"Je prépare des plaintes contre 25 personnes faisant partie" des instances dirigeantes de Swissair entre 1998 et 2001, a déclaré Karl Wüthrich, liquidateur du groupe, dans une interview publiée dimanche par le journal SonntagsZeitung.
Aucun nom n'a été cité à ce stade par M. Wüthrich, qui préfère attendre que les intéressés aient été prévenus officiellement, d'ici le printemps prochain. Le montant du préjudice en cause est énorme: 5 milliards FS (3,3 mds euros), réclamés au nom des quelque 18.000 créanciers de SAir Holding, la maison-mère de Swissair.
Il s'agit des banques, des actionnaires et des fournisseurs de la compagnie aujourd'hui défunte qui attendent désespérément de récupérer ne serait-ce qu'une partie de leur mise. Plus concrètement, le liquidateur a dans son collimateur les responsables de la politique d'expansion effrénée à l'étranger de Swissair, qui l'a finalement conduite à sa faillite, en octobre 2002.
Toutes les compagnies reprises, sauf une, étaient en difficultés financières
Il vise notamment les achats des compagnies allemande LTU (charter) et françaises Air Littoral, AOM et Air Liberté, ainsi que de la recapitalisation de la filiale belge Sabena, à hauteur de 150 millions FS.
"Lorsque vous achetez pour beaucoup d'argent des compagnies ou des sociétés en piteux état, il y a un problème", a déclaré M. Wüthrich. Quelque neuf acquisitions ont été faites entre 1997 et 1998 pour plus de 5,9 milliards de FS (4 mds euros), un montant bien supérieur aux 300 millions FS initialement prévu.
Le conseil d'administration de Swissair a approuvé ces acquisitions sans sourciller, avait relevé l'accablant rapport Ernst & Young, établi à la demande du liquidateur et publié en janvier 2003. En outre, pour l'achat de la compagnie charter allemande LTU, l'une des plus grosses acquisitions jamais faite par Swissair (1,1 md EUR), 6 des 19 membres du conseil n'étaient pas présents, et deux sont partis avant la fin de la réunion.
Toutes les compagnies reprises par Swissair étaient en difficultés financières, sauf la polonaise LOT. Selon M. Wüthrich, seules les plaintes ayant 50% de chances de succès seront déposées. La fine fleur de l'économie et de la banque suisses siégeait au conseil d'administration de Swissair.
Ainsi, Lukas Mühlemann, ex-patron de la banque Credit Suisse Group, était administrateur de la compagnie, tout comme le banquier privé genevois Benedict Hentsch.
Plusieurs banquiers dans la ligne de mire du liquidateur
Un autre banquier célèbre, Joseph Ackermann, qui dirige aujourd'hui la Deutsche Bank, était également administrateur de Swissair. Cette banque est d'ailleurs dans la ligne de mire du liquidateur, qui réfléchit aussi à un dépôt de plainte à son encontre.
Selon M. Wüthrich, la banque allemande était au courant de la situation critique de la compagnie dès mars 2001, alors qu'elle recevait des paiements défavorisant les autres créanciers.La Deutsche Bank a reçu entre mars et septembre 2001 des paiements du SAirGroup d'un montant total d'environ 78 millions d'euros.
Début mai, Karl Wüthrich a déjà déposé une première plainte dans le cadre de la liquidation de Swissair. Cette plainte vise la société d'audit comptable KPMG, à laquelle il réclame le remboursement de 45 millions FS (30 M euros) que SAirGroup avait versés peu avant sa débâcle.M.Wüthrich reproche à KPMG, qui connaissait alors la situation financière du groupe, d'avoir exercé des pressions afin que SAirGroup paie ses honoraires.
Marie-Noëlle BLESSIG (AFP) - redaction@tourmag.com
Aucun nom n'a été cité à ce stade par M. Wüthrich, qui préfère attendre que les intéressés aient été prévenus officiellement, d'ici le printemps prochain. Le montant du préjudice en cause est énorme: 5 milliards FS (3,3 mds euros), réclamés au nom des quelque 18.000 créanciers de SAir Holding, la maison-mère de Swissair.
Il s'agit des banques, des actionnaires et des fournisseurs de la compagnie aujourd'hui défunte qui attendent désespérément de récupérer ne serait-ce qu'une partie de leur mise. Plus concrètement, le liquidateur a dans son collimateur les responsables de la politique d'expansion effrénée à l'étranger de Swissair, qui l'a finalement conduite à sa faillite, en octobre 2002.
Toutes les compagnies reprises, sauf une, étaient en difficultés financières
Il vise notamment les achats des compagnies allemande LTU (charter) et françaises Air Littoral, AOM et Air Liberté, ainsi que de la recapitalisation de la filiale belge Sabena, à hauteur de 150 millions FS.
"Lorsque vous achetez pour beaucoup d'argent des compagnies ou des sociétés en piteux état, il y a un problème", a déclaré M. Wüthrich. Quelque neuf acquisitions ont été faites entre 1997 et 1998 pour plus de 5,9 milliards de FS (4 mds euros), un montant bien supérieur aux 300 millions FS initialement prévu.
Le conseil d'administration de Swissair a approuvé ces acquisitions sans sourciller, avait relevé l'accablant rapport Ernst & Young, établi à la demande du liquidateur et publié en janvier 2003. En outre, pour l'achat de la compagnie charter allemande LTU, l'une des plus grosses acquisitions jamais faite par Swissair (1,1 md EUR), 6 des 19 membres du conseil n'étaient pas présents, et deux sont partis avant la fin de la réunion.
Toutes les compagnies reprises par Swissair étaient en difficultés financières, sauf la polonaise LOT. Selon M. Wüthrich, seules les plaintes ayant 50% de chances de succès seront déposées. La fine fleur de l'économie et de la banque suisses siégeait au conseil d'administration de Swissair.
Ainsi, Lukas Mühlemann, ex-patron de la banque Credit Suisse Group, était administrateur de la compagnie, tout comme le banquier privé genevois Benedict Hentsch.
Plusieurs banquiers dans la ligne de mire du liquidateur
Un autre banquier célèbre, Joseph Ackermann, qui dirige aujourd'hui la Deutsche Bank, était également administrateur de Swissair. Cette banque est d'ailleurs dans la ligne de mire du liquidateur, qui réfléchit aussi à un dépôt de plainte à son encontre.
Selon M. Wüthrich, la banque allemande était au courant de la situation critique de la compagnie dès mars 2001, alors qu'elle recevait des paiements défavorisant les autres créanciers.La Deutsche Bank a reçu entre mars et septembre 2001 des paiements du SAirGroup d'un montant total d'environ 78 millions d'euros.
Début mai, Karl Wüthrich a déjà déposé une première plainte dans le cadre de la liquidation de Swissair. Cette plainte vise la société d'audit comptable KPMG, à laquelle il réclame le remboursement de 45 millions FS (30 M euros) que SAirGroup avait versés peu avant sa débâcle.M.Wüthrich reproche à KPMG, qui connaissait alors la situation financière du groupe, d'avoir exercé des pressions afin que SAirGroup paie ses honoraires.
Marie-Noëlle BLESSIG (AFP) - redaction@tourmag.com