N'est pas un "nez" qui veut ! Composer un grand parfum demande en effet une sensibilité extrême et une fine connaissance des fragrances et de leur mariage. Cependant, les simples amateurs peuvent désormais tenter l’expérience à Grasse, chez l'un des trois parfumeurs "historiques" : Galimard, maison créée en 1747 ; Molinard, établi depuis 1849 et, enfin, Fragonard fondé en 1926.
Rendez-vous est donc pris un matin chez Molinard. Marie, experte en parfum, m’y attend. C’est elle qui guidera la néophyte que je suis, après m’avoir installée devant un « orgue à parfums ».
Il s'agit un meuble de métier équipé de trois étagères superposées sur lesquelles sont disposés en demi-cercle des flacons d’extraits obtenus à partir de matières premières naturelles, d'autres sont des produits de synthèse. Sont ainsi présents rose, musc, jasmin, bergamote, néroli, orange, tubéreuse, thé vert, feuille de tomate verte, vétiver, pêche, pomme verte et bien d’autres. Il y a de quoi être intimidée.
Lire aussi : Lancement de la haute-saison touristique : 250 professionnels présents à la Villa Cosy à Saint-Tropez
Rendez-vous est donc pris un matin chez Molinard. Marie, experte en parfum, m’y attend. C’est elle qui guidera la néophyte que je suis, après m’avoir installée devant un « orgue à parfums ».
Il s'agit un meuble de métier équipé de trois étagères superposées sur lesquelles sont disposés en demi-cercle des flacons d’extraits obtenus à partir de matières premières naturelles, d'autres sont des produits de synthèse. Sont ainsi présents rose, musc, jasmin, bergamote, néroli, orange, tubéreuse, thé vert, feuille de tomate verte, vétiver, pêche, pomme verte et bien d’autres. Il y a de quoi être intimidée.
Lire aussi : Lancement de la haute-saison touristique : 250 professionnels présents à la Villa Cosy à Saint-Tropez
Grasse : une pyramide olfactive
J’ai évidemment la tête qui tourne un peu devant pareille d’abondance mais Marie veille. Elle commence par rappeler qu’un parfum a une architecture. Une architecture qui dépend de la « pyramide olfactive ».
"Chaque parfum est constitué de trois notes", précise alors Marie.
"Pour commencer," dit-elle, il y a la note de tête. C’est celle que l’on sent d’abord quand on vaporise le parfum. C’est la plus volatile aussi : elle s’estompe très vite pour laisser toute la place à la note de coeur qui donne le caractère et le style du parfum. Vient ensuite la note de fond que l’on sent pendant des heures, et parfois jusqu'au lendemain. Celle-ci est la fondation du parfum.
"C’est l’harmonie -ou les contrastes- qui lie ces trois notes qui donne son caractère au parfum", insiste Marie, avant de décrire les principes d’un mélange harmonieux. En effet, si on veut créer un parfum très personnel, il faut surtout se concentrer sur le choix des essences pour la note de coeur -chez Molinard, on les trouve dans les flacons portant une étiquette orange- et sur celles destinées à la note de fond -on les trouve, chez Molinard, dans les flacons portant une étiquette violette.
Pas sûr que j’ai tout compris ni tout retenu. Déjà, Marie invite à se lancer. Pour composer chaque note, elle propose de sélectionner les essences en commençant par sentir le contenu des flacons. Elle conseille de tremper ensuite, rapidement, dans le flacon, une languette en papier et de la passer sous son nez dès que l’alcool contenu dans les extraits, s'est évaporé.
Puis, d'inscrire le nom de l'essence sélectionnée sur la languette en papier.
Comment choisir ? Je finis toute de même par me décider. Ce sera donc bergamote, feuilles de cassis, et tomate verte pour la note de tête. Puis, je remplace tomate verte par pomme verte...
Pour les notes de cœur, je choisis narcisse, encens et rose. Et pour les notes de fond, vétiver, cardamone et tubéreuse. Entêtante, puissante, l’odeur de la tubéreuse !
Marie vérifie si la combinaison des différentes senteurs "fonctionne ou pas". Et suggère d'oublier la pomme verte qui "trop sucrée déséquilibrerait le côte floral/boisé de (ma) sélection". A la place, je reprends tomate verte.
