Les acteurs du film Indian Palace incarnent un phénomène qui ne manquera de continuer de se développer : l’exil des retraités occidentaux vers des continents plus accueillants - DR Picasa
Le tourisme est alimenté par des images et des écrits qui, chacun à leur façon, suscitent le désir du voyageur ou au contraire le dissuadent de partir.
La publicité et tout l’arsenal marketing l’ont bien compris.
Mais, plus que toute autre industrie, le secteur touristique se nourrit des images véhiculées par l’actualité d’une part, par la littérature et le cinéma, d’autre part.
Venons-y ! En cette période de festival cannois, le septième art rend probablement un énorme service au secteur malmené du voyage. A travers au moins trois films. Lesquels ?
La publicité et tout l’arsenal marketing l’ont bien compris.
Mais, plus que toute autre industrie, le secteur touristique se nourrit des images véhiculées par l’actualité d’une part, par la littérature et le cinéma, d’autre part.
Venons-y ! En cette période de festival cannois, le septième art rend probablement un énorme service au secteur malmené du voyage. A travers au moins trois films. Lesquels ?
L’exil des retraités occidentaux vers des continents plus accueillants
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Commençons par Indian Palace : les Britanniques ont adoré ce film, les Français semblent le découvrir. Qu’ils se dépêchent.
Ce long métrage tiré d’un excellent roman de Deborah Moggach met en scène une mini communauté de retraités britanniques envoyés écouler la fin de leur vie sous le soleil indien.
Où ? Dans une ancienne demeure plus ou moins transformée en hôtel par un hommes d’affaires avisé.
Première génération de victimes de la dégringolade des pensions, ces vieilles gens subissent aussi les méfaits de l’indifférence familiale à l’égard du grand âge.
Mais, par la même occasion, ils incarnent un phénomène qui ne manquera de continuer de se développer : l’exil des retraités occidentaux vers des continents plus accueillants.
En fait, comme l’écrit notre confrère du Monde : « Indian Palace est le symptôme britannique du vieillissement général de la population occidentale ! »
Ce long métrage tiré d’un excellent roman de Deborah Moggach met en scène une mini communauté de retraités britanniques envoyés écouler la fin de leur vie sous le soleil indien.
Où ? Dans une ancienne demeure plus ou moins transformée en hôtel par un hommes d’affaires avisé.
Première génération de victimes de la dégringolade des pensions, ces vieilles gens subissent aussi les méfaits de l’indifférence familiale à l’égard du grand âge.
Mais, par la même occasion, ils incarnent un phénomène qui ne manquera de continuer de se développer : l’exil des retraités occidentaux vers des continents plus accueillants.
En fait, comme l’écrit notre confrère du Monde : « Indian Palace est le symptôme britannique du vieillissement général de la population occidentale ! »
Pour les « silver-trotters » : un tourisme de repérage
Amorcé par les nord Américains durant l’entre deux guerres, amplifié dans l’Espagne et le Portugal des années soixante, les migrations aux cheveux blancs ne font que progresser et, pas seulement au Maroc, comme l’ont laissé entendre les médias.
Partout où le soleil brille, où la sécurité règne, où les infrastructures de santé sont de qualité, environ 5% du total des retraités européens se disent partants.
Et, comme les autres, les retraités français de la génération du baby-boom, largement rompus à l’art de voyager durant leur jeunesse, commencent à se laisser séduire par une aventure qui leur permettra, espèrent-ils, de vivre mieux que dans leur pays d’origine.
Entre comédie et drame, Indian Palace, validation cinématographique d’un mouvement de société encore sous évalué, devrait donc inspirer les agents de voyages français qui, sous l’étiquette de « tourisme de repérage » pourraient d’ores et déjà organiser des tours dans les destinations les plus accueillantes pour les retraités.
Ils leur feraient découvrir, comme le font les tour-opérateurs nord américains, non seulement les secrets de la vie quotidienne mais aussi ceux des services médicaux, de l’immobilier et autres activités locales. Car, les nouveaux retraités voudraient éviter de trop lézarder au soleil.
Au cours de cette « second life », nombreux sont ceux qui cherchent à se rendre utiles, à participer à la vie du cru, histoire de ne pas en être exclus !
Les cages dorées de Floride et d’ailleurs n’ont pas vécu. Mais, elles ne sont plus le seul modèle disponible.
D’autant que, pleines d’imagination, les nouvelles vagues de seniors n’attendent pas toujours qu’on leur bâtisse des eldorados à leur goût. Faute de trouver satisfaction sur le marché, ils inventent leurs nouveaux paradis et un nouveau paradigme !
Partout où le soleil brille, où la sécurité règne, où les infrastructures de santé sont de qualité, environ 5% du total des retraités européens se disent partants.
Et, comme les autres, les retraités français de la génération du baby-boom, largement rompus à l’art de voyager durant leur jeunesse, commencent à se laisser séduire par une aventure qui leur permettra, espèrent-ils, de vivre mieux que dans leur pays d’origine.
