Entre pessimisme et optimisme, découvrez la situation des start-up du tourisme grâce au témoignage d'Emmanuel Bobin, le PDG de l'Open Tourisme Lab - Crédit photo : OTL
TourMaG.com - Alors que l'industrie du tourisme a été pour une fois prise au sérieux par le gouvernement, lors de cette crise, il est un secteur qui a totalement disparu de l'actualité : celui des start-up. Comment appréhendez-vous cette crise ?
Emmanuel Bobin : Le mot start-up a totalement disparu des radars médiatiques, depuis maintenant deux mois. La start-up nation n'est plus.
Dans le monde des médias, les start-up sont très peu présentes depuis deux mois.
Je me demande si la dynamique sera toujours la même dans un an, aurons-nous autant de jeunes pousses à l'Open Tourisme Lab (OTL) lors de la prochaine session ? Puis rapidement, nous allons aussi devoir revoir les dispositifs, car une partie n'était pas adaptée au monde financier des start-up.
Quand je vois que pour obtenir des aides de la BPI, il est nécessaire de présenter des bilans sur trois exercices ou de prouver que les fonds propres sont positifs pour accéder à des financements, ce n'est plus possible.
Cela n'est pas en adéquation avec l'univers des start-up. La manne du financement public n'est pas extensible et encore moins aujourd'hui.
Pour lancer une dynamique d'innovation, les effets de levier sont indispensables, sauf qu'avec le coronavirus, l'Etat est largement intervenu pour soutenir l'économie et aider les grandes entreprises.
Peut-être que dans 6 ou 12 mois, la crise que nous traversons aura des conséquences sur l'émergence de nouveaux projets.
TourMaG.com - Vous craignez, en quelque sorte, d'être les grands oubliés de la crise ?
Emmanuel Bobin : Oui, c'est ma crainte. Je suis quelqu'un de très positif, mais il ne faut pas relâcher l'effort et la pression.
Nous voyons bien dans le secteur du tourisme que la transformation digitale n'a pas été au rendez-vous dans toute la chaîne de production.
Et si nous abandonnons tout ce qui a été construit lors des dernières années, nous risquons de prendre un retard considérable dans le tourisme ou ailleurs.
Emmanuel Bobin : Le mot start-up a totalement disparu des radars médiatiques, depuis maintenant deux mois. La start-up nation n'est plus.
Dans le monde des médias, les start-up sont très peu présentes depuis deux mois.
Je me demande si la dynamique sera toujours la même dans un an, aurons-nous autant de jeunes pousses à l'Open Tourisme Lab (OTL) lors de la prochaine session ? Puis rapidement, nous allons aussi devoir revoir les dispositifs, car une partie n'était pas adaptée au monde financier des start-up.
Quand je vois que pour obtenir des aides de la BPI, il est nécessaire de présenter des bilans sur trois exercices ou de prouver que les fonds propres sont positifs pour accéder à des financements, ce n'est plus possible.
Cela n'est pas en adéquation avec l'univers des start-up. La manne du financement public n'est pas extensible et encore moins aujourd'hui.
Pour lancer une dynamique d'innovation, les effets de levier sont indispensables, sauf qu'avec le coronavirus, l'Etat est largement intervenu pour soutenir l'économie et aider les grandes entreprises.
Peut-être que dans 6 ou 12 mois, la crise que nous traversons aura des conséquences sur l'émergence de nouveaux projets.
TourMaG.com - Vous craignez, en quelque sorte, d'être les grands oubliés de la crise ?
Emmanuel Bobin : Oui, c'est ma crainte. Je suis quelqu'un de très positif, mais il ne faut pas relâcher l'effort et la pression.
Nous voyons bien dans le secteur du tourisme que la transformation digitale n'a pas été au rendez-vous dans toute la chaîne de production.
Et si nous abandonnons tout ce qui a été construit lors des dernières années, nous risquons de prendre un retard considérable dans le tourisme ou ailleurs.
"Il y a eu des moments difficiles avec des deuils à faire pour certains"
Autres articles
TourMaG.com - Quelle est la situation à l'Open Tourisme Lab ?
Emmanuel Bobin : Dans un premier temps, nous sommes passés en phase de survie, en regardant la trésorerie de l'ensemble de nos start-up, pour réduire leurs coûts, tout en gardant un budget marketing.