Marie conseille alors des proportions. Il s'agit de verser au millilitre près les quantités conseillées de chaque extrait dans un flacon de 50 ml mis à ma disposition. L'opération se fait avec des pipettes en plastique. Et, avec une pipette différente pour chaque essence.
"Chaque parfum est constitué de trois notes", précise alors Marie.
"Pour commencer," dit-elle, il y a la note de tête. C’est celle que l’on sent d’abord quand on vaporise le parfum. C’est la plus volatile aussi : elle s’estompe très vite pour laisser toute la place à la note de coeur qui donne le caractère et le style du parfum. Vient ensuite la note de fond que l’on sent pendant des heures, et parfois jusqu'au lendemain. Celle-ci est la fondation du parfum.
"C’est l’harmonie -ou les contrastes- qui lie ces trois notes qui donne son caractère au parfum", insiste Marie, avant de décrire les principes d’un mélange harmonieux. En effet, si on veut créer un parfum très personnel, il faut surtout se concentrer sur le choix des essences pour la note de coeur -chez Molinard, on les trouve dans les flacons portant une étiquette orange- et sur celles destinées à la note de fond -on les trouve, chez Molinard, dans les flacons portant une étiquette violette.
Pas sûr que j’ai tout compris ni tout retenu. Déjà, Marie invite à se lancer. Pour composer chaque note, elle propose de sélectionner les essences en commençant par sentir le contenu des flacons. Elle conseille de tremper ensuite, rapidement, dans le flacon, une languette en papier et de la passer sous son nez dès que l’alcool contenu dans les extraits, s'est évaporé.
Puis, d'inscrire le nom de l'essence sélectionnée sur la languette en papier.
Comment choisir ? Je finis toute de même par me décider. Ce sera donc bergamote, feuilles de cassis, et tomate verte pour la note de tête. Puis, je remplace tomate verte par pomme verte...
Pour les notes de cœur, je choisis narcisse, encens et rose. Et pour les notes de fond, vétiver, cardamone et tubéreuse. Entêtante, puissante, l’odeur de la tubéreuse !
Marie vérifie si la combinaison des différentes senteurs "fonctionne ou pas". Et suggère d'oublier la pomme verte qui "trop sucrée déséquilibrerait le côte floral/boisé de (ma) sélection". A la place, je reprends tomate verte.
Marie conseille alors des proportions. Il s'agit de verser au millilitre près les quantités conseillées de chaque extrait dans un flacon de 50 ml mis à ma disposition. L'opération se fait avec des pipettes en plastique. Et, avec une pipette différente pour chaque essence.
Composer puis emporter "son" eau de farfum
Mon flacon rempli, je le fais tourner pour mélanger. Attendez un peu avant d'humer vraiment le contenu, suggère alors Marie.
La matinée, déjà, court vers sa fin. Il est temps de quitter Molinard en emportant « son » eau de parfum. « Avant de l’utiliser, attendez : le mélange va peu à peu s’harmoniser, s’équilibrer », conseille encore Marie, en remettant le diplôme d’initiation de "l'Atelier des parfums".
Je repars le nez plein d’odeurs et curieusement apaisée même si n'a été levé qu'un coin du mystère entourant le parfum.
Depuis mon retour à la maison, j’ai bien évidemment essayé « mon » eau de parfum. J’en suis ravie et elle ... ne me quitte plus. Heureusement, Molinard a enregistré ma formule dûment numérotée 2025-901 dans sa base de données : je pourrai donc faire refaire « mon » Eau de Parfum, si je le souhaite.
Ces ateliers de création de parfum sont une expérience fascinante à tenter -sans hésiter- si l'on séjourne en Pays de Grasse, ou sur la Côte d’Azur. Les formules et tarifs varient un peu d’une maison à l’autre.
Chez Molinard, lorsqu'il est réalisé en groupe, cet atelier dure une heure et coûte 84 €.
Bien entendu, pour la clientèle haut de gamme, l'atelier de création de parfum est privatisé, fait appel à plus d'essences naturelles et dure deux heures, accompagné de champagne et de macarons. Chez Molinard, cet atelier « Prestige » coûte 220 € et se déroule dans leur mythique villa « Habanita ». Celle-ci porte le nom du tout premier parfum féminin contenant du vetiver -essence jusque là réservée aux hommes- qui, créé en 1921, devint l’emblème des "Années Folles" et de l’émancipation des femmes.
