On évalue, selon plusieurs sources, à 1 milliard d’euros (!) minimum, la dette accumulée par les professionnels du tourisme]b, toutes catégories confondues, vis-à-vis des consommateurs. /crédit DepositPhoto
En mars 2020 j’avais commis un édito qui parlait de la bombe à retardement que représentait l’Ordonnance pour les agences de voyages.
Coutumier des images fortes (d’accord, je sors) j’avais même évoqué une grenade dégoupillée (tic-tac) LIRE - qui allait à terme nous sauter à la figure.
Quelques confinements et couvre-feux plus tard, où en sommes-nous ? Pas très avancés, force est de constater. Le texte a permis de garder en vie tous ceux qui étaient condamnés à très court terme, certes.
Mais fondamentalement, malgré les PGE, les fonds de solidarité, le chômage partiel et d'autres subsides conséquents qui ont maintenu la profession sous perfusion, nous sommes toujours “entubés”...
Bien entendu, c’est la faute à pas de chance. On pourra dire ce qu’on veut, critiquer le Gouvernement, maudire les Chinois, aduler ou exécrer Raoult, mais qui aurait pu prédire, en mars dernier, que presque un an plus tard nous nous retrouverions dans une situation identique voire pire ?
Poser la question c’est y répondre. Mais la pierre d’achoppement c’est que les mesures qui avaient été prises pour parer à une situation que l’on pensait provisoire, se sont vite avérées insuffisantes. Aujourd’hui, elles font même l’effet d’un emplâtre sur une jambe de bois.
L’Ordonnance avait été calculée pour un contexte où la pandémie, peu ou prou, donnerait des signes de faiblesse vers l’été, voire irait promener ses virus ailleurs…
Coutumier des images fortes (d’accord, je sors) j’avais même évoqué une grenade dégoupillée (tic-tac) LIRE - qui allait à terme nous sauter à la figure.
Quelques confinements et couvre-feux plus tard, où en sommes-nous ? Pas très avancés, force est de constater. Le texte a permis de garder en vie tous ceux qui étaient condamnés à très court terme, certes.
Mais fondamentalement, malgré les PGE, les fonds de solidarité, le chômage partiel et d'autres subsides conséquents qui ont maintenu la profession sous perfusion, nous sommes toujours “entubés”...
Bien entendu, c’est la faute à pas de chance. On pourra dire ce qu’on veut, critiquer le Gouvernement, maudire les Chinois, aduler ou exécrer Raoult, mais qui aurait pu prédire, en mars dernier, que presque un an plus tard nous nous retrouverions dans une situation identique voire pire ?
Poser la question c’est y répondre. Mais la pierre d’achoppement c’est que les mesures qui avaient été prises pour parer à une situation que l’on pensait provisoire, se sont vite avérées insuffisantes. Aujourd’hui, elles font même l’effet d’un emplâtre sur une jambe de bois.
L’Ordonnance avait été calculée pour un contexte où la pandémie, peu ou prou, donnerait des signes de faiblesse vers l’été, voire irait promener ses virus ailleurs…
Quid du montant de la dette des professionnels du tourisme ?
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« Interdire les acomptes clients serait négliger la réalité économique du secteur »
Dans un monde idéal, les agences de voyages faisaient alors partir leurs clients, dégonflaient leur passif et ensuite c’était business as usual… ou presque.
Aujourd’hui quelle est la situation ? La distribution a été piégée par les différentes mesures de prophylaxie mise en place pour déjouer la contagion : PCR, mesures impérieuses, frontières hermétiquement fermées, continents entiers inaccessibles ou presque. Bref, les clients n’ont pas pu ou voulu (parfois) partir.
Les transporteurs, même quand ils se doutaient qu’ils ne seraient pas en mesure de voler, ont quand même maintenu leur offre.
Résultat des courses : la pelote a enflé comme boule de neige. On évalue, selon plusieurs sources, à 1 milliard d’euros (!) minimum, la dette accumulée par les professionnels du tourisme, toutes catégories confondues, vis-à-vis des consommateurs. Une paille !
Ne parlons pas de leur situation financière propre, avec des personnels démotivés qui tirent leur révérence, des frais fixes et autres charges imprescriptibles qui continuent de courir.
Certains n’ont rien obtenu des banques, d’autres devront à terme régler les crédits qui, même retardés, il faudra bien rembourser un jour.
Aujourd’hui quelle est la situation ? La distribution a été piégée par les différentes mesures de prophylaxie mise en place pour déjouer la contagion : PCR, mesures impérieuses, frontières hermétiquement fermées, continents entiers inaccessibles ou presque. Bref, les clients n’ont pas pu ou voulu (parfois) partir.
