Dans un tract diffusé ce 18 mars, l’ALPL, l’association luxembourgeoise des pilotes de ligne, et le syndicat chrétien national, LCGB, explique que, pour les pilotes, la situation au sein de l’entreprise est devenue intenable.
Les reproches des pilotes
· La dénonciation de la convention collective par l’employeur en octobre 2003.
· La détérioration des conditions de travail.
· La campagne de dénigrement dont fait l’objet le personnel navigant
· Le licenciement de 5 pilotes et la manière d’agir que Luxair a choisi de mener dans cette affaire.
· La mise à pied d’un membre de la délégation syndicale.
Mais avant d’aller plus loin, il faut savoir que d’après nos sources, le personnel du sol du groupe n’approuve pas, mais alors pas du tout le comportement et les exigences des pilotes.
Les origines du conflit
A la base, il faut savoir que Luxair a connu dans le passé une gestion que l’on pourrait qualifier de paternaliste et clientéliste. Logique lorsqu’on sait que cette compagnie nationale dispose d’une véritable rente de situation privilégiée à l’aéroport de Luxembourg.
En fait, elle n’a quasiment jamais connu jusqu’à la fin des années 90 de véritables concurrences. La gestion du personnel était particulièrement représentative d’une politique de copain-copain. Avec le temps, les actionnaires du groupe se sont rendu compte qu’il fallait pour la survie à moyen terme de l’entreprise opérer un véritable travail de dépoussiérage.
Pour ce faire, ils ont fait appel à Christian Heinzmann, un belge qui avait fait ses preuves de qualité de gestionnaire et d’organisateur à la Sobelair et chez VLM.
L’étincelle
Le 6 novembre 2002, un Fokker 50 de la compagnie s’écrase à l’atterrissage à Luxembourg. 20 passagers y trouvent la mort.
Parmi les rares survivants le commandant. L’enquête sur les circonstances exactes du crash est confiée au BEA français. Comme l’explique notre confrère Patrick Anspach dans le quotidien économique belge L’Echo : "La commission d’enquête releva, (…), des fautes graves de l’équipage, mais aussi de réels disfonctionnements dans les procédures de sélections. (…) Il est temps que la compagnie respecte les lois internationales et que le temps est dépassé des passe-droits ou des arrangements relevant du népotisme".
Quant à la presse grand-ducale, elle n’est pas tendre non plus avec le clan des pilotes. Pour celle-ci, il faudrait qu’une vraie opération de nettoyage ait lieu. Et de citer comme exemples: l’absence de respect des règles (même internes) relatives à la formation des pilotes, l’arrêt du copinage qui faisait que des pilotes insuffisamment qualifiés étaient recrutés, la non-communication des fautes et erreurs commises par les pilotes à l’autorité responsable (la direction générale de Luxair), l’exigence dans certains cas de faire voler sur le même vol deux commandants de bord, …
Les licenciements considérés comme abusifs ?
Les pilotes reprochent à la direction d’avoir licencié 5 des leurs. En fait, ces 5 personnes étaient directement ou indirectement, selon la direction, responsables en partie du crash de 2002. A notre avis, si le BEA, organisme expert en matière d’accidents d’avion et neutre en l’affaire puisque non luxembourgeois, estime que la responsabilité de ces 5 responsables est, même de manière passive, engagée en la matière, nous ne voyons pas pourquoi ils peuvent pas être sanctionnés.
Plus égoïste encore
Les pilotes considèrent que sur la ligne Luxembourg – Louxor – Hurghada la sécurité est remise en question à cause des exigences de la direction. En fait, de quoi s’agit-il ? Ils considèrent que sur cette route le nombre d’heures maximales de prestation est dépassé au vu des règlements internationaux. C’est exact. Mais ils oublient de dire que la convention collective de l’entreprise prévoit une pause repas aux escales pour les équipages.
Conséquence, en prenant ce temps à l’escale de Louxor, il est tout à fait correct que le nombre d’heures de travail dépasse le temps de prestation. C’est pour défendre ces quelques minutes et refuser de manger pendant le vol, comme cela se fait dans toutes les autres compagnies aériennes, que les pilotes veulent partir en grève. Comme l’explique notre confrère : Ou bien on applique les règles strictes et on change d’équipage à l’escale (un non-sens économique) ou on modifie la convention. »
Le gouvernement luxembourgeois s’en mêle
Jusqu’il y a peu, les autorités luxembourgeoises (l’état est le principal actionnaire du groupe Luxair) refusaient d’intervenir. Certains observateurs expliquent qu’en agissant ainsi, le gouvernement local laisse faire le sale boulot de redressement du groupe par Christian Heinzmann : « Lui il n’est pas luxembourgeois et donc étranger (ndlr : au propre comme au figuré) à tous les jeux d’influence locale. Quant il aura fini de servir, on va le décorer puis lui indiquer la porte de sortie. »
Avec cette menace de grève sauvage que les pilotes risquent d’enclencher ce vendredi, le Premier ministre local a bien été obligé d’intervenir et de demander à l’Office National de Conciliation de réunir les différentes parties et de trouver une solution.
