
Invité à l'assemblée générale du BAR France, mardi 21 janvier, Willie Walsh prend la pause pour TourMaG - Photo : C.Hardin
Après avoir relevé la bonne performance du transport aérien dans le monde et en France, où le trafic international est revenu et a même dépassé le niveau pré-Covid, Jean-Pierre Sauvage, le président de BAR France, a évoqué les défis et les inquiétudes du secteur de l’aérien.
Ils sont nombreux : renouvellement des flottes alors que les chaînes d’approvisionnement n'honorent pas les commandes, doutes sur la capacité à produire les volumes nécessaires de CAD (carburant d'aviation durable), fonctionnement du ciel européen, et bien sûr, l’éléphant dans la pièce : les taxes !
Lire aussi : Compétitivité : Ben Smith (Air France) tire la sonnette d'alarme
Sauf que cet année le dynamique patron du BAR a réussi le tour de force d’avoir à son assemblée générale l’un des meilleurs avocats des compagnies aériennes. Un homme de conviction, plein de verve et de certitudes : Willie Walsh himself.
Le directeur général de IATA n'a pas boudé son plaisir et s'est longuement exprimé devant un parterre de personnalités marquantes de l’industrie du transport aérien et du tourisme. Nous l’avons écouté et lui avons demandé son avis sur la situation en France.
Voici les verbatims principaux de son intervention sur différents sujets.
Ils sont nombreux : renouvellement des flottes alors que les chaînes d’approvisionnement n'honorent pas les commandes, doutes sur la capacité à produire les volumes nécessaires de CAD (carburant d'aviation durable), fonctionnement du ciel européen, et bien sûr, l’éléphant dans la pièce : les taxes !
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Sauf que cet année le dynamique patron du BAR a réussi le tour de force d’avoir à son assemblée générale l’un des meilleurs avocats des compagnies aériennes. Un homme de conviction, plein de verve et de certitudes : Willie Walsh himself.
Le directeur général de IATA n'a pas boudé son plaisir et s'est longuement exprimé devant un parterre de personnalités marquantes de l’industrie du transport aérien et du tourisme. Nous l’avons écouté et lui avons demandé son avis sur la situation en France.
Voici les verbatims principaux de son intervention sur différents sujets.
Une demande robuste en Europe
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La région Asie-Pacifique a été la dernière région à revenir aux chiffres de 2019, mais elle a égalé 2019 en novembre, et d'autres parties du monde se sont rétablies et ont dépassé les niveaux où nous étions en 2019.
L'Europe se porte, je dirais, très bien. La demande reste assez forte à la fois sur les marchés internationaux et domestiques.
En fait, les marchés domestiques en Europe ont été particulièrement forts cette année, et sont maintenant environ 18% au-dessus de 2019. Si vous regardez tous les pays européens à cet égard, les vols domestiques représentent environ 12% de toute l'activité européenne.
Donc, de loin, les vols internationaux en Europe contribuent beaucoup plus à l'activité globale des compagnies aériennes. Mais le marché domestique est également un secteur important, en particulier dans des pays comme la France, l'Allemagne. Ainsi, la demande domestique est restée assez forte. En fait, elle a progressé de presque 18%.
Le trafic international en Europe a augmenté régulièrement. Il est en hausse de 1,4% par rapport à 2019, et comparé à la moyenne mondiale de 0,3%, il est en avance sur le reste du monde, encore légèrement freiné par la région Asie-Pacifique."
Et la France dans tout ça ?
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TourMaG a pu interpeller Willie Walsh sur le sujet des taxes, particulièrement en France, en lui demandant s’il avait un message particulier pour le gouvernement français. Voici sa réponse :
« Un message ? Oui, ne taxez pas. Si c'est une question environnementale, la taxation ne va rien accomplir.
Soyez honnêtes. Nous introduisons des taxes parce que nous voulons prendre plus d'argent que nous allons gaspiller ailleurs. Donc, les taxes ne sont pas la solution aux défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés.
Ils devraient chercher à travailler avec l'industrie. La France est fascinante, mais elle est presque schizophrène. Vous avez des entreprises fantastiques. Vous avez Airbus. Vous avez Dassault. Vous avez CFM à 50% avec Safran.
Ce sont des acteurs de premier plan sur le marché de l'aviation. Et pourtant, les clients qu'ils servent, vous voulez les faire disparaître par la réglementation, la taxation, et je pense que c'est schizophrène.
J'aime la France, le vin, les Français, mais la politique et les politiques poursuivies ne sont certainement pas coordonnées et réalistes.
Je crois fermement que tout cela va rendre la capacité de voler, que je pense précieuse, hors de portée de certains consommateurs en France alors que la connectivité offre de nombreux avantages non seulement aux entreprises, mais aussi aux individus."
Lire aussi : FNAM et UAF ne veulent pas du retour de la hausse de la taxe de solidarité
« Un message ? Oui, ne taxez pas. Si c'est une question environnementale, la taxation ne va rien accomplir.
Soyez honnêtes. Nous introduisons des taxes parce que nous voulons prendre plus d'argent que nous allons gaspiller ailleurs. Donc, les taxes ne sont pas la solution aux défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés.
Ils devraient chercher à travailler avec l'industrie. La France est fascinante, mais elle est presque schizophrène. Vous avez des entreprises fantastiques. Vous avez Airbus. Vous avez Dassault. Vous avez CFM à 50% avec Safran.
Ce sont des acteurs de premier plan sur le marché de l'aviation. Et pourtant, les clients qu'ils servent, vous voulez les faire disparaître par la réglementation, la taxation, et je pense que c'est schizophrène.
J'aime la France, le vin, les Français, mais la politique et les politiques poursuivies ne sont certainement pas coordonnées et réalistes.
Je crois fermement que tout cela va rendre la capacité de voler, que je pense précieuse, hors de portée de certains consommateurs en France alors que la connectivité offre de nombreux avantages non seulement aux entreprises, mais aussi aux individus."
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