Puis nous avons réfléchi avec tous les entrepreneurs, pour faire pivoter ou modifier certains business models, car certaines jeunes pousses se sont retrouvées à l'arrêt total du jour au lendemain.
Nous avons travaillé sur un changement de métier ou de cibles, mais pas les deux en même temps.
Il y a eu des moments difficiles avec des deuils à faire pour certains, puisqu'ils ont dû balayer quelques années ou mois de leur vie. Une fois cette étape passée, nous avons remotivé tout le monde.
Dans notre posture, nous avons évité le recroquevillement sur soi et les pensées négatives, il fallait éviter tout arrêt de l'activité.
Nous avons intensifié notre accompagnement.
TourMaG.com - Et au niveau des aides extérieures, comment cela s'est-il passé ?
Emmanuel Bobin : Ce qui a été fait est remarquable, que ce soit au niveau des régions ou du gouvernement.
Sur les subventions, les processus n'ont jamais été aussi rapides que durant cette crise. Il y a une mobilisation publique très importante.
Ces participations ont permis de générer des effets de levier à l'extérieur. Notre action a été de regarder ce que nous pouvions faire pour aller chercher de la trésorerie permettant à nos start-up de vivre pendant 10 à 12 mois, avant de pouvoir retrouver une traction commerciale.
L'effet de rebond ne serait observable qu'en 2021, pour cette année, tout le monde doit être en mode survie.
TourMaG.com - Nous voyons passer quelques annonces de levées de fonds, est-ce un levier encore actif ?
Emmanuel Bobin : Ce n'est pas totalement inactif, nous voyons globalement que les promesses de levée de fonds nous concernant n'ont pas été annulées mais décalées.
Du côté des business angels (un investisseur qui décide de soutenir financièrement une entreprise dont le projet lui paraît être innovant, selon le site Chef d'entreprise) nous observons des confirmations d'intention, y compris pour des activités à l'arrêt.
Tout cela démontre que les paris sont faits sur l'humain et moins sur des business model.
Au niveau des leveurs de fonds professionnels, nous voyons une modification des critères de prospection pour les futures levées, en étant très attentifs au monde et business model à venir.
Emmanuel Bobin : Dans un premier temps, nous sommes passés en phase de survie, en regardant la trésorerie de l'ensemble de nos start-up, pour réduire leurs coûts, tout en gardant un budget marketing.
Puis nous avons réfléchi avec tous les entrepreneurs, pour faire pivoter ou modifier certains business models, car certaines jeunes pousses se sont retrouvées à l'arrêt total du jour au lendemain.
Nous avons travaillé sur un changement de métier ou de cibles, mais pas les deux en même temps.
Il y a eu des moments difficiles avec des deuils à faire pour certains, puisqu'ils ont dû balayer quelques années ou mois de leur vie. Une fois cette étape passée, nous avons remotivé tout le monde.
Dans notre posture, nous avons évité le recroquevillement sur soi et les pensées négatives, il fallait éviter tout arrêt de l'activité.
Nous avons intensifié notre accompagnement.
TourMaG.com - Et au niveau des aides extérieures, comment cela s'est-il passé ?
Emmanuel Bobin : Ce qui a été fait est remarquable, que ce soit au niveau des régions ou du gouvernement.
Sur les subventions, les processus n'ont jamais été aussi rapides que durant cette crise. Il y a une mobilisation publique très importante.
Ces participations ont permis de générer des effets de levier à l'extérieur. Notre action a été de regarder ce que nous pouvions faire pour aller chercher de la trésorerie permettant à nos start-up de vivre pendant 10 à 12 mois, avant de pouvoir retrouver une traction commerciale.
L'effet de rebond ne serait observable qu'en 2021, pour cette année, tout le monde doit être en mode survie.
TourMaG.com - Nous voyons passer quelques annonces de levées de fonds, est-ce un levier encore actif ?
Emmanuel Bobin : Ce n'est pas totalement inactif, nous voyons globalement que les promesses de levée de fonds nous concernant n'ont pas été annulées mais décalées.
Du côté des business angels (un investisseur qui décide de soutenir financièrement une entreprise dont le projet lui paraît être innovant, selon le site Chef d'entreprise) nous observons des confirmations d'intention, y compris pour des activités à l'arrêt.
Tout cela démontre que les paris sont faits sur l'humain et moins sur des business model.
