René-Marc Chikli (SETO) dresse le bilan d'une saison estivale 2020, et les prochains dossiers auprès du gouvernement, notamment pour obtenir des aides le plus longtemps possible pour le secteur- DR
TourMaG.com - Les mois passent et se ressemblent malheureusement dans le tourisme. Quel est votre état d'esprit en cette rentrée ?
René-Marc Chikli : Il n'y a plus de business, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Le bilan, il faudra le faire à la véritable rentrée de l'industrie.
Il y a eu un espoir mi-juin, quant à une reprise, mais c'est terminé. Il n'y a pas plus de destinations moyen que long-courriers...
Notre bataille ne se concentre pas sur le chiffre d'affaires, mais sur comment limiter l'impact des charges.
TourMaG.com - Donc c'est un peu toujours le même combat depuis mars 2020...
René-Marc Chikli : Un peu. A partir du moment où les destinations sont fermées, qu'il n'y a pas de trafic aérien, il n'y a pas de recette.
TourMaG.com - Vous ne pensez pas que l'industrie doit sécuriser les voyageurs et les destinations, avec la mise en place de tests généralisés ?
René-Marc Chikli : Non, tant que les politiques continueront d'imposer les masques et les tests, ce sont des mesures antinomiques avec le voyage.
Le tourisme est synonyme de liberté.
Depuis le mois de mars, le commerce des assurances, des réassurances et des tests explosent, mais ça ne règle rien à la question.
Tant que la covid-19 fera la une de l'actualité partout dans le monde et que les frontières sont bloquées, nous devons attendre.
René-Marc Chikli : Il n'y a plus de business, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Le bilan, il faudra le faire à la véritable rentrée de l'industrie.
Il y a eu un espoir mi-juin, quant à une reprise, mais c'est terminé. Il n'y a pas plus de destinations moyen que long-courriers...
Notre bataille ne se concentre pas sur le chiffre d'affaires, mais sur comment limiter l'impact des charges.
TourMaG.com - Donc c'est un peu toujours le même combat depuis mars 2020...
René-Marc Chikli : Un peu. A partir du moment où les destinations sont fermées, qu'il n'y a pas de trafic aérien, il n'y a pas de recette.
TourMaG.com - Vous ne pensez pas que l'industrie doit sécuriser les voyageurs et les destinations, avec la mise en place de tests généralisés ?
René-Marc Chikli : Non, tant que les politiques continueront d'imposer les masques et les tests, ce sont des mesures antinomiques avec le voyage.
Le tourisme est synonyme de liberté.
Depuis le mois de mars, le commerce des assurances, des réassurances et des tests explosent, mais ça ne règle rien à la question.
Tant que la covid-19 fera la une de l'actualité partout dans le monde et que les frontières sont bloquées, nous devons attendre.
"Je ne veux pas jouer les pessimistes, mais il faut être réaliste sur la situation..."
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TourMaG.com - Un peu comme cela a pu se produire par le passé, nous pourrions assister à un phénomène de résilience de la population face à ce nouveau risque. Est-ce une éventualité selon vous ?
René-Marc Chikli : Quelque part je pense que le premier marché qui repartira est celui du loisir. Le jour où le traumatisme général cessera, il sera sans doute le premier de retour.
Par contre, nous n'avons pas de date.
Nous y avons cru, mais nous nous sommes cassés les dents. Pour que le marché redémarre, il doit être rentable et le business travel a une part prépondérante dans la rentabilité du secteur.
TourMaG.com - Il y a pourtant quelques destinations. Les Maldives, prochainement Maurice, les Dom-Tom, etc. Peut-être que ces quelques destinations vont pouvoir sauver l'hiver...
René-Marc Chikli : Je ne suis pas devin.
Notre hypothèse de départ, à la sortie du confinement, étant que tout aller rouvrir au fur et à mesure, puis nous nous sommes pris des coups de massue.
Les Allemands et les Anglais ne peuvent pas venir en France, les frontières se referment. Nous n'avons aucune visibilité.