Entre comédie et drame, Indian Palace, validation cinématographique d’un mouvement de société encore sous évalué, devrait donc inspirer les agents de voyages français qui, sous l’étiquette de « tourisme de repérage » pourraient d’ores et déjà organiser des tours dans les destinations les plus accueillantes pour les retraités.
Ils leur feraient découvrir, comme le font les tour-opérateurs nord américains, non seulement les secrets de la vie quotidienne mais aussi ceux des services médicaux, de l’immobilier et autres activités locales. Car, les nouveaux retraités voudraient éviter de trop lézarder au soleil.
Au cours de cette « second life », nombreux sont ceux qui cherchent à se rendre utiles, à participer à la vie du cru, histoire de ne pas en être exclus !
Les cages dorées de Floride et d’ailleurs n’ont pas vécu. Mais, elles ne sont plus le seul modèle disponible.
D’autant que, pleines d’imagination, les nouvelles vagues de seniors n’attendent pas toujours qu’on leur bâtisse des eldorados à leur goût. Faute de trouver satisfaction sur le marché, ils inventent leurs nouveaux paradis et un nouveau paradigme !
« On the road ! » again !
Autre long métrage, attendu, espéré finalement loin de susciter l’adhésion du public : la traduction du roman culte de Jacques Kérouac : « Sur la route » !
Incapable de réussir l’exploit de faire vivre à l’écran le célèbre beatnik qui fut indéniablement à l’origine de nouvelles façons de transformer le voyage en contestation, Walter Salles a cependant réussi à faire revivre une légende et à illustrer un phénomène loin d’avoir déserté les routes.
Routards, hippies, back-packers, les jeunes voyageurs sont de plus en plus nombreux à sillonner le monde, histoire de mettre à l’épreuve leur curiosité.
Plus que jamais, grâce à la prolifération de nouvelles liaisons aériennes et de nouvelles formules d’hébergement pratiquant la gratuité et la convivialité, ils sont d’ailleurs rejoints par les plus âgés, ex routards, ex hippies, nouveaux retraités…
C’est dire à quel point le voyage aventure est aujourd’hui et sera toujours demain, un outil de découverte et de construction personnelle.
Incapable de réussir l’exploit de faire vivre à l’écran le célèbre beatnik qui fut indéniablement à l’origine de nouvelles façons de transformer le voyage en contestation, Walter Salles a cependant réussi à faire revivre une légende et à illustrer un phénomène loin d’avoir déserté les routes.
Routards, hippies, back-packers, les jeunes voyageurs sont de plus en plus nombreux à sillonner le monde, histoire de mettre à l’épreuve leur curiosité.
Plus que jamais, grâce à la prolifération de nouvelles liaisons aériennes et de nouvelles formules d’hébergement pratiquant la gratuité et la convivialité, ils sont d’ailleurs rejoints par les plus âgés, ex routards, ex hippies, nouveaux retraités…
C’est dire à quel point le voyage aventure est aujourd’hui et sera toujours demain, un outil de découverte et de construction personnelle.
L’autre tourisme sexuel
Enfin, présenté à Cannes le film « Paradise love » de l’autrichien Ulrich Seidl met en scène des femmes européennes venues chercher tendresse et sexe sur les rivages africains.
Déjà parfaitement traité par Laurent Cantet dans le film tiré du roman de Denis Laferrière « Vers le sud », ce thème n’est plus un secret pour personne.
Le phénomène s’étend à bon nombre de destinations, subissant de gré ou de force une nouvelle forme de colonisation touristique.
Sauf que ce sont les femmes du nord qui exploitent les hommes du sud et non, comme il se doit, les hommes du nord qui profitent des femmes du sud !
Sauf qu’elles ne les exploitent pas vraiment non plus. Derrière des tractations bassement mercantiles, ces Occidentales délaissées restent des midinettes en quête de grand amour. C’est donc toute la misère du nord qui suinte de ces images provocantes !
…En somme, après l’époque des « Bronzés » de « Camping » et des caricatures, c’est bien une nouvelle phase de l’histoire du tourisme que le cinéma écrit, contribuant à le banaliser mais aussi à le rehausser à travers une observation sociologique de plus en plus fine.
Déjà parfaitement traité par Laurent Cantet dans le film tiré du roman de Denis Laferrière « Vers le sud », ce thème n’est plus un secret pour personne.
Le phénomène s’étend à bon nombre de destinations, subissant de gré ou de force une nouvelle forme de colonisation touristique.
Sauf que ce sont les femmes du nord qui exploitent les hommes du sud et non, comme il se doit, les hommes du nord qui profitent des femmes du sud !
Sauf qu’elles ne les exploitent pas vraiment non plus. Derrière des tractations bassement mercantiles, ces Occidentales délaissées restent des midinettes en quête de grand amour. C’est donc toute la misère du nord qui suinte de ces images provocantes !
…En somme, après l’époque des « Bronzés » de « Camping » et des caricatures, c’est bien une nouvelle phase de l’histoire du tourisme que le cinéma écrit, contribuant à le banaliser mais aussi à le rehausser à travers une observation sociologique de plus en plus fine.
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