TourMaG.com - Après avoir acquis les Maisons du Voyages, le groupe Le Figaro vient de racheter Marco Vasco. A-t-il pour ambition de créer un véritable pôle tourisme ?
Arthur Courtinat : Jusqu'à présent, le pôle tourisme du Figaro se limitait aux Maisons du Voyages, reprises à l'automne 2016, et à une petite activité de distribution de séjours de groupes à destination des abonnés du journal.
Avec cette nouvelle acquisition, le groupe peut en effet prétendre à la constitution d'un véritable pôle touristique avec une stratégie qui lui est propre.
Nous le piloterons à deux, avec Geoffroy de Becdelièvre, le fondateur et président-directeur général (PDG) de Marco Vasco.
L'objectif du groupe Figaro est de se développer dans le secteur du tourisme de manière industrielle. Les médias proposent souvent des offres de voyages, mais cela reste confidentiel ou pour des cibles très petites.
Le Figaro souhaite aller plus loin et faire du tourisme un vrai business.
TourMaG.com - Quelle sera l'organisation du pôle tourisme du Figaro ?
A.C. : Les Maisons du Voyage et Marco Vasco vont devenir des sociétés-sœurs. Elles seront liées par leur actionnariat, mais conserveront toutes deux leur indépendance.
Nous allons néanmoins pouvoir mutualiser certains investissements, comme dans la technologie par exemple. Mais aussi partager nos expériences et nos expertises. Et pourquoi pas développer des partenariats communs avec des fournisseurs, quand cela sera pertinent.
Nous pouvons aussi envisager de réaliser des opérations de « cross-selling » pour que nous profitions de la force de chacune des deux entreprises sur leurs marchés respectifs.
Arthur Courtinat : Jusqu'à présent, le pôle tourisme du Figaro se limitait aux Maisons du Voyages, reprises à l'automne 2016, et à une petite activité de distribution de séjours de groupes à destination des abonnés du journal.
Avec cette nouvelle acquisition, le groupe peut en effet prétendre à la constitution d'un véritable pôle touristique avec une stratégie qui lui est propre.
Nous le piloterons à deux, avec Geoffroy de Becdelièvre, le fondateur et président-directeur général (PDG) de Marco Vasco.
L'objectif du groupe Figaro est de se développer dans le secteur du tourisme de manière industrielle. Les médias proposent souvent des offres de voyages, mais cela reste confidentiel ou pour des cibles très petites.
Le Figaro souhaite aller plus loin et faire du tourisme un vrai business.
TourMaG.com - Quelle sera l'organisation du pôle tourisme du Figaro ?
A.C. : Les Maisons du Voyage et Marco Vasco vont devenir des sociétés-sœurs. Elles seront liées par leur actionnariat, mais conserveront toutes deux leur indépendance.
Nous allons néanmoins pouvoir mutualiser certains investissements, comme dans la technologie par exemple. Mais aussi partager nos expériences et nos expertises. Et pourquoi pas développer des partenariats communs avec des fournisseurs, quand cela sera pertinent.
Nous pouvons aussi envisager de réaliser des opérations de « cross-selling » pour que nous profitions de la force de chacune des deux entreprises sur leurs marchés respectifs.
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TourMaG.com - Le Figaro a-t-il d'autres projets de croissance externe dans le secteur du tourisme ?
A.C. : Nous recevons régulièrement des opportunités en ce sens. Mais pour le moment, nous nous concentrons sur le rachat de Marco Vasco.
Cette opération montre que Le Figaro prend cette diversification très au sérieux et nourrit de grandes ambitions dans le secteur du tourisme.
Si jamais, dans l'avenir, des dossiers de reprises intéressants nous sont présentés, pourquoi ne pas les concrétiser ? Mais il n'y a rien de précis à l'heure actuelle.
La priorité aujourd'hui, c'est de consolider le pôle voyages du groupe et développer les deux sociétés qui le composent et qui sont finalement assez complémentaires.
