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Rebondir après la crise : l’expérience de Weekendesk, spécialiste du court séjour en France 🔑

Sébastien Venturini souhaite mettre l'accent sur les familles et les offres écoresponsables


Issu du coffret-cadeau, le distributeur Weekendesk a rapidement évolué comme distributeur en ligne de packages « courts-séjours » en France. S’il a souffert comme ses confrères généralistes de la crise sanitaire, son modèle économique le place en bonne position pour rebondir vigoureusement en 2022. Il y compte bien en renforçant deux axes qui ont montré leur potentiel de sortie de crise : les offres familles et les offres écoresponsables. Son directeur général nous raconte.


Rédigé par le Dimanche 20 Février 2022

Sébastien Venturini, directeur général de Weekendesk depuis 2018 (© Weekendesk)
Sébastien Venturini, directeur général de Weekendesk depuis 2018 (© Weekendesk)
TourMaG - Comment avez-vous vécu les différentes périodes de la crise Covid ?

Sébastien Venturini : Sur la période d’avant crise, en 2019, Weekendesk a réalisé 80 millions d’euros de volume d’affaires.

En 2020, pendant l’année covid, nous sommes tombés à 50 millions d’euros. Actuellement, nous sommes en retard de 10% sur l’année de référence.

Cependant, à l’intérieur de ces deux dernières années bousculées par la pandémie, nous avons connu les montagnes russes avec des phases à moins 20% et d’autres à plus 10% sur nos meilleurs mois.

TourMaG - Comment l’expliquez-vous ?

Sébastien Venturini : Comme tous les distributeurs, nous avons subi les baisses de vente quand le confinement strict empêchait toute circulation.

Mais à chaque période de relâchement des contraintes, nous avons connu des pics de réservation comme jamais auparavant. Notre été 2020 a été incroyable, mais le mouvement a stoppé net à l’automne.

Et l’année 2021 a été toute aussi chaotique en fonction des annonces gouvernementales.

Le court séjour s'installe comme une envie régulière

TourMaG - Et comment se présente l’année 2022 ?

Sébastien Venturini : Nous sortons tout juste de la période de la Saint-Valentin qui est un moment très fort habituellement. Ce qui a été confirmé en 2022.

La bonne surprise est que le relâchement habituel des commandes après ce week-end ne s’observe pas, en tous cas, pas dans les mêmes proportions.

Le concept du court-séjour en France autour d’un hébergement et d’activités dépasse le phénomène « exceptionnel » pour s’installer comme une envie plus régulière avec des caractéristiques auxquelles il faut répondre.

TourMaG - A savoir ?

Sébastien Venturini : Typiquement nos commandes étaient prises pour un séjour réalisé dans les 30 jours. Désormais, plus de 50% des réservations concernent des départs à moins de 10 jours.

On entre de plus en plus dans l’achat d’impulsion qui implique d’être encore plus réactif.

TourMaG - Vos partenaires peuvent-ils suivre ?

Sébastien Venturini : Nous sommes connectés en temps réel à 50 channels managers pour puiser directement dans le stock de 7 000 partenaires.

C’est ce qui nous permet de construire nos offres de packages. C’est là qu’intervient la créativité de notre équipe de production pour multiplier les offres et les adapter à la disponibilité des hébergements.

Nous avons signé la charte Climate Act pour mesurer notre empreinte carbone

Proposer des hébergements écoresponsables labellisés (©Nouvelle Aquitaine)
Proposer des hébergements écoresponsables labellisés (©Nouvelle Aquitaine)
TourMaG - Qu’est-ce que cela représente en volume, en année « normale » ?

Sébastien Venturini : Nous traitons habituellement plus de 450 000 réservations sur une année, soit environ un million de clients, si on considère que la majorité des réservations concerne des couples.

TourMaG - La crise a-t-elle fait évoluer le profil ?

Sébastien Venturini : Nous répondions marginalement à des demandes de famille pour des courts séjours en France à l’occasion des vacances scolaires. C’est le créneau qui a le plus évolué et qui va faire évoluer notre offre. La sortie en famille se généralise sur l’année qui compte 52 week-ends et des ponts. C’est une aubaine et la première direction stratégique pour accélérer le développement.

TourMaG - Quelles seraient l’autre ou les autres ?

Sébastien Venturini : Nous n’avons pas besoin de changer de modèle puisque notre positionnement historique n’a pas été mis à mal par la crise. En revanche, il y a une direction évidente qu’elle a confirmé et renforcé : une demande pour des prestations plus écoresponsables.

Cela passe déjà par une sélection différente de nos hébergeurs, en privilégiant ceux qui possèdent un label écoresponsable, de même pour les prestataires d’activité.

Nous avons signé la charte Climate Act en avril dernier avec une centaine d’entreprises françaises pour mesurer notre empreinte carbone et entreprendre de la réduire, et ensuite de la compenser.

Nous sortons d’un audit complet qui va nous donner prochainement les résultats chiffrés sur lesquels nous allons communiquer. Nous souhaitons être plus lisible et plus transparent sur notre bilan carbone.

Le manque de digitalisation d'une grande partie de l'offre d'activités

Le tourisme urbain revient via l'offre culturelle et patrimoniale (©OT Bordeaux)
Le tourisme urbain revient via l'offre culturelle et patrimoniale (©OT Bordeaux)
TourMaG - Dans le secteur des courts séjours, le tourisme urbain est celui qui a le plus souffert, en raison d’une plus forte envie d’évasion nature, et peut-être de son image moins « durable ». L’avez-vous ressenti et comment y répondez-vous ?

Sébastien Venturini : Nous avons observé effectivement le phénomène de détournement des clients vis-à-vis du tourisme urbain au profit des échappées à la campagne ou la montagne.

Il y a un aspect conjoncturel qui va s’estomper et on voit déjà revenir les réservations autour des offres culturelles, gastronomiques, bien-être. Il n’est pas question de délaisser ou réduire les programmations autour du patrimoine urbain, de la culture ou du spectacle vivant.

TourMaG - Quel est votre regard sur l’arrivée de la plateforme Alentour qui veut fédérer l’offre des prestataires touristiques en la diffusant via les hébergeurs ?

Sébastien Venturini : Je trouve l’initiative plutôt intéressante, largement soutenue par la puissance publique. Elle met le doigt sur un problème que nous rencontrons aussi, le manque de « digitalisation » d’une grande partie de l’offre d’activités.

Nous serions ravis de mettre en marché de nombreuses prestations touristiques mais leur manque d’accès en ligne nous en empêche. Si cela peut contribuer à accélérer ce mouvement, c’est une bonne chose. J’attends de voir l’orientation stratégique. Je pense que ce serait une erreur de vouloir s’épuiser à rivaliser avec les grandes plateformes de distribution en ligne.

TourMaG - Vous ne la voyez pas comme un concurrent potentiel ?

Sébastien Venturini : Et quand bien même, le marché est tellement vaste. Nous nous distinguons en proposant des packages construits, ce qui n’est pas le cas d’Alentour.

TourMaG - Quelles sont vos relations avec les autres distributeurs plus généralistes ?

Sébastien Venturini : Nous avons conclu pas mal de partenariats pour alimenter leurs offres de courts séjours, parfois en marque blanche, parfois sous notre nom. Nous travaillons avec de grands opérateurs comme Veepee, Carrefour Voyages, Leclerc Voyages, Cdiscount entre autres…

Retrouvez tous nos articles de notre série spéciale : Rebondir après la crise

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