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Loueurs particuliers, une pratique aux motivations diverses

La chronique de Josette Sicsic (Touriscopie)


Louer son domicile principal à un vacancier et se transformer en prestataire touristique… compte parmi les pratiques en plein essor qui dureront, très certainement, bien au delà de la crise. C’est simple et ça peut rapporter gros. Mais, tous les loueurs éphémères n’ont pas les mêmes motivations. Derrière un acte « simple », se cache une grande diversité de comportements. Lesquels ?


Rédigé par Josette Sicsic le Vendredi 29 Mars 2013

Pour une grande partie des loueurs, la location constitue bel et bien le moyen irremplaçable et indispensable d’augmenter ses revenus, afin de régler des factures nécessaires au quotidien du foyer - DR : Fotolia
Pour une grande partie des loueurs, la location constitue bel et bien le moyen irremplaçable et indispensable d’augmenter ses revenus, afin de régler des factures nécessaires au quotidien du foyer - DR : Fotolia
Avant d’entrer dans le vif du sujet, notons plusieurs facteurs favorables à l’essor de la location entre particuliers.

D'une part, les Européens sont en passe de démythifier leur habitation.

Appelés à les vendre, revendre, en changer plusieurs fois au cours d’une existence, ils n’entretiennent plus la relation passionnelle qu’ils entretenaient auparavant avec leur « toit ».

Plus mobiles, plus attachés aux valeurs immatérielles que matérielles, ils relativisent la valeur d’un bien immobilier, au point de l’ouvrir aux autres, l’échanger, le transformer, s’en séparer…

Force est également de constater que les temps ont suffisamment changé pour qu’une pratique qui était autrefois le fait des classes relativement « populaires », soit devenue en peu de temps une pratique de distinction parmi les classes les plus aisées.

Louer une résidence, c’est appartenir au clan relativement restreint de ceux qui sont bien logés et qui savent s’adapter à la crise en faisant preuve de débrouillardise et d’un sens aigu de l’écologie !

La force de frappe du Net

Mais cette pratique n’aurait jamais pris son envol sans l’extrême simplification de la démarche permise par des plates-formes internet géantes.

Capables d’engranger des dizaines de milliers de locations et de toucher des millions de locataires potentiels, elles facilitent à la fois le travail des loueurs et celui de leurs locataires.

1- La recherche de revenus indispensables

Pour en revenir aux motivations, notons que, pour une grande partie des loueurs, la location constitue bel et bien le moyen irremplaçable et indispensable d’augmenter ses revenus, afin de régler des factures nécessaires au quotidien du foyer : remboursement de crédits, impôts, achats divers et surtout charges foncières et travaux d’embellissement.

Verbatim : « Sans ce complément, nous aurions du mal à joindre les deux bouts ! »

Parmi eux, certains cherchent aussi rentabiliser un bien vacant une grande partie de l’année, leur appartenant ou appartenant à des parents hospitalisés.

2- La recherche de revenus exceptionnels

Une autre partie des loueurs avoue pour sa part avoir recours à cette formule, de temps en temps, pour parer à des dépenses exceptionnelles comme l’achat d’une voiture ou les frais universitaires d’un enfant.

3- La constitution d’une tirelire « vacances »

Mais, il semblerait qu’une part au moins aussi importante que la première, considère cette solution comme le meilleur moyen de financer ses propres vacances.

Organisés, méthodiques, ces loueurs réguliers s’y prennent à l’avance, utilisent plusieurs réseaux afin de multiplier leurs chances, ou ont des locataires réguliers.

Avec des biens atteignant dans certaines régions comme la Corse ou la Côte d’Azur, quelque 5000 euros la semaine, ils s’offrent de grands voyages, en familles, pendant plusieurs semaines et souvent leurs vacances de sports d’hiver. Quand ils n’en profitent pas pour s’offrir une autre habitation payable à crédit, qu’ils loueront sans doute aussi par la suite !

Craintes et contraintes

Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
Louer une résidence principale n’est cependant pas sans occasionner bon nombre de corvées, notamment le nettoyage exhaustif et la mise sous clés des effets personnels et autres objets de valeurs.

Autre crainte récurrente : les risques de vol ou de détérioration de l’habitat contre lesquels on ne sait comment se prévenir, ainsi que les plaintes des voisins, parfois agacés par les va et vient de ces intrus…

A tel point que beaucoup renoncent.

Mais, d’autres s’organisent et procèdent en toute sérénité à leur propre déménagement et à l’accueil de leurs hôtes.

Mettant rapidement sous clés les objets de valeur et autres effets personnels, ils peuvent quitter leur habitation en quelques heures, sans fatigue ni stress.

Reste le problème des déclarations fiscales. Officiellement, la majorité des loueurs déclarent ces revenus. Officiellement bien-sûr. Quand un petit quart prétend les dissimuler !

Des rythmes divers

De plus, dans cette masse grandissante de particuliers en quête de locataires, notons d’autres variantes.

Le clivage le plus important concerne le rythme de location. Pour certains, la location est devenue une habitude. Elle rythme le calendrier du foyer et de ses habitants.

Tous les ans, à la même date, on sait que la maison sera louée, donc on s’organise en fonction. Mais, pour d’autres, la mise en location, revêt un caractère parfaitement exceptionnel. « On loue quand on en a besoin ! »

Enfin, une grande partie des loueurs en sont à leur coup d’essai : « on voulait voir ce que ça donnait, si cela valait le coup ! »

En résumé, la majorité des particuliers louant leur domicile principal le font une ou deux fois l’an, voire une fois par an, voire une fois tous les deux ans. Une proportion bien plus faible multiple les offres, en faisant quasiment une source de revenus réguliers.

Des jeunes et des seniors

Le loueur type n’existe donc pas vraiment.

Derrière ce phénomène, se cache en effet une multitude de profils et de segments de loueurs parmi lesquels on peut cependant distinguer deux générations dominantes : les jeunes et les seniors en quête de compléments de revenus.

Ceux-ci ont autre point commun : ce sont des jouisseurs et des débrouillards qui n’entendent pas se laisser broyer par les difficultés économiques.

Appartenant à la catégorie des résistants, opportunistes et optimistes, ils sont relativement satisfaits d’avoir trouvé des solutions efficaces et en profitent. En attendant de trouver mieux…

Pour en savoir plus, abonnez-vous à Touriscopie - version papier et www.touriscopie.biz

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