Les transporteurs, même quand ils se doutaient qu’ils ne seraient pas en mesure de voler, ont quand même maintenu leur offre.
Résultat des courses : la pelote a enflé comme boule de neige. On évalue, selon plusieurs sources, à 1 milliard d’euros (!) minimum, la dette accumulée par les professionnels du tourisme, toutes catégories confondues, vis-à-vis des consommateurs. Une paille !
Ne parlons pas de leur situation financière propre, avec des personnels démotivés qui tirent leur révérence, des frais fixes et autres charges imprescriptibles qui continuent de courir.
Certains n’ont rien obtenu des banques, d’autres devront à terme régler les crédits qui, même retardés, il faudra bien rembourser un jour.
L’Autriche n’a pas fait durer le suspense très longtemps
A partir de septembre prochain, les 18 mois de sursis prévus dans l'Ordonnance arrivent à échéance. Progressivement, les clients à qui on a proposé des Avoirs parce que les voyages n’ont pu être concrétisés, seront en droit de réclamer leur dû.
Trois scénarios possibles se dessinent :
1) L’agence a immédiatement remboursé ses clients en 2020
2) L’agence a gardé et mis précieusement de côté les sommes en question
3) L’agence a été contrainte par la crise de “taper” dans la caisse et a mangé la grenouille.
Compte tenu des trésoreries de la Distribution et de l’activité nulle des agences au cours des derniers mois, il y a fort à parier que le 3e scénario, soit le plus vraisemblable.
L’Autriche n’a pas fait durer le suspense très longtemps : elle a déboursé 300 M€, pour garantir, en cas d'insolvabilité des opérateurs, le remboursement des consommateurs pour les prestations de voyage annulées en raison du Covid. Avec la bénédiction de Bruxelles.
L'Italie n'a pas radiné non plus : le gouvernement va prendre à sa charge la compensation des revenus perdus en 2020 et assurera peut-être aussi les reports des voyages pour permettre à la garantie financière de survivre.
L’Etat français, jusqu'ici vertueux au niveau du soutien à la profession, joue la montre. Certes, il a déjà fort à faire dans l’épineux dossier de l’APST qui nécessitera de régler le passif Thomas Cook et permettre ensuite un fonctionnement à minima de la garantie professionnelle en 2021.
Mais que fera-t-il ensuite ? Laisser s’écrouler le secteur après son “quoi que çà coûte” en passant le tout en pertes et profits ou accompagner jusqu’au bout les professionnels ?
Pour le Gouvernement aussi, la question d'en avoir ou pas, va se poser très rapidement...
Trois scénarios possibles se dessinent :
1) L’agence a immédiatement remboursé ses clients en 2020
2) L’agence a gardé et mis précieusement de côté les sommes en question
3) L’agence a été contrainte par la crise de “taper” dans la caisse et a mangé la grenouille.
Compte tenu des trésoreries de la Distribution et de l’activité nulle des agences au cours des derniers mois, il y a fort à parier que le 3e scénario, soit le plus vraisemblable.
L’Autriche n’a pas fait durer le suspense très longtemps : elle a déboursé 300 M€, pour garantir, en cas d'insolvabilité des opérateurs, le remboursement des consommateurs pour les prestations de voyage annulées en raison du Covid. Avec la bénédiction de Bruxelles.
L'Italie n'a pas radiné non plus : le gouvernement va prendre à sa charge la compensation des revenus perdus en 2020 et assurera peut-être aussi les reports des voyages pour permettre à la garantie financière de survivre.
L’Etat français, jusqu'ici vertueux au niveau du soutien à la profession, joue la montre. Certes, il a déjà fort à faire dans l’épineux dossier de l’APST qui nécessitera de régler le passif Thomas Cook et permettre ensuite un fonctionnement à minima de la garantie professionnelle en 2021.
Mais que fera-t-il ensuite ? Laisser s’écrouler le secteur après son “quoi que çà coûte” en passant le tout en pertes et profits ou accompagner jusqu’au bout les professionnels ?
Pour le Gouvernement aussi, la question d'en avoir ou pas, va se poser très rapidement...
Quel est votre avis sur le remboursement des "Avoirs" ?
Votre avis nous intéresse. Pensez-vous que l'Etat devra soutenir les professionnels jusqu'au bout, car ils ne sont pas responsables de l'impossibilité de faire partir leurs clients ? Les entreprises défaillantes auraient-elles dû à tout prix provisionner ces sommes pour les rendre ?
Les consommateurs devront-ils être compréhensifs ou plutôt sévères ?
Exprimez-vous ci-dessous et laissez-nous vos commentaires.
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Publié par Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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