Au niveau des leveurs de fonds professionnels, nous voyons une modification des critères de prospection pour les futures levées, en étant très attentifs au monde et business model à venir.
Le coronavirus : "Indéniablement, il y aura une trace durable de cette crise"
TourMaG.com - Par rapport à ces financements privés, comment percevez-vous ce milieu ? Sont-ils confiants en l'avenir qui se présente ?
Emmanuel Bobin : Je dirais : joker (rire, ndlr). J'ai quand même la conviction forte que nous travaillons dans un domaine qui repartira.
Le tourisme a des vocations humaine, sociale et d'ouverture aux autres, avec ce que nous vivons et une fois que nous aurons dépassé le risque sanitaire, nous aurons tous besoin de voyager.
Il y aura toujours une activité économique, mais il faut accepter le changement, à nous d'être pertinents.
Toutefois, il sera indispensable d'opérer une remise en cause et des réflexions à avoir sur le tourisme de masse, sous peine pour certains acteurs de connaître des années difficiles.
TourMaG.com - Malgré la soudaineté de la crise, une réactivité sur le changement de business model a-t-elle été obligatoire ?
Emmanuel Bobin : Il a été indispensable de s'adapter.
Je vais prendre quelques exemples, comme AJI Digital, un expert de l'affichage digital sur les bornes tactiles, il a dû passer au non tactile, sur la détection de mouvement.
Wild Immersion a dû passer de visites avec des casques virtuels en groupe, à la suppression des casques, en passant par des plateformes de streaming.
De cette crise, nous avons axé les développements des solutions de nos start-up sur un travail sur la réduction des coûts de leurs clients ou alors des réponses à de nouvelles obligations légales, notamment sur la transition durable, et les solutions digitales pour digitaliser les services, afin de réduire le présentiel.
TourMaG.com - Selon vous, le changement sera-t-il durable, aussi bien dans les modes de consommation ou de travail ?
Emmanuel Bobin : Indéniablement, il y aura une trace durable de cette crise. Nous ne mesurons pas tout, notamment sur les conséquences psychologiques dans les changements de comportement.
Si vous prenez les écoles avec le déconfinement, la réaction des parents et des enseignants fait que la reprise ne sera pas pour le 11 mai. Il y a des peurs.
Le CRT Occitanie a publié récemment un baromètre dévoilant que s'il n'y a pas d'activité lors de l'été 2020, 25 à 30% d'entreprises touristiques fermeront. Cela démontre que l'adaptation à ce nouveau contexte est indispensable, alors que nous sommes toujours sans réponse actuellement.
L'adaptation au nouveau cadre sanitaire est incommensurable. L'innovation n'est peut-être pas la seule réponse, mais elle a des solutions à apporter face à ces nouveaux usages.
Emmanuel Bobin : Je dirais : joker (rire, ndlr). J'ai quand même la conviction forte que nous travaillons dans un domaine qui repartira.
Le tourisme a des vocations humaine, sociale et d'ouverture aux autres, avec ce que nous vivons et une fois que nous aurons dépassé le risque sanitaire, nous aurons tous besoin de voyager.
Il y aura toujours une activité économique, mais il faut accepter le changement, à nous d'être pertinents.
Toutefois, il sera indispensable d'opérer une remise en cause et des réflexions à avoir sur le tourisme de masse, sous peine pour certains acteurs de connaître des années difficiles.
TourMaG.com - Malgré la soudaineté de la crise, une réactivité sur le changement de business model a-t-elle été obligatoire ?
Emmanuel Bobin : Il a été indispensable de s'adapter.
Je vais prendre quelques exemples, comme AJI Digital, un expert de l'affichage digital sur les bornes tactiles, il a dû passer au non tactile, sur la détection de mouvement.
Wild Immersion a dû passer de visites avec des casques virtuels en groupe, à la suppression des casques, en passant par des plateformes de streaming.
De cette crise, nous avons axé les développements des solutions de nos start-up sur un travail sur la réduction des coûts de leurs clients ou alors des réponses à de nouvelles obligations légales, notamment sur la transition durable, et les solutions digitales pour digitaliser les services, afin de réduire le présentiel.
TourMaG.com - Selon vous, le changement sera-t-il durable, aussi bien dans les modes de consommation ou de travail ?
