Le rachat surprise de Wow Air survient un mois à peine après le dépôt de bilan d’une autre low-cost long-courrier positionnée sur les liaisons transatlantiques : Primera Air - DR
A qui le tour ?
Depuis lundi 5 novembre 2018, le très agité secteur des compagnies low cost long-courrier connaît une nouvelle disparue.
Après la faillite récente des Danois de Primera Air, c’est au tour des Islandais de WOW Air de jeter l’éponge, après que leur premier concurrent, la compagnie régulière islandaise Icelandair, a annoncé une offre de cession par échange d’actions.
Si les clauses du contrat prévoient que les deux marques soient conservées, ce rachat signifie surtout l’abdication de la compagnie low cost face à sa concurrente régulière.
Une décision qui a sans doute été motivée par des raisons économiques pour Wow Air qui, après avoir annoncé plusieurs fermetures d’escales ces derniers mois, a subi de plein fouet le renforcement de la concurrence sur les liaisons transatlantiques à bas coûts ainsi que la hausse du prix du kérosène.
Depuis lundi 5 novembre 2018, le très agité secteur des compagnies low cost long-courrier connaît une nouvelle disparue.
Après la faillite récente des Danois de Primera Air, c’est au tour des Islandais de WOW Air de jeter l’éponge, après que leur premier concurrent, la compagnie régulière islandaise Icelandair, a annoncé une offre de cession par échange d’actions.
Si les clauses du contrat prévoient que les deux marques soient conservées, ce rachat signifie surtout l’abdication de la compagnie low cost face à sa concurrente régulière.
Une décision qui a sans doute été motivée par des raisons économiques pour Wow Air qui, après avoir annoncé plusieurs fermetures d’escales ces derniers mois, a subi de plein fouet le renforcement de la concurrence sur les liaisons transatlantiques à bas coûts ainsi que la hausse du prix du kérosène.
Dépôt de bilan de Primera Air
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Un rachat surprise qui survient un mois à peine après le dépôt de bilan d’une autre low cost long-courrier positionnée sur les liaisons transatlantiques : Primera Air.
Le 2 octobre 2018, cette compagnie danoise qui possédait une base à Paris a décidé d'abandonner, minée par « des événements imprévus et graves », d’après un communiqué.
« En 2017, la société a perdu un avion en raison de graves problèmes de corrosion et a dû supporter le coût total de la reconstruction, entraînant une perte de plus de 10 millions d’euros », y est-il précisé.
Pourtant, la compagnie parlait aussi d’un début d’année 2018 « fantastique », annonçant l’ouverture de nouvelles lignes, notamment entre Paris-CDG et Montréal.
Arrivée en France au printemps 2017 après des mois d’annonces de vols transatlantiques aux tarifs imbattables, la compagnie danoise avait mis en place des vols entre Paris et l’Amérique du Nord dès 149 euros. Elle volait vers New York Newark, Boston, Toronto, Montréal et Tel Aviv et s’apprêtait à se lancer sur Washington.
Le 2 octobre 2018, cette compagnie danoise qui possédait une base à Paris a décidé d'abandonner, minée par « des événements imprévus et graves », d’après un communiqué.
« En 2017, la société a perdu un avion en raison de graves problèmes de corrosion et a dû supporter le coût total de la reconstruction, entraînant une perte de plus de 10 millions d’euros », y est-il précisé.
Pourtant, la compagnie parlait aussi d’un début d’année 2018 « fantastique », annonçant l’ouverture de nouvelles lignes, notamment entre Paris-CDG et Montréal.
Arrivée en France au printemps 2017 après des mois d’annonces de vols transatlantiques aux tarifs imbattables, la compagnie danoise avait mis en place des vols entre Paris et l’Amérique du Nord dès 149 euros. Elle volait vers New York Newark, Boston, Toronto, Montréal et Tel Aviv et s’apprêtait à se lancer sur Washington.
Quel avenir pour Norwegian ?
Dans le même temps, la première des compagnies low cost long-courrier, Norwegian, continue d’attiser toutes les convoitises. Pourtant, elle aligne les mauvaises performances financières. Après une perte nette de 30,7 millions d’euros en 2017, la compagnie a fait état d’un troisième trimestre 2018 bien en-deçà de ses attentes.
