Pourquoi bouder son plaisir ? Les résultats d’Air France/KLM pour le 3ème trimestre sont bons, très bons.
Certes, comparés à ceux de 2014, ils paraissent encore meilleurs, mais il faut bien tenir compte de la grève de septembre de l’année dernière qui avait sérieusement plombé les comptes. Comme toujours d’ailleurs, il y a le verre à moitié plein et à moitié vide.
Pour y voir un peu plus clair, il faut se plonger dans la lecture des comptes du 01 janvier au 30 septembre en comparaison avec ceux de l’année dernière.
Le résultat net du groupe est passé d’une perte de 526 millions d’euros en 2014 à un résultat toujours négatif, hélas de 153 millions d’euros.
Cela fait tout de même une sérieuse amélioration de 373 M€ soit pour les 273 jours écoulés depuis le début de l’année une progression de 1,370 M€ par jour.
Bien évidemment ce bon résultat a des incidences sur l’ensemble des chiffres présentés et d’abord sur le montant des capitaux propres qui est passé de -653 M€ à +20 M€.
Bon, tout n’est pas dû au résultat net qui reste négatif, mais à un apport de capital ou de quasi fonds propres levés en juin dernier d’un montant de 600 M€ financés à 6,5%.
Certes, comparés à ceux de 2014, ils paraissent encore meilleurs, mais il faut bien tenir compte de la grève de septembre de l’année dernière qui avait sérieusement plombé les comptes. Comme toujours d’ailleurs, il y a le verre à moitié plein et à moitié vide.
Pour y voir un peu plus clair, il faut se plonger dans la lecture des comptes du 01 janvier au 30 septembre en comparaison avec ceux de l’année dernière.
Le résultat net du groupe est passé d’une perte de 526 millions d’euros en 2014 à un résultat toujours négatif, hélas de 153 millions d’euros.
Cela fait tout de même une sérieuse amélioration de 373 M€ soit pour les 273 jours écoulés depuis le début de l’année une progression de 1,370 M€ par jour.
Bien évidemment ce bon résultat a des incidences sur l’ensemble des chiffres présentés et d’abord sur le montant des capitaux propres qui est passé de -653 M€ à +20 M€.
Bon, tout n’est pas dû au résultat net qui reste négatif, mais à un apport de capital ou de quasi fonds propres levés en juin dernier d’un montant de 600 M€ financés à 6,5%.
Les nécessaires améliorations de productivité réclamées à cors et à cris
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Quoi qu’il en soit, n’ergotons pas. Ces résultats montrent que la compagnie possède des fondamentaux suffisamment bons pour dégager des résultats convenables.
Seulement, il y a, hélas, quelques hics. Il reste bien entendu la situation sociale qui demeure tendue. On reparle à nouveau, encore et encore d’un nouveau conflit en prévision pour le mois de décembre.
Les nécessaires améliorations de productivité réclamées à cors et à cris par la direction auront d’autant plus de mal à passer après l’affichage des résultats de l’été.
Et il y a le boulet de l’endettement. Pour maintenir un niveau de trésorerie suffisant la compagnie a fait massivement appel à l’emprunt et il faut bien rembourser ses dettes plus les frais financiers attachés.
Or ceux-ci ont bondi de 248 M€ entre 2015 et 2014. Ils se sont établis à 869 M€ pour 2015 et ils mangent tous les résultats d’exploitation.
L’examen de la composition du résultat, toujours sur la période du 1er janvier au 30 septembre, est à cet égard édifiant. Le résultat de l’activité passage est largement positif : 812 M€ de profit contre 266 M€ l’année dernière, grève comprise.
Seulement, il y a, hélas, quelques hics. Il reste bien entendu la situation sociale qui demeure tendue. On reparle à nouveau, encore et encore d’un nouveau conflit en prévision pour le mois de décembre.
Les nécessaires améliorations de productivité réclamées à cors et à cris par la direction auront d’autant plus de mal à passer après l’affichage des résultats de l’été.
Et il y a le boulet de l’endettement. Pour maintenir un niveau de trésorerie suffisant la compagnie a fait massivement appel à l’emprunt et il faut bien rembourser ses dettes plus les frais financiers attachés.
Or ceux-ci ont bondi de 248 M€ entre 2015 et 2014. Ils se sont établis à 869 M€ pour 2015 et ils mangent tous les résultats d’exploitation.
L’examen de la composition du résultat, toujours sur la période du 1er janvier au 30 septembre, est à cet égard édifiant. Le résultat de l’activité passage est largement positif : 812 M€ de profit contre 266 M€ l’année dernière, grève comprise.
