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Ordonnance : en "Avoirs"… ou pas, voilà la question !

L'Editorial de Jean da Luz


A partir de septembre prochain, les 18 mois de l'Ordonnance qui permettait au secteur de la Distribution de conserver les avoirs des clients, seront écoulés. Les agences de voyages et les voyagistes seront-ils en mesure de rembourser les clients après plusieurs mois de crise sanitaire ? Quel scénario pour l'Etat dans la protection des consommateurs, alors qu'on estime à plus d'1 milliard d'euros les sommes ainsi consignées ?


Rédigé par le Dimanche 7 Février 2021

On évalue, selon plusieurs sources, à 1 milliard d’euros (!) minimum, la dette accumulée par les professionnels du tourisme]b, toutes catégories confondues, vis-à-vis des consommateurs. /crédit DepositPhoto
On évalue, selon plusieurs sources, à 1 milliard d’euros (!) minimum, la dette accumulée par les professionnels du tourisme]b, toutes catégories confondues, vis-à-vis des consommateurs. /crédit DepositPhoto
En mars 2020 j’avais commis un édito qui parlait de la bombe à retardement que représentait l’Ordonnance pour les agences de voyages.

Coutumier des images fortes (d’accord, je sors) j’avais même évoqué une grenade dégoupillée (tic-tac) LIRE - qui allait à terme nous sauter à la figure.

Quelques confinements et couvre-feux plus tard, où en sommes-nous ? Pas très avancés, force est de constater. Le texte a permis de garder en vie tous ceux qui étaient condamnés à très court terme, certes.

Mais fondamentalement, malgré les PGE, les fonds de solidarité, le chômage partiel et d'autres subsides conséquents qui ont maintenu la profession sous perfusion, nous sommes toujours “entubés”...

Bien entendu, c’est la faute à pas de chance. On pourra dire ce qu’on veut, critiquer le Gouvernement, maudire les Chinois, aduler ou exécrer Raoult, mais qui aurait pu prédire, en mars dernier, que presque un an plus tard nous nous retrouverions dans une situation identique voire pire ?

Poser la question c’est y répondre. Mais la pierre d’achoppement c’est que les mesures qui avaient été prises pour parer à une situation que l’on pensait provisoire, se sont vite avérées insuffisantes. Aujourd’hui, elles font même l’effet d’un emplâtre sur une jambe de bois.

L’Ordonnance avait été calculée pour un contexte où la pandémie, peu ou prou, donnerait des signes de faiblesse vers l’été, voire irait promener ses virus ailleurs…

Quid du montant de la dette des professionnels du tourisme ?

Dans un monde idéal, les agences de voyages faisaient alors partir leurs clients, dégonflaient leur passif et ensuite c’était business as usual… ou presque.

Aujourd’hui quelle est la situation ? La distribution a été piégée par les différentes mesures de prophylaxie mise en place pour déjouer la contagion : PCR, mesures impérieuses, frontières hermétiquement fermées, continents entiers inaccessibles ou presque. Bref, les clients n’ont pas pu ou voulu (parfois) partir.

Les transporteurs, même quand ils se doutaient qu’ils ne seraient pas en mesure de voler, ont quand même maintenu leur offre.

Résultat des courses : la pelote a enflé comme boule de neige. On évalue, selon plusieurs sources, à 1 milliard d’euros (!) minimum, la dette accumulée par les professionnels du tourisme, toutes catégories confondues, vis-à-vis des consommateurs. Une paille !

Ne parlons pas de leur situation financière propre, avec des personnels démotivés qui tirent leur révérence, des frais fixes et autres charges imprescriptibles qui continuent de courir.

Certains n’ont rien obtenu des banques, d’autres devront à terme régler les crédits qui, même retardés, il faudra bien rembourser un jour.

L’Autriche n’a pas fait durer le suspense très longtemps

A partir de septembre prochain, les 18 mois de sursis prévus dans l'Ordonnance arrivent à échéance. Progressivement, les clients à qui on a proposé des Avoirs parce que les voyages n’ont pu être concrétisés, seront en droit de réclamer leur dû.

