Soyons fous, soyons nomades, soyons Mongols !

La conférence proposée pour célébrer cette première participation est animée par deux des acteurs internationaux qui œuvrent à développer le tourisme dans cette destination légendaire mais encore trop peu fréquentée à leur gré.

Bertrand Carlier représente le CBI, une émanation du ministère des Affaires étrangères néerlandais qui promeut les importations en provenance de pays en voie de développement.

Il coordonne les actions de soutien aux initiatives du secteur privé un peu partout dans le monde, et ici en Mongolie, en dotant les acteurs locaux d’outils et de formations à la spécificité du marché européen.

Aux côtés de Banzragch Margad, responsable du département Tourisme au ministère de la Culture, Frédéric Roman-Hauduroy, GM de l’agence Step’In, détaille aux vendeurs présents les excellentes raisons de mettre la Mongolie en valeur.

Sécurité encore garantie dans une jeune démocratie convertie à l’alternance, territoire quasi vierge ne recevant que 500 000 visiteurs durant ses cinq mois de saison douce, développement d’infrastructures, de palettes d’expériences à vivre, de réseaux routiers qui permettent de diversifier les programmes, et haut niveau de l’image portée par les conquérants légendaires, les caravaniers de l’Altaï et les écrivains voyageurs.

« Il reste certes quelques soucis de formation, notamment pour avoir des guides francophones, mais de gros efforts ont été faits sur la qualité du réseau par exemple, dopé par l’extension de l’industrie minière.

On peut à présent réaliser des programmes complets, capitale et expérience taïga, avec 80% de route carrossable. »

Des ouvertures hôtelières sont prévues à Oulan Bator, avec notamment un Hilton et un Shangri La programmés d’ici deux à trois ans, qui offriront une belle opportunité au marché MICE.

Un travail de classement des hébergements sous la yourte est également en cours, qui permettra aux vendeurs d’éviter les mauvaises surprises sur un créneau encore flou.

« Toute aide et remontée d’information à ce sujet de la part des utilisateurs sera la bienvenue et nous permettra d’éclairer le voyageur dans ses choix. »

Les jeunes acteurs de ce tourisme en devenir sont pleins d’enthousiasme.

Ils déclinent avec entrain les thématiques illimitées de cet espace : histoire, randonnée, nature, flore, expériences à vivre en famille, patrimoine immatériel de l’humanité, spiritualité, chamanisme, alpinisme, aventures dans les déserts, à pied, à cheval, en chameau, paléontologie, danses… et pourquoi pas l’hiver, « qui peut être aussi sympathique qu’au Canada si on s’équipe correctement ! » N’en jetons plus.

Comment n’ont-ils encore convaincu que 5000 Français, approximativement, recensés comme visiteurs en 2012 ?

« Nous espérons un vol direct avec la compagnie nationale depuis Paris, en cours de discussion, dès l’été prochain, qui mettra Oulan Bator à trois heures de Paris ». Pour l’instant, les vols sont en correspondance via Istanbul, Moscou, Pékin ou Séoul.

Ainsi vont les aventuriers du monde moderne, les défricheurs de territoires, pas à pas au rythme cadencé de leurs ancêtres chameliers mais bien ancrés dans la réalité d’une mondialisation speed qui pousse justement ses esclaves déboussolés à se tourner vers les sagesses millénaires.