Si les chiffres changent dans le calendrier, les semaines se suivent et se ressemblent, pour les acteurs de l'aérien.
Alors que la France tente coûte que coûte de bloquer la propagation du variant anglais de la covid-19 et éviter que 2021 ne ressemble trait pour trait à 2020, voici que déjà, au moins une compagnie, manquera à l'appel à l'aéroport d'Orly.
Après avoir annoncé à son Comité social et économique (CSE) en juillet 2020 un projet de "cessation totale de ses activités", les syndicats ont ratifié l'accord annonçant la fin de Level France.
"Les trois syndicats ont signé le PSE (plan de Sauvegarde de l'Emploi) qui est définitivement validé. Tous les PNC et PNT ont reçu leurs lettres de licenciements. Nous ne sommes plus une compagnie aérienne, mais des gestionnaires d'avions.
Nous ne pouvons plus opérer de vols commerciaux, " nous explique, désabusé, un représentant du personnel,
Dans ce marasme, il est un point qui redonne un léger rictus aux anciens salariés, car IAG "n'est pas partie comme un voleur, loin de là. C'est même un accord historique pour le secteur."
Nous n'en saurons pas plus, mais la direction espagnole aurait été généreuse pour ses anciens employés, même si aucun montant n'a été communiqué.
Toutefois cette fin de parcours laisse "un goût amer, car nous aurions pu faire autrement, quand vous voyez ce que fait French Bee avec un budget moindre" lâche, cinglant, l'ancien salarié.
Alors que la France tente coûte que coûte de bloquer la propagation du variant anglais de la covid-19 et éviter que 2021 ne ressemble trait pour trait à 2020, voici que déjà, au moins une compagnie, manquera à l'appel à l'aéroport d'Orly.
Après avoir annoncé à son Comité social et économique (CSE) en juillet 2020 un projet de "cessation totale de ses activités", les syndicats ont ratifié l'accord annonçant la fin de Level France.
"Les trois syndicats ont signé le PSE (plan de Sauvegarde de l'Emploi) qui est définitivement validé. Tous les PNC et PNT ont reçu leurs lettres de licenciements. Nous ne sommes plus une compagnie aérienne, mais des gestionnaires d'avions.
Nous ne pouvons plus opérer de vols commerciaux, " nous explique, désabusé, un représentant du personnel,
Dans ce marasme, il est un point qui redonne un léger rictus aux anciens salariés, car IAG "n'est pas partie comme un voleur, loin de là. C'est même un accord historique pour le secteur."
Nous n'en saurons pas plus, mais la direction espagnole aurait été généreuse pour ses anciens employés, même si aucun montant n'a été communiqué.
Toutefois cette fin de parcours laisse "un goût amer, car nous aurions pu faire autrement, quand vous voyez ce que fait French Bee avec un budget moindre" lâche, cinglant, l'ancien salarié.
Comment Level est passé d'une compagnie "premium" à une low cost défaillante ?
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Pour comprendre ce sentiment de frustration qui ne quitte pas les 180 salariés de la low cost, il faut revenir à la genèse.
Tout a commencé en 2008, lorsque British Airways rachète la marque "L’Avion" permettant à sa filiale OpenSkies de récupérer de précieux slots à Orly.
A l'époque la compagnie gérée par Marc Rochet opère en monoclasse, à l'image de "La Compagnie".
Non rentable, l'Avion depuis lors devenue OpenSkies, se rapproche d'une compagnie classique en intégrant 3 classes. Malgré un excellent taux de remplissages, les comptes restent dans le rouge de nombreuses années.
Puis avec l'avènement d'un nouveau modèle économique, en plein essor, le transporteur se transforme en une low cost.
"Nous étions là pour occuper le terrain, dans le cadre d'une stratégie de Groupe visant à affaiblir Norwegian. Depuis le début, je n'ai jamais eu l'impression que l'actionnaire ait tout fait pour rendre ce projet viable," confie l'ancien salarié.
Alors que les nominations se sont enchaînées, avec des parachutages parfois étranges de la part de la direction espagnole, le staff a parfois eu l'impression qu'il n'y a jamais eu la volonté de faire de Level une compagnie pérenne.
