Immense et bouillonnante. Tel est le sentiment qui étreint le voyageur arrivant pour la première fois à Shanghai.
Avec 24 millions d’habitants, une circulation effrénée, des forêts d’immeubles en construction et un appétit insatiable de consommation, Shanghai s’affirme sans conteste comme la vitrine marchande d’un pays devenu l’épicentre de la mondialisation.
Marcher le soir sur le Bund, formidable promenade des bords de Huangpu, face à Pudong et ses gratte-ciels conquérants, le prouve.
De l’autre côté du fleuve, sillonné de ferries, la métropole toute puissante dresse ses ergots : la tour Perle d’Orient et ses globes lumineux ; les 500 mètres du World Financial Center ; demain, la Shanghai Tower, un building de plus de 600 mètres et 121 étages.
Le soir, l’énergie vitale de la métropole s’affiche aussi à Xintiandi, quartier de loisirs favori des « nouveaux riches » chinois et des expatriés, concentré de bars lounge et de terrasses bondées (voir encadré ci-dessous).
Avec 24 millions d’habitants, une circulation effrénée, des forêts d’immeubles en construction et un appétit insatiable de consommation, Shanghai s’affirme sans conteste comme la vitrine marchande d’un pays devenu l’épicentre de la mondialisation.
Marcher le soir sur le Bund, formidable promenade des bords de Huangpu, face à Pudong et ses gratte-ciels conquérants, le prouve.
De l’autre côté du fleuve, sillonné de ferries, la métropole toute puissante dresse ses ergots : la tour Perle d’Orient et ses globes lumineux ; les 500 mètres du World Financial Center ; demain, la Shanghai Tower, un building de plus de 600 mètres et 121 étages.
Le soir, l’énergie vitale de la métropole s’affiche aussi à Xintiandi, quartier de loisirs favori des « nouveaux riches » chinois et des expatriés, concentré de bars lounge et de terrasses bondées (voir encadré ci-dessous).
Temples et « lilongs »
Autres articles
Pourtant, à Shanghai, aussi, partout le passé télescope le futur. Le Bund, encore.
Face aux buildings, le Shanghai « européen » des années 1930 est toujours debout, avec ses immeubles cossus : Banque de Chine, Peace Hotel, maison des Douanes…
La rue de Nankin et ses enseignes agressives a beau être le nouveau temple du commerce, le jardin Yu et ses arabesques intimes rappellent la puissance des mandarins d’autrefois.
Shanghai a sans doute fait briller la Chine lors de l’exposition universelle de 2010 mais les temples du Bouddha de Jade, de Confucius et de Jing’an exhalent toujours le parfum d’une religion millénaire.
Jusqu’à ces fameux lilongs, « quartiers fermés » aux ruelles inextricables, où pulse une vie populaire besogneuse et bruyante, loin des paillettes des malls commerciaux.
Shanghai est ainsi : une mégapole de contrastes séculaires, à l’image du pays tout entier.
Face aux buildings, le Shanghai « européen » des années 1930 est toujours debout, avec ses immeubles cossus : Banque de Chine, Peace Hotel, maison des Douanes…
La rue de Nankin et ses enseignes agressives a beau être le nouveau temple du commerce, le jardin Yu et ses arabesques intimes rappellent la puissance des mandarins d’autrefois.
Shanghai a sans doute fait briller la Chine lors de l’exposition universelle de 2010 mais les temples du Bouddha de Jade, de Confucius et de Jing’an exhalent toujours le parfum d’une religion millénaire.
Jusqu’à ces fameux lilongs, « quartiers fermés » aux ruelles inextricables, où pulse une vie populaire besogneuse et bruyante, loin des paillettes des malls commerciaux.
Shanghai est ainsi : une mégapole de contrastes séculaires, à l’image du pays tout entier.
La Shanghai Tower, tout près des nuages
Dans le quartier de Pudong, ce building sera en 2015 le second plus haut du monde, après Burj Khalifa. Au sommet, un hôtel de près de 300 chambres - DR : J-F.R.