Emmanuel Bobin : Indéniablement, il y aura une trace durable de cette crise. Nous ne mesurons pas tout, notamment sur les conséquences psychologiques dans les changements de comportement.
Si vous prenez les écoles avec le déconfinement, la réaction des parents et des enseignants fait que la reprise ne sera pas pour le 11 mai. Il y a des peurs.
Le CRT Occitanie a publié récemment un baromètre dévoilant que s'il n'y a pas d'activité lors de l'été 2020, 25 à 30% d'entreprises touristiques fermeront. Cela démontre que l'adaptation à ce nouveau contexte est indispensable, alors que nous sommes toujours sans réponse actuellement.
L'adaptation au nouveau cadre sanitaire est incommensurable. L'innovation n'est peut-être pas la seule réponse, mais elle a des solutions à apporter face à ces nouveaux usages.
Les territoires français et le tourisme : "est-ce que ce sont des acteurs de la désintermédiation ?"
TourMaG.com - La nouvelle ère qui s'ouvre risque de débuter par une contestation du rôle des mastodontes du tourisme comme Airbnb ou Booking. Cela représente une nouvelle opportunité pour les start-up du tourisme. Qu'en pensez-vous ?
Emmanuel Bobin : En effet, nous regardons ces signaux d'une manière très attentive. L'open innovation fait partie de notre activité, avec notamment des grands groupes ou des acteurs territoriaux du tourisme.
Lors de ces moments, nos start-up réfléchissent sur les difficultés actuelles et futures de nos partenaires économiques.
Nous regardons attentivement les mouvements dans ces grandes OTA. Par exemple les entreprises du secteur nourrissent Booking et Expedia, qui eux-mêmes nourrissent Google, une entreprise qui ne se cache pas de vouloir aussi attaquer les activités de ces mêmes clients.
Nous faisons travailler nos start-up à la fois sur le monde de l'hébergement et sur les acteurs territoriaux pour qu'ils reprennent la main sur la distribution, la communication, etc.
TourMaG.com - Vous avez différents partenaires privés, ont-ils remis en cause les contrats signés avec l'Open Tourisme Lab ?
Emmanuel Bobin : Nous essayons de les convaincre que nous entrons dans un monde d'open innovation, avec les start-up.
Nous nous engageons fortement pour être leur département d'innovation externalisé, c'est la manière dont nous nous proposons à eux.
Aujourd'hui, aucun partenaire ne nous a lâchés malgré les conditions difficiles qu'ils connaissent, certains sont au pied du mur par rapport à leur business model.
TourMaG.com - Les territoires français n'ont jamais été autant à la mode, sont-ils l'avenir immédiat du tourisme ?
Emmanuel Bobin : J'en suis parfaitement convaincu, mais ils vont devoir trouver le bon positionnement, même s'ils se posaient déjà pour beaucoup la question.
Les CRT vont devoir savoir ce qu'ils apportent pour les acteurs du tourisme, c'est tout l'enjeu de la réflexion actuelle, avec la mise en perspective d'un angle business.
Est-ce que ce sont des acteurs de la désintermédiation ? Comment redonner du sens à cette intermédiation territoriale ?
Nous avons quelques start-up qui travaillent dessus : comment redonner un rôle aux professionnels, du conseiller de séjour, via la solution digitale pour analyser tout le parcours client afin d'aller jusqu'à la réservation.
Le grand enjeu à ce niveau étant que l'ensemble des acteurs des territoires soient digitalisés, tous les hébergeurs n'ont pas de site web, les activités n'ont plus.
Aujourd'hui, il n'est pas possible de tout transformer, car il n'existe pas tous les connecteurs possibles et bien d'autres problématiques.
Emmanuel Bobin : En effet, nous regardons ces signaux d'une manière très attentive. L'open innovation fait partie de notre activité, avec notamment des grands groupes ou des acteurs territoriaux du tourisme.
Lors de ces moments, nos start-up réfléchissent sur les difficultés actuelles et futures de nos partenaires économiques.
Nous regardons attentivement les mouvements dans ces grandes OTA. Par exemple les entreprises du secteur nourrissent Booking et Expedia, qui eux-mêmes nourrissent Google, une entreprise qui ne se cache pas de vouloir aussi attaquer les activités de ces mêmes clients.