Évidemment si au coût de l’atelier « Prestige », le ou les participant(s) doivent rajouter le taxi pour venir à Grasse et l’hôtel sur place, l’expérience devient assez… sélective.
La matinée, déjà, court vers sa fin. Il est temps de quitter Molinard en emportant « son » eau de parfum. « Avant de l’utiliser, attendez : le mélange va peu à peu s’harmoniser, s’équilibrer », conseille encore Marie, en remettant le diplôme d’initiation de "l'Atelier des parfums".
Je repars le nez plein d’odeurs et curieusement apaisée même si n'a été levé qu'un coin du mystère entourant le parfum.
Depuis mon retour à la maison, j’ai bien évidemment essayé « mon » eau de parfum. J’en suis ravie et elle ... ne me quitte plus. Heureusement, Molinard a enregistré ma formule dûment numérotée 2025-901 dans sa base de données : je pourrai donc faire refaire « mon » Eau de Parfum, si je le souhaite.
Ces ateliers de création de parfum sont une expérience fascinante à tenter -sans hésiter- si l'on séjourne en Pays de Grasse, ou sur la Côte d’Azur. Les formules et tarifs varient un peu d’une maison à l’autre.
Chez Molinard, lorsqu'il est réalisé en groupe, cet atelier dure une heure et coûte 84 €.
Bien entendu, pour la clientèle haut de gamme, l'atelier de création de parfum est privatisé, fait appel à plus d'essences naturelles et dure deux heures, accompagné de champagne et de macarons. Chez Molinard, cet atelier « Prestige » coûte 220 € et se déroule dans leur mythique villa « Habanita ». Celle-ci porte le nom du tout premier parfum féminin contenant du vetiver -essence jusque là réservée aux hommes- qui, créé en 1921, devint l’emblème des "Années Folles" et de l’émancipation des femmes.
Évidemment si au coût de l’atelier « Prestige », le ou les participant(s) doivent rajouter le taxi pour venir à Grasse et l’hôtel sur place, l’expérience devient assez… sélective.
Echanger avec un "parfumeur de niche"
Pour des échanges beaucoup plus « personnels », cela peut être une bonne idée de s’adresser à un de ces petits parfumeurs indépendants appelés à Grasse « parfumeurs de niche ». La "capitale mondiale de la parfumerie" en héberge désormais une poignée. Prenons Didier Gaglewski, installé dans le vieux Grasse.
Cet ancien manager d'une grande entreprise spécialisée dans le rénovation des voies ferrées s'est reconverti et a trouvé sa vraie voie dans ... la création passionnée de parfums.
Didier Gaglewski parle volontiers de son parcours atypique et de son travail de composition de nouveaux parfums. Ses créations originales -une quinzaine- ont pour nom Rêve de soie, Prose gourmande, Feuille blanche, Bal de l'Ambassade... Une fois composées par Didier Gaglewski, elles sont multipliées chez un industriel grassois du parfum.
Toutes ses créations sont en vente, bien sûr, dans sa jolie boutique de l'étroite et moyenâgeuse rue de l'Oratoire. Un nouveau parfum devrait y arriver bientôt, mais chut ... il n'a pas encore de nom !!!
Cet ancien manager d'une grande entreprise spécialisée dans le rénovation des voies ferrées s'est reconverti et a trouvé sa vraie voie dans ... la création passionnée de parfums.
Didier Gaglewski parle volontiers de son parcours atypique et de son travail de composition de nouveaux parfums. Ses créations originales -une quinzaine- ont pour nom Rêve de soie, Prose gourmande, Feuille blanche, Bal de l'Ambassade... Une fois composées par Didier Gaglewski, elles sont multipliées chez un industriel grassois du parfum.
Toutes ses créations sont en vente, bien sûr, dans sa jolie boutique de l'étroite et moyenâgeuse rue de l'Oratoire. Un nouveau parfum devrait y arriver bientôt, mais chut ... il n'a pas encore de nom !!!