Désormais, nous allons mettre notre stratégie en œuvre. Et après quelques temps, nous ferons un bilan. S'il est bon, nous pourrons alors réfléchir plus concrètement à d'éventuels nouveaux projets de croissance externe.
TourMaG.com - Marco Vasco et les Maisons du Voyage n'ont pas le même ADN, la même culture. Comment vont-elles collaborer ?
A.C. : Chaque société a effectivement son propre profil. Marco Vasco s'est, par exemple, développée en se basant, dès sa création il y a une dizaine d'années, sur le digital. Chez Maisons du Voyage, nous y sommes venus plus tard.
Notre stratégie consiste à conserver et positionner les deux marques. Je pense que le marché est assez vaste pour que nous y parvenions.
Surtout que le groupe Figaro a l'expérience de cela, puisqu'il possède déjà plusieurs titres de presse et médias. Dont certains qui se font concurrence.
Cela n'est pas forcément un problème tant que les modèles économiques fonctionnent et que chaque marque conserve une identité et une personnalité fortes.
A.C. : Nous recevons régulièrement des opportunités en ce sens. Mais pour le moment, nous nous concentrons sur le rachat de Marco Vasco.
Cette opération montre que Le Figaro prend cette diversification très au sérieux et nourrit de grandes ambitions dans le secteur du tourisme.
Si jamais, dans l'avenir, des dossiers de reprises intéressants nous sont présentés, pourquoi ne pas les concrétiser ? Mais il n'y a rien de précis à l'heure actuelle.
La priorité aujourd'hui, c'est de consolider le pôle voyages du groupe et développer les deux sociétés qui le composent et qui sont finalement assez complémentaires.
Désormais, nous allons mettre notre stratégie en œuvre. Et après quelques temps, nous ferons un bilan. S'il est bon, nous pourrons alors réfléchir plus concrètement à d'éventuels nouveaux projets de croissance externe.
TourMaG.com - Marco Vasco et les Maisons du Voyage n'ont pas le même ADN, la même culture. Comment vont-elles collaborer ?
A.C. : Chaque société a effectivement son propre profil. Marco Vasco s'est, par exemple, développée en se basant, dès sa création il y a une dizaine d'années, sur le digital. Chez Maisons du Voyage, nous y sommes venus plus tard.
Notre stratégie consiste à conserver et positionner les deux marques. Je pense que le marché est assez vaste pour que nous y parvenions.
Surtout que le groupe Figaro a l'expérience de cela, puisqu'il possède déjà plusieurs titres de presse et médias. Dont certains qui se font concurrence.
Cela n'est pas forcément un problème tant que les modèles économiques fonctionnent et que chaque marque conserve une identité et une personnalité fortes.
TourMaG.com - Le Figaro est-il légitime auprès du grand public sur le secteur des voyages ? Cette marque sera-t-elle mise en avant ?
A.C. : Non, je ne pense pas que le fait que les Maisons du Voyage et Marco Vasco appartiennent au groupe Figaro sera mis en avant dans nos opérations de communication auprès du grand public.
Le Figaro est clairement identifié comme une marque médiatique et pas touristique.
TourMaG.com - Dans son annonce du rachat de Marco Vasco, Le Figaro a clairement expliqué vouloir concurrencer Voyageurs du Monde. Est-ce vraiment l'objectif du groupe ?
A.C. : Voyageurs du Monde est archi-leader sur notre segment de marché.
Nous nous « bagarrions » déjà avec le groupe de Jean-François Rial avant d'être rachetés par Le Figaro. Cela va forcément être encore le cas dans le futur.
Mais le fait d'évoquer Voyageurs du Monde plutôt qu'un autre acteur du secteur au moment de l'officialisation du rachat était plutôt un moyen de parler au grand public et à la presse généraliste pour expliciter notre stratégie.