Nous faisons travailler nos start-up à la fois sur le monde de l'hébergement et sur les acteurs territoriaux pour qu'ils reprennent la main sur la distribution, la communication, etc.
TourMaG.com - Vous avez différents partenaires privés, ont-ils remis en cause les contrats signés avec l'Open Tourisme Lab ?
Emmanuel Bobin : Nous essayons de les convaincre que nous entrons dans un monde d'open innovation, avec les start-up.
Nous nous engageons fortement pour être leur département d'innovation externalisé, c'est la manière dont nous nous proposons à eux.
Aujourd'hui, aucun partenaire ne nous a lâchés malgré les conditions difficiles qu'ils connaissent, certains sont au pied du mur par rapport à leur business model.
TourMaG.com - Les territoires français n'ont jamais été autant à la mode, sont-ils l'avenir immédiat du tourisme ?
Emmanuel Bobin : J'en suis parfaitement convaincu, mais ils vont devoir trouver le bon positionnement, même s'ils se posaient déjà pour beaucoup la question.
Les CRT vont devoir savoir ce qu'ils apportent pour les acteurs du tourisme, c'est tout l'enjeu de la réflexion actuelle, avec la mise en perspective d'un angle business.
Est-ce que ce sont des acteurs de la désintermédiation ? Comment redonner du sens à cette intermédiation territoriale ?
Nous avons quelques start-up qui travaillent dessus : comment redonner un rôle aux professionnels, du conseiller de séjour, via la solution digitale pour analyser tout le parcours client afin d'aller jusqu'à la réservation.
Le grand enjeu à ce niveau étant que l'ensemble des acteurs des territoires soient digitalisés, tous les hébergeurs n'ont pas de site web, les activités n'ont plus.
Aujourd'hui, il n'est pas possible de tout transformer, car il n'existe pas tous les connecteurs possibles et bien d'autres problématiques.
Digitalisation : "l'évolution des compétences n'a pas été à la même vitesse que celle des clients"
TourMaG.com - Le problème dans la digitalisation provient d'un trop grand nombre d'outils digitaux différents ou alors, il y a eu un manque d'intérêt provoquant le problème actuel ?
Emmanuel Bobin : C'est un peu des deux.
Je pense qu'en interne, l'évolution des compétences dans les organisations territoriales n'a pas été à la même vitesse de celle des clients.
L'adaptation a pris énormément de retard. Il manque encore proportionnellement parlant des chefs de projets digitaux, dans les régions.
Des questions fondamentales se posent toujours.
Aujourd'hui, nous abordons les problématiques suivantes : un site internet de destination doit avoir quel usage ? Quelle est sa cible ? Les visiteurs les socioprofessionnels ou les politiques ?
Bien souvent, les portails ont voulu remplir toutes ces cases et cela donne un gloubi-boulga.
Nous avons fait des tests de sites de destinations. Si l'intention de départ est centrée sur les utilisateurs et clients, nous nous sommes rendu compte que très vite l'idée de départ était perdue.
Et que les sites n'arrivaient pas à transformer les engagements en réservations.
TourMaG.com - Il serait peut-être indispensable de donner un cap à l'ensemble des territoires.
Emmanuel Bobin : Bien sûr.
Pour nous, les plateformes des destinations ou régions ont deux vocations, d'un côté l'inspirationnel et de l'autre la mise en relation.
Il faut que tout le monde se demande jusqu'où il doit aller dans ces deux axes.
Généralement, beaucoup d'énergie a été mise sur l'annuaire, pour repérer les acteurs locaux, mais aussi sur l'engagement, pour attirer les internautes, ce qui entraînent un manque d'argent pour les contenus et donc le côté inspirationnel.
L'équilibre à trouver sera très important pour les mois à venir.
TourMaG.com - De plus en plus de territoires transforment leurs sites en agences de voyages en ligne, comme La Plagne, tout en empiétant sur les plates-bandes des acteurs locaux. C'est un tout un secteur qui doit redéfinir les rôles de chacun...
Emmanuel Bobin : En effet, mais aujourd'hui il y a une extraordinaire opportunité. Tous les territoires ont révisé leurs budgets, puisque la promotion à l'international n'a plus de sens. Ils se posent énormément de questions.
Ils se demandent quoi faire de ces sommes et quel est leurs rôles (des territoires, ndlr) ?
