Orchestra veut mener le bal de "la consolidation"

Jusque-là, le congrès national des Entreprises du Voyage (EDV) a fait la part belle à Jean-Pierre Mas.

Malgré tout, les affaires sont les affaires. Et alors que le secteur connait une frénésie d'activité, celui de la technologie au service des agences de voyages pourrait bien connaître une consolidation que l'aérien français n'arrive pas à mener.

"La consolidation a un sens, notamment sur les sujets comme la connectivité aérienne et hôtelière qui ne sont pas liés à un marché local, mais plutôt générique.

Nous avons comme stratégie de consolider le marché," affirme Christian Sabbagh, le Président Fondateur d'Orchestra.

Pas de nom ronflant, mais l'ambition est assumée. Après deux acquisitions, l'acteur entend continuer à garnir son portefeuille, aussi bien en France, qu'en Europe ou ailleurs dans le monde, dans les prochains mois ou trimestres.

Le dernier achat (Travel Compositor) a ouvert des marchés en Europe du Sud, mais surtout une capacité d'extension en Amérique du Sud.

L'envie de croitre est là, mais elle ne se fera pas de n'importe quelle manière.

Orchestra ne va pas sortir de son pré carré, son objectif étant de toujours être en backoffice, pour la distribution des voyages de loisirs. Pas question de s'attaquer à la distribution BotC, le groupe reste durablement ancré dans le BtoB.

L'enjeu est territorial, mais il s'agit aussi d'atteindre une taille critique.

En 2023, l'entreprise représente 200 collaborateurs pour 35 millions d'euros de chiffre d'affaires. Le prochain objectif sera de traverser la Manche, pour mettre un pied au Royaume-Uni, avant de regarder sur d'autres continents si l'herbe y est plus verte.

"Nous allons renforcer cette consolidation avec d'autres types de plateformes, dans les prochains mois et trimestres. Chaque société du Groupe doit croître, tout comme l'ensemble du Groupe, pas seulement avec des acquisitions.

Pour rappel, Orchestra représente moins de la moitié de Travelsoft, en volume d'affaires," annonce le fondateur de la boîte tech.

Un groupe qui représente un volume d'affaires de 5 milliards d'euros. Les capacités d'investissement sont évaluées à 5 millions d'euros.

Une croissance qui se fera avec l'intelligence artificielle.

La révolution ne va pas seulement ringardiser les marketeurs, les écrivains ou les graphistes, elle est autant une "menace qu'une opportunité pour les agents de voyages," selon Christian Sabbagh.

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Cette révolution doit être adoptée maintenant pour le président d'Orchestra. "Ceux qui sont laissés au bord de la route ne pourront jamais monter dans le wagon. Tout retard sera fatal. Il faut bien comprendre que l'IA risque de changer la face d'Internet et notre relation au travail, mais aussi au voyage.

Deux grands domaines d'application touchent le tourisme : la recherche, avec le site Internet ou le centre d'appels. L'autre partie moins visible concerne le backoffice.

Les traitements manuels peuvent être automatisés par l'IA. C'est sur cette partie que l'impact sur l'emploi est le plus important," prédit le responsable.

Et demain, l'IA va-t-elle remplacer les agents de voyages ? Seul l'avenir nous le dira.

Nous pouvons craindre que certains acteurs soient en partie remplacés par l'intelligence artificielle, surtout ceux n'apportant que peu de valeur ajoutée.