Planète Production : "Nous donnons aux agences la possibilité de marger à 20% !"

TourMaG.com - Pouvez-vous nous décrire Planète Production, et votre parcours ?

Sophie Aubriet : J'ai ouvert l'agence en juillet 2015. Par le passé j'ai occupé différents postes dans des groupes de voyages. J'étais directrice de production pour Rev Vacances, j'ai occupé le poste de directrice Afrique au sein de Voyageurs du monde.

J'ai toujours été du côté de la production. J'ai ouvert Planète Production, pour permettre aux agences de pouvoir externaliser la production de voyages.

Nous ne sommes pas IATA, mais nous avons une licence de tour-opérateur, ce qui nous permet de bénéficier de toutes les garanties.

Je me suis rendu compte que de plus en plus d'agents de voyages voulaient traiter avec des réceptifs, mais qu'ils ne connaissaient pas vraiment le métier de chef de produit.

L'idée est donc de faire de la représentation de réceptifs, mais d'une manière originale

TourMaG.com - C'est-à-dire ?

Sophie Aubriet : On leur offre tout le service d'un tour-opérateur. Cela va de la production pour des TO, au service à la carte pour les agents de voyages. Et ensuite les agences font le paiement auprès des réceptifs.

On s'occupe de toutes les négociations et de la production pour nos clients. Nous faisons aussi bien de l'individuel que du groupe. Notre dernier éductour au Sénégal a été fait dans le cadre de la clientèle groupe.

Nos principaux clients sont le Printemps, la Fnac, Jancarthier, Karavel, Voyage privé...

TourMaG.com - Qu'apporte Planète Production au monde du voyage ?

Sophie Aubriet : Nous avons un mode de fonctionnement différent des autres professionnels du tourisme, je m'explique. Nous entendons parler constamment de technologies, sauf que nous n'avons rien à proposer à ce niveau-là à nos clients, tout est axé sur l'humain.

Nous sommes partis du constat, lors de nos expériences passées qu'en 2017 pour faire partir une personne à la dernière minute, il était impossible de trouver un interlocuteur. Nous sommes joignables à n'importe quel moment de la journée, l'humain doit revenir au centre des attentions.

Nous avons énormément d'agences qui se plaignent des sites BtoC, car il est devenu impossible de joindre quelqu'un, les TO à 17h30 les bureaux sont fermés.

TourMaG.com - Planète Production se porte bien...

Sophie Aubriet : En effet, j'ai commencé seule, il y a deux ans. En cette fin d'année 2017, nous sommes 4.

Nous commençons à communiquer à destination des professionnels du tourisme pour la première fois. On a déjà réalisé plusieurs éductours, dont notre dernier s'étant déroulé au Sénégal, à la fin du mois de novembre en partenariat avec Corsair et notre réceptif local.

L'objectif était de faire découvrir les nombreux atouts du pays, que ce soit sa gastronomie, son patrimoine, et la qualité de ses produits.

TourMaG.com - Et que représente votre activité production ?

Sophie Aubriet : En 2017, nous allons envoyer plus de 6 000 passagers à travers le monde. Nous sommes contentes de ce chiffre.

D'ailleurs, face à notre succès, nous avons embauché une nouvelle personne pour soutenir notre activité. Chacun a sa spécificité, je m'occupe de l'Afrique et mes deux associés s'occupent d'une partie du monde.

Malgré la jeunesse de notre activité, nous sommes déjà rentables. On a la chance de bien connaître les pays, que nous proposons, et alors que la conjoncture rend difficile d'embaucher, et de faire voyager le personnel, nous sommes une alternative à ces contraintes.

L'externalisation est l'avenir de la profession.

TourMaG.com - Et comment, avez-vous pris des parts de marché ? Et quel est votre business modèle ?

Sophie Aubriet : Tout simplement, car nous connaissions tous nos clients actuels de part nos expériences passées.

Lors du lancement de Planète Production, j'ai fait la tournée des agences, pour leur proposer nos produits. Nous sommes vraiment partis du bouche-à-oreille, via des connaissances. Notre réseau, c'est vite étendu.

Après concernant, notre modèle économique, nous sommes payés par les réceptifs pour faire de la représentation. L'idée est donc de proposer les prix les plus bas aux agences et aux tour-opérateurs, en ayant aucune équipe commerciale, ni brochure, nous n'avons aucun frais de fonctionnement.

Nos clients payent leurs voyages, et nos services, rien de plus. Ce qui n'était pas le cas, lorsque nous travaillons à l'époque, pour des TO, car il y a des frais énormes, entre les référencements, les brochures, et les rétrocommissions.

TourMaG.com - Quels sont vos arguments, pour attirer la clientèle ?

Sophie Aubriet : Il y a deux points primordiaux pour conquérir de la clientèle, il faut être réactif et compétitif au niveau des prix. L'argent est le nerf de la guerre.

Grâce à nos prix, et notre connaissance des destinations, nous permettons aux agences de marger à 20%, et de rester compétitives. Aujourd'hui lorsqu'une agence démarche un réceptif, ce dernier ne lui donne pas un prix de TO, il charge pas mal.

En fait, au départ nous avons gardé les montants pratiqués par les réceptifs, lors de nos expériences passées au sein des TO. De plus, nous sommes joignables 7 jours sur 7.

TourMaG.com - Quelles sont les pistes de développement pour 2018 ?

Sophie Aubriet : Nous ne sommes pas dans l'idée de grossir, car nous mettons en avant le côté humain, inévitablement plus on aura de client et moins le contact sera personnalisé.

On a nos partenaires privilégiés, et même si on en accueille chaque année des nouveaux, nous ne nous surchargeons pas. Nous ne travaillons pas avec tout le monde, nous choisissons les agences ayant un bon taux de concrétisations.

Notre modèle fait, que nous ne pouvons pas nous faire polluer par trop de demandes, sachant que nous travaillons à la carte. Nous nous permettons de faire la fine bouche et de choisir nos agences, qui sont celles ayant des bons clients.

TourMaG.com - Comment s'annonce 2018 ?

Sophie Aubriet : Très bien, nous sommes dans la continuité des précédents exercices.

Au niveau des départs en 2018, nous sommes sur une excellente dynamique. En 2017, nous avons enregistré une croissance de 42%, le seul objectif que nous avons est de faire aussi bien, voire mieux.

Et avec nos 60 pays couverts actuellement, nul doute que nous y arriverons.