Tout le monde n'est pas Thomas Saison, c'est-à-dire que le modèle des stations de ski n'est pas duplicable sur d'autres destinations.
TourMaG.com - Pour finir quels enseignements tirez-vous de cette crise ?
Emmanuel Bobin : Je me dis que nous réapprenons que nous ne sommes pas invincibles, nous sommes désormais mortels.
La maîtrise du risque zéro n'est pas possible et nous apprenons l'humilité. Ce que je trouve magique dans cette période, c'est l'énergie du collectif et de l'humain.
Nous le voyons à l'OTL, lorsque nous travaillons par équipe sur l'open innovation cela va beaucoup plus vite, puis aussi avec l'effet cohorte des promotions. Les anciennes et les nouvelles s'entraident.
Le confinement a confirmé l'intérêt des besoins sociaux que nous avons les uns avec les autres.
Tout le monde doit l'entendre au niveau du tourisme, pour que les acteurs prennent en compte l'impact social et environnemental de nos activités.
Nous devons trouver des nouvelles formes d'équilibres, pour trouver les transitions vers le durable.
Emmanuel Bobin : C'est un peu des deux.
Je pense qu'en interne, l'évolution des compétences dans les organisations territoriales n'a pas été à la même vitesse de celle des clients.
L'adaptation a pris énormément de retard. Il manque encore proportionnellement parlant des chefs de projets digitaux, dans les régions.
Des questions fondamentales se posent toujours.
Aujourd'hui, nous abordons les problématiques suivantes : un site internet de destination doit avoir quel usage ? Quelle est sa cible ? Les visiteurs les socioprofessionnels ou les politiques ?
Bien souvent, les portails ont voulu remplir toutes ces cases et cela donne un gloubi-boulga.
Nous avons fait des tests de sites de destinations. Si l'intention de départ est centrée sur les utilisateurs et clients, nous nous sommes rendu compte que très vite l'idée de départ était perdue.
Et que les sites n'arrivaient pas à transformer les engagements en réservations.
TourMaG.com - Il serait peut-être indispensable de donner un cap à l'ensemble des territoires.
Emmanuel Bobin : Bien sûr.
Pour nous, les plateformes des destinations ou régions ont deux vocations, d'un côté l'inspirationnel et de l'autre la mise en relation.
Il faut que tout le monde se demande jusqu'où il doit aller dans ces deux axes.
Généralement, beaucoup d'énergie a été mise sur l'annuaire, pour repérer les acteurs locaux, mais aussi sur l'engagement, pour attirer les internautes, ce qui entraînent un manque d'argent pour les contenus et donc le côté inspirationnel.
L'équilibre à trouver sera très important pour les mois à venir.
TourMaG.com - De plus en plus de territoires transforment leurs sites en agences de voyages en ligne, comme La Plagne, tout en empiétant sur les plates-bandes des acteurs locaux. C'est un tout un secteur qui doit redéfinir les rôles de chacun...
Emmanuel Bobin : En effet, mais aujourd'hui il y a une extraordinaire opportunité. Tous les territoires ont révisé leurs budgets, puisque la promotion à l'international n'a plus de sens. Ils se posent énormément de questions.
Ils se demandent quoi faire de ces sommes et quel est leurs rôles (des territoires, ndlr) ?
Tout le monde n'est pas Thomas Saison, c'est-à-dire que le modèle des stations de ski n'est pas duplicable sur d'autres destinations.
TourMaG.com - Pour finir quels enseignements tirez-vous de cette crise ?
Emmanuel Bobin : Je me dis que nous réapprenons que nous ne sommes pas invincibles, nous sommes désormais mortels.
La maîtrise du risque zéro n'est pas possible et nous apprenons l'humilité. Ce que je trouve magique dans cette période, c'est l'énergie du collectif et de l'humain.
Nous le voyons à l'OTL, lorsque nous travaillons par équipe sur l'open innovation cela va beaucoup plus vite, puis aussi avec l'effet cohorte des promotions. Les anciennes et les nouvelles s'entraident.
Le confinement a confirmé l'intérêt des besoins sociaux que nous avons les uns avec les autres.
Tout le monde doit l'entendre au niveau du tourisme, pour que les acteurs prennent en compte l'impact social et environnemental de nos activités.
Nous devons trouver des nouvelles formes d'équilibres, pour trouver les transitions vers le durable.