Je ne veux pas jouer les pessimistes, mais il faut être réaliste sur la situation. Comme l'Egypte et la Tunisie, des destinations ont mis en place des protocoles pour les voyageurs, mais cela ne va pas générer de trafic.
TourMaG.com - La Grèce et la Tunisie ont été parmi les premiers pays touristiques à s'ouvrir à nouveau aux Européens. Avez-vous des retours des TO spécialistes de ces destinations ?
René-Marc Chikli : Il y a eu très peu de trafic.
TourMaG.com - Quand vous voyez que les gouvernements anglais et américains discutent pour la création d'un pont aérien entre les deux pays pour relancer le tourisme, savez-vous si l'exécutif français a fait de même ?
René-Marc Chikli : Non.
Contrairement à ces pays, la France n'a pas fermé ses frontières. Je crois que nous avons épuisé toutes les solutions.
Le vrai sujet qui nous anime étant d'obtenir toutes les aides possibles et imaginables pour maintenir le secteur en vie.
Toute l'industrie, y compris vous les médias, ne pourrez pas vivre avec un chiffre d'affaires de 10 ou 15% comparativement à l'année précédente.
Nous sommes sur une crise globale et j'y mets toutes les composantes, comme la Caisse de Garantie.
Il n'est pas évident de faire venir dans cette démarche d'envergure industrielle et collective, des patrons et personnes qui n'ont jamais eu cette façon de penser.
Il y a de l'intelligence dans cette profession, il faut marier ces intelligences.
René-Marc Chikli : Quelque part je pense que le premier marché qui repartira est celui du loisir. Le jour où le traumatisme général cessera, il sera sans doute le premier de retour.
Par contre, nous n'avons pas de date.
Nous y avons cru, mais nous nous sommes cassés les dents. Pour que le marché redémarre, il doit être rentable et le business travel a une part prépondérante dans la rentabilité du secteur.
TourMaG.com - Il y a pourtant quelques destinations. Les Maldives, prochainement Maurice, les Dom-Tom, etc. Peut-être que ces quelques destinations vont pouvoir sauver l'hiver...
René-Marc Chikli : Je ne suis pas devin.
Notre hypothèse de départ, à la sortie du confinement, étant que tout aller rouvrir au fur et à mesure, puis nous nous sommes pris des coups de massue.
Les Allemands et les Anglais ne peuvent pas venir en France, les frontières se referment. Nous n'avons aucune visibilité.
Je ne veux pas jouer les pessimistes, mais il faut être réaliste sur la situation. Comme l'Egypte et la Tunisie, des destinations ont mis en place des protocoles pour les voyageurs, mais cela ne va pas générer de trafic.
TourMaG.com - La Grèce et la Tunisie ont été parmi les premiers pays touristiques à s'ouvrir à nouveau aux Européens. Avez-vous des retours des TO spécialistes de ces destinations ?
René-Marc Chikli : Il y a eu très peu de trafic.
TourMaG.com - Quand vous voyez que les gouvernements anglais et américains discutent pour la création d'un pont aérien entre les deux pays pour relancer le tourisme, savez-vous si l'exécutif français a fait de même ?
René-Marc Chikli : Non.
Contrairement à ces pays, la France n'a pas fermé ses frontières. Je crois que nous avons épuisé toutes les solutions.
Le vrai sujet qui nous anime étant d'obtenir toutes les aides possibles et imaginables pour maintenir le secteur en vie.
Toute l'industrie, y compris vous les médias, ne pourrez pas vivre avec un chiffre d'affaires de 10 ou 15% comparativement à l'année précédente.
Nous sommes sur une crise globale et j'y mets toutes les composantes, comme la Caisse de Garantie.
Il n'est pas évident de faire venir dans cette démarche d'envergure industrielle et collective, des patrons et personnes qui n'ont jamais eu cette façon de penser.
Il y a de l'intelligence dans cette profession, il faut marier ces intelligences.
Réouverture des frontières : "le cas par cas ne va pas sauver l'industrie"
TourMaG.com - Quelles seront vos actions dans les prochaines semaines ?
René-Marc Chikli : Nous allons demander une assistance encore plus accrue.