Dans la famille des gratte-ciels du monde, demandez la Shanghai Tower. C’est dans cette métropole de toutes les ambitions que va bientôt s’afficher le nouveau symbole de la réussite chinoise.
Sitôt débouché du tunnel du Bund, sous le fleuve Huangpu, le visiteur est pris de vertige.
Pearl TV Tower et ses grosses boules rouges, la tour Jinmao de 421 mètres, la tour World Financial Center et ses 492 mètres, les tours Aurora, Shangri-La… et désormais la Shanghai Tower, 632 mètres, bientôt achevée.
Bordés de gratte-ciels plus modestes - mais quand même supérieurs à cent mètres -, ces buildings donnent la mesure d’une mégapole versée dans un capitalisme à tout crin, sous couvert d’un pays à l’étatisme de façade.
Côté atmosphère, rien à voir avec Manhattan et son trafic débridé. Ici, dans de larges avenues de Pudong, la circulation automobile s’écoule sans fureur, policée, canalisée, disciplinée, au cœur d’un univers de verre et de béton, froid et manichéen.
Depuis la passerelle panoramique aménagée près de la station de métro Lujiazui, au cœur de la zone financière, les buildings se perdent parfois dans la brume.
Le mélange d’humidité tropicale et de pollution urbaine noie les superstructures dans un smog « londonien » qui teinte le quartier d’une aura quasi mystique.
Depuis fin 2008, la tour Shanghai Tower occupe les esprits. Un ultime avatar architectural qui deviendra, à l’horizon 2015, le plus haut gratte-ciel de Chine.
Il dépassera l’actuelle détentrice du record, la Canton Tower de Guangzhou et ses 600 mètres, pour devenir le 2ème plus haut gratte-ciel au monde, derrière « l’indétrônable » Burj Khalifa de Dubaï et ses 828 mètres.
Sitôt débouché du tunnel du Bund, sous le fleuve Huangpu, le visiteur est pris de vertige.
Pearl TV Tower et ses grosses boules rouges, la tour Jinmao de 421 mètres, la tour World Financial Center et ses 492 mètres, les tours Aurora, Shangri-La… et désormais la Shanghai Tower, 632 mètres, bientôt achevée.
Bordés de gratte-ciels plus modestes - mais quand même supérieurs à cent mètres -, ces buildings donnent la mesure d’une mégapole versée dans un capitalisme à tout crin, sous couvert d’un pays à l’étatisme de façade.
Côté atmosphère, rien à voir avec Manhattan et son trafic débridé. Ici, dans de larges avenues de Pudong, la circulation automobile s’écoule sans fureur, policée, canalisée, disciplinée, au cœur d’un univers de verre et de béton, froid et manichéen.
Depuis la passerelle panoramique aménagée près de la station de métro Lujiazui, au cœur de la zone financière, les buildings se perdent parfois dans la brume.
Le mélange d’humidité tropicale et de pollution urbaine noie les superstructures dans un smog « londonien » qui teinte le quartier d’une aura quasi mystique.
Depuis fin 2008, la tour Shanghai Tower occupe les esprits. Un ultime avatar architectural qui deviendra, à l’horizon 2015, le plus haut gratte-ciel de Chine.
Il dépassera l’actuelle détentrice du record, la Canton Tower de Guangzhou et ses 600 mètres, pour devenir le 2ème plus haut gratte-ciel au monde, derrière « l’indétrônable » Burj Khalifa de Dubaï et ses 828 mètres.
Un hôtel de la chaîne Jin Jiang
Les travaux se poursuivent sous la direction de l’agence de design et d’architecture américaine Gensler, qui a emporté le projet.
Au plus fort du chantier, en avril 2012, 5 000 personnes s’affairaient sur la Shanghai Tower, logés dans des préfabriqués installés au pied de la tour, empilés sur quatre niveaux… 380 000 m² de surfaces seront disponibles dans ce géant des airs, en forme de spirale effilée.
