A partir du 30 août, certains employeurs du tourisme devront vérifier le pass sanitaire de leurs salariés - Crédit photo : Romain Pommier
Cet été tout le monde craignait que l'entrée en vigueur fasse imploser l'activité touristique en France.
Alors que le mois d'août tire doucement sa révérence et emporte avec lui sa douceur, les premiers bilans sont plus que positifs un peu partout en France. Des campings à l'hôtellerie, en passant par les destinations, la saison 2021 pourrait flirter avec [les chiffres historiques de 2019 !
Malgré tout, tout n'a pas été rose.
"Son entrée en vigueur le 9 août a créé un léger frein, puisque nos clients qui n'étaient pas vaccinés ne pouvaient plus manger dans les restaurants. Nous avons immédiatement eu des annulations," témoigne Laurent Duc, le président UMIH de l'hôtellerie française.
Une fois cette phase passée et globalement acceptée par les vacanciers, un nouvel épisode plus épineux socialement va pointer le bout de son téléphone.
A partir du lundi 30 août 2021, les employeurs dans les secteurs de l'hôtellerie et tourisme, bars et restaurants, établissements culturels, de loisirs ou sportifs vérifier la validité des pass sanitaires... de leurs salariés.
Si de premier abord et en survolant la question, cela ne pose pas trop de problèmes si ce n'est au niveau éthique ou moral, il subsiste un important questionnement pour les professionnels concernés.
Alors que le mois d'août tire doucement sa révérence et emporte avec lui sa douceur, les premiers bilans sont plus que positifs un peu partout en France. Des campings à l'hôtellerie, en passant par les destinations, la saison 2021 pourrait flirter avec [les chiffres historiques de 2019 !
Malgré tout, tout n'a pas été rose.
"Son entrée en vigueur le 9 août a créé un léger frein, puisque nos clients qui n'étaient pas vaccinés ne pouvaient plus manger dans les restaurants. Nous avons immédiatement eu des annulations," témoigne Laurent Duc, le président UMIH de l'hôtellerie française.
Une fois cette phase passée et globalement acceptée par les vacanciers, un nouvel épisode plus épineux socialement va pointer le bout de son téléphone.
A partir du lundi 30 août 2021, les employeurs dans les secteurs de l'hôtellerie et tourisme, bars et restaurants, établissements culturels, de loisirs ou sportifs vérifier la validité des pass sanitaires... de leurs salariés.
Si de premier abord et en survolant la question, cela ne pose pas trop de problèmes si ce n'est au niveau éthique ou moral, il subsiste un important questionnement pour les professionnels concernés.
Quels sont les salariés concernés par la présentation d'un pass sanitaire valide le 30 août 2021 ?
En effet, la loi prévoit que les personnes travaillant dans les activités du tourisme d'un sens général (voir la liste complète en cliquant ici), sauf celles qui travaillent dans des espaces non accessibles au public (ex : bureaux) et en dehors des horaires d’ouverture au public.
"Son application et le manque de cohérence posent problème. Pourquoi en hôtellerie pure la réceptionniste n’est pas soumise au pass ? Alors que dans nos établissements oui," révèle Damien Duval, le directeur général des villages vacances Cap France.
Ce n'est pas la seule invraisemblance, puisque le service d'étage des restaurants et bars est lui-même exempté de l'application du pass sanitaire au 30 août, mais les petits-déjeuners dans les hôtels aussi.
Donc l'exclusion du pass-sanitaire pour le petit déjeuner ne concernerait alors que les hôtels, mais pas les restaurants.
"Il y a parfois une situation ubuesque. Le Ministère n'a pas diffusé une liste précise de situations et de salariés concernés laissant cours aux interprétations des uns et des autres," peste le patron des villages vacances.
Pour le responsable national de l'UMIH, la vérification du pass sanitaire est presque un non-sujet. Elle concerne plutôt les restaurateurs que les hôteliers.
"Nous n'avons pas d'obligation de pass sanitaire pour nos salariés, sauf s'ils travaillent dans le restaurant de l'hôtel qui est ouvert aux clients de l'extérieur ou encore pour ceux du bar.
Les employés qui s'occupent des salles de réunion doivent aussi présenter un pass sanitaire," explique le président de l'UMIH.
Vous comprendrez aisément que les professionnels soient un peu perdus.
Pour les aider le Groupement national des indépendants de l'hôtellerie et restauration a mis à jour une liste des métiers concernés.
"Son application et le manque de cohérence posent problème. Pourquoi en hôtellerie pure la réceptionniste n’est pas soumise au pass ? Alors que dans nos établissements oui," révèle Damien Duval, le directeur général des villages vacances Cap France.