Je pense qu'à ce niveau nous ne sommes pas mauvais, mais nous devons être prudents et ne pas trop demander au vu de la situation d'autres secteurs.
Nous allons continuer le lobbying tous azimuts, avec pour objectif de limiter les charges des entreprises, afin de permettre au secteur de survivre le plus longtemps possible.
TourMaG.com - Cette opération survie devra être étendue dans le temps. Pensez-vous sur plusieurs années ?
René-Marc Chikli : En juin, nous parlions seulement de l'année 2020, en septembre nous commençons à parler de 2021.
Nous allons devoir obtenir un chômage partiel de longue durée au meilleur taux possible, bien évidemment.
L'activité ne va pas repartir du jour au lendemain.
TourMaG.com - Allez-vous demander au gouvernement d'obtenir une visibilité sur la réouverture des frontières ?
René-Marc Chikli : Ce n'est pas possible, nous ne pouvons rien faire à ce niveau.
La concertation européenne sur la réouverture a accouché d'une souris. Chaque pays reprend la main sur ses consignes en matière de sécurité sanitaire et ses frontières.
L'Etat français ne peut pas dicter sa loi. Ce que nous avons obtenu au niveau de la Tunisie relève du miracle. Tous les voyageurs ayant acheté un voyage à forfait ne font pas de tests PCR.
Pour arriver à cela, nous avons fait du lobbying, avec l'aide aussi du ministère du Tourisme tunisien et d'autres à Paris.
Au cas par cas, nous pouvons trouver des solutions, mais la reprise globale de l'activité ne se fera pas en se battant pays par pays.
Le cas par cas ne va pas sauver l'industrie.
TourMaG.com - Ce rétropédalage au niveau des conditions d'accès du territoire tunisien pour les voyageurs français est de votre fait ?
René-Marc Chikli : Oui, de toute la profession. C'est une nouvelle et décision incroyable.
Nous ne désespérons pas, nous trouverons des solutions. L'imagination dans ce métier est grande, sans limites.
Concernant Maurice, nous avons écrit avec Jean-Pierre Mas, pour faire comprendre que la destination n'était pas seule sur le marché.
De temps en temps, nous arrivons à convaincre et obtenons des petites victoires. Nous avons malgré tout très peu de succès, par rapport à toutes nos tentatives.
C'est notre travail et nous continuerons. Ce n'est pas parce que nous allons libérer Maurice que nous allons sauver les entreprises du tourisme.
René-Marc Chikli : Nous allons demander une assistance encore plus accrue.
Je pense qu'à ce niveau nous ne sommes pas mauvais, mais nous devons être prudents et ne pas trop demander au vu de la situation d'autres secteurs.
Nous allons continuer le lobbying tous azimuts, avec pour objectif de limiter les charges des entreprises, afin de permettre au secteur de survivre le plus longtemps possible.
TourMaG.com - Cette opération survie devra être étendue dans le temps. Pensez-vous sur plusieurs années ?
René-Marc Chikli : En juin, nous parlions seulement de l'année 2020, en septembre nous commençons à parler de 2021.
Nous allons devoir obtenir un chômage partiel de longue durée au meilleur taux possible, bien évidemment.
L'activité ne va pas repartir du jour au lendemain.
TourMaG.com - Allez-vous demander au gouvernement d'obtenir une visibilité sur la réouverture des frontières ?
René-Marc Chikli : Ce n'est pas possible, nous ne pouvons rien faire à ce niveau.
La concertation européenne sur la réouverture a accouché d'une souris. Chaque pays reprend la main sur ses consignes en matière de sécurité sanitaire et ses frontières.
L'Etat français ne peut pas dicter sa loi. Ce que nous avons obtenu au niveau de la Tunisie relève du miracle. Tous les voyageurs ayant acheté un voyage à forfait ne font pas de tests PCR.
Pour arriver à cela, nous avons fait du lobbying, avec l'aide aussi du ministère du Tourisme tunisien et d'autres à Paris.
Au cas par cas, nous pouvons trouver des solutions, mais la reprise globale de l'activité ne se fera pas en se battant pays par pays.
Le cas par cas ne va pas sauver l'industrie.
