© Air France
Intense. Tumultueuse. Bouillonnante.
Difficile de choisir l'adjectif qui pourrait le mieux résumer l'année 2018 d'Air France.
Entre grèves et croissance, entre changement de casting à la direction et questions sur l’avenir, l’année 2018 au sein de la compagnie nationale n’aura, une fois de plus, pas suivi le cours d’un long fleuve tranquille.
Retour, en quelques dates clefs, sur une année qui aura vu un P-DG démissionner, un Canadien le remplacer, des syndicats se déchirer, et un accord de paix social se signer.
Difficile de choisir l'adjectif qui pourrait le mieux résumer l'année 2018 d'Air France.
Entre grèves et croissance, entre changement de casting à la direction et questions sur l’avenir, l’année 2018 au sein de la compagnie nationale n’aura, une fois de plus, pas suivi le cours d’un long fleuve tranquille.
Retour, en quelques dates clefs, sur une année qui aura vu un P-DG démissionner, un Canadien le remplacer, des syndicats se déchirer, et un accord de paix social se signer.
23 janvier : naissance du conflit
Autres articles
-
Air Antilles met la pression sur Air France et Corsair !
-
Air France et KLM suspendent (temporairement) Zanzibar en 2025
-
eSIM : un service pour les clients et une source de revenu pour les agences ? [ABO]
-
Censure : les compagnies doivent rembourser la taxe de solidarité !
-
ITA Airways : un mariage qui fait les affaires... d'Air France et easyjet !
Tout avait commencé le 23 janvier 2018.
Lors des négociations annuelles obligatoires, la direction avait proposé une hausse générale des salaires de 0,6%, alors que ces derniers étaient gelés depuis 2011.
Mais les syndicats, pilotes en tête, ont immédiatement demandé à inclure dans cette augmentation le rattrapage de l’inflation depuis 2011, soit une augmentation de salaire de 6% en général, et de 10,7% pour les pilotes. Très vite, les premiers préavis de grèves seront posés.
Lire : Les pilotes d'Air France réclament 10,7% d'augmentation de salaire
Lors des négociations annuelles obligatoires, la direction avait proposé une hausse générale des salaires de 0,6%, alors que ces derniers étaient gelés depuis 2011.
Mais les syndicats, pilotes en tête, ont immédiatement demandé à inclure dans cette augmentation le rattrapage de l’inflation depuis 2011, soit une augmentation de salaire de 6% en général, et de 10,7% pour les pilotes. Très vite, les premiers préavis de grèves seront posés.
Lire : Les pilotes d'Air France réclament 10,7% d'augmentation de salaire
22 mars : la journée noire
De février à juin, les jours de grèves se sont ainsi enchaînés, touchant des milliers de voyageurs et de professionnels du tourisme.
D’autant que certaines dates ont concordé avec l’autre mouvement social du printemps 2018 : la grève de la SNCF. Le point culminant du mouvement aura ainsi été atteint le 22 mars, alors que la grève Air France s’est ajoutée à celle des contrôleurs aérien, de la fonction publique, des agents SNCF ou RATP.
Lire : Grève : journée noire dans les transports ce jeudi 22 mars 2018
D’autant que certaines dates ont concordé avec l’autre mouvement social du printemps 2018 : la grève de la SNCF. Le point culminant du mouvement aura ainsi été atteint le 22 mars, alors que la grève Air France s’est ajoutée à celle des contrôleurs aérien, de la fonction publique, des agents SNCF ou RATP.
Lire : Grève : journée noire dans les transports ce jeudi 22 mars 2018
4 mai : Jean-Marc Janaillac claque la porte
Au 13e jour d’une grève toujours aussi suivie par les salariés, Jean-Marc Janaillac, à la tête de la compagnie nationale depuis 2016, décide de démissionner, à la suite d’un référendum qui l’a désavoué.
Après avoir proposé, le 16 avril, un accord salarial prévoyant des augmentations générales de salaire de 7% sur quatre ans, il avait demandé l’avis de l’ensemble du personnel d’Air France. « J’assumerai personnellement les conséquences de ce vote », avait-il prévenu. Résultats : 55% de réponses négatives, et un départ qui surviendra le 15 mai.
Lire : Consultation Air France : les salariés ont voté contre, Janaillac démissionne !
Après avoir proposé, le 16 avril, un accord salarial prévoyant des augmentations générales de salaire de 7% sur quatre ans, il avait demandé l’avis de l’ensemble du personnel d’Air France. « J’assumerai personnellement les conséquences de ce vote », avait-il prévenu. Résultats : 55% de réponses négatives, et un départ qui surviendra le 15 mai.
Lire : Consultation Air France : les salariés ont voté contre, Janaillac démissionne !
17 septembre : Benjamin Smith prend les commandes
Le conflit ne faiblit pas, et la compagnie se cherche désespérément un nouveau P-DG.
Les rumeurs vont bon train : après le refus du gouvernement de nommer Philippe Capron, venu de chez Veolia, la patronne de la RATP, Catherine Guillouard, est aussi pressentie pour piloter la compagnie tricolore.
Finalement, ce sera le Canadien Benjamin Smith, venu d’Air Canada, qui prendra officiellement la direction du groupe Air France-KLM le lundi 17 septembre, alors que la compagnie s’enfonce dans la crise sociale.
Lire : Air France : Benjamin Smith, persona non grata pour les Syndicats
Les rumeurs vont bon train : après le refus du gouvernement de nommer Philippe Capron, venu de chez Veolia, la patronne de la RATP, Catherine Guillouard, est aussi pressentie pour piloter la compagnie tricolore.
