Comment peut-on expliquer la faiblesse du réceptif touristique français ? Depositphotos.com Auteur studiostoks
Rien ne sert de courir en tête si c’est pour récolter des clopinettes. Tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’on peut mieux faire, bien mieux. Alors, on doit s’interroger sur un constat évident : la richesse de l’offre touristique française n’a d’égal que sa dispersion en une multitude de petits et moyens opérateurs. Et ceux qui seraient à même de les valoriser en package, en circuit ou en séjour sont à peine plus costauds.
Comment peut-on expliquer la faiblesse du réceptif touristique français ? Même s’ils n’ont pas tous la taille qu’on leur souhaiterait, les tour-opérateurs français existent et leurs marques résonnent. Spécificité française dans l’univers touristique européen, la distribution touristique est toute puissante, dominée, d’un côté, par les marques de la grande distribution et, de l’autre, par des réseaux hégémoniques qui viennent faire manger les prestataires dans leurs mains.
Mais où sont les réceptifs dans le tableau ? Les prend-on seulement en considération quand le sujet de la valeur ajoutée du produit France est abordé en haut-lieu ?
Dans un congrès récent, les participants réclamaient un « Stéphane Plaza » du Tourisme, une « grande gueule » ou un personnage emblématique qui pourrait incarner le secteur ou, au moins, une partie des activités. Jacques Maillot a pris sa retraite de trublion et d’empêcheur de monopoliser en rond.
Marc Rochet lui emboite le pas pour défendre les (petites) compagnies. Mais qui d’autre a pu se faire entendre pour parler de l’organisation de circuits touristiques dans les régions, des séjours à la découverte des richesses culturelles, patrimoniales, historiques, gastronomiques, vinicoles et j’en passe ? C’est pourtant ceux-là qu’achètent les visiteurs étrangers qui y trouvent un intérêt.
Comment peut-on expliquer la faiblesse du réceptif touristique français ? Même s’ils n’ont pas tous la taille qu’on leur souhaiterait, les tour-opérateurs français existent et leurs marques résonnent. Spécificité française dans l’univers touristique européen, la distribution touristique est toute puissante, dominée, d’un côté, par les marques de la grande distribution et, de l’autre, par des réseaux hégémoniques qui viennent faire manger les prestataires dans leurs mains.
Mais où sont les réceptifs dans le tableau ? Les prend-on seulement en considération quand le sujet de la valeur ajoutée du produit France est abordé en haut-lieu ?
Dans un congrès récent, les participants réclamaient un « Stéphane Plaza » du Tourisme, une « grande gueule » ou un personnage emblématique qui pourrait incarner le secteur ou, au moins, une partie des activités. Jacques Maillot a pris sa retraite de trublion et d’empêcheur de monopoliser en rond.
Marc Rochet lui emboite le pas pour défendre les (petites) compagnies. Mais qui d’autre a pu se faire entendre pour parler de l’organisation de circuits touristiques dans les régions, des séjours à la découverte des richesses culturelles, patrimoniales, historiques, gastronomiques, vinicoles et j’en passe ? C’est pourtant ceux-là qu’achètent les visiteurs étrangers qui y trouvent un intérêt.
On entend de moins en moins parler de paracommercialisme
Inutile de noircir davantage le tableau alors même que la situation s’améliore. On entend de moins en moins parler de paracommercialisme de la part des collectivités territoriales qui sortaient de belles brochures proposant le séjour découverte autour de l’artisan du coin, de la randonnée en mules et de la visite du moulin à papier.
Elles ont compris qu’il était préférable de consacrer ces moyens à accompagner leurs acteurs pour qu’ils se mettent en marché. La plupart des départements ont abandonné la commercialisation pour le soutien aux professionnels et quelques régions fédèrent même leurs agences réceptives pour leur donner davantage de poids.
Pourtant, on est encore loin du compte même si la direction est plutôt bonne. La sortie du confinement, l’envie de découverte et d’expériences à proximité ont donné un coup de boost à la consommation touristique de la France.
Comme d’habitude, sans concertation et un peu dans la panique, chaque institution y a été de son catalogue, de sa sélection de produits à mettre en marché. Comment s’étonner que le succès ait été divers quand on part, encore une fois, totalement dispersé.
