« Une année 2019 qui prépare les bases d’une année 2020 remarquable ». Voilà comment Augustin de Romanet, P-DG du groupe Aéroports de Paris, et avec lui l’ensemble du secteur aérien, abordait en toute confiance 2020.
Le transport aérien était alors sur un petit nuage, confiant en l’avenir, s’attendant à une onzième année de croissance consécutive.
Mais, en l’espace de quelques semaines, une pandémie mondiale venue de Chine a cloué les avions sur les tarmacs du monde entier. Aucun observateur ne s’attend à voir les niveaux de trafic atteindre à nouveau ceux de 2019 avant au moins 2024.
Alors qu’en ces premiers jours de 2021 l’industrie du voyage reste engluée au plus profond de la crise, retour, en 5 points, sur 2020, année 0 du transport aérien.
Le transport aérien était alors sur un petit nuage, confiant en l’avenir, s’attendant à une onzième année de croissance consécutive.
Mais, en l’espace de quelques semaines, une pandémie mondiale venue de Chine a cloué les avions sur les tarmacs du monde entier. Aucun observateur ne s’attend à voir les niveaux de trafic atteindre à nouveau ceux de 2019 avant au moins 2024.
Alors qu’en ces premiers jours de 2021 l’industrie du voyage reste engluée au plus profond de la crise, retour, en 5 points, sur 2020, année 0 du transport aérien.
118 milliards de dollars de pertes
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Si un chiffre devait résumer l’agonie du transport aérien en 2020, ce serait bien celui-ci. Le secteur totalise 118 milliards de dollars de pertes sur l’année, d’après les dernières estimations de l’Association internationale du transport aérien (Iata).
« La crise est impitoyable. Nos dernières prévisions économiques indiquent que les compagnies aériennes vont perdre 118,5 milliards de dollars (environ 97 milliards d’euros NDLR), c’est à dire 66 dollars pour chaque passager transporté. (…) Il est temps que les gouvernements agissent. Le soutien de 173 milliards accordé jusqu’ici a permis à l’industrie de survivre, mais il en faut davantage pour que l’industrie se rende à l’été », s’alarme Alexandre de Juniac, à la tête de Iata.
Et, pour cause, dans l’hypothèse heureuse où les vaccins permettront aux frontières de rouvrir d’ici le milieu de l’année 2021, l’industrie s’attend tout de même à de nouvelles pertes de 38,7 milliards de dollars (32 milliards d’euros).
« La crise est impitoyable. Nos dernières prévisions économiques indiquent que les compagnies aériennes vont perdre 118,5 milliards de dollars (environ 97 milliards d’euros NDLR), c’est à dire 66 dollars pour chaque passager transporté. (…) Il est temps que les gouvernements agissent. Le soutien de 173 milliards accordé jusqu’ici a permis à l’industrie de survivre, mais il en faut davantage pour que l’industrie se rende à l’été », s’alarme Alexandre de Juniac, à la tête de Iata.
Et, pour cause, dans l’hypothèse heureuse où les vaccins permettront aux frontières de rouvrir d’ici le milieu de l’année 2021, l’industrie s’attend tout de même à de nouvelles pertes de 38,7 milliards de dollars (32 milliards d’euros).
Licenciements et coupes budgétaires… en attendant les faillites ?
« Tout le monde est menacé de disparition, y compris Ryanair », s’alarmait dès le mois de mars, Alain Battisti, président de la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam), dans nos colonnes. Après une série noire en 2019, année lors de laquelle 23 compagnies aériennes (dont Aigle Azur et XL airways) avaient fait faillite, une quarantaine de compagnies aériennes mondiales ont jeté l’éponge en 2020 (Level Europe, Flybe, SunExpress Deustchland, Virgin Australia…) malgré les perfusions gouvernementales d’urgence.
Pour les autres, les mesures de redressement judiciaire, les licenciements et coupes budgétaires ont été dantesques. Et pour cause, en France, le trafic international a chuté de 88% par rapport à 2019… Parmi les dernières annonces en date : ADP table sur 1150 départs volontaires et Norwegian a été placée sous la protection de la loi sur les faillites…
En fin d’année 2020, le groupe financier Bloomberg a publié une note sur les huit compagnies aériennes les plus exposées au risque de faillites. Parmi celles-ci : Azul et Gol au Brésil, Thai Airways, Air Asia ou encore Aeroméxico.
Et, d’après le Travel Daily News, si la pandémie et ses répercussions économiques devaient se poursuivre, 50% des compagnies aériennes pourraient à ce rythme disparaître d’ici 3 ans.
Pour les autres, les mesures de redressement judiciaire, les licenciements et coupes budgétaires ont été dantesques. Et pour cause, en France, le trafic international a chuté de 88% par rapport à 2019… Parmi les dernières annonces en date : ADP table sur 1150 départs volontaires et Norwegian a été placée sous la protection de la loi sur les faillites…
En fin d’année 2020, le groupe financier Bloomberg a publié une note sur les huit compagnies aériennes les plus exposées au risque de faillites. Parmi celles-ci : Azul et Gol au Brésil, Thai Airways, Air Asia ou encore Aeroméxico.
