Hors les Fêtes de la Madeleine, la ville bat fatalement à un rythme plus paisible. Mont-de-Marsan redevient une aimable cité de province, dont le patrimoine rappelle les épisodes d’Histoire - DR : J.-F.R.
Que l’on vienne ou pas durant les Fêtes de la Madeleine change la donne sur Mont-de-Marsan.
Lors de la troisième semaine de juillet, la ville entre en fusion, entraînée dans une sarabande débridée que seul le sud-ouest gaillard et hédoniste sait engendrer.
Plus de 400 000 festayres envahissent les rues, les corridas succèdent aux courses landaises, les bodegas déversent leurs torrents de boissons…
Même la place Saint-Roch change de nom, rebaptisée place des Bons Vivants !
Le rite est païen et religieux. Depuis l’église de la Madeleine, la statue de la Vierge éponyme est portée en procession jusqu’aux arènes du Plumaçon.
La feria finie, chars et bandas démantelés, les Montois sacrifient au rituel du studio Ernest.
Pendant plusieurs jours, le photographe de la rue Gambetta étale sur des présentoirs extérieurs des centaines de clichés de la fête.
Un bon moyen de récupérer une photo de ses enfants, une image d’arène spectaculaire ou un joyeux souvenir de festayres attablés.
Lors de la troisième semaine de juillet, la ville entre en fusion, entraînée dans une sarabande débridée que seul le sud-ouest gaillard et hédoniste sait engendrer.
Plus de 400 000 festayres envahissent les rues, les corridas succèdent aux courses landaises, les bodegas déversent leurs torrents de boissons…
Même la place Saint-Roch change de nom, rebaptisée place des Bons Vivants !
Le rite est païen et religieux. Depuis l’église de la Madeleine, la statue de la Vierge éponyme est portée en procession jusqu’aux arènes du Plumaçon.
La feria finie, chars et bandas démantelés, les Montois sacrifient au rituel du studio Ernest.
Pendant plusieurs jours, le photographe de la rue Gambetta étale sur des présentoirs extérieurs des centaines de clichés de la fête.
Un bon moyen de récupérer une photo de ses enfants, une image d’arène spectaculaire ou un joyeux souvenir de festayres attablés.
Au confluent de la Douze et du Midou
Hors les Fêtes de la Madeleine, la ville (32 000 habitants) bat fatalement à un rythme plus paisible.
Mont-de-Marsan redevient une aimable cité de province, dont le patrimoine rappelle les épisodes d’Histoire. Les vestiges sont rares mais témoignent d’une prospérité ancienne. Car la ville n’a pas été bâtie par hasard.
Au confluent de la Douze et du Midou, le terrain est naturellement favorable au commerce fluvial. Mont-de-Marsan l’exploite jusqu’au 19e s., ses gabarres glissant vers Dax et Bayonne remplies de blé et d’armagnac, chargeant, au retour, sel, poissons et draps.
Suivre les bords de la Midouze permet d’entrevoir cette prospérité passée. Le lavoir elliptique de la Cale de l’Abreuvoir (1870 - rénové), face à l’ancienne minoterie, est un joli poste d’observation, à hauteur du confluent et des anciens quais de débarquement. A deux pas, les cinq passages couverts médiévaux de la rue des Arceaux font le lien entre les magasins de la rue Gambetta et leurs anciennes remises.
Plus aval, le chemin de halage découvre de belles maisons bourgeoises de la fin du 19e s., dont certains jardins abritent des bananiers.
Il fallait bien protéger ces privilèges fluviaux. La ville s’y emploie dès le Moyen-Age, en construisant des remparts, puis les Château-Vieux et de Nolibos. Tous deux seront détruits sur ordre de Louis XVI, estimant que le peuple montois respectait trop les barons locaux et ne lui faisait pas assez allégeance.