Trois scénarios possibles se dessinent :
1) L’agence a immédiatement remboursé ses clients en 2020
2) L’agence a gardé et mis précieusement de côté les sommes en question
3) L’agence a été contrainte par la crise de “taper” dans la caisse et a mangé la grenouille.


Compte tenu des trésoreries de la Distribution et de l’activité nulle des agences au cours des derniers mois, il y a fort à parier que le 3e scénario, soit le plus vraisemblable.

L’Autriche n’a pas fait durer le suspense très longtemps : elle a déboursé 300 M€, pour garantir, en cas d'insolvabilité des opérateurs, le remboursement des consommateurs pour les prestations de voyage annulées en raison du Covid. Avec la bénédiction de Bruxelles.

L'Italie n'a pas radiné non plus : le gouvernement va prendre à sa charge la compensation des revenus perdus en 2020 et assurera peut-être aussi les reports des voyages pour permettre à la garantie financière de survivre.

L’Etat français, jusqu'ici vertueux au niveau du soutien à la profession, joue la montre. Certes, il a déjà fort à faire dans l’épineux dossier de l’APST qui nécessitera de régler le passif Thomas Cook et permettre ensuite un fonctionnement à minima de la garantie professionnelle en 2021.

Mais que fera-t-il ensuite ? Laisser s’écrouler le secteur après son “quoi que çà coûte” en passant le tout en pertes et profits ou accompagner jusqu’au bout les professionnels ?

Pour le Gouvernement aussi, la question d'en avoir ou pas, va se poser très rapidement...

Quel est votre avis sur le remboursement des "Avoirs" ?

Votre avis nous intéresse. Pensez-vous que l'Etat devra soutenir les professionnels jusqu'au bout, car ils ne sont pas responsables de l'impossibilité de faire partir leurs clients ? Les entreprises défaillantes auraient-elles dû à tout prix provisionner ces sommes pour les rendre ?
Les consommateurs devront-ils être compréhensifs ou plutôt sévères ?

Exprimez-vous ci-dessous et laissez-nous vos commentaires.

Jean Da Luz Publié par Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Patrolin corinne le 08/02/2021 09:43 | Alerter
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Idéalement est d inviter le client à être patient comme nous le sommes pour pouvoir partir sur voyage prévu quand ce sera possible
En espérant que le produit sera toujours présent
Cela nous donnera vraiment une idée sur la relation réelle que nous avons aujourd’hui avec notre clientèle 🤔

2.Posté par marc le 08/02/2021 11:01 | Alerter
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l'argent est celui du client il est en droit de le récupérer les agences sont bien au courant de cela faire défaut
serait catastrophique pour l'image de la profession

3.Posté par Francoise BUKHARI le 08/02/2021 11:36 | Alerter
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Je suis désolée mais je constate que le Président de la République n'écoute personne (hormis un conseil de défense nébuleux et un conseil scientifique où ne siège aucun médecin en exercice) et de surcroît, il prend les décisions seul sans consultation du Parlement.
Toute cette situation est strictement à son avantage car il n'y a plus de manifestations, il a devant lui un peuple docile, infantilisé et muselé et une presse qui ne parle que du Covid avec des chiffres toujours plus alarmistes !
Par conséquent, pour permettre à notre activité de résister et de survivre, il faut plutôt dire au Président de nous rendre NOTRE LIBERTE et d'ouvrir la PRISON "FRANCE" car nous ne pouvons plus travailler et le monde du voyage, des échanges internationaux, de l'hôtellerie, de la restauration, des loisirs, du spectacle au sens large est à L'AGONIE ... ce qui va parallèlement fragiliser toutes les autres activités et appauvrir encore un peu plus le pays ... Toutes les décisions prises sont de sa seule responsabilité.
J'espère, Cher Monsieur Daluz, que vous pourrez accéder à la tour d'ivoire du Président pour lui ouvrir les yeux et les oreilles !
Bien à vous



4.Posté par BERNARD Pierre le 08/02/2021 12:12 | Alerter
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Impossible de prendre une fois de plus les clients en otages, nous avons une sortie de brochure chaque année en octobre, j'ai donc des acompte de fin 2019 pour des voyages 2020 reporté sur 2021, à reporté sur 2022 ?

