Œnotourisme : les trésors de la Vallée de la Moselle

Plus encore qu’en Moselle luxembourgeoise, la vigne est partout chez elle en Moselle allemande : son vignoble en impose par sa taille -près de 6000 hectares-, par sa production -plus de 550 000 hectolitres par an- et par son ancienneté : les Romains produisaient déjà du vin il y a 2 000 ans dans cette région viticole, la plus ancienne d’Allemagne !

N’oublions pas non plus qu’une des villes, Trèves (Trier, en allemand), était au IIIe siècle la capitale de l’Empire romain d’Occident !

Sculptés par les méandres de la Moselle et de ses affluents -la Sarre et la Ruwer-, les paysages de la Moselle allemande sont en grande partie faits, après Trèves, de coteaux de schistes. Ils sont parfois drôlement pentus et même si abrupts qu'ils sont aménagés en terrasses et que la vigne y est conduite sur échalas !

Souvent orienté au sud ou au sud-ouest, ce vignoble bénéficie d’un microclimat extraordinaire : voilà pourquoi ses vins –ici, c’est le riesling est le cépage roi - comptent parmi les meilleurs blancs du monde. Parfois aussi, parmi les plus chers, comme ceux du désormais mythique domaine Egon Müller à Wiltingen !

Ces vins se caractérisent par une belle élégance, une profondeur gustative, une grande fraîcheur et une teneur en alcool raisonnable. Cela n’empêche pas le pinot blanc, le chardonnay, le sauvignon blanc et le pinot noir d’avoir également droit de cité.

Avant de poursuivre sa route –en voiture, à vélo, à pied ou pourquoi en bateau lors d’une croisière-, dans la vallée de la Moselle, un détour par la vallée de la Sarre –son affluent- ne manque pas d’intérêt.

La Sarre y forme des méandres parfois exceptionnels parce qu’elle a été contrainte d’entailler le massif cristallin du Hunsrück. Si l’on a un peu de temps, on poussera vers le sud, jusqu’à Cloef, où un belvédère surplombe le méandre de Montclair, dont la boucle –parfaite- enserre un lobe de terre couvert de forêt.

Ou jusqu’à la boucle étroite de Mettlach, longue de 10 km, qui est un site unique. Dans cette bourgade, les façades d’une abbaye baroque en grès rouge abritent la célèbre entreprise de faïences et de céramiques, Villeroy & Boch, ainsi qu'un impressionnant musée entièrement consacré à cet art.

Puis on reviendra à Merzig. C’est seulement au niveau de cette ancienne ville romaine que la forêt commence à faire place aux vignes.

Avant que la Sarre ne se jette dans la Moselle à Konz, on traverse de coquets villages viticoles comme Kanzem, Wiltingen, Serrig où l’on n’aura que l’embarras du choix pour déguster ( avec modération) et acheter de bons vins.

A Serrig, le Domaine Würtzberg mérite une halte, tout comme, à Kanzem, le domaine Van Volxem où Roman Niewodniczancki propose des vins exceptionnels dans un élégant bâtiment ultra-design qui ne l’est pas moins. Ou encore le domaine Dr Wagner aux bâtiments historiques dans la charmante petite ville de Sarrebourg où l’on aboutit après ce périple le long de la rivière Sarre.

Une bourgade à ne confondre ni avec la ville française du même nom, située en Lorraine, ni avec Sarrebruck qui est bien plus au sud - c'est la capitale du land allemand de Sarre.

A Sarrebourg, les ruines de l’imposant château fort édifié avant l’an 964 par le comte Sigefroi de Luxembourg veillent toujours sur cette ville qui, depuis belle lurette, a été au cœur du commerce des vins de la Sarre.

L’arrivée du chemin de fer en 1860 a renforcé cette vocation ! Aujourd’hui, les touristes viennent y admirer une chute d’eau haute de 20 mètres en plein centre-ville et y déguster une glace au riesling !

Après Konz, on retrouve la vallée de la Moselle qui, alors, se fait romantique. Là aussi, on n’a que l’embarras du choix pour déguster (toujours avec modération) et acheter de bons vins.]b On fera, par exemple, halte au Domaine Regnery à Klüsserath.

Peter Regnery travaille en famille des vignes à la pente vertigineuse avec de petits engins à chenille retenus par un treuil fixé sur un tracteur installé en haut des coteaux.

Evidemment, comme partout, les vendanges se font à la main. Mais, désormais, à côté des installations anciennes, Peter Regnery dispose d'un bâtiment design, rond, tout en bois et en verre, pour présenter aux visiteurs ses vins souvent remarquables, par exemple son riesling 2020 très fruité, très agréable ou encore son pinot noir qui a décroché en 2021 la médaille de meilleur vin rouge d’Allemagne.

Les mêmes coteaux pentus défilent jusqu’à Bernkastel-Kues. Cette petite ville, née de la réunion de deux bourgs situés de part et d’autre de la Moselle, a conservé, côté Bernkastel, un cachet extraordinaire grâce à ses rues et places pittoresques bordées de maisons à pans de bois colorés.

Côté Kues, elle est restée fidèle à l’oeuvre charitable fondée au XVe siècle par le théologien Nikolaus von Kues : l’imposant hospice Saint-Nicolas est bel et bien toujours en activité !

Après avoir découvert la bourgade bougrement séduisante mais très touristique de Bernkastel où il est aisé de se restaurer agréablement –la cuisine du restaurant Zeltinger Hof est excellente-, une petite escapade jusqu’au domaine de Timo Dienhart , à Maring-Noviand, est bienvenue.

Sur place, on déguste de très bons Rieslings. Pour s’y rendre, il faut rouler un bon moment sur une petite route à travers les vignes, à mi coteau. De cette hauteur, le regard embrasse l’ample vallée de la Moselle où perce de loin en loin un clocher.

Sous ces latitudes, le paysage vaut le voyage tout autant que le vin !

- Office de tourisme de Meurthe-et-Moselle
- Office de tourisme de Toul
- Office de tourisme de Moselle
- Office de tourisme de Metz
- Projet Via Mosel'