Un exemple parmi tant d'autres : alors qu'Openskies doit intégrer les A330 commandés par IAG pour Iberia, le responsable en charge de l'intégration des appareils oublie quelques détails.
"Il a coulé la boite à lui tout seul. Nos pilotes n'étaient pas formés pour le pilotage des A330.
La vraie raison sur le décalage du lancement de ligne vers la Martinique réside dans le fait que nous n'avions pas de pilote à même d'être aux commandes de ces avions," se remémore-t-il.
En plus de ces couacs et mauvais choix, l'autre problème qui a collé aux ailes des avions de l'entreprise, c'est le manque de reconnaissance de la part du grand public.
"Au niveau de la communication, nous n'étions pas bons, voire même les derniers dans le paysage aéronautique français. Nous étions tournés vers une clientèle BtoC, mais nous n'existions pas pour eux."
Les conséquences sont terribles, alors que Level ne parvient pas à rétablir ses comptes, la direction lance des nouvelles lignes aux choix plus que douteux, comme Las Vegas ou encore Boston.
Tout a commencé en 2008, lorsque British Airways rachète la marque "L’Avion" permettant à sa filiale OpenSkies de récupérer de précieux slots à Orly.
A l'époque la compagnie gérée par Marc Rochet opère en monoclasse, à l'image de "La Compagnie".
Non rentable, l'Avion depuis lors devenue OpenSkies, se rapproche d'une compagnie classique en intégrant 3 classes. Malgré un excellent taux de remplissages, les comptes restent dans le rouge de nombreuses années.
Puis avec l'avènement d'un nouveau modèle économique, en plein essor, le transporteur se transforme en une low cost.
"Nous étions là pour occuper le terrain, dans le cadre d'une stratégie de Groupe visant à affaiblir Norwegian. Depuis le début, je n'ai jamais eu l'impression que l'actionnaire ait tout fait pour rendre ce projet viable," confie l'ancien salarié.
Alors que les nominations se sont enchaînées, avec des parachutages parfois étranges de la part de la direction espagnole, le staff a parfois eu l'impression qu'il n'y a jamais eu la volonté de faire de Level une compagnie pérenne.
Un exemple parmi tant d'autres : alors qu'Openskies doit intégrer les A330 commandés par IAG pour Iberia, le responsable en charge de l'intégration des appareils oublie quelques détails.
"Il a coulé la boite à lui tout seul. Nos pilotes n'étaient pas formés pour le pilotage des A330.
La vraie raison sur le décalage du lancement de ligne vers la Martinique réside dans le fait que nous n'avions pas de pilote à même d'être aux commandes de ces avions," se remémore-t-il.
En plus de ces couacs et mauvais choix, l'autre problème qui a collé aux ailes des avions de l'entreprise, c'est le manque de reconnaissance de la part du grand public.
"Au niveau de la communication, nous n'étions pas bons, voire même les derniers dans le paysage aéronautique français. Nous étions tournés vers une clientèle BtoC, mais nous n'existions pas pour eux."
Les conséquences sont terribles, alors que Level ne parvient pas à rétablir ses comptes, la direction lance des nouvelles lignes aux choix plus que douteux, comme Las Vegas ou encore Boston.
La marque Level ne disparaît pas... vers une reprise depuis l'Espagne ?
Celle desservant la ville du vice ne tiendra que quelques semaines, avant de fermer.
"Nous n'avions parfois pas plus d'un tiers de l'avion plein, c'était une catastrophe. Nous avions proposé l'Île de la Réunion, mais sans retour," se plaint l'ancien salarié.
De mauvais choix en mauvais choix, OpenSkies creuse sa tombe.
En tout, près de 250 millions euros ont été dépensés par IAG pour maintenir à flot la compagnie, sur 12 années. Une somme exorbitante à relativiser par rapport aux financements accordés par l'Etat pour Air France ou Corsair.
Malgré tout, la low cost avant de péricliter a fait un dernier baroud d'honneur.
"C'est dommage, car sans fanfaronner en février 2020, nous faisions un très bon mois. Historiquement parlant, février 2020 restera pour OpenSkies sa meilleure performance."