Prenons un exemple concret, un client de 84 ans né en septembre s'inscrit en 2019 sur un voyage canada en octobre 2020, impossible. Je le repousse à 2021, puis à 2022 il aura donc 87 ans lors de son voyage...

Pensez-vous qu'un client à toujours la même envie de voyage et la même santé et condition physique 3 ans après ?

Et pensez-vous qu'on tiendra éternellement en vivant sur les acomptes de voyages non effectué ?

Il faut être honnête, nous sommes en fermeture géopolitique depuis Mars 2020 et nous avons un ciel bouché devant nous, on nous à fait espérer au vaccin en 2020, maintenant il est la, et désormais on entend partout que le vaccin est peu être inefficace sur les variants qu'il faudra plusieurs mois pour le savoir...
En 1 an aucune avancé sur les PCR dans les aéroports, aucune avancé sur le passeport vaccinal, aucune avancé pour le tourisme. RIEN nous en sommes au même stade qu'en Avril 2020 avec des aéroports vide et des interdictions de déplacements.

L'Etat devrait prendre en charge le remboursement des acomptes non effectués il n'y a pas d'autre solution pour redémarrer.
Impossible de croire qu'on tue l'ensemble de la profession en silence.
Il faut effacer le tableau et redémarrer à zéro.
Nous sommes agent de voyages indépendant depuis 37 ans, nous avons un savoir faire.
Pourquoi sommes-nous destiner à mourir et perdre notre honorabilité et droit d'exercer à cause d'une pandémie ?

Nous devons enfin tous nous faire entendre, le risque est réel, il ne restera que des agences comme Lerclec car cela est lié à la grande distribution et leur hypermarché tourne à plein régime. Nous notre seule activité est le voyage et nous avons perdu 83% de notre C.A en 2020. et nous allons en perdre tout autant en 2021. Il est temps d'effacer l'ardoise, notre profession risque de disparaitre.

Le gouvernement fait passer le voyage pour quelque chose de dangereux et d'interdit alors qu'il existe des solutions de sécurité efficace. Donc l'état doit nous dire clairement si on ferme et si le tourisme doit disparaitre ou si il nous accompagne dans les aides.

Pour terminer j'ai une assurance qui me coute 17 839 € / ans (Axa pour les vhl) et 7056 € RC et Multirisque et 5 530 € Europ Assistance total : 30 425 €
J'ai 2 autocars touristiques
j'ai effectué 9170 km en 2020 = 3,30 € / km ...

Les assurances ne jouent pas le jeu et c'est pas normal, qu'il ne prenne pas la perte d'exploitation c'est une chose, mais qu'il n'ajuste pas le risque en rapport a l'activité réel c'est autre chose.

Aujourd'hui comme beaucoup de collègue j'ai du mal à y croire

5.Posté par STEPHANE le 08/02/2021 19:26 | Alerter
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Vu les sommes versées par l'Etat à notre secteur d'activité au cours de ces derniers mois il serait plus qu'indécent de solliciter à nouveau l'aide publique pour rembourser les clients alors que cet argent a été encaissé par les agences qui auraient dû le provisionner sur un compte spécifique dès le début de la crise sanitaire afin de faire face à leurs engagements.

6.Posté par Vincent le 09/02/2021 00:50 | Alerter
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Il est impératif que les agences de voyages qui ont demandé et obtenu la mise en place de l'ordonnance sur les avoirs remboursent au plus vite à leurs clients les sommes encaissées avant le début de la crise sanitaire et ce sans demander une nouvelle fois l'aide de l'état.C'est l'une des conditions essentielles pour pouvoir espérer regagner leur confiance qui s'est fortement émoussée au cours de ces derniers mois.

