Notre-Dame-des-Landes : les AGV regrettent de ne pas trouver d'informations objectives

Entre 13 000 et 40 000 personnes ont manifesté le week-end dernier contre la construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-Des-Landes (NDL).

Un évènement qui a donné au bocage nantais un petit air de forêt de Sherwood selon le journal Le Monde.

Des agriculteurs, des propriétaires, des écologistes, des jeunes anti-capitalistes ainsi que des responsables politiques remettent en cause le bien-fondé d'un projet envisagé depuis 1963 et présenté en détail sur ce site internet.

Le CéDpa, un collectif d'élus doutant de la pertinence de ce nouvel aéroport, a d'ailleurs réalisé un contre-rapport détaillé qui remet en cause les éléments avancés par les promoteurs, comme Vinci.

Au milieu de tous ces affrontements parfois violents, les agences de voyages locales interrogées par TourMaG.com semblent se ranger du coté des partisans.

Pourtant, elles regrettent de ne pas trouver suffisamment d'informations objectives. "Nous avons du mal à nous projeter" regrette Anaïs Cherbonnier, de Carlson Wagonlit.

Toutefois, la perspective de nouvelles destinations pour leurs clients les fait rêver. "Malgré le manque de détails techniques, je me réjouis des futures opportunités pour les départs" assure Olivier Chantreau de Cap Evasion Voyages.

Si Notre-Dame-des-Landes les séduit, elles restent pourtant attachées à l'aéroport actuel de Nantes Atlantique, "totalement satisfaisant".

Bien entendu, certains déplorent des soucis d'accessibilité, avec de fréquents embouteillages sur le périphérique, et des parkings parfois remplis.

"Malgré tout, il n'y a jamais de cohue, même pendant les périodes scolaires" tempère Frédéric Marchand de National Tours.

Car même si la fréquentation est en progression, les infrastructures sont loin d'être saturées.

Nantes Atlantique a franchit le 19 octobre dernier le cap des 3 millions de passagers, avec une croissance du trafic de 11,92% fin septembre.

Il est mesure d'accueillir jusqu'à 4 millions de voyageurs.

Loin de se limiter aux nantais, Notre-Dame-Des-Landes desservira toute la région Grand Ouest, de la Bretagne au Pays de la Loire.

D'après les projections , il touchera un bassin de chalandise de 6 millions d'habitants dans un rayon de 2 heures, de 1,4 million de salariés et 170 000 entreprises dans un rayon de 1h15.

Les autres aéroports dans la région, notamment à Rennes ou Angers, risquent donc de souffrir et verront certainement leur maigre fréquentation reculer encore plus.

"Avec un effort d'imagination, on aurait certainement pu utiliser ces infrastructures existantes" avance Olivier Chantreau de Cap Evasion Voyages.

"Mais la zone de Nantes Atlantique attire beaucoup de convoitises, notamment celle des promoteurs immobiliers qui vont récupérer des terrains très bien situés".

Et les compagnies aériennes dans tout ça ? Difficile de savoir si elles seront encore là en 2017, date de l'ouverture programmée de NDL.

Easy Jet, le second opérateur de l'aéroport avec 6 destinations, veut croire au potentiel de NDL. "Nous souhaitons consolider notre position dans la région et ne voulons pas être limités par les infrastructures" explique François Bacchetta, directeur général d'easyJet France.

"C'est une politique d'aménagement à long terme qui vise à mettre Nantes au centre de l'Europe".

Transavia s'intéresse aux perspectives de croissance à long terme.

"En 2013, notre compagnie va augmenter son activité de 50%. Si toutes les compagnies faisaient pareil, l'aéroport serait rapidement saturé" assure Hélène Abraham, la vice-présidente.

Les agences de voyages aimeraient de leur coté de nouvelles lignes, surtout des vols transatlantiques, limités aujourd'hui à Punta Cana avec XL.

"Nous avons eu le Mexique durant la grippe H5N1. La compagnie n'a pas laissé à la ligne le temps de faire ses preuves" déplore Christelle Le Moil de Look Voyages.

Même punition pour les Antilles, autrefois desservies par Corsair.

En effet, ces vols directs sont de véritables arguments de vente pour les clients. "Quand vous habitez en province, partir depuis Paris est une punition" analyse Hervé Renoux de Richou Voyages.

"Beaucoup sont prêts à changer de destination uniquement pour s'envoler depuis Nantes" poursuit Anais Charbonnier. "Quitte à payer un peu plus cher" renchérit Christelle Le Moil.

En attendant que le chantier soit bel et bien lancé, ou totalement enterré, Nantes Atlantique continue sa croissance et compte 21 nouvelles destinations pour cet hiver.