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Projet de libéralisation : les autocaristes tourisme attendent de voir...

après les annonces, place aux textes


Alors que les spécialistes du transport de voyageurs comme Eurolines ou iDBUS saluent le projet du ministre français de l'Economie d'assouplir la réglementation du secteur, les autocaristes du tourisme qui ont, aussi d'autres activités, font part de leur optimisme, mais restent prudents avant tout.


Rédigé par Pierre Coronas le Jeudi 23 Octobre 2014

En général, les autocaristes du tourisme accueillent positivement le projet de libéralisation du transport en autocar d'Emmanuel Macron. Mais, après les annonces, ils attendent des concrétisations - Photo DR
En général, les autocaristes du tourisme accueillent positivement le projet de libéralisation du transport en autocar d'Emmanuel Macron. Mais, après les annonces, ils attendent des concrétisations - Photo DR
En annonçant, mercredi 15 octobre 2014, son intention d'assouplir la réglementation du transport par autocar, Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, a beaucoup fait réagir.

Il envisage notamment d'offrir la possibilité de développer des lignes de bus interrégionales.

A l'heure actuelle, les trajets en autocar ne peuvent être réalisés que dans le cadre d'une convention entre une collectivité locale et une société de transport ou sur un itinéraire international qui s'achève hors des frontières françaises comme l'autorise le décret n° 2010-389 du 19 avril 2010.

En France, le secteur du transport en commun de personnes est réglementé depuis l'adoption de l'arrêté du 2 juillet 1982. Les premiers appels d'offres ont été émis par les mairies, les départements et les régions en 1993.

La volonté de le libéraliser du ministre de l’Économie, conformément aux recommandations de l'Autorité de la concurrence, a, par conséquent, été accueillie avec enthousiasme par les acteurs spécialisés dans le transport de voyageurs comme iDBUS ou Eurolines, par exemple.

"Une simple annonce"

En revanche, du côté des autocaristes qui œuvrent également dans le monde du tourisme, les réactions sont plus mitigées.

Pour certains, comme le groupe Verdié, "toute réforme de nature à libéraliser le transporteur par autocar est positive, explique Clément Verdié, responsable du développement de Verdié Autocars. Mais à l'heure actuelle, cela reste une simple annonce. Nous verrons ce que cela donnera concrètement."

Une prudence partagée par Alain-Jean Berthelet, Président du réseau d'autocaristes indépendant Réunir et co-fondateur d'Easynove :

"Aujourd'hui, notre métier est tellement réglementé que la simple idée de libéraliser est réjouissante. Maintenant nous attendons de voir quel cheminement sera pris par le gouvernement. Nous affichons un optimisme mesuré et restons en position d'observateurs attentifs et intéressés."

Il assure en tout cas que son organisation dispose des moyens technologiques (réservation en ligne) et humains pour s'adapter à d'éventuelles modifications de la réglementation, notamment via la marque Starshipper.

Pour autant, les changements ne seraient pas anodins pour le secteur. "Nous avons des repères avec le système actuel, poursuit Alain-Jean Berthelet.

S'il change, nous partirons vers l'inconnu. Nos « usagers » actuels pourraient ainsi devenir des « clients ». Il nous faudra donc nous adapter à un nouveau type de transport et à la démarche commerciale qui va avec."

Avec 500 véhicules dont 100 positionnés sur des lignes régulières et 50 sur le transport touristique, Verdié Autocars aussi se tient prêt. Pour le responsable du développement de la filiale, "il serait intéressant de pouvoir ouvrir de nouvelles lignes régulières régionales."

C'est une possibilité qu'il étudie depuis plusieurs années. Toutefois, il doute de la rentabilité à long terme d'un système qui ne serait pas soutenu par les subventions des collectivités.

Pour Clément Verdié, "elles devraient rester les donneurs d'ordre et les régulateurs du secteur."

Pas de créations d'emplois ?

D'autres autocaristes semblent, en revanche, plutôt indifférents aux récentes annonces du ministre de l’Économie.

C'est le cas, par exemple de Richou Voyages dont l'activité de transport par autocars concerne à 80 % le tourisme. "Je pense que le projet ne peut être que positif pour la profession, mais ce n'est pas notre cœur de métier", répond Dominique Richou, Président.

Quant à Lionel De Abreu, Président de N.A.P. Tourisme, il considère qu'il ne s'agit que d'"un effet d'annonce".

Il poursuit en précisant qu'Eurolines, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, et iDBUS, filiale de la SNCF, "avaient déjà le droit de caboter depuis quelques mois à hauteur de 50 % de leurs recettes."

Selon lui, "la libéralisation du cabotage sur le territoire français permettra à ces deux structures très bien implantées d'augmenter leurs recettes sans coûts supplémentaires puisqu'il leur suffira de charger et décharger des personnes dans les villes situées sur leurs parcours internationaux."

Pour le Président de N.A.P. Tourisme, l'éventuel assouplissement de la réglementation ne représente pas une opportunité.

"Je ne pense pas que cela crée de nombreux emplois car le système est verrouillé par les 2 acteurs déjà présents et par les régions avec les LER qui souhaitent continuer à exploiter les liaisons interrégionales sous régime de convention", ajoute-t-il.

Il explique qu'il avait déjà entamé des démarches auprès de la région Paca "il y a environ 3 ans" pour la création de nouvelles lignes. Mais il a abandonné "devant les difficultés qui se présentaient et surtout devant le peu d'enthousiasme que cela avait provoqué".

Ouvrir de nouvelles lignes : pourquoi pas ? Mais, les autocaristes en auront-ils réellement la possibilité ? Beaucoup en doutent.

Malgré des intentions unanimement saluées, la tâche du gouvernement ne sera, une nouvelle fois, pas de tout repos...

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