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Loire Atlantique : embarquez pour une balade nature en Brière

Un territoire d’étangs et de marécages qui s'ouvre au tourisme


Ce marais protégé par un parc naturel est une aire de récréation à l’identité marquée. Refuge pour l’avifaune, ses habitants y cultivent des traditions séculaires tout en ouvrant ses chenaux aux visites touristiques. Bienvenue dans un monde de silence, antidote aux petits excès de la côte.


Rédigé par Jean-François RUST le Samedi 7 Mars 2020

A ceux qui s’attendent à découvrir une Grande Brière agricole et fréquentée, erreur. Les seuls à régner en maîtres sont les animaux et les végétaux - DR : J.-F.R.
A ceux qui s’attendent à découvrir une Grande Brière agricole et fréquentée, erreur. Les seuls à régner en maîtres sont les animaux et les végétaux - DR : J.-F.R.
Au Sud, c’est Saint-Nazaire et ses grues, La Baule et ses estivants.

A l’Ouest, le pays de Guérande et ses marais… salants.

Au Nord et à l’Est, des villages de campagne qui sentent bon la Bretagne. Welcome dans la Brière, second plus grand marais de l’Hexagone derrière la Camargue.

Ce territoire d’étangs et de marécages est protégé par le parc naturel régional de Brière, étendu sur 49 000 ha.

Il préserve depuis 50 ans les 6 700 ha de son noyau, la Grande Brière. Aucune route et peu de chemins y donnent accès.

Seuls les chalands, bateaux à fond plat traditionnels, glissent sur les 130 km de canaux bordés de saules, de roseaux et d’iris, dans un territoire central vide d’habitants.

Saint-Joachim, capitale de la Brière

Avant d’y pénétrer, comme un chasseur traquant son gibier, on conseille de contourner le marais.

Un site vaut la peine, vraiment : Kerhinet. Situé à l’Ouest de la Grande Brière, ce hameau restitue à la façon d’un écomusée, l’habitat traditionnel briéron et ses maisons à toits de chaume.

Quasi abandonné après la dernière guerre, ce village de petits paysans a été reconstitué par le parc régional. Chaque jeudi en saison s’y tient un marché paysan. Il attire producteurs bios et artisans de terroir.

Au nord, des ports cul de sac sont devenus des « gares lacustres » pour touristes peu regardants.

A Bréca, à la Pierre Fendue, c’est la grande foire des départs en chalands et calèches, trop mercantiles selon nous.

Il y a mieux à l’Est. Par la D50 depuis La Chapelle-des-Marais, seule route à vraiment traverser les étangs, voici Saint-Joachim, plus ou moins considéré comme la capitale de la Brière.

Hameaux et bras de canaux

Drôle de commune, organisée en « îles » (de Fédrun, de Mazin, d’Aignac, de Ménac…), soit des hameaux bâtis entre des bras de canaux dont les maisons sont desservies par une voie circulaire.

Mais l’habitat n’est plus celui des anciennes cartes postales. Aux chaumières d’autrefois, dont il reste de beaux exemples (on en compterait encore près de 3 000), se sont ajoutés des pavillons contemporains.

Ils témoignent de l’attraction de la Brière pour les actifs travaillant à Saint-Nazaire, distant seulement d’une dizaine de kilomètres.

De tous ces hameaux, l’île de Fédrun est le plus typique. Nous y retrouvons Valérie Aoustin-Huard, guide de promenade en chaland.

Une pure Briéronne dont le marais fut, enfant, le terrain de jeu. Soit un monde clos avec ses coutumes et ses expressions. Une sorte de mini Corse, qui souligne le caractère insulaire de ses habitants, méfiants devant les naquets (les gens de l’extérieur).

Poules d’eau, hérons, sternes…

A ceux qui s’attendent à découvrir une Grande Brière agricole et fréquentée, erreur. Les seuls à régner en maîtres sont les animaux et les végétaux.

En glissant sur le canal de la Grande Curée, on distingue des parcelles d’herbes folles où paissent, presque cachés, des moutons et de rares vaches laitières. Des bosses, ici et là, signalent des abris de chasse.

Dans 60 cm d’eau (1,50 m l’hiver), nagent anguilles, brochets, sandres… le pain quotidien des pêcheurs.

Sur l’eau et dans l’air, des poules d’eau criardes, des hérons, des cormorans, des sternes, des sarcelles, des busards des roseaux… Sur terre, des ragondins et des rats musqués.

Lanières de terre et élevage

Hormis les clochers d’églises à l’horizon, la présence humaine se manifeste d’abord dans les îles.

A Fédrun comme dans les autres, les levées (jardins potagers), lanières de terre prises sur l’eau, côtoient la gagnerie, espace central « haut » dédié à l’élevage et aux cultures.

Les oies et les canards sont toujours marqués aux palmes d’un signe indiquant sans erreur leur propriétaire. L’illustration d’un écosystème qui veut encore, coûte que coûte, préserver les symboles de son identité.

Repères

Accès

- En provenance du Nord, de l’Est et de Paris, l’autoroute A11
- Depuis le Sud, les autoroutes A10 et A85

Ces autoroutes conduisent au maillage des voies rapides de l'Ouest permettant un accès facile et rapide à la Brière et, plus largement, la Presqu’île de Guérande.

Plus d'infos sur www.parc-naturel-briere.com/

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