Michael Frenzel, patron de TUI, est rassuré...
La banque publique allemande a vendu l'intégralité de ses 31,3% à la Deutsche Bank, officiellement pour "un prix raisonnable". Selon une source informée, cela dépasserait la valeur de 930 millions d'euros qui était enregistrée dans ses comptes.
Deutsche Bank a immédiatement revendu les titres. Riu, basé à Majorque et selon les sources deuxième ou troisième groupe hôtelier espagnol, a ainsi acquis en propre une part de 10%.
Ses alliés au sein du consortium, la banque Caja de Ahorros del Mediteraneo (CAM) et la chaîne d'hôtels Grupo de Empresas Matutes, ont pris respectivement 4,9% et 2,4% supplémentaires.
Les 14% restant ont été placés auprès d'investisseurs institutionnels européens et américains. Cette opération "lève les incertitudes des marchés", s'est félicité le patron de TUI, Michael Frenzel.
L'annonce a d'ailleurs provoqué une chute du titre à la Bourse de Francfort, où TUI accusait l'un des plus forts reculs de l'indice vedette Dax (-1,19% à 16,55 EUR vers 12h00 GMT).
Riu, partenaire de longue date de TUI
Le dispositif retenu devrait en effet mettre un terme aux rumeurs d'OPA. Pour satisfaire à la législation allemande, une telle opération aurait été obligatoire si un acheteur avait dépassé seul le seuil de 30% du capital de TUI."Cela a influencé les actionnaires qui avaient acheté des titres en raison des spéculations sur une OPA", a expliqué un courtier.
Celles-ci avaient culminé l'été dernier avec la montée jusqu'à 10,1% dans le capital de TUI de la banque américaine Morgan Stanley, qui faute d'expliciter ses motivations avait été soupçonnée d'agir en sous-main en vue d'un raid hostile.
TUI n'avait alors rien fait pour enrayer ces rumeurs. Elles tombaient, il est vrai à point nommé, pour doper le cours de l'action, menacée d'expulsion de l'indice vedette Dax pour cause de capitalisation insuffisante. Et l'affaire s'était plus ou moins dégonflée mi-septembre, quand Morgan Stanley était repassée sous le seuil de 5% du capital.
Restait encore pour TUI à trouver un actionnaire à son goût pour remplacer la WestLB. La banque, qui avait toujours jusqu'alors appuyé les choix stratégiques de Michael Frenzel, voulait sortir du capital "si possible" avant fin 2004, dans le cadre d'un grand ménage dans ses participations censé renflouer ses caisses après deux énormes pertes annuelles.
"Riu n'est pas un investisseur financier impatient..."
Pas étonnant dans ce contexte que Michael Frenzel qualifie d'"excellente" solution l'entrée au capital du consortium emmené par Riu, tandis que le patron de WestLB, Thomas Fischer, estime avoir remis ses parts "en des mains responsables".
Riu est en effet un partenaire de longue date de TUI : les deux groupes détiennent en commun Riu II, la société chargée de l'administration des hôtels portant l'enseigne de la chaîne espagnole, ainsi que la société patrimoniale Riu Hotels, qui regroupe les établissements dont Riu est propriétaire.
"Le groupe Riu n'est pas un investisseur financier impatient", a commenté la banque régionale LRP dans une note, "il pourrait participer en tant que partenaire stratégique à l'activité opérationnelle".
Et pour Michael Frenzel, c'est surtout une quasi-garantie de ne pas se voir mettre trop de bâtons dans les roues dans l'avenir en matière stratégique.
Sophie ESTIENNE (AFP) - redaction@tourmag.com
Deutsche Bank a immédiatement revendu les titres. Riu, basé à Majorque et selon les sources deuxième ou troisième groupe hôtelier espagnol, a ainsi acquis en propre une part de 10%.
Ses alliés au sein du consortium, la banque Caja de Ahorros del Mediteraneo (CAM) et la chaîne d'hôtels Grupo de Empresas Matutes, ont pris respectivement 4,9% et 2,4% supplémentaires.
Les 14% restant ont été placés auprès d'investisseurs institutionnels européens et américains. Cette opération "lève les incertitudes des marchés", s'est félicité le patron de TUI, Michael Frenzel.
L'annonce a d'ailleurs provoqué une chute du titre à la Bourse de Francfort, où TUI accusait l'un des plus forts reculs de l'indice vedette Dax (-1,19% à 16,55 EUR vers 12h00 GMT).
Riu, partenaire de longue date de TUI
Le dispositif retenu devrait en effet mettre un terme aux rumeurs d'OPA. Pour satisfaire à la législation allemande, une telle opération aurait été obligatoire si un acheteur avait dépassé seul le seuil de 30% du capital de TUI."Cela a influencé les actionnaires qui avaient acheté des titres en raison des spéculations sur une OPA", a expliqué un courtier.
Celles-ci avaient culminé l'été dernier avec la montée jusqu'à 10,1% dans le capital de TUI de la banque américaine Morgan Stanley, qui faute d'expliciter ses motivations avait été soupçonnée d'agir en sous-main en vue d'un raid hostile.
TUI n'avait alors rien fait pour enrayer ces rumeurs. Elles tombaient, il est vrai à point nommé, pour doper le cours de l'action, menacée d'expulsion de l'indice vedette Dax pour cause de capitalisation insuffisante. Et l'affaire s'était plus ou moins dégonflée mi-septembre, quand Morgan Stanley était repassée sous le seuil de 5% du capital.
Restait encore pour TUI à trouver un actionnaire à son goût pour remplacer la WestLB. La banque, qui avait toujours jusqu'alors appuyé les choix stratégiques de Michael Frenzel, voulait sortir du capital "si possible" avant fin 2004, dans le cadre d'un grand ménage dans ses participations censé renflouer ses caisses après deux énormes pertes annuelles.
"Riu n'est pas un investisseur financier impatient..."
Pas étonnant dans ce contexte que Michael Frenzel qualifie d'"excellente" solution l'entrée au capital du consortium emmené par Riu, tandis que le patron de WestLB, Thomas Fischer, estime avoir remis ses parts "en des mains responsables".
Riu est en effet un partenaire de longue date de TUI : les deux groupes détiennent en commun Riu II, la société chargée de l'administration des hôtels portant l'enseigne de la chaîne espagnole, ainsi que la société patrimoniale Riu Hotels, qui regroupe les établissements dont Riu est propriétaire.
"Le groupe Riu n'est pas un investisseur financier impatient", a commenté la banque régionale LRP dans une note, "il pourrait participer en tant que partenaire stratégique à l'activité opérationnelle".
Et pour Michael Frenzel, c'est surtout une quasi-garantie de ne pas se voir mettre trop de bâtons dans les roues dans l'avenir en matière stratégique.
Sophie ESTIENNE (AFP) - redaction@tourmag.com