Des fragances 100 % naturelles, chez Frédéric Badie

Dans les rues et les places (ici, la place aux Aires) du Vieux Grasse, 3000 parapluies roses sont suspendus en hommage à l'une de ses fleurs emblématiques, la rose centifolia, encore appelée "rose de mai" (© PB)
Pas de doute, c'est très chic d'acheter du Gaglewski. C'est sûrement encore plus chic, bien qu'il s'en défende, de s'offrir - il faut prendre rendez-vous, bien sûr- un atelier de création de parfum personnalisé 100 % naturel, chez Frédéric Badie qui a créé la marque « Pure signature » avec deux associés.
Sa boutique se trouve place du Lieutenant Georges Morel et l'atelier est combiné -ou pas- avec un repas convivial, dans un restaurant de la place Morel.
Ce genre d'expérience s'adresse d'évidence plutôt à des esthètes, quoique Frédéric Badie s'en défende, préférant plutôt évoquer "des passionnés" et "des curieux". Pas à des spécialistes, en tous.
Dans sa vie professionnelle de tous les jours, Frédéric Badie est directeur Recherche & Développement chez Payan Bertrand, un industriel grassois du parfum.
Avec ce vrai spécialiste des fines fragrances naturelles -ou un de ses "experts"-, les ateliers font redécouvrir les essences végétales dans leur pureté et vivre une expérience olfactive unique.
Le voyage sensoriel commence par une exploration des ingrédients emblématiques de Pure Signature : fèves, résines, racines, graines, gousses…
Pas de doute, bien des émotions sont au rendez-vous lors de la découverte des secrets des racines de vétiver de Java, de la noix de tonka, des gousses de vanille de Madagascar, des larmes d’encens de Somalie... Ce voyage sensoriel permet aussi de découvrir les processus de transformation et met en lumière les savoir-faire grassois.
Les ateliers proposés par Pure signature se déclinent selon cinq formules : découverte ; matières premières autour de l'orgue ; immersion ; parfumeur ; et bien sûr, VIP. Réservation sur le site de l'Office de tourisme du Pays de Grasse/Chemins parfumés
Dans l'élégante boutique de Pure signature, on peut aussi acheter des coffrets d'ingrédients 100 % grassois (ils viennent, bien sûr, de chez Payan Bertrand) pour, une fois rentré chez soi, jouer à être un "nez" et composer sa propre fragrance.
A Grasse, il n'y a donc que l'embarras du choix pour celle -ou celui- qui veut se familiariser avec le monde fascinant des parfums. Chiche ?
Sa boutique se trouve place du Lieutenant Georges Morel et l'atelier est combiné -ou pas- avec un repas convivial, dans un restaurant de la place Morel.
Ce genre d'expérience s'adresse d'évidence plutôt à des esthètes, quoique Frédéric Badie s'en défende, préférant plutôt évoquer "des passionnés" et "des curieux". Pas à des spécialistes, en tous.
Dans sa vie professionnelle de tous les jours, Frédéric Badie est directeur Recherche & Développement chez Payan Bertrand, un industriel grassois du parfum.
Avec ce vrai spécialiste des fines fragrances naturelles -ou un de ses "experts"-, les ateliers font redécouvrir les essences végétales dans leur pureté et vivre une expérience olfactive unique.
Le voyage sensoriel commence par une exploration des ingrédients emblématiques de Pure Signature : fèves, résines, racines, graines, gousses…
Pas de doute, bien des émotions sont au rendez-vous lors de la découverte des secrets des racines de vétiver de Java, de la noix de tonka, des gousses de vanille de Madagascar, des larmes d’encens de Somalie... Ce voyage sensoriel permet aussi de découvrir les processus de transformation et met en lumière les savoir-faire grassois.
Les ateliers proposés par Pure signature se déclinent selon cinq formules : découverte ; matières premières autour de l'orgue ; immersion ; parfumeur ; et bien sûr, VIP. Réservation sur le site de l'Office de tourisme du Pays de Grasse/Chemins parfumés
Dans l'élégante boutique de Pure signature, on peut aussi acheter des coffrets d'ingrédients 100 % grassois (ils viennent, bien sûr, de chez Payan Bertrand) pour, une fois rentré chez soi, jouer à être un "nez" et composer sa propre fragrance.
A Grasse, il n'y a donc que l'embarras du choix pour celle -ou celui- qui veut se familiariser avec le monde fascinant des parfums. Chiche ?

Voir tous les articles de Paula Boyer