Elle aussi affaiblie par les hausses du prix du carburant et par la concurrence, la low cost Norwegian continue de fermer les yeux aux offres de rachat de Lufthansa ou du groupe IAG, qui continue lui de déployer sa low cost long-courrier Level, présente à Paris Orly depuis l’été 2018.
Pour Marc Rochet, président de la low cost long-courrier French Bee, « le double problème de Norwegian est une croissance trop rapide mais aussi le fait d’avoir mélangé trop de types d’avions, rendant leur modèle très complexe ».
Un avis partagé par Jean-Louis Baroux, à la tête d’APG, qui se demande : « Norwegian est-elle en pleine fuite en avant ? Ou va-t-elle vraiment tenir le coup ? »
Elle aussi affaiblie par les hausses du prix du carburant et par la concurrence, la low cost Norwegian continue de fermer les yeux aux offres de rachat de Lufthansa ou du groupe IAG, qui continue lui de déployer sa low cost long-courrier Level, présente à Paris Orly depuis l’été 2018.
Pour Marc Rochet, président de la low cost long-courrier French Bee, « le double problème de Norwegian est une croissance trop rapide mais aussi le fait d’avoir mélangé trop de types d’avions, rendant leur modèle très complexe ».
Un avis partagé par Jean-Louis Baroux, à la tête d’APG, qui se demande : « Norwegian est-elle en pleine fuite en avant ? Ou va-t-elle vraiment tenir le coup ? »
Un modèle qui n’est pas remis en cause
Pour autant, les acteurs du secteur ne remettent absolument pas en cause la pérennité du modèle de low cost long-courrier.
« Dans le modèle, il y a de vraies compagnies low cost long-courriers, comme French Bee ou Norwegian, avec de vrais investissements dans des appareils vraiment long-courriers », nous explique Marc Rochet. « Des compagnies comme Primera étaient sur des petits avions, pas vraiment efficaces sur le long-courrier », ajoute-t-il.
« N’oublions pas les résultats d’easyJet et de Ryanair sur les premières années », rappelait aussi Laurent Magnin, à la tête d’XL Airways France, lors du dernier Paris Air Forum. « Norwegian est dans le même cas aujourd’hui, mais le marché croit au modèle et les investisseurs répondent présents ! ».
Comment, dès lors, analyser ces faillites et ce phénomène de consolidation dans le secteur ?
« Mon sentiment est que cela fait partie de la consolidation : il y a des chutes inéluctables », indique Jean-Louis Baroux, rappelant qu’en une dizaine d’années, plus de 160 compagnies low cost ont déposé le bilan dans le monde.
« C’est la loi d’un marché qui se développe : il y a des expériences intéressantes, et il y a des échecs, des faillites », explique aussi Marc Rochet. Pour lui : « les clients vont continuer à faire leurs choix, des compagnies vont réussir, d’autres vont tomber, voilà tout ».
« Dans le modèle, il y a de vraies compagnies low cost long-courriers, comme French Bee ou Norwegian, avec de vrais investissements dans des appareils vraiment long-courriers », nous explique Marc Rochet. « Des compagnies comme Primera étaient sur des petits avions, pas vraiment efficaces sur le long-courrier », ajoute-t-il.
« N’oublions pas les résultats d’easyJet et de Ryanair sur les premières années », rappelait aussi Laurent Magnin, à la tête d’XL Airways France, lors du dernier Paris Air Forum. « Norwegian est dans le même cas aujourd’hui, mais le marché croit au modèle et les investisseurs répondent présents ! ».
Comment, dès lors, analyser ces faillites et ce phénomène de consolidation dans le secteur ?
« Mon sentiment est que cela fait partie de la consolidation : il y a des chutes inéluctables », indique Jean-Louis Baroux, rappelant qu’en une dizaine d’années, plus de 160 compagnies low cost ont déposé le bilan dans le monde.
« C’est la loi d’un marché qui se développe : il y a des expériences intéressantes, et il y a des échecs, des faillites », explique aussi Marc Rochet. Pour lui : « les clients vont continuer à faire leurs choix, des compagnies vont réussir, d’autres vont tomber, voilà tout ».