TourMaG.com - Ce rétropédalage au niveau des conditions d'accès du territoire tunisien pour les voyageurs français est de votre fait ?
René-Marc Chikli : Oui, de toute la profession. C'est une nouvelle et décision incroyable.
Nous ne désespérons pas, nous trouverons des solutions. L'imagination dans ce métier est grande, sans limites.
Concernant Maurice, nous avons écrit avec Jean-Pierre Mas, pour faire comprendre que la destination n'était pas seule sur le marché.
De temps en temps, nous arrivons à convaincre et obtenons des petites victoires. Nous avons malgré tout très peu de succès, par rapport à toutes nos tentatives.
C'est notre travail et nous continuerons. Ce n'est pas parce que nous allons libérer Maurice que nous allons sauver les entreprises du tourisme.
Ordonnance : "vous ne m'entendez pas dire que le 15 septembre 2020, c'est fini"
TourMaG.com - Selon vous cette crise va-t-elle modifier profondément l'industrie ?
René-Marc Chikli : Je vais vous retourner la question : pendant combien de temps, les phénomènes mondiaux (crise, attentat...) modifient-ils les comportements des consommateurs ?
Seulement durant un faible temps et c'est valable pour tout. Tout peut aller très vite dans un sens ou dans l'autre.
Quand j'entends que certains disent que les Français vont prendre l'habitude de voyager en France, c'est opportuniste et facile à dire. Cet été les Français n'ont pas occupé notre pays, mais leurs résidences secondaires ou les maisons de famille.
Ces crises ne profitent à personne, pas même aux tour-opérateurs qui ont programmé la France.
TourMaG.com - La période dérogatoire accordée par l'ordonnance prend fin le 15 septembre 2020. Craignez-vous cette date ?
René-Marc Chikli : Ce qui aurait été inquiétant ce que nous n'allions pas jusqu'au 15 septembre 2020. Après nous avons espéré la prolongation.
Il ne faut pas rêver la prolongation est quasiment impossible.
Maintenant, nous avons cette date. A un moment donné elle a été en danger et nous avons dû faire de nouvelles actions pour la protéger.
Nous avons un peu d'espoir pour que la période soit prolongée, nous ne savons jamais. La situation est tellement particulière.
Vous ne m'entendez pas dire que le 15 septembre 2020, c'est fini. Il faut arrêter les combats d'arrière-garde, pour sauver toute une industrie.
Le sujet de l'avenir de l'APST est important pour la profession, car nous risquons de voir flamber le coût de la réassurance en cas de difficultés pour la Caisse.
René-Marc Chikli : Je vais vous retourner la question : pendant combien de temps, les phénomènes mondiaux (crise, attentat...) modifient-ils les comportements des consommateurs ?
Seulement durant un faible temps et c'est valable pour tout. Tout peut aller très vite dans un sens ou dans l'autre.
Quand j'entends que certains disent que les Français vont prendre l'habitude de voyager en France, c'est opportuniste et facile à dire. Cet été les Français n'ont pas occupé notre pays, mais leurs résidences secondaires ou les maisons de famille.
Ces crises ne profitent à personne, pas même aux tour-opérateurs qui ont programmé la France.
TourMaG.com - La période dérogatoire accordée par l'ordonnance prend fin le 15 septembre 2020. Craignez-vous cette date ?
René-Marc Chikli : Ce qui aurait été inquiétant ce que nous n'allions pas jusqu'au 15 septembre 2020. Après nous avons espéré la prolongation.
Il ne faut pas rêver la prolongation est quasiment impossible.
Maintenant, nous avons cette date. A un moment donné elle a été en danger et nous avons dû faire de nouvelles actions pour la protéger.
Nous avons un peu d'espoir pour que la période soit prolongée, nous ne savons jamais. La situation est tellement particulière.
Vous ne m'entendez pas dire que le 15 septembre 2020, c'est fini. Il faut arrêter les combats d'arrière-garde, pour sauver toute une industrie.
Le sujet de l'avenir de l'APST est important pour la profession, car nous risquons de voir flamber le coût de la réassurance en cas de difficultés pour la Caisse.