Ce n'est pas la seule invraisemblance, puisque le service d'étage des restaurants et bars est lui-même exempté de l'application du pass sanitaire au 30 août, mais les petits-déjeuners dans les hôtels aussi.
Donc l'exclusion du pass-sanitaire pour le petit déjeuner ne concernerait alors que les hôtels, mais pas les restaurants.
"Il y a parfois une situation ubuesque. Le Ministère n'a pas diffusé une liste précise de situations et de salariés concernés laissant cours aux interprétations des uns et des autres," peste le patron des villages vacances.
Pour le responsable national de l'UMIH, la vérification du pass sanitaire est presque un non-sujet. Elle concerne plutôt les restaurateurs que les hôteliers.
"Nous n'avons pas d'obligation de pass sanitaire pour nos salariés, sauf s'ils travaillent dans le restaurant de l'hôtel qui est ouvert aux clients de l'extérieur ou encore pour ceux du bar.
Les employés qui s'occupent des salles de réunion doivent aussi présenter un pass sanitaire," explique le président de l'UMIH.
Vous comprendrez aisément que les professionnels soient un peu perdus.
Pour les aider le Groupement national des indépendants de l'hôtellerie et restauration a mis à jour une liste des métiers concernés.
Où en est la vaccination dans l'hôtellerie et restauration ?
Comment expliquer qu'un réceptionniste en contact permanent avec le client ne soit pas considéré comme un serveur ou un sommelier ?
"L'explication réside dans le fait que le pass sanitaire n'est pas obligatoire pour les clients de l'hôtel même si pour eux le masque est obligatoire, tout comme le personnel," justifie Laurent Duc.
En effet, la loi n° 2021-1040 du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire ne prévoit pas d'imposer un contrôle de la situation vaccinale ou sanitaire de la clientèle des hôtels.
Dans le même temps si les patrons de ces établissements encouragent à la vaccination, ils n'auront aucun moyen coercitif pour le faire ou le vérifier.
"Nous ne pouvons agir que sur le volontariat. S'ils n'en veulent pas présenter leur pass sanitaire, ils n'en ont aucune obligation.
Après nous parlons de personnes aussi qui sont en contact direct avec les clients, donc plus sensibles que d'autres à la question de la vaccination," analyse le président de UMIH de l'hôtellerie française.
Aucun chiffre n'a été dévoilé sur le pourcentage de vaccinés au sein de l'industrie touristique, mais il y a fort à parier que le taux pourrait atteindre des sommets.
Du côté de VVF , les salariés seraient vaccinés à hauteur de 95%, donc la problématique est mineure.
"iIl y a une petite partie de l'industrie qui attendait de voir les conséquences de la non-vaccination, ils savent maintenant que [la suspension du contrat sera non rémunérée.
Donc ces réfractaires se vaccinent aussi,]i" pense savoir Vincent Sitz, le président de la commission emploi et formation du Groupement National des indépendants de l'Hôtellerie et Restauration.
Toutefois d'après les informations qui filtrent, moins de 10% des salariés refuseraient le pass sur les activités de l'hôtellerie, cafés et restauration. Dans le même temps, les arrêts maladies seraient en hausse sensible.
"L'explication réside dans le fait que le pass sanitaire n'est pas obligatoire pour les clients de l'hôtel même si pour eux le masque est obligatoire, tout comme le personnel," justifie Laurent Duc.
En effet, la loi n° 2021-1040 du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire ne prévoit pas d'imposer un contrôle de la situation vaccinale ou sanitaire de la clientèle des hôtels.
Dans le même temps si les patrons de ces établissements encouragent à la vaccination, ils n'auront aucun moyen coercitif pour le faire ou le vérifier.
"Nous ne pouvons agir que sur le volontariat. S'ils n'en veulent pas présenter leur pass sanitaire, ils n'en ont aucune obligation.
Après nous parlons de personnes aussi qui sont en contact direct avec les clients, donc plus sensibles que d'autres à la question de la vaccination," analyse le président de UMIH de l'hôtellerie française.
Aucun chiffre n'a été dévoilé sur le pourcentage de vaccinés au sein de l'industrie touristique, mais il y a fort à parier que le taux pourrait atteindre des sommets.
Du côté de VVF , les salariés seraient vaccinés à hauteur de 95%, donc la problématique est mineure.
"iIl y a une petite partie de l'industrie qui attendait de voir les conséquences de la non-vaccination, ils savent maintenant que [la suspension du contrat sera non rémunérée.
Donc ces réfractaires se vaccinent aussi,]i" pense savoir Vincent Sitz, le président de la commission emploi et formation du Groupement National des indépendants de l'Hôtellerie et Restauration.
Toutefois d'après les informations qui filtrent, moins de 10% des salariés refuseraient le pass sur les activités de l'hôtellerie, cafés et restauration. Dans le même temps, les arrêts maladies seraient en hausse sensible.