A.C. : Non, je ne pense pas que le fait que les Maisons du Voyage et Marco Vasco appartiennent au groupe Figaro sera mis en avant dans nos opérations de communication auprès du grand public.
Le Figaro est clairement identifié comme une marque médiatique et pas touristique.
TourMaG.com - Dans son annonce du rachat de Marco Vasco, Le Figaro a clairement expliqué vouloir concurrencer Voyageurs du Monde. Est-ce vraiment l'objectif du groupe ?
A.C. : Voyageurs du Monde est archi-leader sur notre segment de marché.
Nous nous « bagarrions » déjà avec le groupe de Jean-François Rial avant d'être rachetés par Le Figaro. Cela va forcément être encore le cas dans le futur.
Mais le fait d'évoquer Voyageurs du Monde plutôt qu'un autre acteur du secteur au moment de l'officialisation du rachat était plutôt un moyen de parler au grand public et à la presse généraliste pour expliciter notre stratégie.
Réaction de Jean-François Rial (Voyageurs du Monde) : "ne pas faire un mélange des genres…"
Le Président de Voyageurs du Monde, Jean-François Rial, que nous avons joint, ne manifeste pas d’émotion particulière : "Je suis particulièrement heureux pour Geoffroy de Becdelièvre (patron et fondateur de Marco Vasco, ndlr).
C’est un excellent professionnel et il a eu raison de profiter de cette occasion avec le groupe Figaro. En outre, il existe très certainement d’excellentes synergies avec Les Maisons du Voyages, que dirige Arthur Courtinat. C’est aussi un « très bon » pour lequel j’ai beaucoup d’estime".
En revanche, Jean-François Rial se montre beaucoup plus sceptique vis-à-vis de l’acheteur, le Groupe Figaro : "Je n’ai jamais cru à l’implication d’un média dans le monde des affaires, particulièrement dans le tourisme. Je dirais même que c’est totalement incompatible.
Il suffit d’avoir une bonne audience, et le Figaro en dispose largement, pour mettre n’importe quoi. Je ne sais pas d’ailleurs comment les lecteurs vont s’y retrouver, d’autant qu’entre publicité et rédactionnel, il faudra faire un sacré tri ! Je ne pense pas que Le Monde, par exemple, aurait procédé ainsi.
Mais je souhaite bonne chance à mon nouveau confrère, Marc Feuillée (directeur général du groupe Figaro, ndlr) dans son nouveau métier".
Et, avec une pointe d’humour d’ajouter : "je me demande si les journalistes auront le droit de parler d’autres voyagistes hors Marco Vasco et Maisons des Voyages" !
C’est un excellent professionnel et il a eu raison de profiter de cette occasion avec le groupe Figaro. En outre, il existe très certainement d’excellentes synergies avec Les Maisons du Voyages, que dirige Arthur Courtinat. C’est aussi un « très bon » pour lequel j’ai beaucoup d’estime".
En revanche, Jean-François Rial se montre beaucoup plus sceptique vis-à-vis de l’acheteur, le Groupe Figaro : "Je n’ai jamais cru à l’implication d’un média dans le monde des affaires, particulièrement dans le tourisme. Je dirais même que c’est totalement incompatible.
Il suffit d’avoir une bonne audience, et le Figaro en dispose largement, pour mettre n’importe quoi. Je ne sais pas d’ailleurs comment les lecteurs vont s’y retrouver, d’autant qu’entre publicité et rédactionnel, il faudra faire un sacré tri ! Je ne pense pas que Le Monde, par exemple, aurait procédé ainsi.
Mais je souhaite bonne chance à mon nouveau confrère, Marc Feuillée (directeur général du groupe Figaro, ndlr) dans son nouveau métier".
Et, avec une pointe d’humour d’ajouter : "je me demande si les journalistes auront le droit de parler d’autres voyagistes hors Marco Vasco et Maisons des Voyages" !