Puis la covid est arrivée et vous connaissez le reste de l'histoire.
Toutefois, le clap de fin économique et légal ne sonnerait pas totalement le glas des ambitions d'IAG pour la France.
Alors que les propriétaires ont cherché, en vain, tout au long du 2e semestre à céder les actifs de la société (dont deux avions), il n'a jamais été question de vendre la marque.
"Autant la direction a mis fin à la société OpenSkies, autant il est bien stipulé que la marque (Level, ndlr) existe toujours et elle n'est pas à vendre,"nous rapporte l'ex-salarié.
Derrière cette volonté de ne pas voir disparaître son bébé des radars, le groupe IAG aurait-il une idée derrière la tête ? Rien n'est moins sûr, car Level Espagne existe toujours et devrait prendre un peu plus d'indépendance et d'épaisseur.
De plus, à l'heure où nous écrivons ces lignes le site internet français de la compagnie n'est pas déconnecté et il n'y a aucune mention de l'arrêt des opérations.
Et les vols depuis Barcelone sont directement proposés aux internautes (voir capture écran). La low cost repartirait-elle depuis l'Espagne ?
"Si les vols sont terminés pour la structure française, nous ne serions pas étonnés de voir Level Espagne opérer des vols depuis Paris.
Puis même si tout le monde dit que les créneaux nous appartenaient, rien n'empêche IAG de les redistribuer à d'autres compagnies du groupe."
Sur les 180 salariés, quelques-uns sont encore présents dans les bureaux parisiens de Level pour mener à bien la liquidation et peut-être assurer une présence en vue de faire renaître le projet sur les cendres d'OpenSkies.
Pour le moment, la direction n'a pas répondu à nos sollicitations...
"Nous n'avions parfois pas plus d'un tiers de l'avion plein, c'était une catastrophe. Nous avions proposé l'Île de la Réunion, mais sans retour," se plaint l'ancien salarié.
De mauvais choix en mauvais choix, OpenSkies creuse sa tombe.
En tout, près de 250 millions euros ont été dépensés par IAG pour maintenir à flot la compagnie, sur 12 années. Une somme exorbitante à relativiser par rapport aux financements accordés par l'Etat pour Air France ou Corsair.
Malgré tout, la low cost avant de péricliter a fait un dernier baroud d'honneur.
"C'est dommage, car sans fanfaronner en février 2020, nous faisions un très bon mois. Historiquement parlant, février 2020 restera pour OpenSkies sa meilleure performance."
Puis la covid est arrivée et vous connaissez le reste de l'histoire.
Toutefois, le clap de fin économique et légal ne sonnerait pas totalement le glas des ambitions d'IAG pour la France.
Alors que les propriétaires ont cherché, en vain, tout au long du 2e semestre à céder les actifs de la société (dont deux avions), il n'a jamais été question de vendre la marque.
"Autant la direction a mis fin à la société OpenSkies, autant il est bien stipulé que la marque (Level, ndlr) existe toujours et elle n'est pas à vendre,"nous rapporte l'ex-salarié.
Derrière cette volonté de ne pas voir disparaître son bébé des radars, le groupe IAG aurait-il une idée derrière la tête ? Rien n'est moins sûr, car Level Espagne existe toujours et devrait prendre un peu plus d'indépendance et d'épaisseur.
De plus, à l'heure où nous écrivons ces lignes le site internet français de la compagnie n'est pas déconnecté et il n'y a aucune mention de l'arrêt des opérations.
Et les vols depuis Barcelone sont directement proposés aux internautes (voir capture écran). La low cost repartirait-elle depuis l'Espagne ?
"Si les vols sont terminés pour la structure française, nous ne serions pas étonnés de voir Level Espagne opérer des vols depuis Paris.
Puis même si tout le monde dit que les créneaux nous appartenaient, rien n'empêche IAG de les redistribuer à d'autres compagnies du groupe."
Sur les 180 salariés, quelques-uns sont encore présents dans les bureaux parisiens de Level pour mener à bien la liquidation et peut-être assurer une présence en vue de faire renaître le projet sur les cendres d'OpenSkies.
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