de moins que les deux autres avions déjà en flotte.

Et La Compagnie pense déjà sérieusement au 4e avion.

«Nous réfléchissons à plusieurs options» explique Christian Vernet. « L’A321neo est un excellent avion avec un coût abordable à la rotation, mais il n’a pas le "range" pour faire un Paris - Los Angeles par exemple.

Avec un avion comme L’A321XLR (Long Range), et dans notre configuration, nous pourrions faire du Pékin, du Johannesburg… C’est un avion redoutable du point de vue de sa flexibilité opérationnelle.»

Ayant validé son concept et trouvé une gamme d’avion pratiquement idéale pour le décliner, Christian Vernet confirme sa volonté d’augmenter significativement le nombre d’appareils au sein de La Compagnie dans les années à venir : «Nous avons fait tourner des plans avec des conseils extérieurs. Sur la base du produit "tout business" que nous avons aujourd’hui, nous saurons occuper entre 6 et 10 avions. »

Seul frein, mais pas des moindres au développement de La Compagnie, l’incapacité pour Airbus à faire face à la demande mondiale.

« Même si nous voulions acheter un avion aujourd’hui, Airbus n’offre pas de position avant 2030.» a regretté le PDG de La Compagnie qui ne demande qu'à grandir.


*Pour un aller-retour express Paris – New York fin juillet, La Compagnie affiche un tarif de 2785 euros.
Air France affiche un tarif de 6 507 euros (en offrant la possibilité d’arriver plus tôt à New York et d’en partir plus tard grâce à de nombreux vols. )

Pour célébrer ce 10e anniversaire, La Compagnie a lancé plusieurs offres spéciales pour ses clients :

- Un billet A/R a été offert à tous les enfants nés en 2014 ayant déjà voyagé avec La
Compagnie (soit 350 enfants au total) pour fêter leurs 10 ans.

- Une offre Anniversaire exceptionnelle du 1er au 21 juillet pour voyager au départ de Paris et Nice vers New York : une sélection de vols à partir de 1200€ A/R valable jusqu’au 30 avril 2025

- Un bonus de points fidélité aux 100 clients les plus fidèles de La Compagnie

- Un bon d’achat pour les 5000 clients ayant voyagé en 2014 valable jusqu’au 31 mars 2025