MYL Sabords : killer de chez Cost killer... attention aux ricochets !

Je me réjouis comme beaucoup de voir enfin une femme à la tête d'un grand constructeur automobile, en l'occurrence General Motors.

Il n'aura fallu qu'un siècle pour en arriver là ! Ma joie serait entière si la dite Dame n'arrivait précédée d'une solide réputation de "cost killer", une engeance dont je me méfie au quotidien.

C'est quoi un(e) cost killer : c'est tout bête, pas besoin de faire HEC.

Il suffit de diriger une grande société, de regarder ses fournisseurs avec un sourire carnassier et de leur dire : "je veux 20% de réduction sur tous les prix".

Le genre a connu son apogée avec un Basque : Ignazio Lopez de Arriortua, déjà chez GM. Il a fait gagner 2 milliards de dollars en un an à sa société.

Sauf que les fournisseurs à qui il avait serré le kiki se rattrapaient sur la qualité des produits et surtout ne lui donnèrent les nouveautés technologiques que bien après les autres.

GM perdit toute fiabilité. Les Américains achetèrent des japonaises et GM fit faillite quelques années plus tard.

Entretemps le cost killer avait pris son bonus et était parti sous d'autres cieux.

Chez Volkswagen. Cela dura 6 mois puis le président des constructeurs allemands lui dit : pas de cela chez nous. "Deutsche qualität !" Et le renvoya à ses chères collines basques.

Alors me direz vous, nous on est dans le voyage, pas dans la bagnole.

L'espèce sévit aussi chez nous. Prenez la SNCF. Ils viennent de changer tous les menus dans les TGV, objectif qualité.

Effectivement le risotto au poulet a bon goût. Sauf que le cost killer est passé par là : avec un poulet on doit faire 500 risottos bon poids.

Bonus en vue pour le directeur des achats. Mais on ne m'y reprendra pas !

Le meilleur de nos cost killer est parti : ex patron de Thomas Cook à l'humanisme atrophié il exigea ex abrupto une réduction de 5% sur toutes les factures T.O. puis précipita la chute de Marsans par des exigences hors contrat.

La justice vient de trancher : ca devrait coûter entre 10 et 14 millions d'euros à Thomas Cook.

Je vous le disais: cost killer c'est bête, très bête.