Vestiges de cette architecture : les deux maisons fortifiées et mitoyennes du 14e s, rive droite du Midou, présentent une belle pierre dorée. Le crénelage, rajouté, leur vaudra le surnom de donjon. Une partie abrite le musée de sculpture Despiau-Wlérick.
Mont-de-Marsan redevient une aimable cité de province, dont le patrimoine rappelle les épisodes d’Histoire. Les vestiges sont rares mais témoignent d’une prospérité ancienne. Car la ville n’a pas été bâtie par hasard.
Au confluent de la Douze et du Midou, le terrain est naturellement favorable au commerce fluvial. Mont-de-Marsan l’exploite jusqu’au 19e s., ses gabarres glissant vers Dax et Bayonne remplies de blé et d’armagnac, chargeant, au retour, sel, poissons et draps.
Suivre les bords de la Midouze permet d’entrevoir cette prospérité passée. Le lavoir elliptique de la Cale de l’Abreuvoir (1870 - rénové), face à l’ancienne minoterie, est un joli poste d’observation, à hauteur du confluent et des anciens quais de débarquement. A deux pas, les cinq passages couverts médiévaux de la rue des Arceaux font le lien entre les magasins de la rue Gambetta et leurs anciennes remises.
Plus aval, le chemin de halage découvre de belles maisons bourgeoises de la fin du 19e s., dont certains jardins abritent des bananiers.
Il fallait bien protéger ces privilèges fluviaux. La ville s’y emploie dès le Moyen-Age, en construisant des remparts, puis les Château-Vieux et de Nolibos. Tous deux seront détruits sur ordre de Louis XVI, estimant que le peuple montois respectait trop les barons locaux et ne lui faisait pas assez allégeance.
Vestiges de cette architecture : les deux maisons fortifiées et mitoyennes du 14e s, rive droite du Midou, présentent une belle pierre dorée. Le crénelage, rajouté, leur vaudra le surnom de donjon. Une partie abrite le musée de sculpture Despiau-Wlérick.
Une cité administrative
Quand vient l’heure du chemin de fer, à la fin du 19e s., le commerce fluvial s’effondre. Qui plus est, la ligne depuis Paris et Bordeaux passe par Dax.
Un siècle plus tôt, Mont-de-Marsan avait pourtant gagné une bataille contre sa rivale. A la création du département, il fallut choisir la préfecture entre les deux.
Pour trancher, Paris convoque les édiles locaux afin qu’ils présentent leurs arguments. La légende dit que la délégation dacquoise ne se serait pas réveillée le matin du rendez-vous… Les Montois prétendent qu’ils ne seraient même pas arrivés dans la capitale, distraits sur la route par des jeunes filles.
Faux, jurent les Dacquois, ce sont les Montois qui ont fait sauter un pont sur le chemin ! Toujours est-il que Mont-de-Marsan gagne par forfait.
La suprématie préfectorale lui vaudra de se parer de beaux édifices néoclassiques. La Préfecture, la Villa des Roses, l’ex-gendarmerie et ses écuries, l’ancienne prison sont visibles, rues Victor Hugo, Armand Dulamon et du 8 Mai 1945.
Place Charles-de-Gaulle, repavée et en passe de devenir le nouveau cœur de ville au détriment de celle du Général Leclerc, trônent le théâtre, l’ancienne mairie et quelques immeubles cossus.
Au début du 20e s., l’armée s’installe aussi à Mont-de-Marsan. La BA (Base Aérienne) 113 lui donne toujours cette réputation de ville de garnison. 5 000 familles dépendraient de la base, participant grandement à l’économie de la cité.
Un siècle plus tôt, Mont-de-Marsan avait pourtant gagné une bataille contre sa rivale. A la création du département, il fallut choisir la préfecture entre les deux.
Pour trancher, Paris convoque les édiles locaux afin qu’ils présentent leurs arguments. La légende dit que la délégation dacquoise ne se serait pas réveillée le matin du rendez-vous… Les Montois prétendent qu’ils ne seraient même pas arrivés dans la capitale, distraits sur la route par des jeunes filles.
