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Réceptifs / institutionnels : pour les pros, ''l'argent public fausse le marché ! ''


Alors qu'ils devraient travailler ensemble pour promouvoir leur région, les agences réceptives locales et les opérateurs publics se livrent une guerre de clocher. Mais de la concurrence à la collaboration, il n'y a qu'un pas, qui passe par le dialogue.


Rédigé par Laury-Anne CHOLEZ le Vendredi 1 Avril 2011

D'après Atout France, sur 317 organismes locaux de tourisme immatriculés au 21 mars 2011, seuls 45 n’étaient pas titulaires d’une autorisation avant l’entrée en vigueur de la loi, soit seulement 14% du nombre total.
D'après Atout France, sur 317 organismes locaux de tourisme immatriculés au 21 mars 2011, seuls 45 n’étaient pas titulaires d’une autorisation avant l’entrée en vigueur de la loi, soit seulement 14% du nombre total.
Pour comprendre la nature des querelles qui opposent parfois réceptifs et institutionnels, il faut remonter une quinzaine d'années en arrière.

A l'époque, certaines régions françaises n'attiraient pas beaucoup de voyageurs. Les offices de tourisme, les CRT et les CDT ont donc pris la place des opérateurs privés en vendant des prestations aux visiteurs.

Une situation qui a donné naissance à la notion de carence, aujourd'hui source de conflits.

Selon les textes, la carence s’apprécie « tant sur le plan quantitatif, existence ou non de concurrence, que qualitatif, existence de concurrents, mais qui ne présentent pas exactement les mêmes services ou produits ».

« Cette notion est floue » accuse Bernard Garcia, fondateur du club de réceptif Parfums de France

Pour lui, les offices de tourisme ne devraient tout simplement plus vendre de prestations touristiques car « ce n'est pas leur métier ».

Les réceptifs accusateurs

Un avis radical, justifié par les pratiques de nos voisins européens : « Aucun office espagnol ou italien ne fait du commerce » s'exclame-t-il.

Il estime ainsi que ces institutions fonctionnent avec de l'argent public, ce qui fausse le marché.

« Il est vrai qu'on peut parfois parler de concurrence déloyale » confirme Philippe Laloue, secrétaire général adjoint au SNAV, en charge des dossiers de paracommercialisme.

« Mais certains produits de niche, comme les randonnées pédestres étaient au départ commercialisés par les office de tourisme » poursuit-il.

Les deux partis devraient donc se mettre d'accord pour partager le marché. « Les réceptifs se focalisent sur des produits rentables et faciles à vendre.

De notre coté, nous devons valoriser les offres plus difficiles à commercialiser
» explique Magali Mallet, la directrice du CDT Manche tourisme. Malheureusement la situation n'est pas toujours aussi claire, et peut finir devant les tribunaux.

Conflits judiciaires

Le CDT Manche tourisme en a fait la triste expérience, attaqué pour concurrence déloyale par un réceptif local.

Magali Mallet a encore du mal à comprendre pourquoi son institution a fait l'objet de poursuites.

« J'ai rencontré ce réceptif et j'attendais qu'il m'envoie ses produits pour les inclure dans nos éditions. A la place, j'ai reçu une lettre de son d'avocat » explique-t-elle, visiblement consternée.

Le réceptif a été débouté par le tribunal administratif de Caen en décembre dernier, mais cette affaire illustre bien le malaise qui gangrène certaines régions.

En effet, il est difficilement justifiable d'empêcher les offices de tourisme et autres organismes publics de faire usage d'un droit qu'ils ont acquis depuis déjà de nombreuses années. D'autant plus que l'entrée sur le marché de nouveaux opérateurs reste très réduite.

D'après Atout France, sur 317 organismes locaux de tourisme immatriculés au 21 mars 2011, seuls 45 n’étaient pas titulaires d’une autorisation avant l’entrée en vigueur de la loi, soit seulement 14% du nombre total.

L'organisme a recensé seulement 28 nouveaux organisateurs de foires, salons et congrès immatriculés depuis le 1er janvier 2010. Il ne faut donc pas amplifier un phénomène qui reste limité. D'autant plus que pour de nombreuses régions, la coexistence est pacifique, voire profitable.