Il accueillera bureaux, restaurants, shopping center, centre de conférence, expositions et… un hôtel de luxe.
Sous l’étiquette Tower J-Hotel, cet établissement est appelé à devenir le nouveau place to be de Shanghai. 258 chambres de grand luxe seront réparties entre le 84ème et le 110ème étage. L’hôtel est annoncé comme le plus haut du monde !
Sous la marque de la chaine Jin Jiang, groupe hôtelier leader chinois, l’établissement sera géré par Intersate Hotels and Resorts China, filiale du groupe hôtelier américain.
Il ne restera plus qu’à dépenser quelques centaines d’euros pour profiter, une nuit, du panorama inoubliable sur la capitale économique du nouveau monde.
Au plus fort du chantier, en avril 2012, 5 000 personnes s’affairaient sur la Shanghai Tower, logés dans des préfabriqués installés au pied de la tour, empilés sur quatre niveaux… 380 000 m² de surfaces seront disponibles dans ce géant des airs, en forme de spirale effilée.
Il accueillera bureaux, restaurants, shopping center, centre de conférence, expositions et… un hôtel de luxe.
Sous l’étiquette Tower J-Hotel, cet établissement est appelé à devenir le nouveau place to be de Shanghai. 258 chambres de grand luxe seront réparties entre le 84ème et le 110ème étage. L’hôtel est annoncé comme le plus haut du monde !
Sous la marque de la chaine Jin Jiang, groupe hôtelier leader chinois, l’établissement sera géré par Intersate Hotels and Resorts China, filiale du groupe hôtelier américain.
Il ne restera plus qu’à dépenser quelques centaines d’euros pour profiter, une nuit, du panorama inoubliable sur la capitale économique du nouveau monde.
Shanghai, culture urbaine
Le quartier de Xin Tian Di abrite les bars et restaurants parmi les plus audacieux de Shanghai. Dans l’ancienne concession française, ce petit carré de rues est le spot favori des expatriés et des nouveaux golden boys chinois - DR : J-F.R.
Xin-Tian-Di, soit, littéralement, le « Nouveau Monde » de Shanghai, est un endroit plus facile à découvrir qu’à prononcer…
Après un long gymkhana urbain du Bund jusqu’à l’ancienne concession française, le taxi nous dépose sur l’avenue Huaihai Zhonglu, porte d’entrée de ce quartier de nuit qui vous englue dans la toile de ses lumières criardes et de sa foule bigarrée.
Lolitas chinoises
En fait de quartier, Xi Tian Di se limite à la portion congrue. Six à sept ruelles piétonnes composent un îlot urbain reconstruit à la fin des années 1990, dans le style traditionnel Shikumen.
Il s’agit de maisons à deux niveaux mitoyennes, couleur grise liserée d’orange, aux portes en bois laqué rehaussées de linteaux de pierre, censées incarner la rencontre entre l’Orient et l’Occident.
Mais passé 22h, sur Huangpi Road, Madang Road, Zizhong Road ou Danshui Road, ce n’est pas cela que le public admire.
Les clients viennent d’abord pour s’amuser, boire, manger, danser, dépenser… Et retrouver dans le regard de l’autre l’éclat brillant de la réussite sociale, transcendée par la croissance économique chinoise.
La foule est ici un condensé de caricatures urban style : les lolitas chinoises « accros » à leurs smartphones côtoient de blonds expatriés anglo-saxons au look casual, les belles de nuit trentenaires s’affichent aux bras d’Européens quinquas, de jeunes Shanghaiens à lunettes s’encanaillent devant des tablées à bières…
L’atmosphère est joyeuse au possible, avec ce parfum de décontraction signalant des portefeuilles bien garnis et l’assurance de lendemains qui chantent.
