Depuis 1990, Air France a épuisé 7 Présidents. Jean-Marc Janaillac serait le dernier en date. Il est issu de la promotion Voltaire de l'ENA. La même que François Hollande... (photo captation d'écran)
D’abord, le poids de l’Etat dans la nomination.
Je n’ai rien contre Jean-Marc Janaillac, puisque c’est de lui qu’il s’agit, même si on sait que c'est un un ami du Président de la République.
Je me demande simplement pourquoi l’Etat, qui ne détient qu’une part très minoritaire du capital, se mêle de ce qui manifestement ne le regarde pas.
Car c’est bien ainsi qu’il faut interpréter la campagne médiatique en faveur de JMJ.
Voilà le mal qui ronge notre transporteur national, tout comme il a tué Alitalia. La politisation de la direction de la compagnie a plusieurs effets négatifs.
D’abord l’absence de continuité dans la gestion et même dans la stratégie. Au gré des alternances politiques, le management change et par conséquent aucune politique à long terme ne peut être suivie.
Prenons l’exemple du plan pluriannuel appelé Perform 2020, initié par le président sortant, Alexandre de Juniac.
Soit il est bon, et dans ce cas il doit être poursuivi, mais alors il faut nommer celui capable d’assurer la continuité : j’ai nommé Frédéric Gagey, ou il n’est pas bon et il faut changer l’équipe dirigeante, mais alors pourquoi il aurait fallu plusieurs années pour s’en apercevoir ?
Je n’ai rien contre Jean-Marc Janaillac, puisque c’est de lui qu’il s’agit, même si on sait que c'est un un ami du Président de la République.
Je me demande simplement pourquoi l’Etat, qui ne détient qu’une part très minoritaire du capital, se mêle de ce qui manifestement ne le regarde pas.
Car c’est bien ainsi qu’il faut interpréter la campagne médiatique en faveur de JMJ.
Voilà le mal qui ronge notre transporteur national, tout comme il a tué Alitalia. La politisation de la direction de la compagnie a plusieurs effets négatifs.
D’abord l’absence de continuité dans la gestion et même dans la stratégie. Au gré des alternances politiques, le management change et par conséquent aucune politique à long terme ne peut être suivie.
Prenons l’exemple du plan pluriannuel appelé Perform 2020, initié par le président sortant, Alexandre de Juniac.
Soit il est bon, et dans ce cas il doit être poursuivi, mais alors il faut nommer celui capable d’assurer la continuité : j’ai nommé Frédéric Gagey, ou il n’est pas bon et il faut changer l’équipe dirigeante, mais alors pourquoi il aurait fallu plusieurs années pour s’en apercevoir ?
La durée, facteur clef dans la gestion des grands groupes aériens
Autres articles
-
Air France - KLM : la Taxe Chirac va impacter de 90 à 170M€ le résultat d’exploitation
-
Air France : quelles sont les économies réalisées avec NDC ?
-
Air France et KLM : la surcharge GDS passera à 3€ en janvier
-
Emirates répercute à son tour la taxe de solidarité sans attendre le vote
-
Air France suspend le survol de la Mer Rouge jusqu'à nouvel ordre
Depuis 1990, Air France a épuisé 7 présidents : Bernard Attali, Christian Blanc, Jean-Cyril Spinetta, Pierre-Henri Gourgeon, encore Jean-Cyril Spinetta, Alexandre de Juniac et Frédéric Gagey et le mode de gouvernance a été chamboulé par la création d’Air France Holding.
Dans le même temps, Emirates a gardé le même dirigeant : Tim Clark.
Le transport aérien est un très gros dévoreur de capitaux, lesquels ne peuvent s’amortir que sur du très long terme.
La durée est un facteur clef dans la gestion des énormes et complexes entreprises que sont les grands groupes aériens. Il est donc impératif de garder longtemps les équipes en place. En France, on fait tout le contraire.
Et puis il y a une composante qui ne semble pas avoir été prise en compte : les pilotes.
Ces derniers ont une forte tendance à s’immiscer dans la stratégie de la compagnie. On l’a bien vu lorsqu’il s’est agi de définir le périmètre de Transavia. Là encore il faut bien faire un choix.
