Maroc : "Marrakech revit à 100%"

Le cri du coeur et les coups de gueule n'y changent rien, suite à la tragédie survenue au Maroc, les annulations tombent en nombre.

Malgré les appels à la solidarité, dont celui publié dans TourMaG.com, les agences de voyages et les clients ne souhaitent pas nécessairement se rendre dans un pays où une partie de son territoire a été dévastée.

"Je reçois des messages et des appels par centaines pour annuler, sans réelle raison. C'est épuisant.

A cela vous rajoutez le traumatisme que nous avons vécu, nous sommes tous très fatigués," souffle, Stéphane Lemeray le chargé de production de Sport Travel.

Les témoignages des professionnels du tourisme vont tous dans ce sens.

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Un autre de ses confrères, Jean-Christophe le Clerc témoigne du même phénomène, encaissant une vague d'annulation "injustifiée".

Choqués par les images, les Français n'arrivent pas à s'imaginer se détendre et profiter de la vie, dans une destination où la population est meurtrie. Les professionnels veulent rassurer sur la situation à Marrakech.

Après avoir passé la matinée dans la médina, pour inspecter les différents lieux touristiques du célèbre quartier, Stéphane Lemeray se veut rassurant.

"Tout est ouvert et fonctionne normalement.

Evidemment, il y a quelques cicatrices visibles dans les bâtiments, mais rien qui empêche la ville de vivre. Les images relayées par les télévisions sont trompeuses," témoigne le chargé de production de Sport Travel.

Ce dernier peste contre les chaines d'information en continu, filmant les travaux pour la visite du FMI en octobre, en les confondant avec les dégâts du tremblement de terre.

La médina a été touchée, notamment dans le quartier juif, où de vieilles maisons n'ont pas pu supporter le séisme.

Il y a bien aussi des dizaines de personnes qui dorment dehors, par peur de rentrer chez eux ou par obligation, dans l'attente de l'inspection de leur logement par les experts.

Même si le coeur est un peu fragile, que les larmes se sentent encore dans la voix, la vie reprend timidement son cours.

"Je dirais que 95% des musées et lieux touristiques ont rouvert.

Il y a bien le musée du tapis (Dar Si Said) qui est actuellement fermé, car un Riad menace de s'effondrer à proximité, le quartier est un peu plus touché que les autres. Le Palais Badi et Bahia sont fermés en attendant les retours des experts.

Sur la Place Jemaa el-Fna, tout est intact si ce n'est le minaret d'une petite mosquée qui n'a pas résisté,]i" énumère le professionnel du tourisme.

Depuis que les images de la tour détruite ont fait le tour du monde, les gravats ont été enlevés.

Au niveau de la petite place Argana, où trône un célèbre café, un mur s'est écroulé.

Les souks ont vite rouvert, même si la frénésie y est moins présente qu'à l'accoutumée. Les boutiques et la place des épices sont accessibles, tout comme le musée du parfum et le jardin Majorelle.

"Marrakech revit à 100%.

Toutes nos équipes sont retournées dans leurs logements. Les restaurants, les hôtels, les riads... tout est ouvert. Alors oui, il y a des stigmates, mais la ville n'est pas par terre," souhaite relativiser, le chargé de production de Sport Travel.

Les réceptifs sont en mesure de tenir les programmes se déroulant à Marrakech, pour les randonnées dans les montagnes des itinéraires de substitution sont élaborés, afin d'éviter le voyeurisme.

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Fragilisés par le politique sanitaire du royaume, les professionnels du tourisme ne peuvent plus se permettre de subir un nouvel arrêt de l'activité.

Alors que les demandes d'annulation ne cessent de tomber, Stéphane Lemeray demande aux agents de voyages de faire preuve de solidarité pour convaincre les voyageurs de partir.

"Les hôteliers et les propriétaires de riad ont le couteau sous la gorge, s'il n'y a plus de client, ils vont fermer.

Nous avons décidé d'application, les conditions générales de vente, pour les voyages en dehors de la zone de l'épicentre, nous ne voulons pas d'annulation sèche," annonce le responsable.

L'enjeu n'est pas de pénaliser les touristes, ni même les agents de voyages, mais de sauver les meubles et ne pas rajouter de la misère à la misère.

Crédit photo : Stéphane Lemeray