Concepts lounge et branchés
Comme dans tout quartier branché de métropole en plein boom, les adresses, ici, changent vite.
Jouant à touche-touche sur l’ensemble du périmètre, bars et restaurants affichent leurs concepts lounge et branchés, comme à New York ou à Londres.
La musique occidentale s’écoule d’intérieurs ultra chics, des dance floors permettent de se montrer sous son meilleur jour, les verres à cocktail (chers) s’entrechoquent, les cartes bancaires chauffent, les terrasses sont bondées et rigolardes.
Parmi tous ces lieux, certains, tout de même, se sont créés une histoire et s’annoncent comme des points de passages obligés. C’est le cas du restaurant T8, épicentre de la branchitude, avec sa cuisine fusion entre Est et Ouest.
Mais aussi de Va Bene (restaurant italien), du Luna Bar, du Star East Bar, du « 1930 »…
Ironie de l’histoire, c’est au cœur même de Xin Tian Di que se trouve le bâtiment hôte de la première réunion du parti communiste chinois, organisée à Shanghai le 23 juillet 1921.
Si Mao Zedong, présent ce jour là, voyait ce que le quartier est devenu, il se retournerait sans doute dans son mausolée…
Après un long gymkhana urbain du Bund jusqu’à l’ancienne concession française, le taxi nous dépose sur l’avenue Huaihai Zhonglu, porte d’entrée de ce quartier de nuit qui vous englue dans la toile de ses lumières criardes et de sa foule bigarrée.
Lolitas chinoises
En fait de quartier, Xi Tian Di se limite à la portion congrue. Six à sept ruelles piétonnes composent un îlot urbain reconstruit à la fin des années 1990, dans le style traditionnel Shikumen.
Il s’agit de maisons à deux niveaux mitoyennes, couleur grise liserée d’orange, aux portes en bois laqué rehaussées de linteaux de pierre, censées incarner la rencontre entre l’Orient et l’Occident.
Mais passé 22h, sur Huangpi Road, Madang Road, Zizhong Road ou Danshui Road, ce n’est pas cela que le public admire.
Les clients viennent d’abord pour s’amuser, boire, manger, danser, dépenser… Et retrouver dans le regard de l’autre l’éclat brillant de la réussite sociale, transcendée par la croissance économique chinoise.
La foule est ici un condensé de caricatures urban style : les lolitas chinoises « accros » à leurs smartphones côtoient de blonds expatriés anglo-saxons au look casual, les belles de nuit trentenaires s’affichent aux bras d’Européens quinquas, de jeunes Shanghaiens à lunettes s’encanaillent devant des tablées à bières…
L’atmosphère est joyeuse au possible, avec ce parfum de décontraction signalant des portefeuilles bien garnis et l’assurance de lendemains qui chantent.
Concepts lounge et branchés
Comme dans tout quartier branché de métropole en plein boom, les adresses, ici, changent vite.
Jouant à touche-touche sur l’ensemble du périmètre, bars et restaurants affichent leurs concepts lounge et branchés, comme à New York ou à Londres.
La musique occidentale s’écoule d’intérieurs ultra chics, des dance floors permettent de se montrer sous son meilleur jour, les verres à cocktail (chers) s’entrechoquent, les cartes bancaires chauffent, les terrasses sont bondées et rigolardes.
Parmi tous ces lieux, certains, tout de même, se sont créés une histoire et s’annoncent comme des points de passages obligés. C’est le cas du restaurant T8, épicentre de la branchitude, avec sa cuisine fusion entre Est et Ouest.
Mais aussi de Va Bene (restaurant italien), du Luna Bar, du Star East Bar, du « 1930 »…
Ironie de l’histoire, c’est au cœur même de Xin Tian Di que se trouve le bâtiment hôte de la première réunion du parti communiste chinois, organisée à Shanghai le 23 juillet 1921.
Si Mao Zedong, présent ce jour là, voyait ce que le quartier est devenu, il se retournerait sans doute dans son mausolée…