Nicolas Brumelot demande au gouvernement une plus grande "justice sociale et économique" face à IATA - DR
La situation devient de plus en plus tendue entre les agences de voyages et les compagnies aériennes, à mesure que les jours passent et que les portes restent fermées.
Ne voyant rien venir que ce soit de la part des autorités françaises ou européennes, Nicolas Brumelot le président de Misterfly vient d'envoyer une nouvelle lettre ouverte (téléchargeable à la fin de l'article) au gouvernement français et à la Comission européenne sur "l'état de non-droit dont bénéficie IATA et ses membres, au détriment du consommateur."
Alors que le règlement européen, qui oblige les compagnies aériennes à rembourser tous les vols annulés, n'est pas respecté dans les pays de l'union. Au contraire d'une directive, le règlement s'applique de fait sans aucune interprétation nationale.
IATA justifie cette situation par l'impossibilité des acteurs à trouver les ressources suffisantes pour maintenir la chaîne de valeur du transport aérien. Selon l'organe de représentation des compagnies, ces dernières doivent près de 32 milliards d'euros aux passagers.
"Doit-on comprendre que les compagnies aériennes, utilisent les recettes des vols futurs, pour payer leurs charges et trous de trésorerie d’aujourd’hui ? Cela ressemble à s’y méprendre au processus financier de la cavalerie où de nouveaux emprunts servent sans cesse à rembourser les emprunts antérieurs.
Il serait inéquitable, voire immoral, de faire financer par les consommateurs, les trous de trésorerie des compagnies aériennes," pointe du doigt le patron de Misterfly.
D'autant que dans le même temps, les différents Etats européens sont venus en aide aux transporteurs, comme l'atteste la nationalisation d'Alitalia, les aides norvégiennes ou encore le "soutien massif" promis par Bruno Le Maire à Air France.
Ne voyant rien venir que ce soit de la part des autorités françaises ou européennes, Nicolas Brumelot le président de Misterfly vient d'envoyer une nouvelle lettre ouverte (téléchargeable à la fin de l'article) au gouvernement français et à la Comission européenne sur "l'état de non-droit dont bénéficie IATA et ses membres, au détriment du consommateur."
Alors que le règlement européen, qui oblige les compagnies aériennes à rembourser tous les vols annulés, n'est pas respecté dans les pays de l'union. Au contraire d'une directive, le règlement s'applique de fait sans aucune interprétation nationale.
IATA justifie cette situation par l'impossibilité des acteurs à trouver les ressources suffisantes pour maintenir la chaîne de valeur du transport aérien. Selon l'organe de représentation des compagnies, ces dernières doivent près de 32 milliards d'euros aux passagers.
"Doit-on comprendre que les compagnies aériennes, utilisent les recettes des vols futurs, pour payer leurs charges et trous de trésorerie d’aujourd’hui ? Cela ressemble à s’y méprendre au processus financier de la cavalerie où de nouveaux emprunts servent sans cesse à rembourser les emprunts antérieurs.
Il serait inéquitable, voire immoral, de faire financer par les consommateurs, les trous de trésorerie des compagnies aériennes," pointe du doigt le patron de Misterfly.
D'autant que dans le même temps, les différents Etats européens sont venus en aide aux transporteurs, comme l'atteste la nationalisation d'Alitalia, les aides norvégiennes ou encore le "soutien massif" promis par Bruno Le Maire à Air France.
Aux USA les compagnies sont dans l'obligation de rembourser
Autres articles
Si les compagnies ne remboursent pas cela n'empêche pas IATA de se tourner vers les autorités pour renflouer les caisses et faire du lobby pour obtenir un assouplissement de leurs exigences de remboursement.
Une mesure qui est appliquée dans bien des pays du monde et qui a été dernièrement confortée aux USA.
Le Département d’État américain aux Transports, a rappelé, le 3 avril 2020 que "l’obligation (de remboursement, ndlr) reste en vigueur...dans le contexte du Covid-19", et qu'il se s'oppose pas "à la possibilité de proposer des avoirs. Toutefois cela doit se faire avec le consentement du passager."
Une position partagée par une partie des professionnels du tourisme qui n'est pas arc-boutée sur le principe du remboursement à tout prix, mais exige une concertation que IATA refuse.
De plus, cette absence de décision pose la question d'une discrimination des passagers ayant réservé un billet d'avion sur sur Air France ou Lufthansa aux USA, qui seront eux-couverts, alors que les Européens non.
Et Nicolas Brumelot de rappeler que "Nos agents se font laminer au téléphone ; les clients nous menacent ; les réclamations s’accumulent. C’est d’une violence inouïe.
Il existe à peu près autant de règles et de procédures d’annulation (remboursement, émission d’un avoir, autorisation d’un report), qu’il existe de compagnies aériennes."
Une mesure qui est appliquée dans bien des pays du monde et qui a été dernièrement confortée aux USA.
Le Département d’État américain aux Transports, a rappelé, le 3 avril 2020 que "l’obligation (de remboursement, ndlr) reste en vigueur...dans le contexte du Covid-19", et qu'il se s'oppose pas "à la possibilité de proposer des avoirs. Toutefois cela doit se faire avec le consentement du passager."
Une position partagée par une partie des professionnels du tourisme qui n'est pas arc-boutée sur le principe du remboursement à tout prix, mais exige une concertation que IATA refuse.
De plus, cette absence de décision pose la question d'une discrimination des passagers ayant réservé un billet d'avion sur sur Air France ou Lufthansa aux USA, qui seront eux-couverts, alors que les Européens non.
Et Nicolas Brumelot de rappeler que "Nos agents se font laminer au téléphone ; les clients nous menacent ; les réclamations s’accumulent. C’est d’une violence inouïe.
Il existe à peu près autant de règles et de procédures d’annulation (remboursement, émission d’un avoir, autorisation d’un report), qu’il existe de compagnies aériennes."
Les 5 recommandations de Nicolas Brumelot pour la mise en place du voucher par les compagnies
Dans ces conditions et alors que se pose des questions de cavalerie financière du côté des transporteurs, le président de Misterfly rappelle que la communauté des agents de voyages n'est pas "opposée à permettre un assouplissement du règlement européen", mais qu'il "strictement encadré."
L'encadrement est nécessaire, car à chaque client un cas financier particulier, "beaucoup d’entre eux pourraient avoir besoin de ces remboursements".
De plus, le report s'il est autorisé, il ne doit pas "supprimer les autres protections dont bénéficient les passagers", un peu à l'image des exigences de l'UFC-Que-Choisir.
Il sera aussi important d'harmoniser les règles de bon ou à-valoir à toutes les compagnies et surtout il "doit bénéficier d’une garantie financière pour couvrir le remboursement en cas de non-utilisation à l’issue de la période de validité ou de faillite de la compagnie aérienne."
Une exigence que ne semble pas entendre la Commission européenne, ni les autorités au regard de la situation
"Les agences de voyages, doivent bénéficier des compagnies aériennes, d’une indemnisation pour le traitement et la gestion des avoirs," souhaite pour finir Nicolas Brumelot.
L'encadrement est nécessaire, car à chaque client un cas financier particulier, "beaucoup d’entre eux pourraient avoir besoin de ces remboursements".
De plus, le report s'il est autorisé, il ne doit pas "supprimer les autres protections dont bénéficient les passagers", un peu à l'image des exigences de l'UFC-Que-Choisir.
Il sera aussi important d'harmoniser les règles de bon ou à-valoir à toutes les compagnies et surtout il "doit bénéficier d’une garantie financière pour couvrir le remboursement en cas de non-utilisation à l’issue de la période de validité ou de faillite de la compagnie aérienne."
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Nicolas Brumelot demande au gouvernement d'arrêter de mener des pratiques d'un autre temps
Le responsable rappelle aussi que les agences de voyages sont un maillon essentiel de la chaîne du voyage et de la distribution du transport aérien, dans ces conditions elles doivent être associées à l'évolution de la règlementation.
Si les précédentes lettres adressées au président Macron sont restées sans réponse, le président de Misterfly ne désespère pas et souhaite que les mesures ne soient pas "dirigées prioritairement vers les grandes entreprises."
Cette pratique jugée d'un autre temps doit être abolie par la crise qui redessine un monde nouveau, le gouvernement doit "veiller à plus de justice économique et sociale ainsi qu’à une plus forte solidarité et exemplarité."
Il n'est pas sûr que les différents ministres entendent l'appel, mais espérons que toutes les parties pourront se retrouver autour d'une table afin de pouvoir vite discuter, car la survie du secteur ne se fera pas chacun dans son coin, mais tous ensemble.
Si les précédentes lettres adressées au président Macron sont restées sans réponse, le président de Misterfly ne désespère pas et souhaite que les mesures ne soient pas "dirigées prioritairement vers les grandes entreprises."
Cette pratique jugée d'un autre temps doit être abolie par la crise qui redessine un monde nouveau, le gouvernement doit "veiller à plus de justice économique et sociale ainsi qu’à une plus forte solidarité et exemplarité."
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