Pass sanitaire et contraintes : le secteur réclame une poursuite des aides !
Ainsi, le 30 août 2021 ne devrait pas ressembler à un grand chaos, mais ce ne sera pas un jour comme les autres.
"Ce n'est pas anodin. La problématique ne concerne pas réellement le peu de réfractaires, mais surtout que cela s'ajoute au fait que nous sommes en tension au niveau de la main d'oeuvre," analyse le responsable du GNI.
Prenez l'exemple d'un établissement ayant déjà eu du mal à recruter, en sous-effectif et qui devra se passer de 2 ou 3 personnes, sur une équipe de 15 salariés.
"Cela va poser problème dans pas mal d'entreprises, puis vous allez avoir des surcharges de travails pour les autres salariés.
Vous rajoutez à cela que les jeunes ne sont pas encore trop vaccinés, sauf que cette tranche d'âge représente à la fois une grande partie de notre clientèle, mais aussi de nos salariés," renchérit Vincent Sitz.
Pour finir, la loi a prévu un cadre législatif jusqu'au 15 novembre 2021. A partir de cette date, les stations de montagne entreront dans leur saison hivernale avec l'ouverture des remontées mécaniques à venir.
Que se passera-t-il au-delà de la mi-novembre ? Comment opérer le recrutement des saisonniers ? Autant de questions qui restent en suspens.
"Je vois mal le gouvernement revenir en arrière ou de tout annuler, il risque de poursuivre sur la même ligne. Les problématiques seront les mêmes aussi bien pour recruter que pour conserver leurs équipes, annonce Laurent Duc.
Alors que l'hôtellerie se félicite des chiffres de la saison estivale, le pass sanitaire n'aura pas été neutre pour bon nombre d'acteurs du secteur. Les pertes pour la restauration sont estimées entre 15 et 40%, mais des statistiques affinées par types d'offres devraient être collectées prochainement.
"Entre le pass sanitaire, les contraintes aux voyages et les PGE, notre secteur va souffrir. Nous ne sommes pas dans les plus belles années de l'hôtellerie, des cafés et de la restauration (HCR).
La période est problématique pour tout le monde," conclut Vincent Sitz, le président de la commission emploi et formation du GNI-HCR.
L'été n'a été qu'une rangée de jeunes plants cachant une forêt malade, et cela ne suffira pas pour renflouer les caisses. Le gouvernement français risque de devoir laisser les vannes grandes ouvertes, sous peine de voir son tissu touristique aller au tapis.
"Ce n'est pas anodin. La problématique ne concerne pas réellement le peu de réfractaires, mais surtout que cela s'ajoute au fait que nous sommes en tension au niveau de la main d'oeuvre," analyse le responsable du GNI.
Prenez l'exemple d'un établissement ayant déjà eu du mal à recruter, en sous-effectif et qui devra se passer de 2 ou 3 personnes, sur une équipe de 15 salariés.
"Cela va poser problème dans pas mal d'entreprises, puis vous allez avoir des surcharges de travails pour les autres salariés.
Vous rajoutez à cela que les jeunes ne sont pas encore trop vaccinés, sauf que cette tranche d'âge représente à la fois une grande partie de notre clientèle, mais aussi de nos salariés," renchérit Vincent Sitz.
Pour finir, la loi a prévu un cadre législatif jusqu'au 15 novembre 2021. A partir de cette date, les stations de montagne entreront dans leur saison hivernale avec l'ouverture des remontées mécaniques à venir.
Que se passera-t-il au-delà de la mi-novembre ? Comment opérer le recrutement des saisonniers ? Autant de questions qui restent en suspens.
"Je vois mal le gouvernement revenir en arrière ou de tout annuler, il risque de poursuivre sur la même ligne. Les problématiques seront les mêmes aussi bien pour recruter que pour conserver leurs équipes, annonce Laurent Duc.
Alors que l'hôtellerie se félicite des chiffres de la saison estivale, le pass sanitaire n'aura pas été neutre pour bon nombre d'acteurs du secteur. Les pertes pour la restauration sont estimées entre 15 et 40%, mais des statistiques affinées par types d'offres devraient être collectées prochainement.
"Entre le pass sanitaire, les contraintes aux voyages et les PGE, notre secteur va souffrir. Nous ne sommes pas dans les plus belles années de l'hôtellerie, des cafés et de la restauration (HCR).
La période est problématique pour tout le monde," conclut Vincent Sitz, le président de la commission emploi et formation du GNI-HCR.
L'été n'a été qu'une rangée de jeunes plants cachant une forêt malade, et cela ne suffira pas pour renflouer les caisses. Le gouvernement français risque de devoir laisser les vannes grandes ouvertes, sous peine de voir son tissu touristique aller au tapis.