Les reproches des pilotes
· La dénonciation de la convention collective par l’employeur en octobre 2003.
· La détérioration des conditions de travail.
· La campagne de dénigrement dont fait l’objet le personnel navigant
· Le licenciement de 5 pilotes et la manière d’agir que Luxair a choisi de mener dans cette affaire.
· La mise à pied d’un membre de la délégation syndicale.
Mais avant d’aller plus loin, il faut savoir que d’après nos sources, le personnel du sol du groupe n’approuve pas, mais alors pas du tout le comportement et les exigences des pilotes.
Les origines du conflit
A la base, il faut savoir que Luxair a connu dans le passé une gestion que l’on pourrait qualifier de paternaliste et clientéliste. Logique lorsqu’on sait que cette compagnie nationale dispose d’une véritable rente de situation privilégiée à l’aéroport de Luxembourg.
En fait, elle n’a quasiment jamais connu jusqu’à la fin des années 90 de véritables concurrences. La gestion du personnel était particulièrement représentative d’une politique de copain-copain. Avec le temps, les actionnaires du groupe se sont rendu compte qu’il fallait pour la survie à moyen terme de l’entreprise opérer un véritable travail de dépoussiérage.
Pour ce faire, ils ont fait appel à Christian Heinzmann, un belge qui avait fait ses preuves de qualité de gestionnaire et d’organisateur à la Sobelair et chez VLM.
L’étincelle
Le 6 novembre 2002, un Fokker 50 de la compagnie s’écrase à l’atterrissage à Luxembourg. 20 passagers y trouvent la mort.
Parmi les rares survivants le commandant. L’enquête sur les circonstances exactes du crash est confiée au BEA français. Comme l’explique notre confrère Patrick Anspach dans le quotidien économique belge L’Echo : "La commission d’enquête releva, (…), des fautes graves de l’équipage, mais aussi de réels disfonctionnements dans les procédures de sélections. (…) Il est temps que la compagnie respecte les lois internationales et que le temps est dépassé des passe-droits ou des arrangements relevant du népotisme".
Quant à la presse grand-ducale, elle n’est pas tendre non plus avec le clan des pilotes. Pour celle-ci, il faudrait qu’une vraie opération de nettoyage ait lieu. Et de citer comme exemples: l’absence de respect des règles (même internes) relatives à la formation des pilotes, l’arrêt du copinage qui faisait que des pilotes insuffisamment qualifiés étaient recrutés, la non-communication des fautes et erreurs commises par les pilotes à l’autorité responsable (la direction générale de Luxair), l’exigence dans certains cas de faire voler sur le même vol deux commandants de bord, …
Les licenciements considérés comme abusifs ?
Les pilotes reprochent à la direction d’avoir licencié 5 des leurs. En fait, ces 5 personnes étaient directement ou indirectement, selon la direction, responsables en partie du crash de 2002. A notre avis, si le BEA, organisme expert en matière d’accidents d’avion et neutre en l’affaire puisque non luxembourgeois, estime que la responsabilité de ces 5 responsables est, même de manière passive, engagée en la matière, nous ne voyons pas pourquoi ils peuvent pas être sanctionnés.
Plus égoïste encore
Les pilotes considèrent que sur la ligne Luxembourg – Louxor – Hurghada la sécurité est remise en question à cause des exigences de la direction. En fait, de quoi s’agit-il ? Ils considèrent que sur cette route le nombre d’heures maximales de prestation est dépassé au vu des règlements internationaux. C’est exact. Mais ils oublient de dire que la convention collective de l’entreprise prévoit une pause repas aux escales pour les équipages.
Conséquence, en prenant ce temps à l’escale de Louxor, il est tout à fait correct que le nombre d’heures de travail dépasse le temps de prestation. C’est pour défendre ces quelques minutes et refuser de manger pendant le vol, comme cela se fait dans toutes les autres compagnies aériennes, que les pilotes veulent partir en grève. Comme l’explique notre confrère : Ou bien on applique les règles strictes et on change d’équipage à l’escale (un non-sens économique) ou on modifie la convention. »
Le gouvernement luxembourgeois s’en mêle
Jusqu’il y a peu, les autorités luxembourgeoises (l’état est le principal actionnaire du groupe Luxair) refusaient d’intervenir. Certains observateurs expliquent qu’en agissant ainsi, le gouvernement local laisse faire le sale boulot de redressement du groupe par Christian Heinzmann : « Lui il n’est pas luxembourgeois et donc étranger (ndlr : au propre comme au figuré) à tous les jeux d’influence locale. Quant il aura fini de servir, on va le décorer puis lui indiquer la porte de sortie. »
Avec cette menace de grève sauvage que les pilotes risquent d’enclencher ce vendredi, le Premier ministre local a bien été obligé d’intervenir et de demander à l’Office National de Conciliation de réunir les différentes parties et de trouver une solution.