Finalement, ce sera le Canadien Benjamin Smith, venu d’Air Canada, qui prendra officiellement la direction du groupe Air France-KLM le lundi 17 septembre, alors que la compagnie s’enfonce dans la crise sociale.
Lire : Air France : Benjamin Smith, persona non grata pour les Syndicats
28 septembre : la rentrée de tous les dangers
Avec un manque à gagner estimé à 335 millions d’euros sur le premier semestre et un résultat net négatif de 158 millions d’euros, la situation est plus que jamais tendue pour le transporteur nationale en cette rentrée.
D’autant que, si aucun accord salarial n’a toujours été trouvé, la direction semble décimée. Après le départ de Gilles Gateau, directeur général adjoint ressources humaines, ce sera au tour de Franck Terner, directeur général d’Air France, de présenter sa démission.
Lire : Air France, la rentrée de tous les dangers
Lire : Philippe Evain (SNPL) Air France : "Nous devons trouver une fin à ce conflit..."
D’autant que, si aucun accord salarial n’a toujours été trouvé, la direction semble décimée. Après le départ de Gilles Gateau, directeur général adjoint ressources humaines, ce sera au tour de Franck Terner, directeur général d’Air France, de présenter sa démission.
Lire : Air France, la rentrée de tous les dangers
Lire : Philippe Evain (SNPL) Air France : "Nous devons trouver une fin à ce conflit..."
19 octobre : Direction et syndicats signent un accord
Pour clore ce conflit social qui court depuis plus de 9 mois maintenant, Benjamin Smith prend les choses en main et propose aux syndicats une offre très proche de celle de Jean-Marc Janaillac : une augmentation de tous les salaires de 4%, 2% en 2018 et 2% en 2019.
Le 19 octobre, l’intersyndicale signe l’accord, mettant fin à la guerre sociale. La CGT et le SNPL, de leurs côtés, refusent toutefois de signer l’accord.
Lire : Air France signe avec les syndicats, mais...
Le 19 octobre, l’intersyndicale signe l’accord, mettant fin à la guerre sociale. La CGT et le SNPL, de leurs côtés, refusent toutefois de signer l’accord.
Lire : Air France signe avec les syndicats, mais...
31 octobre : les bons résultats, malgré tout
Pourtant, sur cette année agitée, force est de constater que la compagnie a plutôt bien résisté aux turbulences sociales.
Sur le 3e trimestre, le chiffre d’affaires a par exemple bondi de 5,8% pour l’ensemble du groupe, et le résultat net a augmenté de manière spectaculaire de 145 millions d’euros.
« L’accord salarial conclu chez Air France apporte de la stabilité et de nouvelles perspectives pour nos activités et nos salariés », avait sobrement commenté Benjamin Smith.
Sur le 3e trimestre, le chiffre d’affaires a par exemple bondi de 5,8% pour l’ensemble du groupe, et le résultat net a augmenté de manière spectaculaire de 145 millions d’euros.
« L’accord salarial conclu chez Air France apporte de la stabilité et de nouvelles perspectives pour nos activités et nos salariés », avait sobrement commenté Benjamin Smith.
Novembre : quel avenir pour Hop! et Joon ?
Les premiers mois spectaculaires de Benjamin Smith à la tête d'Air France ont aussi amené un lot d'incertitude pour les salariés des autres compagnies du groupe. Notamment ceux de Hop!, qui s'interrogent sur l'avenir de leur compagnie, et pour ceux de Joon, la toute jeune compagnie du groupe Air France, dont le P-DG ne comprendrait pas le principe.
Lire : Air France : l’avenir de HOP! est entre les mains de Ben Smith...
Air France : quel avenir pour Joon dans la stratégie de Benjamin Smith ?
Lire : Air France : l’avenir de HOP! est entre les mains de Ben Smith...
Air France : quel avenir pour Joon dans la stratégie de Benjamin Smith ?
6 décembre : Philippe Evain désavoué
A la tête du mouvement social qui aura tenu en haleine la profession tout au long de l’année, Philippe Evain, président du puissant SNPL, finira par être désavoué par les pilotes.
Le 6 décembre, à la suite des élections internes du syndicat ou sa liste termine à la 41e place des scrutins, il se voit remplacé par Guillaume Gestas à la présidence du SNPL Air France.
Lire : Philippe Evain (SNPL) : « Nous sommes fiers de notre bilan ! »
Le 6 décembre, à la suite des élections internes du syndicat ou sa liste termine à la 41e place des scrutins, il se voit remplacé par Guillaume Gestas à la présidence du SNPL Air France.
Lire : Philippe Evain (SNPL) : « Nous sommes fiers de notre bilan ! »
12 décembre : Anne Rigail nommée directrice générale
C’est enfin avec une première que se termine 2018 chez Air France.
Pour la première fois, c’est une femme qui a été appelée à la tête de la compagnie. Jusqu’ici directrice générale adjointe chargée de l’expérience client, Anne Rigail a été nommée, mercredi 12 décembre, au poste de directrice générale d’Air France.
Elle sera chargée dans l’immédiat de mener les négociations sectorielle sur les salaires, qui se poursuivent dans un contexte de paix sociale encore fragile, après le conflit record qui a marqué l'année 2018.
Lire : Air France : Anne Rigail va être nommée directrice générale
Pour la première fois, c’est une femme qui a été appelée à la tête de la compagnie. Jusqu’ici directrice générale adjointe chargée de l’expérience client, Anne Rigail a été nommée, mercredi 12 décembre, au poste de directrice générale d’Air France.
Elle sera chargée dans l’immédiat de mener les négociations sectorielle sur les salaires, qui se poursuivent dans un contexte de paix sociale encore fragile, après le conflit record qui a marqué l'année 2018.
Lire : Air France : Anne Rigail va être nommée directrice générale