Elles ont compris qu’il était préférable de consacrer ces moyens à accompagner leurs acteurs pour qu’ils se mettent en marché. La plupart des départements ont abandonné la commercialisation pour le soutien aux professionnels et quelques régions fédèrent même leurs agences réceptives pour leur donner davantage de poids.
Pourtant, on est encore loin du compte même si la direction est plutôt bonne. La sortie du confinement, l’envie de découverte et d’expériences à proximité ont donné un coup de boost à la consommation touristique de la France.
Comme d’habitude, sans concertation et un peu dans la panique, chaque institution y a été de son catalogue, de sa sélection de produits à mettre en marché. Comment s’étonner que le succès ait été divers quand on part, encore une fois, totalement dispersé.
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Sans équivoque et avec beaucoup de sympathie, TourMag suit les travaux du réseau France DMC Alliance qui a pris l’initiative de rassembler les petites structures pour leur donner des outils et un porte-voix. Sans y voir aucune connotation péjorative, sa présidente est un petit bout de femme qui déploie une énergie sans compter pour faire vivre le réseau.
Il fut un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître, quand un Georges Toromanof, président de l’ex-SNAV et grand réceptif parisien, savait tempêter au nom des réceptifs. Petit à petit, Patricia Linot lui emboite le pas, avec méthode et entêtement. Elle est en train d’accomplir ce qu’une Adriana Minchella a réussi avec le réseau Cediv.
Parviendra-t-elle à s’imposer face au dédain affiché des grandes entreprises françaises réunies dans Club fermé, pratiquant le lobbying en petit comité ?
Saura-t-elle regrouper les autres initiatives qui ont pris le tourisme en France comme un marchepied plus politique et syndical qu’opérationnel ? Le Comité de Filière Tourisme, qui devrait saluer une telle volonté d’efficacité, finira t-il par découvrir son existence ? Voilà beaucoup de questions auxquelles nous aimerions voir des réponses positives.
Oui, il y a un parti pris de notre part pour ceux qui font bouger les choses sans se contenter de discours ! Oui, c’est aussi le rôle d’un média de déplorer les divisions et les balles dans le pied quand tout le secteur aurait à gagner à plus d’intelligence collective et moins d’égo individuel.
Je ne sais pas si le réceptif français trouvera sa « grande gueule », il faudrait déjà qu’il trouve plus systématiquement le chemin des agences qui ne dédaigneraient plus à vendre un circuit gastronomique aussi cher qu’une semaine au Maroc ou en Croatie. Les produits existent. Ils ne sont pas encore très visibles mais de plus en plus accessibles. Alors un petit coup de coude Monsieur Plus ?
Il fut un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître, quand un Georges Toromanof, président de l’ex-SNAV et grand réceptif parisien, savait tempêter au nom des réceptifs. Petit à petit, Patricia Linot lui emboite le pas, avec méthode et entêtement. Elle est en train d’accomplir ce qu’une Adriana Minchella a réussi avec le réseau Cediv.
Parviendra-t-elle à s’imposer face au dédain affiché des grandes entreprises françaises réunies dans Club fermé, pratiquant le lobbying en petit comité ?
Saura-t-elle regrouper les autres initiatives qui ont pris le tourisme en France comme un marchepied plus politique et syndical qu’opérationnel ? Le Comité de Filière Tourisme, qui devrait saluer une telle volonté d’efficacité, finira t-il par découvrir son existence ? Voilà beaucoup de questions auxquelles nous aimerions voir des réponses positives.
Oui, il y a un parti pris de notre part pour ceux qui font bouger les choses sans se contenter de discours ! Oui, c’est aussi le rôle d’un média de déplorer les divisions et les balles dans le pied quand tout le secteur aurait à gagner à plus d’intelligence collective et moins d’égo individuel.
Je ne sais pas si le réceptif français trouvera sa « grande gueule », il faudrait déjà qu’il trouve plus systématiquement le chemin des agences qui ne dédaigneraient plus à vendre un circuit gastronomique aussi cher qu’une semaine au Maroc ou en Croatie. Les produits existent. Ils ne sont pas encore très visibles mais de plus en plus accessibles. Alors un petit coup de coude Monsieur Plus ?
Publié par Bruno Courtin
Responsable rubrique Partez en France - TourMaG.com
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