Deux boulets à trainer
La maintenance dégage aussi un bénéfice conséquent : 140 M€ cette année contre 112, l’année dernière. Même Transavia est passée en positif de 2 M€ contre une perte de 2 M€ aussi en 2014. Seulement il y a deux boulets à traîner.
D’abord le cargo qui dégage une perte d’exploitation de 270 M€, certes en amélioration par rapport à l’année dernière qui affichait un déficit de 304 M€. Mais aussi et surtout les charges financières.
Elles étaient de 621 M€ en 2014 et elles sont passées à 869 M€ cette année.
Or en dépit des renégociations d’emprunts que le groupe fait régulièrement pour faire baisser ces charges, le montant des dettes financières continue à augmenter pour se positionner à 8.102 M€ contre 7.994 M€ en 2014.
Que tirer de cette avalanche de chiffres ?
Et bien c’est que le groupe n’est pas au bout des efforts pour reconstituer des marges convenables, les seules nécessaires pour assurer sa position en permettant les investissements massifs qu’il reste à réaliser pour moderniser une flotte vieillissante et créer un niveau de service basé non pas sur des standards moyens, mais sur les plus élevés connus dans le monde.
D’abord le cargo qui dégage une perte d’exploitation de 270 M€, certes en amélioration par rapport à l’année dernière qui affichait un déficit de 304 M€. Mais aussi et surtout les charges financières.
Elles étaient de 621 M€ en 2014 et elles sont passées à 869 M€ cette année.
Or en dépit des renégociations d’emprunts que le groupe fait régulièrement pour faire baisser ces charges, le montant des dettes financières continue à augmenter pour se positionner à 8.102 M€ contre 7.994 M€ en 2014.
Que tirer de cette avalanche de chiffres ?
Et bien c’est que le groupe n’est pas au bout des efforts pour reconstituer des marges convenables, les seules nécessaires pour assurer sa position en permettant les investissements massifs qu’il reste à réaliser pour moderniser une flotte vieillissante et créer un niveau de service basé non pas sur des standards moyens, mais sur les plus élevés connus dans le monde.
Il reste énormément de choses à faire
Oh bien sûr la baisse du prix du pétrole et la fin des engagements de « hedge » vont largement profiter à l’amélioration des comptes. Seulement il reste les difficultés liées à l’utilisation d’un aéroport peu efficace et surtout si mal relié à sa ville principale.
On parle maintenant de 2024 pour la mise en service du CDG Express qui devait voir le jour au plus tard en 2000 ! Combien de temps encore faudra-t-il attendre pour que les passagers puissent bénéficier un outil convenable ?
Nul doute qu’Air France ne soit extrêmement pénalisée par cette desserte indigente. Et puis il faudra bien se pencher sur le « hub » et le « yield management ».
Ce dernier est devenu si complexe que plus personne y compris dans la compagnie n’y retrouve ses petits, et je ne parle pas des clients. De plus il a réussi l’exploit d’enlever tout pouvoir de négociation aux commerciaux charges de discuter avec les clients pour enlever des marchés.
Alors, inéluctablement, la compagnie augmente certes son remplissage, mais cela aura bien une fin, mais c’est uniquement pour compenser la baisse de la recette unitaire tirée mécaniquement vers le bas par l’arrêt des commissions versées aux agents de voyages.
Bref, disons-le pour terminer, les chiffres sont bons et c’est une excellente chose, mais il reste encore énormément à faire, mais de cela la Direction en est bien consciente.
On parle maintenant de 2024 pour la mise en service du CDG Express qui devait voir le jour au plus tard en 2000 ! Combien de temps encore faudra-t-il attendre pour que les passagers puissent bénéficier un outil convenable ?
Nul doute qu’Air France ne soit extrêmement pénalisée par cette desserte indigente. Et puis il faudra bien se pencher sur le « hub » et le « yield management ».
Ce dernier est devenu si complexe que plus personne y compris dans la compagnie n’y retrouve ses petits, et je ne parle pas des clients. De plus il a réussi l’exploit d’enlever tout pouvoir de négociation aux commerciaux charges de discuter avec les clients pour enlever des marchés.
Alors, inéluctablement, la compagnie augmente certes son remplissage, mais cela aura bien une fin, mais c’est uniquement pour compenser la baisse de la recette unitaire tirée mécaniquement vers le bas par l’arrêt des commissions versées aux agents de voyages.
Bref, disons-le pour terminer, les chiffres sont bons et c’est une excellente chose, mais il reste encore énormément à faire, mais de cela la Direction en est bien consciente.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.