"Je tirerai bien entendu toutes les conséquences du résultat de cette consultation. (...) Mon avenir personnel n'est rien au regard de l'immense enjeu qu'est l'avenir d'Air France".
En ces quelques mots, le président d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac a, le 20 avril 2018, mis en suspens son avenir à la tête de la compagnie nationale tricolore, qu'il dirige depuis 2016, si ses salariés le désavouent.
Une menace de démission qui, dans des contextes pourtant bien différents, rappelle étrangement les dernières heures d'Air OutreMer (AOM) qu'il dirigeait lui-même à la fin des années 1990.
En ces quelques mots, le président d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac a, le 20 avril 2018, mis en suspens son avenir à la tête de la compagnie nationale tricolore, qu'il dirige depuis 2016, si ses salariés le désavouent.
Une menace de démission qui, dans des contextes pourtant bien différents, rappelle étrangement les dernières heures d'Air OutreMer (AOM) qu'il dirigeait lui-même à la fin des années 1990.
AOM : un cauchemar prémonitoire ?
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Petit retour en arrière. AOM, née en 1988, a connu, au cours des années 1990, une histoire tumultueuse, faites de tractations financières, d'exercices dans le rouge, de pertes et de rachats.
En 1998, la compagnie est mise en vente, et la maison mère de Swissair, SAirGroup, remporte les enchères pour 600 millions de francs (soit, aujourd'hui, environ 91,5 millions €).
Peu de temps après, depuis Zurich, les Suisses imposent leur plan : diminution du réseau, sous-traitance de plusieurs secteurs d'activités dont la maintenance... Un plan suicide pour le directeur général d'AOM de l'époque : Jean-Marc Janaillac.
En septembre 1999, estimant que la compagnie allait droit à sa perte, il donne sa démission. "Pour lui, la boite était déjà morte", explique Christophe Hardin, salarié d'AOM à cette époque. "Il a été visionnaire", ajoute-t-il.
La suite, catastrophique, d'AOM est en effet bien connue : une fusion avec Air Liberté et Air Littoral qui tourne au désastre, des démissions en cascades, et un crash financier qui surviendra en 2001.
Aujourd'hui, celui qui est devenu patron d'Air France ne veut pas voir l'histoire se reproduire, ni être celui qui assistera impuissant au déclin de la compagnie, et adresse le même message, par son référendum, aux 44 000 salariés d'Air France.
En 1998, la compagnie est mise en vente, et la maison mère de Swissair, SAirGroup, remporte les enchères pour 600 millions de francs (soit, aujourd'hui, environ 91,5 millions €).
Peu de temps après, depuis Zurich, les Suisses imposent leur plan : diminution du réseau, sous-traitance de plusieurs secteurs d'activités dont la maintenance... Un plan suicide pour le directeur général d'AOM de l'époque : Jean-Marc Janaillac.
En septembre 1999, estimant que la compagnie allait droit à sa perte, il donne sa démission. "Pour lui, la boite était déjà morte", explique Christophe Hardin, salarié d'AOM à cette époque. "Il a été visionnaire", ajoute-t-il.
La suite, catastrophique, d'AOM est en effet bien connue : une fusion avec Air Liberté et Air Littoral qui tourne au désastre, des démissions en cascades, et un crash financier qui surviendra en 2001.
Aujourd'hui, celui qui est devenu patron d'Air France ne veut pas voir l'histoire se reproduire, ni être celui qui assistera impuissant au déclin de la compagnie, et adresse le même message, par son référendum, aux 44 000 salariés d'Air France.
Un référendum sous haute tension
Par un vote électronique, ces derniers sont ainsi appelés à répondre, depuis le jeudi 26 mars et jusqu'au vendredi 4 mai 2018, à la question suivante : "Oui ou non, êtes-vous favorable à l'accord salarial proposé par la direction, 7% d'augmentation étalée jusqu'en 2021 ?"
Une période de référendum très tendue et qui n'a pas empêché trois syndicats de pilotes, vite rejoints par l'intersyndicale Air France, de lancer un nouvel appel à 4 journées supplémentaires de grèves, les 3, 4, 7 et 8 mai. Une manière pour le SNPL, le syndicat majoritaire chez les pilotes, de contourner la consultation directe des salariés lancée par la direction, qui exclut de fait tout dialogue syndical.
"J'ai confiance en la volonté des salariés d'Air France de mettre fin à cette situation destructrice pour la compagnie", a encore rappelé Jean-Marc Janaillac cette semaine, confirmant son intention de démissionner en cas de réponse négative au référendum.
Car, que ce soit en face d'actionnaires en 1999, ou de syndicalistes aujourd'hui : "Jean-Marc Janaillac a toujours fonctionné comme cela, devant des personnes qu'il considérait comme en train de couler la boite", conclut Christophe Hardin.
Une période de référendum très tendue et qui n'a pas empêché trois syndicats de pilotes, vite rejoints par l'intersyndicale Air France, de lancer un nouvel appel à 4 journées supplémentaires de grèves, les 3, 4, 7 et 8 mai. Une manière pour le SNPL, le syndicat majoritaire chez les pilotes, de contourner la consultation directe des salariés lancée par la direction, qui exclut de fait tout dialogue syndical.
"J'ai confiance en la volonté des salariés d'Air France de mettre fin à cette situation destructrice pour la compagnie", a encore rappelé Jean-Marc Janaillac cette semaine, confirmant son intention de démissionner en cas de réponse négative au référendum.
Car, que ce soit en face d'actionnaires en 1999, ou de syndicalistes aujourd'hui : "Jean-Marc Janaillac a toujours fonctionné comme cela, devant des personnes qu'il considérait comme en train de couler la boite", conclut Christophe Hardin.