Partenariat fructueux

Ainsi, l'office de tourisme de Lille travaille depuis de nombreuses années en partenariat avec les opérateurs privés, sans pour autant cesser de vendre ses propres prestations.

« Nous devons être un apporteur d'affaires pour le monde économique local » Christophe Masson, le directeur marketing de l'OT de Lille.

«Les projets naissent toujours en synergie entre le privé et le public. Nous communiquons énormément pour ne pas se faire de concurrence » poursuit-il.

De toutes façons, il ne serait pas envisageable de stopper la vente de produits commerciaux, qui financent la structure à hauteur de 48%.

La clé du succès semble donc passer le dialogue, facilité à l'échelle d'une ville, certainement plus compliqué pour un département ou une région.

Pourtant la collaboration et la complémentarité entre les différents partenaires reste le modèle 'idéal pour le bénéfice du territoire et de son économique.

« Nous devons tous ensemble faire grossir le gâteau et pas se répartir les miettes » conclut Christophe Masson.

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Commentaires

1.Posté par RECEPTIF le 06/04/2011 09:06 | Alerter
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C'est un sujet très récurrent... La collaboration serait effectivement l'idéal mais tout le monde ne joue pas le jeu et la limite du territoire n'est pas toujours respectée !!!

2.Posté par max le 06/04/2011 09:40 | Alerter
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un OT doit promouvoir sa région et non la vendre!
ou alors sans aucune aide d'argent public!

3.Posté par Burro le 06/04/2011 09:50 | Alerter
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La position de Lille est la plus intelligente : ils se positionnent comme apporteurs d'affaires.
Les autres se prennent pour ce qu'ils ne sont pas : leurs centrales seraient en faillite depuis longtemps si les impôts ne payaient pas leurs déficits. Sans parler de carence de l'offre, dès lors qu'une entreprise en concurrence une autre avec des moyens (l'argent public) déloyaux, qu'on le veuille ou non il y a concurrence déloyale !

4.Posté par Phil le 06/04/2011 09:52 | Alerter
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Et qu'est devenu le fabuleux projet de la Picardie sur lequel nous avions beaucoup parlé l'an passé ?
J'ai l'impression que les ventes sont proches du zéro pour un investissement faramineux.
Là-aussi, le fait que les gens ne soient pas mis en responsabilité sur leurs deniers propres comme le sont nos agences autorise beaucoup trop de dérives, hélas !

5.Posté par BNF le 06/04/2011 10:39 | Alerter
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Pour une part certaine ,l'humain étant humain,les organismes 'bidules' servent aussi à caser des amitiés avec émoluments et notes de frais et de faire de l'entregent politique(ce qui est important).La coopération avec eux est de ce fait chose aisée;cela permet aux 'bidules' de trouver une part du sens à leur existence .

6.Posté par Sandrine le 06/04/2011 15:26 | Alerter
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Tant que les réceptifs privés ne seront pas plus fédérés, tant que notre syndicat gardera une position politiquement correct et tant que nous ne parletons pas d'une seule voix... notre métier et nos entreprises auront du mal à se faire entendre.
Ce qui était avant, n'est plus ! Nos métiers changent ainsi que nos positionnements. Le dialogue oui, quand il n'est pas à sens unique ! Et malheureusement, la politique ne va souvent que dans un sens. Que les privés puissent exercer leur métier et que les institutionnels fassent le leur et reprennent la place qui est la leur dans un marché qui a complétement bougé. Quel est le poids aujourd'hui d'un réceptif qui se défend à juste titre devant cette machine institutionnelle ? Manche tourisme en est le parfait exemple.

7.Posté par fred le 01/04/2015 20:26 | Alerter
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j 'accuse tout simplement certains offices de tourisme de concurrence déloyale envers les agents réceptifs.Les organismes publics ayant des moyens démesurés pour vendre des pseudos produits souvent plagiés sur les bons produits des organismes privées.
C'est tout simplement honteux
A bon entendeur salut
Fred

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