Nos bureaux sont fermés du 21/12 au 05/01. Retour de la newsletter quotidienne le 06/01/2025. Passez de bonnes fêtes !
TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

Nos bureaux sont fermés du 21/12 au 05/01. Retour de la newsletter quotidienne le 06/01/2025.
Passez de bonnes fêtes !

logo AirMaG  




Remboursement des compagnies : Nicolas Brumelot adresse une lettre ouverte au gouvernement français

Nicolas Brumelot demande au gouvernement une plus grande "justice sociale et économique" face à IATA


C'est le nouveau front encore très actif du côté de l'industrie touristique, avec d'un côté les compagnies qui rechignent à rembourser faute de liquidités et de l'autre les agences de voyages submergées de travail pour traiter les dossiers. Alors que rien ne bouge au niveau de l'Etat et en Europe, Nicolas Brumelot, cofondateur et président de Misterfly alerte le gouvernement sur la situation.


Rédigé par le Jeudi 9 Avril 2020

Nicolas Brumelot demande au gouvernement une plus grande "justice sociale et économique" face à IATA - DR
Nicolas Brumelot demande au gouvernement une plus grande "justice sociale et économique" face à IATA - DR
La situation devient de plus en plus tendue entre les agences de voyages et les compagnies aériennes, à mesure que les jours passent et que les portes restent fermées.

Ne voyant rien venir que ce soit de la part des autorités françaises ou européennes, Nicolas Brumelot le président de Misterfly vient d'envoyer une nouvelle lettre ouverte (téléchargeable à la fin de l'article) au gouvernement français et à la Comission européenne sur "l'état de non-droit dont bénéficie IATA et ses membres, au détriment du consommateur."

Alors que le règlement européen, qui oblige les compagnies aériennes à rembourser tous les vols annulés, n'est pas respecté dans les pays de l'union. Au contraire d'une directive, le règlement s'applique de fait sans aucune interprétation nationale.

IATA justifie cette situation par l'impossibilité des acteurs à trouver les ressources suffisantes pour maintenir la chaîne de valeur du transport aérien. Selon l'organe de représentation des compagnies, ces dernières doivent près de 32 milliards d'euros aux passagers.

"Doit-on comprendre que les compagnies aériennes, utilisent les recettes des vols futurs, pour payer leurs charges et trous de trésorerie d’aujourd’hui ? Cela ressemble à s’y méprendre au processus financier de la cavalerie où de nouveaux emprunts servent sans cesse à rembourser les emprunts antérieurs.

Il serait inéquitable, voire immoral, de faire financer par les consommateurs, les trous de trésorerie des compagnies aériennes,
" pointe du doigt le patron de Misterfly.

D'autant que dans le même temps, les différents Etats européens sont venus en aide aux transporteurs, comme l'atteste la nationalisation d'Alitalia, les aides norvégiennes ou encore le "soutien massif" promis par Bruno Le Maire à Air France.

Aux USA les compagnies sont dans l'obligation de rembourser

Si les compagnies ne remboursent pas cela n'empêche pas IATA de se tourner vers les autorités pour renflouer les caisses et faire du lobby pour obtenir un assouplissement de leurs exigences de remboursement.

Une mesure qui est appliquée dans bien des pays du monde et qui a été dernièrement confortée aux USA.

Le Département d’État américain aux Transports, a rappelé, le 3 avril 2020 que "l’obligation (de remboursement, ndlr) reste en vigueur...dans le contexte du Covid-19", et qu'il se s'oppose pas "à la possibilité de proposer des avoirs. Toutefois cela doit se faire avec le consentement du passager."

Une position partagée par une partie des professionnels du tourisme qui n'est pas arc-boutée sur le principe du remboursement à tout prix, mais exige une concertation que IATA refuse.

De plus, cette absence de décision pose la question d'une discrimination des passagers ayant réservé un billet d'avion sur sur Air France ou Lufthansa aux USA, qui seront eux-couverts, alors que les Européens non.

Et Nicolas Brumelot de rappeler que "Nos agents se font laminer au téléphone ; les clients nous menacent ; les réclamations s’accumulent. C’est d’une violence inouïe.

Il existe à peu près autant de règles et de procédures d’annulation (remboursement, émission d’un avoir, autorisation d’un report), qu’il existe de compagnies aériennes.
"

Les 5 recommandations de Nicolas Brumelot pour la mise en place du voucher par les compagnies

Dans ces conditions et alors que se pose des questions de cavalerie financière du côté des transporteurs, le président de Misterfly rappelle que la communauté des agents de voyages n'est pas "opposée à permettre un assouplissement du règlement européen", mais qu'il "strictement encadré."