Ou bien on considère que les pilotes, en tant que corporation, n’ont rien à dire quant à la politique de la compagnie et alors il faudra bien accepter un bras de fer. Un bras de fer qui devra être gagné par la direction quitte à essuyer un conflit social très dur.
Ou bien on considère que leur contribution est essentielle à la bonne marche de la compagnie, et alors ils doivent pouvoir donner leur avis sur le choix du président à venir.
Dans le même temps, Emirates a gardé le même dirigeant : Tim Clark.
Le transport aérien est un très gros dévoreur de capitaux, lesquels ne peuvent s’amortir que sur du très long terme.
La durée est un facteur clef dans la gestion des énormes et complexes entreprises que sont les grands groupes aériens. Il est donc impératif de garder longtemps les équipes en place. En France, on fait tout le contraire.
Et puis il y a une composante qui ne semble pas avoir été prise en compte : les pilotes.
Ces derniers ont une forte tendance à s’immiscer dans la stratégie de la compagnie. On l’a bien vu lorsqu’il s’est agi de définir le périmètre de Transavia. Là encore il faut bien faire un choix.
Ou bien on considère que les pilotes, en tant que corporation, n’ont rien à dire quant à la politique de la compagnie et alors il faudra bien accepter un bras de fer. Un bras de fer qui devra être gagné par la direction quitte à essuyer un conflit social très dur.
Ou bien on considère que leur contribution est essentielle à la bonne marche de la compagnie, et alors ils doivent pouvoir donner leur avis sur le choix du président à venir.
Frédéric Gagey et Lionel Guérin, voilà qui aurait un peu de gueule !
On entend dire ici et là qu’on va nommer un président de transition. Transition de quoi ?
Le groupe Air France/KLM est confronté à une concurrence terrible qui risque de le faire disparaître s’il n’arrive pas à faire les réformes nécessaires. Celles-ci ont été initiées.
Pour réussir, il faudra des années en espérant que le cours du pétrole veuille bien rester au-dessous de 50$ le baril et que le transport aérien n’en profite pas pour baisser encore ses prix de vente qui ont tant de peine à couvrir les prix de revient.
Il convient donc d’avoir à la tête du groupe un management pour du long terme, capable à la fois de retrouver les marges de manœuvre financière et de lancer de grands projets susceptibles d’emporter l’enthousiasme des salariés.
Vu de l’extérieur, le nouveau président devrait être choisi au sein même de la compagnie. Et que l’on ne me dise pas qu’il n’existe pas ou qu’il n’y a pas de candidats.
Certes le poste pour prestigieux qu’il soit, n’est pas forcément enviable dans le contexte difficile que traverse le groupe, c’est probablement ce qui a amené Alexandre de Juniac à démissionner pour prendre un poste moins bien rémunéré que celui qu’il occupait.
Allez, je me risque : Frédéric Gagey à la tête de la Holding et Lionel Guérin à la Présidence d’Air France, voilà qui aurait un peu de gueule !
Le groupe Air France/KLM est confronté à une concurrence terrible qui risque de le faire disparaître s’il n’arrive pas à faire les réformes nécessaires. Celles-ci ont été initiées.
Pour réussir, il faudra des années en espérant que le cours du pétrole veuille bien rester au-dessous de 50$ le baril et que le transport aérien n’en profite pas pour baisser encore ses prix de vente qui ont tant de peine à couvrir les prix de revient.
Il convient donc d’avoir à la tête du groupe un management pour du long terme, capable à la fois de retrouver les marges de manœuvre financière et de lancer de grands projets susceptibles d’emporter l’enthousiasme des salariés.
Vu de l’extérieur, le nouveau président devrait être choisi au sein même de la compagnie. Et que l’on ne me dise pas qu’il n’existe pas ou qu’il n’y a pas de candidats.
Certes le poste pour prestigieux qu’il soit, n’est pas forcément enviable dans le contexte difficile que traverse le groupe, c’est probablement ce qui a amené Alexandre de Juniac à démissionner pour prendre un poste moins bien rémunéré que celui qu’il occupait.
Allez, je me risque : Frédéric Gagey à la tête de la Holding et Lionel Guérin à la Présidence d’Air France, voilà qui aurait un peu de gueule !
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com..
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com..