Faux, jurent les Dacquois, ce sont les Montois qui ont fait sauter un pont sur le chemin ! Toujours est-il que Mont-de-Marsan gagne par forfait.
La suprématie préfectorale lui vaudra de se parer de beaux édifices néoclassiques. La Préfecture, la Villa des Roses, l’ex-gendarmerie et ses écuries, l’ancienne prison sont visibles, rues Victor Hugo, Armand Dulamon et du 8 Mai 1945.
Place Charles-de-Gaulle, repavée et en passe de devenir le nouveau cœur de ville au détriment de celle du Général Leclerc, trônent le théâtre, l’ancienne mairie et quelques immeubles cossus.
Au début du 20e s., l’armée s’installe aussi à Mont-de-Marsan. La BA (Base Aérienne) 113 lui donne toujours cette réputation de ville de garnison. 5 000 familles dépendraient de la base, participant grandement à l’économie de la cité.
Le sculpteur César entre en scène
Jusque là, le tourisme n’a jamais été un fer de lance. Mais deux Césars vont contribuer à le réveiller.
Deux ? Oui, César, le vrai, le sculpteur, et l’autre, « César », surnom du maire des années 1990-2000, Philippe Labeyrie.
« Pourquoi ne mettrais-tu pas les œuvres du musée Despiau-Wlérick dans la rue ? », demande le premier au second, afin de les rendre plus populaires. C’est ainsi que Mont-de-Marsan devint une petite capitale de la sculpture.
D’un côté, il y a ce musée, ouvert dès 1968 en hommage à deux artistes du 20e s. d’origine montoise, Charles Despiau et Robert Wlérick, formés à l’école Rodin. 2 200 œuvres sont conservées dans les bâtiments médiévaux du « donjon Lacataye ». Cela en fait le premier musée français, dans la catégorie « sculpture figurative » de l’entre-deux guerres.
De l’autre, il y a « Mont-de-Marsan Sculptures », évènement triennal qui voit les œuvres envahir les rues. Le succès est au rendez-vous. Au point que des sculptures restent visibles, en permanence, dans l’espace public. On peut les découvrir dans les jardins Saint-Vincent (jouxtant le musée), sur le pont Gisèle Halimi, parc Jean Rameau, devant l’église de la Madeleine (Bourdelle), rue Gambetta (Zadkine)…
Avec les Fêtes de la Madeleine, Mont-de-Marsan la placide affiche désormais une identité plus musclée.
Pour aller plus loin : www.tourismelandes.com
Deux ? Oui, César, le vrai, le sculpteur, et l’autre, « César », surnom du maire des années 1990-2000, Philippe Labeyrie.
« Pourquoi ne mettrais-tu pas les œuvres du musée Despiau-Wlérick dans la rue ? », demande le premier au second, afin de les rendre plus populaires. C’est ainsi que Mont-de-Marsan devint une petite capitale de la sculpture.
D’un côté, il y a ce musée, ouvert dès 1968 en hommage à deux artistes du 20e s. d’origine montoise, Charles Despiau et Robert Wlérick, formés à l’école Rodin. 2 200 œuvres sont conservées dans les bâtiments médiévaux du « donjon Lacataye ». Cela en fait le premier musée français, dans la catégorie « sculpture figurative » de l’entre-deux guerres.
De l’autre, il y a « Mont-de-Marsan Sculptures », évènement triennal qui voit les œuvres envahir les rues. Le succès est au rendez-vous. Au point que des sculptures restent visibles, en permanence, dans l’espace public. On peut les découvrir dans les jardins Saint-Vincent (jouxtant le musée), sur le pont Gisèle Halimi, parc Jean Rameau, devant l’église de la Madeleine (Bourdelle), rue Gambetta (Zadkine)…
Avec les Fêtes de la Madeleine, Mont-de-Marsan la placide affiche désormais une identité plus musclée.
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