L'encadrement est nécessaire, car à chaque client un cas financier particulier, "beaucoup d’entre eux pourraient avoir besoin de ces remboursements".

De plus, le report s'il est autorisé, il ne doit pas "supprimer les autres protections dont bénéficient les passagers", un peu à l'image des exigences de l'UFC-Que-Choisir.

Il sera aussi important d'harmoniser les règles de bon ou à-valoir à toutes les compagnies et surtout il "doit bénéficier d’une garantie financière pour couvrir le remboursement en cas de non-utilisation à l’issue de la période de validité ou de faillite de la compagnie aérienne."

Une exigence que ne semble pas entendre la Commission européenne, ni les autorités au regard de la situation

"Les agences de voyages, doivent bénéficier des compagnies aériennes, d’une indemnisation pour le traitement et la gestion des avoirs," souhaite pour finir Nicolas Brumelot.

Nicolas Brumelot demande au gouvernement d'arrêter de mener des pratiques d'un autre temps

Le responsable rappelle aussi que les agences de voyages sont un maillon essentiel de la chaîne du voyage et de la distribution du transport aérien, dans ces conditions elles doivent être associées à l'évolution de la règlementation.

Si les précédentes lettres adressées au président Macron sont restées sans réponse, le président de Misterfly ne désespère pas et souhaite que les mesures ne soient pas "dirigées prioritairement vers les grandes entreprises."

Cette pratique jugée d'un autre temps doit être abolie par la crise qui redessine un monde nouveau, le gouvernement doit "veiller à plus de justice économique et sociale ainsi qu’à une plus forte solidarité et exemplarité."

Il n'est pas sûr que les différents ministres entendent l'appel, mais espérons que toutes les parties pourront se retrouver autour d'une table afin de pouvoir vite discuter, car la survie du secteur ne se fera pas chacun dans son coin, mais tous ensemble.

Retrouvez la lettre ouverte de Nicolas Brumelot :


Lu 5010 fois

Notez

Commentaires

1.Posté par Xenon le 10/04/2020 09:46 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Bravo à Nicolas Brumelot pour sa lettre bien circonstanciée. Espérons que le gouvernement sera à l’écoute pour ne pas céder aux pressions scandaleuses de l’IATA et des compagnies, au moins sans aucune contrepartie dont notamment une garantie sur les avoirs émis. Petit détail supplémentaire : La compagnie Américaine UNITED, seule à avoir opposer les remboursements depuis le début de la crise, viens de se voir assignée devant un tribunal Fédéral au Maryland en action de groupe au profit des passagers lésés. Il y a fort à penser qu’ils reviendront en arrière et rembourseront plutôt que de se voir condamnée.

2.Posté par mille sabords le 10/04/2020 15:32 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
BRAVO Nicolas
enfin UN PROFESSIONNEL qui n'a pas sa langue dans la poche.
la forteresse IATA doit être ébranlée car il ne peut y avoir 2 poids deux mesures: entre UN comportement des cies aériennes aux USA et UN AUTRE en Europe;
- Il est à souligner qu' Air France mène le bal en Europe ,et pour cause Monsieur Alexandre Begoügne de Juniac est aux manettes de IATA en Europe.
Le moment est propice , il faut aller jusqu'au bout car le lobbying IATA en Europe a été trop puissant , nos instances officielles ne sont pas à la hauteur , leur objectif majeur est de conserver leur poste , contre vent et marais et notre cher Baptiste Djebbari a oublié ses amis agents de voyages..

3.Posté par Raymond le 08/05/2020 11:39 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Bonjour,
Et 1 mois 1/2 après le début de ce scandale...rien de changé. Aucun remboursement sur l'achat des vols secs et même pas de proposition d'avoir, c'est tout bonnement incroyable. C'est du vol manifeste, couvert par l'Etat.
Comment se fait-il que les médias (télévisés, radios et presse écrite) ne s'emparent de ce sujet qui concerne pourtant des dizaines de milliers de voyageurs ? Ils se contentent de faire état des droits des voyageurs mais taisent (volontairement ?) le fait que les Cies Aériennes ne respectent sciemment pas la législation et ne procèdent à aucun remboursement, en toute tranquillité !

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >





































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias