"Nous allons accuser un déficit d'un peu moins de 10 millions d'euros sur l'exercice 2019-2020. Dans la trajectoire de cette mauvaise dynamique, nous devrions afficher environ le même résultat..." /crédit VVF
bTourMaG.com - Il y a quelques jours, vous avez alerté sur la situation de vos résidences à la montagne. Cela faisait longtemps qu'un responsable [de Village Vacances Familles (VVF) ne prenait pas publiquement la parole dans les médias. Comment VVF a vécu cette crise ?
Stéphane le Bihan :]b La vraie rupture était de fermer nos sites, nous avons perdu 35% de notre activité sur la 1ère vague.
Nous avons fait 80 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 450 000 clients. Cela peut paraître peu, mais nous sommes un outil d'impact économique, donc nous cherchons à faire consommer les vacanciers dans les territoires.
Nous allons accuser un déficit d'un peu moins de 10 millions d'euros sur l'exercice 2019-2020. Dans la trajectoire de cette mauvaise dynamique, nous devrions afficher environ le même résultat.
Nous sommes dans une situation, où nous cherchons à restructurer la dette, nous y travaillons. Les Entreprises de taille intermédiaire (ETI) attendent toujours, notamment celles de la montagne, les dispositions déclarées par le 1er ministre et Bruno Le Maire (Ministre de l'Economie ndlr).
TourMaG.com - Le constat est clair, mais il n'y a pas de signes d'embellie ?
Stéphane le Bihan : Il faut bien se rendre compte que la crise sera double pour les acteurs qui sont présents à la fois sur le littoral et à la montagne. Aujourd'hui, sur le mois de mars, nous sommes totalement vides, car l'ensemble des vacanciers ont annulé. Nous sommes à 5%.
Nous allons fermer tout le mois de mars, alors que d'habitude nous sommes à 70% de remplissage.
Le public de cette période étant principalement constitué des groupes, il n'y a pas d'activité. Ce sera la 2e vague pour le littoral et les territoires ruraux qui avaient bien été impactés l'année dernière,
Stéphane le Bihan :]b La vraie rupture était de fermer nos sites, nous avons perdu 35% de notre activité sur la 1ère vague.
Nous avons fait 80 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 450 000 clients. Cela peut paraître peu, mais nous sommes un outil d'impact économique, donc nous cherchons à faire consommer les vacanciers dans les territoires.
Nous allons accuser un déficit d'un peu moins de 10 millions d'euros sur l'exercice 2019-2020. Dans la trajectoire de cette mauvaise dynamique, nous devrions afficher environ le même résultat.
Nous sommes dans une situation, où nous cherchons à restructurer la dette, nous y travaillons. Les Entreprises de taille intermédiaire (ETI) attendent toujours, notamment celles de la montagne, les dispositions déclarées par le 1er ministre et Bruno Le Maire (Ministre de l'Economie ndlr).
TourMaG.com - Le constat est clair, mais il n'y a pas de signes d'embellie ?
Stéphane le Bihan : Il faut bien se rendre compte que la crise sera double pour les acteurs qui sont présents à la fois sur le littoral et à la montagne. Aujourd'hui, sur le mois de mars, nous sommes totalement vides, car l'ensemble des vacanciers ont annulé. Nous sommes à 5%.
Nous allons fermer tout le mois de mars, alors que d'habitude nous sommes à 70% de remplissage.
Le public de cette période étant principalement constitué des groupes, il n'y a pas d'activité. Ce sera la 2e vague pour le littoral et les territoires ruraux qui avaient bien été impactés l'année dernière,
"La 3e vague sera sans doute plus lourde, économiquement..."
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TourMaG.com - Pourtant tous les acteurs et observateurs se gargarisent de chiffres flatteurs pour le littoral français, mais aussi la campagne...
Stéphane le Bihan : Vous avez raison, mais seulement durant les vacances scolaires, car en dehors, les établissements accueillent habituellement les groupes.
Cette clientèle représente pour le VVF 50% de notre chiffre d'affaires. Je peux vous dire que nous ne sommes pas les seuls dans ce cas là. Nous sommes, pour beaucoup de groupes, déjà au 3e report.
L'impact direct de tout cela étant que les fédérations sportives voient leurs adhérents baisser, car il n'y a plus d'événements. Habituellement, nos groupes sont constitués autour des activités, évènements sportifs et des rassemblements familiaux.
Nous voyons que la 3e vague sera, sans doute, plus lourde économiquement que les deux premières.Avec l'ensemble des acteurs, nous demandons une accélération du plan d'aide, car rien n'est fait pour le moment.
Je ne jette pas la pierre au Gouvernement, car je comprends la difficulté à laquelle, il fait face.
TourMaG.com - Sauf que le temps politique n'est pas le même que celui des opérateurs économiques...
Stéphane le Bihan : Exactement, les ETI ne bénéficient d'aucune aide si ce n'est le PGE et le chômage partiel. De plus, nous avons des charges fixes qui oscillent entre 50 et 70%, donc ça fait fondre la trésorerie, dans le même temps, nous allons avoir l'effet des bons à valoir.
Nous serons dans l'obligation de les rembourser, tout cela va accélérer la consommation de la trésorerie, avec des établissements qui seront en grande difficulté dans les mois qui viennent.
Des lits froids vont apparaître très rapidement et les réchauffer quand vous connaissez le modèle de la montagne, cela mettra des dizaines d'années.
Nous allons avoir des effets du sur-tourisme qui vont se mettre en place, avec un effondrement de certaines destinations, si l'Etat n'intervient pas auprès des gros opérateurs.
TourMaG.com - Pourquoi êtes-vous sorti de votre réserve et avez-vous pris la parole, la semaine dernière ?
Stéphane le Bihan : Ce n'est pas dans notre culture et nos habitudes de communiquer dans la presse.
Sauf que dans la crise, il nous a paru utile d'avoir un discours de transparence.
Cette prise de parole soudaine permet aussi aux pouvoirs publics de prendre conscience de la réalité de la crise. Pour en revenir à VVF, nous sommes le premier hébergeur du tourisme solidaire et durable.
Ainsi dans ce cadre, nous avons 2 missions. Nous devons développer économiquement les territoires par le tourisme, cela passe par l'investissement des équipements que nous exploitons, avec une structuration et de soutien de l'écosystème local, pour fixer l'emploi.
Notre enjeu est d'avoir un impact économique local, pour un million d'euros de chiffre d'affaires sur un site, 500 000 euros reviennent au local. Un établissement fait tourner entre 30 et 40 commerces dans une ville.
La deuxième mission reste l'accessibilité aux vacances, avec des programmes solidaires qui représentent plus de 20% de notre activité et les aides aux départs.
Stéphane le Bihan : Vous avez raison, mais seulement durant les vacances scolaires, car en dehors, les établissements accueillent habituellement les groupes.
Cette clientèle représente pour le VVF 50% de notre chiffre d'affaires. Je peux vous dire que nous ne sommes pas les seuls dans ce cas là. Nous sommes, pour beaucoup de groupes, déjà au 3e report.
L'impact direct de tout cela étant que les fédérations sportives voient leurs adhérents baisser, car il n'y a plus d'événements. Habituellement, nos groupes sont constitués autour des activités, évènements sportifs et des rassemblements familiaux.
Nous voyons que la 3e vague sera, sans doute, plus lourde économiquement que les deux premières.Avec l'ensemble des acteurs, nous demandons une accélération du plan d'aide, car rien n'est fait pour le moment.
Je ne jette pas la pierre au Gouvernement, car je comprends la difficulté à laquelle, il fait face.
TourMaG.com - Sauf que le temps politique n'est pas le même que celui des opérateurs économiques...
Stéphane le Bihan : Exactement, les ETI ne bénéficient d'aucune aide si ce n'est le PGE et le chômage partiel. De plus, nous avons des charges fixes qui oscillent entre 50 et 70%, donc ça fait fondre la trésorerie, dans le même temps, nous allons avoir l'effet des bons à valoir.
Nous serons dans l'obligation de les rembourser, tout cela va accélérer la consommation de la trésorerie, avec des établissements qui seront en grande difficulté dans les mois qui viennent.
Des lits froids vont apparaître très rapidement et les réchauffer quand vous connaissez le modèle de la montagne, cela mettra des dizaines d'années.
Nous allons avoir des effets du sur-tourisme qui vont se mettre en place, avec un effondrement de certaines destinations, si l'Etat n'intervient pas auprès des gros opérateurs.
TourMaG.com - Pourquoi êtes-vous sorti de votre réserve et avez-vous pris la parole, la semaine dernière ?
Stéphane le Bihan : Ce n'est pas dans notre culture et nos habitudes de communiquer dans la presse.
Sauf que dans la crise, il nous a paru utile d'avoir un discours de transparence.
Cette prise de parole soudaine permet aussi aux pouvoirs publics de prendre conscience de la réalité de la crise. Pour en revenir à VVF, nous sommes le premier hébergeur du tourisme solidaire et durable.
Ainsi dans ce cadre, nous avons 2 missions. Nous devons développer économiquement les territoires par le tourisme, cela passe par l'investissement des équipements que nous exploitons, avec une structuration et de soutien de l'écosystème local, pour fixer l'emploi.
Notre enjeu est d'avoir un impact économique local, pour un million d'euros de chiffre d'affaires sur un site, 500 000 euros reviennent au local. Un établissement fait tourner entre 30 et 40 commerces dans une ville.
La deuxième mission reste l'accessibilité aux vacances, avec des programmes solidaires qui représentent plus de 20% de notre activité et les aides aux départs.
Montagne : "si nous sortons des belles images, la réalité de la fréquentation des hébergements oscille entre 15 et 20%"
TourMaG.com - Il y a dans votre discours une grande inquiétude...
Stéphane le Bihan : Nous comprenons, les acteurs de la montagne et du tourisme, que cela soit difficile, mais nous alertons sur les délais.
Le temps passe très très vite. Je n'oppose pas tourisme social et acteurs privés, nous sommes complémentaires.
Pour vous faire comprendre l'urgence de la situation, nous avons actuellement un taux de remplissage de 45%, si vous prenez celui hors vacances scolaires, nous tombons à 22% sur la saison hivernale.
Habituellement, nous sommes à 75%, il faut se méfier des effets d'annonce. Si nous sortons des belles images avec de la foule dans les stations, la réalité de la fréquentation des hébergements oscille entre 15 et 20%.
Il n'y a pas de surfréquentation, c'est l'effet rechercher, malheureusement il va falloir assurer un soutien au niveau des charges fixes.
TourMaG.com - Que représente VVF d'un point de vue industriel ?
Stéphane le Bihan : Nous sommes très présents dans les territoires ruraux, car 60% de notre parc s'y trouvent. C'est l'un de nos savoir-faire. Nous sommes présents dans plus de 60 départements et nous avons 37 000 lits.
VVF est le 1er opérateur des villages-vacances à la montagne, avec 11 000 lits, soit 1 000 de plus que le Club Med environ. Nous sommes dans une gamme accessible, avec un positionnement 3 étoiles, 3 étoiles plus, qui englobe 80% de notre offre.
Nous sortons d'un programme d'investissement de 130 millions d'euros, nous renouveler 50% du parc. Pour finir, VVF représente plus de 450 000 clients chaque année, pour un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros.
Nous sommes en train de rééquilibrer notre modèle entre l'hiver et l'été, avec une croissance entre 8 et 10% sur le développement de notre offre. Notre exploitation est en moyenne de 8 mois dans l'année, avec 50% de nos salariés en CDI.
TourMaG.com - Il y a tout de même des enseignements à tirer de cette crise, avec notamment la nécessité de repenser le modèle actuel, car nous avons eu un avant-goût de ce que sera la montagne de demain. C'est à dire une montagne sans ski, avant d'être sans neige...
Stéphane le Bihan : Vous avez raison, les conséquences de cette crise vont nous amener à réfléchir aux nouvelles stations de montagne, en format 2 ou 4 saisons.
Une station 4 saisons ne devra pas être en haute altitude, car elle ne fonctionne pas bien l'été. Des projets sont actuellement en réflexion pour adapter les stations, avec des nouvelles activités, des équipements novateurs et d'autres autour du bien-être.
Il faut refaire un plan montagne orienté vers un tourisme plus durable.
Stéphane le Bihan : Nous comprenons, les acteurs de la montagne et du tourisme, que cela soit difficile, mais nous alertons sur les délais.
Le temps passe très très vite. Je n'oppose pas tourisme social et acteurs privés, nous sommes complémentaires.
Pour vous faire comprendre l'urgence de la situation, nous avons actuellement un taux de remplissage de 45%, si vous prenez celui hors vacances scolaires, nous tombons à 22% sur la saison hivernale.
Habituellement, nous sommes à 75%, il faut se méfier des effets d'annonce. Si nous sortons des belles images avec de la foule dans les stations, la réalité de la fréquentation des hébergements oscille entre 15 et 20%.
Il n'y a pas de surfréquentation, c'est l'effet rechercher, malheureusement il va falloir assurer un soutien au niveau des charges fixes.
TourMaG.com - Que représente VVF d'un point de vue industriel ?
Stéphane le Bihan : Nous sommes très présents dans les territoires ruraux, car 60% de notre parc s'y trouvent. C'est l'un de nos savoir-faire. Nous sommes présents dans plus de 60 départements et nous avons 37 000 lits.
VVF est le 1er opérateur des villages-vacances à la montagne, avec 11 000 lits, soit 1 000 de plus que le Club Med environ. Nous sommes dans une gamme accessible, avec un positionnement 3 étoiles, 3 étoiles plus, qui englobe 80% de notre offre.
Nous sortons d'un programme d'investissement de 130 millions d'euros, nous renouveler 50% du parc. Pour finir, VVF représente plus de 450 000 clients chaque année, pour un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros.
Nous sommes en train de rééquilibrer notre modèle entre l'hiver et l'été, avec une croissance entre 8 et 10% sur le développement de notre offre. Notre exploitation est en moyenne de 8 mois dans l'année, avec 50% de nos salariés en CDI.
TourMaG.com - Il y a tout de même des enseignements à tirer de cette crise, avec notamment la nécessité de repenser le modèle actuel, car nous avons eu un avant-goût de ce que sera la montagne de demain. C'est à dire une montagne sans ski, avant d'être sans neige...
Stéphane le Bihan : Vous avez raison, les conséquences de cette crise vont nous amener à réfléchir aux nouvelles stations de montagne, en format 2 ou 4 saisons.
Une station 4 saisons ne devra pas être en haute altitude, car elle ne fonctionne pas bien l'été. Des projets sont actuellement en réflexion pour adapter les stations, avec des nouvelles activités, des équipements novateurs et d'autres autour du bien-être.
Il faut refaire un plan montagne orienté vers un tourisme plus durable.
"Nous ne devons pas oublier que les Français existent, et c'est là que je vous rejoins, car ils n'ont pas été accompagnés dans une stratégie de développement du tourisme" selon Stéphane Le Bihan (VVF) - Crédit photo : VVF
"Le tourisme de masse c'est fini, il y a une individualisation du tourisme"
TourMaG.com - Malgré tout, VVF poursuit son développement. Comment s'axe-t-il ?
Stéphane le Bihan : Nous cherchons des destinations continuellement et des collectivités territoriales qui cherchent à développer le tourisme durable. Le 1er levier au-delà de l'efficacité énergétique c'est la continuité de l'activité tout au long de l'année.
Nous nous sommes associés avec MMV pour développer des nouveaux programmes sur des stations 4 saisons. MMV apporte son savoir-faire sur la commercialisation internationale, le bien-être, les 4 étoiles, et nous sur la continuité d'exploitation, mais aussi la commercialisation auprès de notre public.
Nous créons donc dans ce cadre, un concept économique dit hybride, en fléchant de l'investissement public et d'autres privés.
Nous sommes sur la création d'un tourisme régénérateur pour l'écosystème en redonnant vie à des stations que nous avions pensé abandonnées par le développement du ski alpin.
Depuis deux ans, nous avons changé la culture de VVF, car nous pensons que nous allons assurer des nouvelles destinations par les partenariats. Nous ne pouvons plus le faire tout seul.
Nous ne nous considérons pas comme une marque nationale privée, mais comme une marque des territoires.
TourMaG.com - Comment voyez-vous l'avenir ?
Stéphane le Bihan : Nous avons une vision très claire du tourisme, car notre clientèle est très complète, avec des cadres et CSP+, des familles, puis une clientèle aidées.
Vous savez dorénavant 50% de nos clients qui réservent sur le littoral, ne vont plus sur la plage. Nous ne sommes plus sur des vacances pour qu'elles soient reposantes, mais utiles.
Si nous sommes en croissance, ce n'est pas par hasard. Le tourisme de masse c'est fini, il y a une individualisation du tourisme.
Les conséquences de la crise seront que nous allons devoir recréer du lien social, il ne s'agit plus de le faire à l'ancienne, mais par le sens de ce que nous allons leur proposer.
Il existe aussi des enjeux sociétaux important, imaginez que 17% des vacanciers qui sont partis avec un panier moyen inférieur à 900 euros pour les vacances d'été ne sont pas partis l'été dernier.
Si rien n'est fait, comme des programmes et des aides aux départs, nous estimons que nous aurons au moins 30% de non partants à la suite de la crise. Malgré tout, nous voyons que la transformation touristique est en route, nous devons éviter les phénomènes de concentration et bien penser à tous les écosystèmes.
Ce n'est pas les grandes destinations qu'il faut aider, mais celles intermédiaires, sinon la désertification ne va que s'accélérer.
Stéphane le Bihan : Nous cherchons des destinations continuellement et des collectivités territoriales qui cherchent à développer le tourisme durable. Le 1er levier au-delà de l'efficacité énergétique c'est la continuité de l'activité tout au long de l'année.
Nous nous sommes associés avec MMV pour développer des nouveaux programmes sur des stations 4 saisons. MMV apporte son savoir-faire sur la commercialisation internationale, le bien-être, les 4 étoiles, et nous sur la continuité d'exploitation, mais aussi la commercialisation auprès de notre public.
Nous créons donc dans ce cadre, un concept économique dit hybride, en fléchant de l'investissement public et d'autres privés.
Nous sommes sur la création d'un tourisme régénérateur pour l'écosystème en redonnant vie à des stations que nous avions pensé abandonnées par le développement du ski alpin.
Depuis deux ans, nous avons changé la culture de VVF, car nous pensons que nous allons assurer des nouvelles destinations par les partenariats. Nous ne pouvons plus le faire tout seul.
Nous ne nous considérons pas comme une marque nationale privée, mais comme une marque des territoires.
TourMaG.com - Comment voyez-vous l'avenir ?
Stéphane le Bihan : Nous avons une vision très claire du tourisme, car notre clientèle est très complète, avec des cadres et CSP+, des familles, puis une clientèle aidées.
Vous savez dorénavant 50% de nos clients qui réservent sur le littoral, ne vont plus sur la plage. Nous ne sommes plus sur des vacances pour qu'elles soient reposantes, mais utiles.
Si nous sommes en croissance, ce n'est pas par hasard. Le tourisme de masse c'est fini, il y a une individualisation du tourisme.
Les conséquences de la crise seront que nous allons devoir recréer du lien social, il ne s'agit plus de le faire à l'ancienne, mais par le sens de ce que nous allons leur proposer.
Il existe aussi des enjeux sociétaux important, imaginez que 17% des vacanciers qui sont partis avec un panier moyen inférieur à 900 euros pour les vacances d'été ne sont pas partis l'été dernier.
Si rien n'est fait, comme des programmes et des aides aux départs, nous estimons que nous aurons au moins 30% de non partants à la suite de la crise. Malgré tout, nous voyons que la transformation touristique est en route, nous devons éviter les phénomènes de concentration et bien penser à tous les écosystèmes.
Ce n'est pas les grandes destinations qu'il faut aider, mais celles intermédiaires, sinon la désertification ne va que s'accélérer.
France : "Nous avons un vrai problème d'accessibilité aux vacances et d'équilibrer certains territoires"
TourMaG.com - Le tourisme en France n'est pas piloté, il n'y a pas de stratégie nationale et nous nous retrouvons avec une mauvaise répartition des flux...
Stéphane le Bihan : Je ne dirais pas ça, il y a une stratégie clairement identifiée de monter en gamme, pour assurer un meilleur accueil et un développement de valeur ajoutée pour les voyageurs étrangers de passage en France.
Nous ne devons pas oublier que les Français existent, et c'est là que je vous rejoins, car ils n'ont pas été accompagnés dans une stratégie de développement du tourisme.
Dans le même temps, les pays de proximité font une forte concurrence, avec les vols low cost, puis une segmentation des séjours, avec les RTT, cette valeur ajoutée n'a pas été structurée à travers un plan.
Il y a un enjeu majeur à bien équilibrer la répartition du développement touristique sur les territoires. Nous l'avons constaté, il n'y a pas eu de plan massif sur les deuxièmes ou troisièmes destinations qui sont aujourd'hui en difficulté économique.
Il est indispensable de mettre en place une stratégie de tourisme régénérateur pour les territoires.
TourMaG.com - Dans le même temps, à Marseille l'été dernier cela a été un cauchemar avec une ville envahie de touristes...
Stéphane le Bihan : C'est l'effet du sur-tourisme, étant donné qu'il n'y a pas eu de plan d'investissement sur un tourisme durable et régénérateur pour l'écosystème, vous arrivez à ces extrêmes.
Toutefois il y a une prise de conscience des pouvoirs publics, pour mettre en place un programme d'investissement, pour permettre de régénérer le tourisme dans les territoires.
Il y a une question d'équilibre politique et de cohérence territoriale. Les derniers grands plans ont eu lieu, il y a 60 ans, pour structurer la demande de masse, mais aujourd'hui il convient de structurer les écosystèmes, pour éviter les effets de masses.
Nous avons un vrai problème d'accessibilité aux vacances et d'équilibrer certains territoires. Les destinations où nous nous trouvons, nous sommes en sous-investissement, il faut un plan d'ensemble et ne pas investir que sur un seul équipement, comme VVF.
Regardez ce qu'il se passe en Bretagne nord, la région a axé sur le résidentiel, avec une moyenne d'âge qui a augmenté, dans le même temps le soutien aux établissements touristiques familiaux s'est arrêté, il y a ensuite une émergence de lits froids, puis un effondrement de la station.
Stéphane le Bihan : Je ne dirais pas ça, il y a une stratégie clairement identifiée de monter en gamme, pour assurer un meilleur accueil et un développement de valeur ajoutée pour les voyageurs étrangers de passage en France.
Nous ne devons pas oublier que les Français existent, et c'est là que je vous rejoins, car ils n'ont pas été accompagnés dans une stratégie de développement du tourisme.
Dans le même temps, les pays de proximité font une forte concurrence, avec les vols low cost, puis une segmentation des séjours, avec les RTT, cette valeur ajoutée n'a pas été structurée à travers un plan.
Il y a un enjeu majeur à bien équilibrer la répartition du développement touristique sur les territoires. Nous l'avons constaté, il n'y a pas eu de plan massif sur les deuxièmes ou troisièmes destinations qui sont aujourd'hui en difficulté économique.
Il est indispensable de mettre en place une stratégie de tourisme régénérateur pour les territoires.
TourMaG.com - Dans le même temps, à Marseille l'été dernier cela a été un cauchemar avec une ville envahie de touristes...
Stéphane le Bihan : C'est l'effet du sur-tourisme, étant donné qu'il n'y a pas eu de plan d'investissement sur un tourisme durable et régénérateur pour l'écosystème, vous arrivez à ces extrêmes.
Toutefois il y a une prise de conscience des pouvoirs publics, pour mettre en place un programme d'investissement, pour permettre de régénérer le tourisme dans les territoires.
Il y a une question d'équilibre politique et de cohérence territoriale. Les derniers grands plans ont eu lieu, il y a 60 ans, pour structurer la demande de masse, mais aujourd'hui il convient de structurer les écosystèmes, pour éviter les effets de masses.
Nous avons un vrai problème d'accessibilité aux vacances et d'équilibrer certains territoires. Les destinations où nous nous trouvons, nous sommes en sous-investissement, il faut un plan d'ensemble et ne pas investir que sur un seul équipement, comme VVF.
Regardez ce qu'il se passe en Bretagne nord, la région a axé sur le résidentiel, avec une moyenne d'âge qui a augmenté, dans le même temps le soutien aux établissements touristiques familiaux s'est arrêté, il y a ensuite une émergence de lits froids, puis un effondrement de la station.
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