7.Posté par le floc’h le 09/02/2021 08:50 | Alerter
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Que dire d’une agence qui annule par un courrier anti daté, envoyé en novembre, un voyage prévu en octobre. Qui invoque l’ordonnance de mars 2020 pour ne pas rembourser et qui ensuite est aux abonnés absents.
Il me semble que par respect du client, un remboursement aurait dû être proposé. Là, l’agence a perdu définitivement le client et bien d’autres.

8.Posté par Carré le 10/02/2021 11:19 | Alerter
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Il y a les voyages, salles de sport et les spectacles. Pour les spectacles, ns avons un avoir dont ns ne pouvons nous servir puisque que ce spectacle a été purement annulé. Voyages + spectacles + .....cela fait pas mal d'argent dehors, argent qui nous serait bien utile en cette période de covid, car en tant que simple consommateur, nous aussi nous avons des problèmes de trésorerie. Espèrons que nous, consommateurs, puissions récupérer notre argent.

9.Posté par Garrigos le 16/02/2021 05:59 | Alerter
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On ne peut pas gagner sur tous les tableaux... alarmer à outrance et encourager les envies à tout prix. Que l exécutif assume et que le mot assumé ne soit pas qu un mot.
Seul le remboursement de de mes avoirs (2 en cours ) me permettra de me projeter. Pour des raisons d âge, d envies, de liquidités, de disponibilités et de raisons que je n' ai pas à justifier...ma confiance n est clairement plus du côté des professionnels du tourisme.
Dois je aussi laisser un avoir sur ma prochaine voiture, un avoir sur mon nouveau salon... pourquoi les clients doivent ils se substituer aux assureurs et dirigeants?
Pourquoi X personnes touchent des aides et pas le tourisme?
Le client est roi....le seul Roi de ce pays, à coup de décret...grosse mesure démocratique....vient de me voler mon argent. Voler est bien le mot puisque je ne peux utiliser, comme je l entends, ce qui m appartient.
Quid des clients qui, eux aussi, ont beaucoup perdus et auraient besoin de leurs liquidités.
Les responsables désignés seront les professionnels du voyage...pas l état... à vous de jouer !!!
A rajouter : l arrogance, le manque de respect, l absence de réponse...et autres manque de professionnalisme et politesse dont on fait preuve certains agences en laissant leurs clients seuls avec leur interrogation.
S'il y a un après, il le sera après remboursement et mes voyages seront décidés à la dernière seconde.
A ce jour, à l image des contradictions, mensonges, injonctions contradictoires....je n ouvre même plus les revues de voyages ni les mails promotionnels....
Un client....

10.Posté par Stephane le 19/02/2021 23:58 | Alerter
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Ex travailleur du tourisme durant 25 ans et parti depuis pour cause de covid, je souhaite bien du courage dans la gestion des avoirs. Et quand je vois la réaction indignés des pauvres clients (on parle bien d une tranche de la population qui voyage pas de celle qui ne mange pas et à du mal à se loger)qui au final n en ont rien à b.... Des problèmes de la profession je vous souhaite doublement bon courage (car s il peuvent rogner le reste de viande sur l os ils le feront sans pitié)

Pas mécontent de fuir ce marasme annoncé

11.Posté par Elena le 02/04/2021 18:14 | Alerter
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L'avoir est un bon dispositif mais demander aux entreprises de rembourser le client au bout de 18 mois et dur.
La plupart des clients ne veulent pas utiliser leur avoir même pendant les périodes de non confinement donc ce n'est pas forcement qu'ils ne peuvent pas. S'il n'y avait pas de remboursement ça aurait vraiment servi à quelque chose car les clients auraient joué le jeu car de toute façon nous ne sommes pas prêts à revenir à une réalité de vie avant COVID.

Il ne faut pas oublier que c'est un cercle vicieux, si eux ne veulent pas ''consommer'' des entreprises vont fermer, le chômage va monter et la crise pourra aussi toquer aux portes d'autres métiers.

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