Et, d’après le Travel Daily News, si la pandémie et ses répercussions économiques devaient se poursuivre, 50% des compagnies aériennes pourraient à ce rythme disparaître d’ici 3 ans.
Air France : 7 milliards et un nouveau visage
En première ligne de l’onde de choc économique, Air France a profité de 2020 pour accélérer sa métamorphose. Après avoir reçu une aide d’urgence de 7 milliards d’euros de la part de l’Etat au printemps, la compagnie tricolore a fait le ménage.
Pour des raisons écologiques, elle a notamment dit adieu à ses 10 Airbus A380, trop gourmands en kérosène, et a certaines lignes domestiques. Niveau social, le groupe Air France a annoncé qu’il allait supprimer 7580 postes chez AF et chez Hop d’ici fin 2022.
Aux dernières nouvelles, l’Etat devrait prochainement doubler sa participation au sein de la compagnie pour atteindre 30% du capital. L’opération prévoirait aussi une nouvelle injection de 4 à 5 milliards d’euros d’ici le printemps prochain.
Derrière, les autres compagnies françaises continuent de se battre pour leur survie et pour obtenir des aides. Un accord a notamment été trouvé entre Corsair et l’Etat sur une contribution financière de 300 millions d’euros pour aider la compagnie à se restructurer.
Pour des raisons écologiques, elle a notamment dit adieu à ses 10 Airbus A380, trop gourmands en kérosène, et a certaines lignes domestiques. Niveau social, le groupe Air France a annoncé qu’il allait supprimer 7580 postes chez AF et chez Hop d’ici fin 2022.
Aux dernières nouvelles, l’Etat devrait prochainement doubler sa participation au sein de la compagnie pour atteindre 30% du capital. L’opération prévoirait aussi une nouvelle injection de 4 à 5 milliards d’euros d’ici le printemps prochain.
Derrière, les autres compagnies françaises continuent de se battre pour leur survie et pour obtenir des aides. Un accord a notamment été trouvé entre Corsair et l’Etat sur une contribution financière de 300 millions d’euros pour aider la compagnie à se restructurer.
737 max : vers la fin du feuilleton ?
Pour la première fois depuis vingt mois, un Boeing 737 max a décollé avec des passagers à son bord. La scène se déroulait mercredi 9 décembre entre Sao Paulo et Porto Alegre, au Brésil, dans un avion aux couleurs de la compagnie GOL.
Presque deux années de modifications et de tests auront été nécessaires pour que l’un des derniers-nés de l’avionneur américain puissent voler à nouveau, après deux catastrophes aériennes ayant fait au total 346 morts. Quatre modifications majeures ont été ordonnées, dont deux sur de nouveaux logiciels à installer, et des formations spécifiques ont été imposées aux pilotes.
Si au total cette crise aura couté 20 milliards de dollars à Boeing, l’espoir d’une fin à ce feuilleton est désormais tangible. Avant une autorisation de revoler en Europe, la compagnie américaine United renverra dans les airs ses 737 max à partir du 11 février 2021.
Presque deux années de modifications et de tests auront été nécessaires pour que l’un des derniers-nés de l’avionneur américain puissent voler à nouveau, après deux catastrophes aériennes ayant fait au total 346 morts. Quatre modifications majeures ont été ordonnées, dont deux sur de nouveaux logiciels à installer, et des formations spécifiques ont été imposées aux pilotes.
Si au total cette crise aura couté 20 milliards de dollars à Boeing, l’espoir d’une fin à ce feuilleton est désormais tangible. Avant une autorisation de revoler en Europe, la compagnie américaine United renverra dans les airs ses 737 max à partir du 11 février 2021.
Airbus rêve d’un ballon d'hydrogène
Et si nous nous permettions une note positive pour terminer ? Fortement ébranlé par les crises économiques et sanitaires, Airbus n’avait pas la tête a fêter son 50e anniversaire en fin d’année 2020.
Toutefois, malgré les cascades de reports de commandes, syndicats et direction négocient en ce début d’année un accord qui pourrait remplacer les licenciements prévus par des départs volontaires.
Mieux, l’avionneur français voit son avenir en vert et a annoncé des premiers avions à hydrogène pour 2035. Une technologie qui, si elle doit encore surmonter des obstacles colossaux , pourrait permettre de réduire de 50 à 70% l’impact du transport aérien sur le climat.
Ajoutons enfin que 2020 aura aussi été du côté de Toulouse l’année du premier vol du CityAirbus, navette volante et automatique pouvant transporter 4 personnes pendant 15 minutes à 120km/h.
Toutefois, malgré les cascades de reports de commandes, syndicats et direction négocient en ce début d’année un accord qui pourrait remplacer les licenciements prévus par des départs volontaires.
Mieux, l’avionneur français voit son avenir en vert et a annoncé des premiers avions à hydrogène pour 2035. Une technologie qui, si elle doit encore surmonter des obstacles colossaux , pourrait permettre de réduire de 50 à 70% l’impact du transport aérien sur le climat.
Ajoutons enfin que 2020 aura aussi été du côté de Toulouse l’année du premier vol du CityAirbus, navette volante et automatique pouvant transporter 4 personnes pendant 15 minutes à 120km/h.